LA COMPETITION AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 12/05/2010

24 Heures du Mans

Volet 3 : de 1970 à 1989 (en cours)

Comme d'autres le font, n'hésitez pas à me contacter pour ajouter un commentaire, effectuer une rectification ou apporter une information complémentaire. Vous pouvez également me joindre pour tout simplement ajouter une ou plusieurs photos d'une voiture en course. Merci beaucoup à ceux qui, de fait, participent à l'illustration de cette page.

Des français sur le podium

En 1970, la traditionnelle procédure de départ du Mans est supprimée. Cette année, les voitures sont installées sur la grille de départ, moteur arrêté et pilotes au volant. Après Mercedes-Benz, c'est Porsche qui vient fouler la plus haute marche du podium, avec une 917 K très au point pilotée par Hermann et Attwood. La marque d'ailleurs remporte tous les classements officiels de l'épreuve. C'est aussi cette année qu'une voiture est dotée d'une camera embarquée pour prendre des prises de vues pour le film "Le Mans" avec Steve McQueen. L'acteur ne pourra cependant piloter durant la course mais fera une entorse à l'interdiction formulée par les assureurs et la production en faisant quelques tours de piste durant la nuit. Un épisode qui reste encore à confirmer.

1970

Herrmann/Attwood - Porsche 917K n° 23
Larrousse/Kauhsen - Porsche 917 Lang Heck n° 3
Lins/Marko - Porsche 908/02 Lang Heck n° 27
Kremer et Porsche
Les frères Kremer sont des figures emblématiques du Mans. Les voitures accumulent depuis des années les victoires et cela grâce à Manfred, le sorcier du flat 6 et Erwin, en tant que pilote. Cette année, il participe pour la première fois aux 24 Heures du Mans et s'offre de suite une première victoire en catégorie. 7e de l'épreuve, dans une course particulièrement dure, puisque seules 7 voitures sont classées à l'arrivée. Il partage sa Porsche 911 S n° 47 avec Nicolas Koob.

1971

Marko/van Lennep - Porsche 917K n° 22
Attwood/Müller - Porsche 917K n° 19
Posey/Adamowicz - Ferrari 512 M n° 12
Helmut Marko et Gijs van Lennep remportent l'édition 1971, et placent la moyenne de l'épreuve à 222,304 km/h, une moyenne qui reste encore aujourd'hui un record. Ils ont parcouru 5.335 km. Seule Jaguar, en 1988, s'approchera de cette fabuleuse moyenne en déroulant un 221,665 km/h. Ces beaux débuts de Porsche ne sont cependant qu'un hors-d'oeuvre. Le plat de résistance viendra plus tard. En attendant, Matra parvient à décrocher trois belles victoires, en 1972, 1973 et 1974. Trois victoires signé par Pescarolo, accompagné en 72 par Hill, et en 73 et 74 par Larrousse. Un triplé qui fera les grandes heures de Matra mais qui marque aussi les dernières victoires de la marque. Cependant, 1973 fut le cinquantenaire de l'épreuve et la victoire française (voiture et équipage) fut très médiatisée, d'autant que durant 23 heures, on assista un un duel serré entre Matra et Ferrari. En 1974, Matra signe sa dernière victoire mais c'est aussi les débuts des Turbocompresseurs. L'apparition de la Porsche Turbo de Müller et van Lennep, seconde de l'épreuve, démontre qu'une nouvelle ère débute.

Signalons également qu'en 1971, le type de départ arrêté fut remplacé par un départ lancé. En 1972, après les prototypes, les voitures de tourisme sont autorisées à prendre le départ et le circuit est modifié. La distance est portée à 13,640 km et le tracé évite désormais Maison-Blanche pour suivre la Nouvelle Portion. Enfin, en 1974, on note la présence de 6 femmes au départ, et à l'arrivée.
Cosworth
Pour la première fois, un moteur Ford Cosworth V8 équipe des voitures au Mans. L'histoire de l'aventure Cosworth débute pourtant à la fin des années cinquante lorsque Mike Costin et Keith Duckworth cherchent à modifier les petits moteurs Ford pour en faire des moteurs de course. Costin et Duckworth associent leurs noms pour former le nom de leur société, Cos Worth. Le succès est au rendez-vous et en 1961, ils équipent déjà 80% du plateau de Formule Junior. Au fil des années, ces moteurs gagnent en puissance et entre en Formule 1 en 1966. Ils mettent alors les motoristes anglais en mauvaise posture, surtout après le départ de la firme Coventry Climax. Un des premiers gros clients est Colin Chapman. Ce dernier, en passant par Walter Hayes, patron de Ford Angleterre, va obtenir l'accord de Détroit pour la construction de ce moteur. Cosworth va alors mettre en chantier un V8 qui équipera la Lotus 49 de Jim Clark au Grand Prix de Hollande en 1968, course que Clark remporte. L'année suivante, Ford accorde à Cosworth la commercialisation du moteur. C'est en 1971 que le moteur V8 arrive au Mans, équipant la JS3 de l'écurie Automobiles Ligier. La jeunesse du moteur et l'endurance sont source de petits ennuis qui freine l'évolution de la Ligier, mais le moteur se montre cependant rapide. La Ligier n° 24 pilotée par Guy Ligier et Patrick Depailler terminera la course, mais ne sera pas classée. A signaler qu'au cours de cette même édition, un petit moteur 4 cylindres en ligne de 1.98 cm3 Ford Cosworth équipe la Lola T212 inscrite par Camel Filters Team Huron.

1972

Pescarolo/G. Hill - Matra Simca MS670 n° 15
Cevert/Ganley - Matra Simca MS670 n° 14
Jöst/Weber/Casoni - Porsche 908/01 LH Coupé n° 60
Hommage
En 1972, Jo Bonnier a raccroché son casque de pilote F1. Il se tourne alors vers l'Endurance. A 42 ans, il prend le volant du proto Lola T280 pour courir les 24 Heures du Mans, une épreuve qu'il connaît bien. C'est sa 14e participation. Malheureusement, au petit matin du 11 juin, à 8 heures, Jo se tue en percutant une voiture trop lente. Trois fois deuxième, il espérait remporter l'épreuve cette année là.
En 1976, c'est André Haller qui décède après son accident à Mulsanne. Il faisait équipe avec Claude Buchet et Jean Luc Favresse, au volant d'une Datsun HLS 30/260Z.
Réglementation
Peu concerné au départ par le développement des voitures de "tourisme spéciales" pour la compétition, l'ACO décide finalement d'ouvrir leur épreuve aux seules voitures de plus de 2 litres dans une catégorie spécifique, "Tourisme Special". Cette limitation s'explique par le soucis des organisateurs de voir des voitures aux performances limitées côtoyer les rapides sport-prototypes sur les lignes droites du circuit avec les problèmes de sécurité posés par d'importantes différences de vitesse.
Ford
Ford arrive avec une version très musclée de sa Capri 2600 RS pour courir en catégorie TS. Tout s'annonce bien puisque la Mercedes AMG à moteur 6,3 litres déclare forfait. L'opposition se réduit donc à une BMW 2800 Alpina et à une Capri privée. En course, les Ford se débarrassent vite de ses adversaires et se permet même le luxe de prendre l'ascendant sur les Porsche 911 S et de se promener au milieu des Ferrari Daytona, des voitures de la catégorie GTS. A l'arrivée, La Ford Capri de Gerry Birell et Claude Bourgoignie n° 54 devance la n° 52 de Dieter Glemser et Ales Soler-Roig, respectivement 10e et 11e de l'épreuve. Ford empoche dans le même temps la victoire dans sa catégorie.

Lola
La Lola T290 Ford est la première à graver son nom au palmarès de la nouvelle classe 2 litres. La voiture n° 27 de René Ligonnet et Barrie Smith terminent 14e au général, premier de leur catégorie devant la Porsche 907 n° 24 de l'écurie Wicky Racing Team. Chez Lola, pourtant, ce ne sera pas la fête. Au cours de l'épreuve, l'Ecurie Bonnier Switzerland est frappée par le malheur. Joakim "Jo" Bonnier ne rentrera pas au stand. Alors qu'il est remonté en 8e position, il aborde la grande courbe précédant le freinage d'Indianapolis. Une Ferrari pilotée par Florian Vetsch est déjà dans ce virage et la différence de vitesse est flagrante entre les deux voitures. La Ferrari étant à l'extérieur de la courbe, Jo plonge à la corde. Pour une raison inconnue, la Lola mord sur la berne et vient toucher brutalement la Ferrari. La Lola s'envole alors à plus de 20 mètres de haut et se fracasse sur la cime des arbres. Jo Bonnier est tué sur le coup. Tout le monde est effondré, ses coéquipiers, Gérard Larrousse et Gijs van Lennep en particulier.

    

Deux images fortes, la Lola victorieuse en catégorie et Jo Bonnier en course, avant son accident.
Alfa Romeo
Dans la catégorie S3000, les Alpine-Renault étaient favorites, comme les Porsche. Cependant, Nino Vaccarella, associé à Andrea de Adamich parvient à mener son Alfa Romeo Tipo 33TT3 au pied du podium pour l'écurie Autodelta SpA. 4e de l'épreuve, il annonce cependant en fin d'année qu'il raccroche son casque. Ces 24 Heures du Mans étaient sa dernière course. Cependant, la tentation de disputer une dernière fois al Targa Florio sera la plus forte et on le retrouvera en 1975 au volant d'une Alfa Romeo. Il remporte la course pour la troisième fois, égalant le score de Maglioli et Gendebien. Cette fois, c'est vraiment sa dernière course.

Pour sa dernière course au Mans, Nino Vaccarella mène son Alfa Romeo au pied du podium
Duckhams Cosworth
En 1972, c'est la petite écurie Duckhams de Craft-De Cadenet qui fait confiance au moteur V8 Ford Cosworth. La Duckham's LM n° 68 d'Alain de Cadenet et Chris Craft permet au moteur de franchir pour la première fois la ligne d'arrivée de l'épreuve mancelle. La voiture se classe à la 12e position, une belle place puisqu'elle termine 5e et dernière de la catégorie S3000, une catégorie ou les 4 premières positions sont occupées par deux Matra-Simca MS670, une Porsche 908 et une Alfa Romeo Tipo 33TT3. A savoir que 13 voitures de cette catégorie ont abandonné, des Matra-Simca MS 660 et 670, des Porsche 908 et 910, des Ligier JS2, des Alfa Romeo 33TT3 et des Lola T280, ces dernières étant elles aussi dotées de V8 Cosworth.

1973

Pescarolo/Larrousse - Matra Simca MS670 B n° 11
Merzario/Pace - Ferrari 312 P/B 73 n° 26
Jaussaud/Jabouille - Matra Simca MS670 B n° 12
BMW
Les BMW 3.0 CSL vont être de sérieuses rivales pour les Ford Capri. Préparées par le département compétition de BMW Motorsport, les coupés vont assurer le spectacle. Entre Ford et les deux BMW "usine", une véritable bataille va se jouer sur la piste mancelle. Pendant les premières heures, les Capri mènent la danse mais les moteurs, trop sollicités vont rendre l'âme. La Capri LV n° 53 de Koinigg/Viantier/Birell d'abord, au 4e tour, puis la n° 55 de Glemser/Fitzpatrick/Heyer au 239e tour. Chez BMW, malgré l'abandon de la n° 50 de Chris Amon et Hans-Joachim Stuck, suite à un accident dans le 162e tour, on reste prudent. Il reste encore quelques heures de course à effecteur. finalement, sans forcer l'allure, la n° 51 de Toine Hezemans et Dieter Quester franchit la ligne en 11e position, et remporte sa catégorie.

1974

Pescarolo/Larrousse - Matra Simca MS670 C n° 7
van Lennep/Müller - Porsche Carrera RSR Turbo n° 22
Jabouille/Migault - Matra Simca MS670 C n° 9
BMW
La crise pétrolière a des répercussions sur l'édition 74 des 24 Heures du Mans. On constate un fort désengagement des équipes officielles et la bataille dans la catégorie "Tourisme Speciales" va se jouer entre les Teams privés. Finalement, c'est une BMW 3.0 CSL de l'écurie française Depnic qui remporte la catégorie. La 3.0 CSL 3.5 n° 86 de Jean-Claude Aubriet et Jean-Claude Depince termine à la 15e place au général.

Chevron
Face à une Porsche 910, une Lola T292, une Gulf GR7 (Mirage), une GRAC MT20 et une autre Chevron B23, la Chevron B23 à moteur Ford Cosworth de l'écurie Seiko n° 17 va se montrer la plus endurante. En effet, elle sera la seule de la catégorie S 2000 à rejoindre l'arrivée. La Chevron de l'écurie Michel Dupont Scato est la première à quitter le circuit, au 3e tour, piston cassé. la Grac MT20 de Mamers-Grac-Gotti-Meca suit au 45e tour, rapidement suivie au 49e tour par la Gulf du team Gulf Research Racing Co. Au 143e tour, la Porsche 910 de Gérard Cuynet s'efface, puis au 145e tour, c'est la Lola T292 du Racing Organisation Course qui rentre définitivement aux stands. Christine Beckers, Yvette Fontaine et Marie Laurent sont alors soulagées mais prudentes, elles sont les dernières de la catégorie encore en course. 17e au général, elles peuvent se féliciter d'avoir aussi bien géré cette course.

Avec la Chevron B23, Christine Beckers, Yvette Fontaine et Marie Laurent deviennent le premier équipage féminin à remporter la catégorie S 2000.

1975

Bell/Icks - Gulf Mirage GR8 Ford Cosworth DFV n° 11
Lafosse/Chasseuil - Ligier JS2 Cosworth DFV n° 5
Schuppan/Jaussaud - Gulf Mirage GR8 Ford Cosworth DFV n° 10
En 1975, les 24 Heures du Mans ne sont plus au calendrier du Championnat du monde et les organisateurs en profitent pour introduire un règlement limitant la consommation. Cette nouveauté va engendrer malheureusement l'une des plus ennuyeuses éditions de l'histoire, le spectacle en souffrant énormément. Un petit incident va cependant égayer le week-end. A 90 minutes du départ, Luigi Chinetti, en désaccord avec les organisateurs, choisit de retirer ses trois Ferrari. Une décision qui va provoquer une sérieuse confusion au moment de constituer la grille de départ. Alors que les organisateurs tentent de réunir les 55 partants, en faisant appel aux trois premiers équipages non qualifiés, les équatoriens Merello et Ortega profitent du désordre pour glisser leur Porsche Carrera. La direction de course mettra trois tours pour remarquer la présence de cette Porsche pirate. Elle sera arrêtée grâce au drapeau noir.
BMW
Un peu mieux fourni que l'année précédente, avec 5 voitures, le plateau des Tourisme Spéciales se compose de deux BMW 3.0 CSL, d'une BMW 2002, d'une Ford Capri et d'une Mazda S124 A. Seule rescapée au bout des 24 Heures, c'est la BMW 2002 TI n° 91 de Daniel Brillat, Giancarlo Gagliardi et Michel Degoumois, 27e au général, qui remporte la catégorie.

Kremer et Porsche
Erwin Kremer, depuis 1970, a participé à cinq reprises aux 24 Heures du Mans. Après sa 7e place en 70, il termina 10e en 71, 8e en 1973 en remportant l'Indice énergétique, abandonnant en 1972 et 1974. Cette année, les deux frères fondent la Porsche Kremer Racing et inscrivent une voiture au 24 Heures, une Porsche 911 Carrera RSK qui porte le numéro 65. L'Ecurie Jägermeister Kremer fait confiance aux pilotes Billy Sprowls, Juan-Carlos Bolanos et Andres Contreras pour mener la voiture à l'arrivée. Ils se classent 9e au général et prennent la 5e place de la catégorie GTS.
Moynet Simca
Engagée par la Société Esso, la Moynet LM75 Chrysler Simca JRD est basée sur un châssis CG Proto MC, développé par Matra. Confiée à un équipage totalement féminin composé par Christine Dacremont, Michèle Mouton et Marianne Hoepfner, cette petite turbulente s'empare de la victoire dans la catégorie S 2000, en terminant à la 21e place au général. Elle devance deux Lola T292, l'une dotée d'un moteur Chrysler-Simca JRD, l'autre d'un Chrysler-Simca ROC.C'est la seconde fois qu'un équipage féminin s'impose dans cette catégorie, après la victoire de la Chevron de 1974.

Michèle Mouton, Christine Dacremont et Marianne Hoepfner, deuxième équipage féminin à remporter la catégorie S 2000.
Mirage - Cosworth

En 1973, le moteur Ford Cosworth V8 a connu son premier succès à Spa, avec les Mirage, et c'est avec ces Mirage que le moteur vient au Mans cette année. L'écurie Gulf Research Racing Co aligne deux voitures baptisées Gulf GR8 Mirage. La n° 11 pilotée par Derek Bell et Jacky Ickx, comme la n° 10 De Vern Schuppan et Jean-Pierre Jaussaud, souffre de quelques vibrations qui mettent à mal les échappements et les équipements électriques. Pourtant, même avec ses petits défauts, Ickx et Bell remporte l'épreuve, offrant à Ford Cosworth sa première victoire au Mans. La n° 10 arrive troisième. Avec la seconde place de Jean-Louis Lafosse et Guy Chasseuil sur la Ligier JS2 n° 5, l'écurie Automobiles Ligier Gitanes offre un magnifique triplé au motoriste et au V8.

1976

Icks/van Lennep - Porsche 936 n° 20
afosse/Migault - Gulf Mirage GR8 Ford Cosworth DFV n° 10
De Cadenet/Craft - De Cadenet Lola T380 Ford Cosworth DFV n° 12
Hommage
En 1976, André Haller décède après son accident à Mulsanne. Il faisait équipe avec Claude Buchet et Jean Luc Favresse, au volant d'une Datsun HLS 30/260Z.
Réglementation
L'ACO ouvre le circuit à la catégorie GTP/GTX, les Grand Tourisme Prototype. Ces voitures non commercialisées, construites sans minimum d'exemplaires doivent posséder une carrosserie fermée et répondre à des critères précis en matière de poids, dimensions, habitabilité et équipements. Cette formule permettra à des constructeurs comme WM et Inaltera/Rondeau d'entrer dans l'enceinte mythique du Mans.
Après ses deux victoires en 70 et 71, Porsche dispose déjà d'une longue liste de victoires glanées en catégorie et de nombreuses places d'honneur. Elle va dominer Le Mans jusqu'en 1988, ne laissant la victoire aux autres marques qu'à deux occasions. En attendant, la marque s'impose en 1976, 1977 et 1979.

La déferlante

Porsche
Porsche s'imposera 10 fois entre 1976 et 1988.....

1976 - Ickx et van Lennep sur Porsche 936
1977 - Ickx, Barth et Haywood sur Porsche 936
1979 - Ludwig, Whittington et Whittington sur Porsche 935 K3
1981 - Ickx et Bell sur Porsche 956
1982 - Ickx et Bell sur Porsche 956
1983 - Holbert, Haywood et Schuppan sur Porsche 956
1984 - Pescarolo et Ludwig sur Porsche 956
1985 - Ludwig, Barilla et Winter sur Porsche 936
1986 - Stuck, Bell et Holbert sur Porsche 962 C
1987 - Stuck, Bell et Holbert sur Porsche 962 C
Porsche, depuis son arrivée aux Mans, aura remporté l'épreuve à seize reprises, détenant un record incontesté dans ce domaine. Porsche fera passer la moyenne de 192 km/h en 1970 à 199,326 km/h en 1998, sans compter les moyennes supérieures à 200 km/h établies avant que le circuit ne soit modifié pour faire ralentir les voitures.
BMW
Avec la création du Groupe 5 et la transformation du TS en Groupe 2 en 1976, BMW va s'effacer du Mans. Une seule voiture sera présente, la BMW 3.0 CSL privée n° 95 de Jean-Louis Ravenel, Jacky Ravenel, Jean-Marie Détrin et Dany Wauters. Elle termine 24e.

Rondeau - Inaltera
La victoire de Rondeau cette année permet à l'écurie mancelle de marquer son nom au palmarès des vainqueurs de l'épreuve. Pilote depuis 1972, année ou il obtient le meilleur temps aux essais en catégorie 2 litres avec la Chevron B21 mais doit abandonner après neuf heures de course, Jean Rondeau devient constructeur en 1975 en fondant l'ATAC. Ses deux premières voitures, construites en 5 mois et ayant effectuées leurs premiers tours de roues en mars, seront alignées dès 1976. Elles parviennent, malgré le manque de préparation et d'essais, à franchir la ligne d'arrivée, Jean-Pierre Beltoise et Henri Pescarolo terminant 8e de l'épreuve, Christine Beckers, Jean-Pierre Jaussaud et Jean Rondeau terminant à la 21e place. Une belle performance pour une écurie "si jeune". Pour ces voitures, Jean Rondeau avait lui aussi fait confiance au fameux moteur V8 Cosworth. Inaugurant la catégorie GTP/GTX, les voitures Inaltera démontrent de suite des qualités exceptionnelles de fiabilité et d'endurance. Avec la 8e place au général, Rondeau décroche sa première victoire dans cette nouvelle catégorie GTP, une catégorie qu'elles vont dominer plusieurs années.

L'Inaltera n° 1 de Beltoise et Pescarolo
WM Peugeot
La concurrente WM P76 Peugeot PRV n° 5 de Guy Chasseuil, Claude Ballot-Léna et Xavier Mathiot n'aura pas démérité mais ne termine pas l'épreuve.

Pour ce premier classement de la catégorie GTP, la deuxième place est enlevée par une Lancia Stratos Turbo à moteur Ferrari, la n° 3 de Christine Dacremont et Lella Lombardi. A la troisième place, Inaltera place sa seconde voiture, la n° 2 de Christine Beckers, Jean-Pierre Jaussaud et Jean Rondeau. Signalons la présence d'une De Tomaso Pantera Ford qui, en GTX, ne finira pas la course.
De Cadenet
14e en 1975 avec le V8, De Cadenet et la Lola font une nouvelle fois confiance à Cosworth. Avec les années, le moteur, qui reste un moteur de F1, parvient à se transformer peu à peu en un véritable moteur d'endurance grâce notamment à une panoplie d'accessoires préparés par Cosworth, comme des Silent-blocs et des conduits souples pour réduire les vibrations. Le moteur parvient à délivrer sans sourciller 475 ch pendant 24 heures. C'est une des raisons pour laquelle on retrouve cette mécanique sur des Lola, Mirage ou Inaltera. Cette année, De Cadenet termine 3e de l'épreuve, Alain de Cadenet et Chris Craft terminant derrière la Mirage GR8 de Jean-Louis Lafosse et Francois Migault, elle aussi dotée du fameux V8.

La n° 12 d'Alain de Cadenet et Chris Craft

1977

Barth/Haywood/Icks - Porsche 936/77 n° 4
Schuppan/Jarier - Gulf Mirage GR8 Renault n° 10
Ballot Lena/Gregg - Porsche 935 n° 40
Réglementation
En 1977, les catégories sont remaniées. Les catégories Gr2 et GTX disparaissent. Il reste donc les deux Groupe 6 Sport (+ 2000 et - 2000), le Groupe 5, le Groupe 4, le GT Proto et l'IMSA.
Renault

1977 est une grosse déception pour Renault et pour les passionnés français qui attendaient la victoire de la marque. Les voitures inscrites cette année ne franchissent pas la ligne d'arrivée. Pourtant, la Régie avait miser sur une victoire pour pouvoir se consacrer uniquement à la Formule 1 ou la marque fera ses débuts au grand Prix de Grande-Bretagne en juillet. Renault a fait du Mans son objectif prioritaire et quatre voitures sont alignées, des Alpine A442 qui sont confiées à Patrick Tambay et Jean-Pierre Jaussaud (n° 7), Patrick Depailler et Jacques Laffite (n° 8), Jean-Pierre Jabouille et Derek Bell (n° 8). La n° 16 est engagée par Haran et de Chaunac et pilotée par Didier Pironi, René Arnoux et Guy Fréquelin. A 16 heures, Jabouille s'empare du commandement, devançant 3 Porsche. Tambay et Laffite sont alors 4e et 5e. Avant même la fin du 1er tour, c'est la panique chez Renault, la n° 16 de Pironi prend feu entre Mulsanne et Indianapolis. C'est le premier abandon. Mais Porsche connait aussi des soucis et Stommelen perd 4 tours après des problèmes mécaniques, se retrouvant à la 41e place. Alors que Bart et Haywood connaissent aussi des soucis, et sont relégués en 41e position avec 9 tours de retard, les Renault filent. A 18 h, la voiture de Jabouille et Bell est en tête, suivi par Ickx et Pescarolo. Les n° 8 et 9 sont juste derrière, devant la Mirage Renault de Posey et Leclère. A la tombée de la nuit, Renault domine toujours. Pendant la nuit, Porsche comme Renault jouent avec les arrêts au stand et c'est Tambay qui subit le premier les affres de l'endurance. Le moteur de sa voiture casse et le pilote s'immobilise à Indianapolis. Pendant ce temps, Ickx remonte doucement à la seconde place à 7 h du matin. C'est ensuite au tour de la Renault n° 9 de connaître des soucis. Installé en tête, Jabouille voit son moteur fumer et revient au ralenti au stand, il ne repartira que pour un seul tour de circuit, laissant Ickx en tête. Depailler et Laffite sont alors les seuls en piste. A 11 h 50, c'est la fin, Depailler terminant sa course à Indianapolis, moteur cassé. Renault devra revenir en 1978 pour prendre sa revanche.
Porsche
Dès le départ, Stommelen, Ickx et Barth prennent les devant mais doivent suivre la Renault de Jabouille parti en tête. Sur la 936/77 n° 41, un problème de joint de cache-culbuteur pose problème et son changement prendra du temps. Rolf Stommelen et Manfred Schurti perdent alors 4 tours et se retrouvent à la 40e place. Mais à ce stade de la course, Renault a déjà une voiture en moins, celle de Pironi, Arnoux et Fréquelin. Pendant la deuxième heure, c'est la 936/77 n° 4 de Jürgen Barth et Hurley Haywood qui connaît une panne de pompe à injection. Son changement coûte encore 33 minutes, soit 9 tours. Elle se retrouve alors à la 41e position. A 18 h, Jabouille et Bell mènent, mais Ickx et Pescarolo tiennent le poursuite, devant les Renault n° 8 et 7. Malheureusement, le moteur de la Porsche rend l'âme après 4 heures de course, trop poussé par ses pilotes. Ickx, étant inscrit comme suppléant de l'équipage de Barth et Haywood, ne quitte cependant pas la course et reprend le volant de la n° 4. A 20 h, le belge reprend le volant, 17e à 6 tours. En reprenant 6 secondes au tour, il remonte vite à l'assaut des Renault, surtout que Jaussaud est retardé au stand et se retrouve 10e à 21 h. Pendant la nuit, Tambay abandonne, redonnant de l'espoir au team Porsche. Avec l'abandon de la n° 41 au 52e tour, la n° 4 est la seule voiture qui reste en piste au matin et Jacky Ickx est toujours au volant. A 9 h 30, le belge est en tête, avec 6 minutes 30 d'avance sur la voiture de Depailler et Laffite. Juste avant midi, la menace s'efface, la Renault cassant son moteur à Indianapolis. Désormais, la Porsche n'a plus d'adversaires, la Mirage GR8 Renault de Verns Schuppan et Jean-Pierre Jarrier, seconde, est à 17 tours. dans l'après-midi, Jürgen Barth assure l'avant-dernier relais, Ickx ayant piloté douze heures. C'est Hurley Haywood qui va assurer le dernier relais, levant le pied pour ménager le moteur. Mais, coup de théâtre, ce dernier rentre au stand, piston crevé. Après consultation du règlement, et l'avance étant importante, Porsche décide d'attendre et de ne pas faire repartir de suite la voiture, préférant n'effectuer qu'un ultime tour dans les délais impartis. Les mécaniciens isolent donc le cylindre et vont attendre 15 h 42 pour redémarrer le moteur, quelques instants seulement pour vérifier les températures. Disposant d'une expérience technique supérieure à ses coéquipiers, c'est Barth qui va tenter de mener la voiture à l'arrivée. Chronomètre au volant, il quitte les stands 10 minutes avant le terme de la course. Son premier tour s'effectue en 6 minutes et déjà, une fumée bleue s'échappe du moteur. Il reste encore un tour à accomplir. Barth termine tant bien que mal à clore ce dernier tour et peut lever les bras de soulagement en franchissant la ligne d'arrivée. Barth est un héros, Ickx signe son troisième succès et pour Renault, c'est la douche froide.

Kremer
L'écurie de deux frères Kremer est dotées depuis l'année dernière des Porsche 934. Cette année là, ils confient la voiture n° 65 à Marie Claude Beaumont (Marie-Claude Charmasson), Didier Pironi et Bob Wollek. Cet équipage termina 19e au général et 4e de la catégorie Gr 4. La deuxième voiture engagée sous le n° 47 étaient pilotée par Juan-Carlos Bolanos, Eduardo Lopez Negrete, Billy Sprowls et Hans Heyer. Cette voiture abandonna suite à un incendie après 272 tours, peu de temps avant la fin des 24 heures. Cette année, ils inscrivent deux voitures, des Porsche bien sur. La première, la 934 n° 58, est confiée à Bob Wollek, "Steve" (Jean-Pierre Wielemans) et Philippe Gurdjian. La seconde est une 935 K2 et ce sont John Fitzpatrick, Guy Edwards et Nick Faure qui défendent les couleurs de l'écurie à son bord. Malheureusement, cet équipage doit abandonner au 15e tour pour un problème de moteur. La n° 58 franchit l'arrivée à la 7e place en remportant la catégorie Gr 4.

La Porsche 935 K2 permet à Kremer de remporter la catégorie Gr 4.
Faute de pouvoir disposer du même matériel que le team officiel, les Kremer construisent eux-mêmes leur 935. C'est pourquoi la Porsche porte l'appellation K2, K pour Kremer, 2 pour 2eme création.
Rondeau Inaltera
un drame évité
Trois voitures sont engagées par Jean Rondeau, trois voitures qui franchissent la ligne d'arrivée, confortant la nouvelle marque dans ses choix. La voiture n° 1, confiée à Jean-Pierre Beltoise et Al Holbert débute la course avec brio, maintenant une 3e position devant une meute de Porsche. Cependant, lors d'un ravitaillement, une quarantaine de litres d'essence se répand dans l'habitacle de la voiture. Les mécaniciens feront un nettoyage soigneux mais une étincelle produite par le démarreur électrique enflamme les vapeur d'essence. Le feu se propage alors à toute la cellule d'ou on extrait avec violence Jean-Pierre Beltoise. Après 1 h 10 de réparations, le pilote reprend le volant et repart en piste. Il parviendra à l'arrivée à la 13e place. L'équipage féminin composée de Christine Beckers et Lella Lombardi termine 11e et de fait, obtiennent le meilleur classement d'un équipage féminin de toute l'histoire des 24 heures du Mans, et ce malgré une sortie de route dans les Hunaudières suite à un court-circuit au niveau du coupe-circuit. L'incident avait coûté 2 heures à ces dames. Jean Rondeau et Jean Ragnotti terminent à la 4e place, une position qui permet à Inaltera de remporter la catégorie Grand Touring Prototype. Rondeau aurait du décrocher la 3e place au général mais, selon la stratégie appliquée, il avait été décidé que Ragnotti ferait l'arrivée. L'arrêt au stand pour passer le relais permettra à la Porsche n° 40 de leur souffler cette 3e place. Mais pour Jean Rondeau, le plus important réside dans le fait que Beltoise soit sorti indemne de l'incendie de sa voiture.

1978

Ce sont les français qui s'imposent, avec l'Alpine Renault A 442B de Pironi et Jaussaud.
Pironi/Jaussaud - Renault Alpine A442B Bubble top n° 2
Wollek/Barth/Ickx - Porsche 936/78 n° 6
Haywood/Gregg/Jöst - Porsche 936/77 n° 7
Renault
Renault, après son échec de l'année précédente (aucune de ses voiture à l'arrivée), revient avec la ferme intention d'effacer la cuisante défaite et de tourner la page endurance pour la F1. Autant dire que cette édition est importante, voir cruciale pour la Régie. Renault, pour parvenir à ses fins, décide donc d'accorder une priorité absolue aux 24 Heures du Mans. Avec à l'esprit un slogan proche de "cette année ou jamais", les hommes de Renault vont pouvoir compter sur un budget plus que confortable pour préparer un nouveau modèle et multiplier les essais. La A443, étroitement dérivée des modèles précédents, sera la voiture de la victoire. Disposant d'un moteur plus puissant, un V6 de 2.140 cm3, et d'un empattement rallongé, la A443 va être inscrite au Mans aux côtés de trois A442 à moteur 2 litres turbo. Sur ces trois voitures, deux sont des types "classique", la troisième une type "B" avec la bulle aérodynamique que l'on retrouve sur la A443. Cette bulle de plexiglas permet de gagner 8 km/h en vitesse de pointe. Si la A442B "Bubble top" est confiée à Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud, la A442A n° 3 est pour Derek Bell et Jean-Pierre Jarrier, la n° 4 pour Guy Fréquelin, Jean Ragnotti, José Dolhem. La A443, qui dispose elle aussi du fameux "Bubble top", porte le n° 1 et embarque Jean-Pierre Jabouille et Patrick Depailler. Dès le départ, Jabouille prend le commandement, suivi par les Porsche. Au fil des tours, il commence à prendre ses distances. Icks rentrant au stand dès le second tour, imité ensuite par Haywood sur l'autre 936, Pironi et Jaussaud se retrouve à la seconde place. La voiture n° 1 devant s'arrêter suite à des vibrations, la n° 2 assure l'intérim en tête, Jarrier et Bell suivant derrière.

Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud apportent la victoire à Renault
En fin d'après midi, la voiture de Jabouille et Depailler sont à nouveau ralenti par des problèmes de pneus, puis de freins. Pendant la nuit, Jabouille et Depailler reprennent la tête, débarrassés de leurs soucis et s'échappent seuls en tête. Le premier coup dur arrive à mi course, lors que Jarrier et Bell doivent abandonner, suite à un problème de différentiel. Toujours en tête, Jabouille et Depailler devancent les deux Porsche de Wollek, Barth et Ickx. Ce dernier, après des soucis avec la n0 5, est passé sur la n° 6. Il va tout faire pour reprendre son retard sur la Renault mais Depailler va augmenter le rythme, battant le record du tour dans le même temps. Derrière, Pironi et Jaussaud maintiennent la pression sur les deux Porsche. Au matin, l'écurie commet un bel impair. En effet, la Porsche n° 6 connaissant des problèmes à son tour, Renault décide d'être prudent et de ménager sa A443, dont la fiabilité du moteur V6 n'est pas véritablement connue. Ce sera une grosse erreur. L'écurie modifie la pression du turbo, mais la mécanique ne va pas apprécier. A peine reparti, le moteur V6 lâche au bout des Hunaudières et va mourir auprès des panneauteurs de Mulsanne, il restait à ce moment 4 heures de course.

      

Ragnotti, Fréquelin, Jabouille et Dolhem décroche une 4e place
Jean-Pierre Jabouille et Patrick Depailler, après une course époustouflante, voient tous leurs espoirs de victoire s'envoler. 4e, la Renault n° 4 de Guy Fréquelin, Jean Ragnotti, José Dolhem ne peut pas rejoindre les Porsche 936/78. La victoire de Renault dépend désormais sur la n° 2 de Jean-Pierre Jaussaud et Pironi. Ce dernier, à une heure de l'arrivée, connaît des problèmes d'embrayage. Par précaution, il décide de ne pas passer s'arrêter et de doubler son relais, laissant Jaussaud regarder la fin de la course du stand. Une bonne décision puisque l'embrayage va tenir le coup. C'est un jeune Didier Pironi qui passe le drapeau à damiers en vainqueur, épuisé par la chaleur et la tension nerveuse. Déshydraté, à cause de la chaleur sous sa bulle, le pilote, à bout de force, perdra vite connaissance. Il devra être ranimé pour pouvoir monter sur le podium, accompagné d'un Jean-Pierre Jaussaud ému aux larmes. Le Pari est gagné, Renault à gagner, Porsche est battu, mais avec les honneurs.

Pironi, malgré l'épuisement, franchit le premier la ligne d'arrivée
Mirage
Comme en 1977, Renault peut compter sur le soutien de deux Mirage à moteur Renault V6 Turbo, engagée par l'écurie américaine GTC (Grand touring cars Inc). Confiées à Sam Posey et Michèle Leclère, et à Jacques Laffite et Vern Schuppan, ces deux voitures peuvent représenter la marque en plaçant un moteur français à l'arrivée. Si la Mirage M9 n° 11 de Posey et Leclère abandonne au 33e tour, la n° 10 de Laffite et Schuppan se classe 10e au général. Face au duel entre Renault et Porsche, la voiture ne pouvait pas prétendre à faire mieux, sauf de battre la Rondeau, devant à la 9e place.
Porsche
Martini Racing Porsche System arrive avec deux 936/78, animées par un nouveau moteur flat 6. Avec 7 victoires à eux deux, Jackie Ickx et Henri Pescarolo sont au volant de l'une d'elles, la seconde étant confiée à Jürgen Barth et Bob Wolleck. Une 936/77, animée par l'ancien moteur, est confiée à Peter Gregg, Hurley Haywood et Reinhold Joest. Martini Racing inscrit également une 935/78, en catégorie G5 + 2000. Cette voiture est confiée à Mandfred Schurti et Rolf Stommelen. Baptisée "Moby Dick" à cause de sa forme, elle surprendra en prenant la 3e position sur la grille de départ. Son début de course sera tout aussi marquent, puisqu'elle tient le rythme, avec son moteur de la 936 qui lui permet d'aller aussi vite que les Renault dans les Hunaudières. Cependant, sa gourmandise lui coûtera la victoire dans sa catégorie. Contraintes à de nombreux arrêts, elle perd au fil des tours ses chances de remporter sa catégorie. Elle termine à la 8e place, laissant cependant la victoire à la Porsche 935/77A n° 44 du Porsche Kremer Racing pilotée par Jim Busby, Chris Cord et Rick Knoop, 6e au général. A la 7e place, on trouve la 935/77A n° 41 de l'écurie A.S.A. Cachia -Team Pace, pilotée par Alfredo Guarana, Paulo Gomes et Mario Amaral. Porsche, grâce aux privées, profitera des retombées médiatiques. La firme allemande peut également se réjouir de la victoire de la 911 Carrera RSR d'Anny-Charlotte Verney, Xavier Lapeyre et Francois Servanin en Groupe 4, et de celle de la 935/77A de Brian Redman, Dick Barbour et John Paul en IMSA.

    

8e place au général pour la fameuse "Moby Dick" de Mandfred Schurti et Rolf Stommelen, et victoire en Imsa pour Brian Redman, Dick Barbour et John Paul
Dans la Catégorie S+2000, les Porsche ne comptent qu'un adversaire, Renault. Dès le départ, la lutte commence. Sur la ligne de départ, les Porsche côtoient les Renault, celle de Ickx en première ligne avec la Renault de Depailler. Lorsque les voitures s'élancent, Jabouille prend la tête, suivi par la Porsche de Ickx qui, a déjà du mal à suivre le rythme de la voiture française. Cette avance augmente encore lorsque le belge doit, dès le second tour, revenir au stand suite à des problèmes avec l'injection. Derrière, la 936 n° 7 d'Haywood suit le même chemin. Pour Ickx, cet arrêt est toutefois moins handicapant, puisque la Renault de tête s'arrête à son tour. Cependant, celles de Pironi-Jaussaud est toujours en tête, devant la 935/73 de Wollek et Barth. Pendant les heures qui suivent, le classement en tête n'évolue pas, et Ickx et Pescarolo remonte à la 7e place. Malheureusement, la voiture connaît des problèmes de boîte de vitesse et rentre au stand, un arrêt qui dure 45 minutes. Reléguée à la 19e place, Porsche décide alors de transférer Ickx sur la n° 6 de Wollek et Barth, une tactique déjà utilisée en 1977. La série noire continue puisqu'à la Porsche n° 5 quitte la piste dans le virage Porsche. C'est terminé pour Henri Pescarolo et Jochen Mass. Seule consolation, la Renault n° 3 de Jarrier et Bell abandonne elle aussi. L'espoir renaît chez Porsche. Pendant ce temps, Ickx, Wolleck, et Barth se retrouvent dans le trio de tête et maintiennent leur seconde place, espérant que la malchance touchera la Renault de tête. Surtout que Pironi et Jaussaud sont à l'affût, revenus à l'assaut après des problèmes de freins. Ickx lance l'offensive, mais Depailler répond en faisant tomber le record du tour. Impuissante, la Porsche n° 6 perd peu à peu le contact. Un problème de roue la met de plus dans la ligne de mire de la Renault de Pironi-Jaussaud. Pour Porsche, les minutes sont longues, d'autant que la Porsche "Moby Dick" continuent de multiplier les arrêts et est désormais hors concours pour la victoire en G5. En début de matinée, un problème de boite sur la voiture n° 6 l'oblige à rentrer au stand, ce qui lui coûtera, à elle aussi, 40 minutes. En tête, les deux Renault poursuivent leur course. Une grosse erreur tactique de Renault élimine la voiture de Depailler, ce qui remonte le moral de la marque allemande, mais Pironi et Jaussaud ont encore sept tours d'avance sur les deux 936 survivantes. Malgré des problèmes d'embrayage sur la Renault de Pironi dans la dernière heure de course, les Porsche ne parviendront pas à refaire le retard accumulé. Elles terminent avec les honneurs aux 2e et 3e place, Jacky Ickx, Bob Wollek et Jürgen Barth devant Hurley Haywood, Peter Gregg, Reinhold Jöst.

Les Porsche de Wollek, barth et Ickx et de Joest, Haywood et Gregg, 2e et 3e au classement général

Henri Pescarolo et Jochen Mass ne verront pas l'arrivée
Kremer
Cette année, les frères Kremer arrivent au Mans comme possible vainqueurs de la catégorie Gr5. Malgré l'opposition des Porsche de l'équipe usine, la Martini Racing Porsche System et sa légendaire "Moby Dick", la Porsche 935/77A n° 44 de Jim Busby, Chris Cord et Rick Knoop s'impose en remportant la catégorie et en se classant 6e de l'édition, 2 place devant la fameuse Porsche usine. La seconde Porsche Kremer arrivera 24e mais n'est pas classée pour distance parcourue insuffisante. Elle était pilotée par "John Winter" (Louis Krages), Dieter Schornstein et Philippe Gurdjian sous le n° 45. Enfin, la moins chanceuse fut la 46 de Martin Raymond, "Steve" (Jean-Pierre Wielemans) et Mike Franey qui abandonna après seulement 34 tours.

De Cadenet
L'écurie d'Alain de Cadenet engage une Lola T380 à moteur Ford Cosworth, que son propriétaire va conduire avec Chris Craft. Bien que moins armé que les Porsche ou les Renault, la voiture parviendra à finir la course en se classant 15e au général. L'ancienne voiture est confiée à l'écurie Simon Phillips Racing with Batco France. Elle est pilotée par Nick Faure, John Beasley, Martin Raymond et Simon Phillips. La voiture sera mise hors course après 99 tours.
LOLA
Dans la catégorie des moins de 2 litres, on trouve sept Lola, pour contrer les quatre Chevrons. Ces Lola sont équipées par des moteurs ROC et Ford. Seules 3 Lola parviendront au terme de l'épreuve, la Lola BMW n° 28, de Dominique Lacaud, qu'il partage avec Michel Lateste et Jean-François Auboiron, non classée 23e, la Lola T296 Ford n°24 du team Pronuptia avec Michel Elkoubi, Pierre Yver et Philippe Streiff, non classée 22e, et la Lola T294/6 Ford n° 25 de la même écurie, pilotée par Bruno Sotty, Gérard Cuynet et Jean-Claude Dufrey, 21e.
Chevron
Cette année, la bataille pour décrocher la victoire en catégorie S2000 risque d'être intéressante. 15 voitures sont au départ dans cette classe. On compte 7 Lola, des types T294/6, T296, T297, T294 et T294S, motorisées par Ford, BMW ou Chrysler-Simca ROC. Une Cheetah C-60, une Osella PA6, une Sauber C5 BMW et une Mirage M9 Renault complète la liste, ainsi que des Chevron B31 et B36, elles aussi à moteur Ford ou Chrysler-Simca ROC. Les Lola T294S Ford sont les premières à quitter l'épreuve, comme la Mirage M9 Renault. L'Osella suivra, au 113e tour, vite suivie par la Lola T294 Chrysler Simca ROC. Les Chevron B36, elles aussi à moteur Chrysler Simca ROC sont les dernières à abandonner. Toutes les autres voitures en course seront à l'arrivée. La moins bien classée des rescapées est la Chevron B31 Ford, qui suit quatre Lola, la Cheetah C60 et la Sauber C5 BMW. La Chevron B36 de ROC La Pierre du Nord est la mieux classée, à la 11e place au général. La victoire en catégorie revient à son équipage, Michel Pignard, Lucien Rossiaud et Laurent Perrier.

La Chevron n° 31 de Michel Pignard, Lucien Rossiaud et Laurent Perrier.
Cheetah - Sauber - Osella
Des trois adversaires des Lola et Chevron, l'Osella engagée par le BMW Racing with Toleman Delivery se montre très rapide. Pilotée par Dieter Quester, Tom Walkinshaw et Rad Dougall, elle sera pourtant contrainte à l'abandon après un accident. Malgré la pression, la Cheetah C-60 et la Sauber C5 BMW tiennent en respect les Lola. Au final, c'est une Chevron qui remporte la catégorie avec une 11e place au général. La Sauber de Marc Surer, Eugen Strähl et Harry Blumer prendra la seconde place en catégorie, 18e au général. La Cheetah de Sandro Plastina, Mario Luini et Jean-Daniel Grandjean termine juste derrière, à la 19e place.
Rondeau, Ex Inaltera
Malgré la perte de son principal commanditaire en juillet 1977, Charles James, Inaltera étant un fabricant de papier peint lyonnais, et la récupération de tout le matériel par la nouvelle équipe dirigeante de cette entreprise, Jean Rondeau se retrouve sans voiture. Grâce à des bénévoles, il construit quand même une nouvelle voiture et obtient l'appui de nombreux commanditaires manceaux. Avec un budget 5 fois inférieur à celui qu'il disposait avec Inaltera, Jean parvient à présenter sa voiture au mois de mai 1978, en présence de Joël le Theule, député sarthois et son adjoint, François Fillon, aujourd'hui ministre. La voiture, baptisée Rondeau M378, porte le n° 72 et Jean la partage avec Bernard Darniche et Jacky Haran. Toujours dotée du moteur V8 Cosworth, l'équipe termine à la 9e place au général et décroche la victoire en catégorie GT Prototype. Comme quoi, malgré les déboires, Jean Rondeau n'a pas baissé les bras et prouve encore une fois qu'il reste au premier plan.

La toute première Rondeau

1979

Ludwig/Whittington/Whittington - Porsche 935 K3 n° 41
Stommelen/Newman*/Barbour - Porsche 935/77 A n° 70
Ferrier/Servanin/Trisconi - Porsche 935/77 A n° 40
Porsche
Porsche remporte avec brio les 24 Heures du Mans avec pas moins de 4 voitures en tête à l'arrivée. La victoire revient à la Porsche 935 K3 n° 41 de l'écurie Porsche Kremer Racing pilotée par Klaus Ludwig, Don et Bill Whittington (Gr 5). Derrière, on trouve la 935/77A n°70 de l'écurie Dick Barbour Racing, inscrite en IMSA et pilotée par Rolf Stommelen, Paul Newmann et Dick Barbour. La troisième place revient à l'autre Porsche du Kremer Racing, la n° 40 pilotée par Laurent Ferrier, Francois Servanin et Francois Trisconi (Gr 5). Enfin, la quatrième est la 934 du lubrifilm Racing Team n° 82 pilotée en Groupe 4 par Herbert Müller, Angelo Pallavicini et Marco Vanoli. Ce quator permet à Porsche de remporter non seulement les 24 Heures mais aussi la catégorie Group 5 + 2000cc, Group 4 + 3000cc et IMSA + 2500cc.
WM Peugeot
Pour la première fois depuis 1976, une WM P79 Peugeot s'impose dans la catégorie GTP. L'équipage de la n° 52 est composé de Jean-Daniel Raulet et Marcel "Max" Mamers. Ils terminent à la 14e place au général et sont les seuls à l'arrivée sur les trois WM engagées. La n° 51 de Roger Dorchy et Denis Romain a été victime d'un accident au 157e tour. La troisième, portant le n° 53 et pilotée par Michel Pignard et Jacques Coulon fut victime d'un problème mécanique et abandonna au 87e tour. Signalons toutefois qu'une seule Rondeau était au départ, la n° 55 de Jean Rondeau et Jacky Haran. Victime d'un accident au 207e tour. Il faut dire que Rondeau a engagé deux Rondeau M379 en catégorie Gr6.

Kremer
Lorsque Kremer Racing arrive au Mans, tout le monde donne l'écurie favorite si les Porsche 936, Ford M10 et autres sport-prototypes connaissent des défaillances. Tout le monde est donc attentif et la course promet d'être belle. En fait, le Gr 5 n'est pas si décimé que cela, et en Gr 6 les ford M10 sont bien éliminées. Reste toutefois les Rondeau et les autres Porsche de la catégorie. Des trois Kremer engagées, deux sont des K3. L'une d'elles termine à la 13e place, la n° 45 d'Axel Plankenhorn, Philippe Gurdjian et "John Winter" (Louis Krages). En remontant le classement, on trouve la 935/77A n° 40 de Laurent Ferrier, François Servanin et François Trisconi, 3e au général. Enfin, comme l'avait prédit les spécialistes, la 935 K3 n° 41 remporte cette édition 1979 avec Klaus Ludwig, Don Whittington et Bill Whittington. Avec la victoire en Gr 5 en complément, la réputation des frères Kremer est assurée. Elle va leur apporter gloire et argent pour la décennie à venir. Les teams privés vont tous vouloir adopter cette machine si performante qu'est la K3, surtout les américains pour les courses IMSA.

1980

Rondeau/Jaussaud - Rondeau M379B Ford Cosworth DFW/Mader n° 16
Ickx/Jöst - Porsche 908/80 n° 9
Spice/Martin/Martin - Rondeau M379B Ford Cosworth DFW/Mader n° 17
Rondeau
La participation de Porsche permet de donner un peu plus de spectacle à la catégorie GTP. En effet, jusqu'à maintenant, les Alpine A310, Aston Martin et Lancia Stratos n'avaient pas été des concurrentes sur le plan sportif pour Rondeau. En 1980, Porsche était présent avec trois 924 Carrera GT Turbo (6e, 12e et 13e places).
Les Rondeau dominent en GTP et la hausse des performances des voitures permet même de venir taquiner les "Groupe 6 Sport +2000cm3". Ainsi, en 1980, Jean Rondeau place une voiture en tête du classement GTP avec la M379B n° 17 de Gordon Spice, et Philippe et Jean-Michel Martin, 3e au général et dans le même temps, remporte la catégorie Group 6 Sport +2000 cm3 avec la M379B n° 16 que le constructeur partage avec et Jean-Pierre Jaussaud. Les deux hommes terminent  1er au général et vainqueur de l'indice énergétique.

La n° 17 de Gordon Spice, Philippe et Jean-Michel Martin.
Grâce à sa victoire, Jean Rondeau devient le premier et seul constructeur à ce jour à avoir remporté les 24 Heures au volant de sa propre voiture.

La n° 16 de Jean Rondeau et Jean-Pierre Jaussaud en Groupe 6 Sport + 2000
ACR
Venant de Suisse, les frères Chevalley engagent une ACR (Lola T380) à moteur Ford Cosworth. André Chevalley prendra son volant, accompagné par les français Patrick Gaillard et François Trisconi. Ils devront abandonner au 126e tour, suspension cassée.

Chevron
Engagée par ROC - Société Yacco, la Chevron B36 n° 25 est confiée à Bruno Sotty, Dominique Laurent et Philippe Mesnault. Dotée d'un moteur ROC Chrysler-Simca, elle se classe 17e au général. Les adversaires, Lola T298 et Dome Zero, terminent aux 18e et 25e place. Remportant sa catégorie S 2.0, la Chevron confirme la supériorité de la marque dans cette catégorie, signant cinq victoires dans cette classe depuis sa création, soit 9 années depuis 1972.

1981

Ickx/Bell - Porsche 936/81 n° 11
Haran/Schlesser/Streiff - Rondeau M379CL Ford Cosworth DFW/Mader n° 8
Spice/Migault - Rondeau M379CL Ford Cosworth DFW/Mader n° 7
Tenant su titre, Jean Rondeau affiche de grandes et légitimes ambitions pour cette édition 1981. C'est cependant sans compter sur un imprévu. Porsche, à la dernière minute, annonce son retour officiel. Les pronostics sont alors totalement bouleverser.
Hommage
En 1981, Jean-Louis Lafosse est à son tour victime de sa passion. Il trouvera la mort avec la Rondeau M379 C Ford qu'il partageait avec Jean Ragnotti. Sa voiture a heurté les rails dans les Hunaudières, à pleine vitesse. Jean-Louis est mort sur le coup.
Rondeau

   

Seconde, la Rondeau n° 8 termine à plus d'une heure de la Porsche victorieuse, et presque 200 km de retard. La n° 7 termine 3e.
Avec une victoire en 1980, Rondeau dispose des moyens liés à son ambition, remporter à nouveau les 24 Heures. Cette année, Jean engage 5 voitures, des M379C engagées en Groupe 6 et M379Cl en GTP. En Groupe 6, 3 Rondeau doivent affronter les Porsche 936. Pour cela, la marque française compte sur deux de ses trois voitures, équipées par du nouveau moteur V8 Ford Cosworth DFL 3,3 litres. La n° 26 est confiée à Henri Pescarolo et Patrick Tambay, Jean Rondeau prenant le volant de la n° 24 avec Jean-Pierre Jaussaud. La n° 25, dotée de la version classique du Ford DFV 3 litres est entre les mains de Jean-Louis Lafosse et Jean Ragnotti. En GTP, Rondeau retrouve des Porsche, des 924 GTP 944 LM et des WM P79/80. Gordon Spice et François Migault sont aux commandes de la n° 7, Jacky Haran, Jean-Louis Schlesser et Philippe Streiff sont à bord de la n° 8. En groupe 6, dès le départ de la course, Pescarolo et Tambay prennent la Porsche en chasse, mais cette dernière est trop rapide et sont vite distancés. De leur côté, Jaussaud et Rondeau doivent passer au stand après 9 tours et perdent 90 minutes. L'intervention du pace cars va permettre de resserrer les positions mais la galère continue. Pescarolo connaît des problèmes de pompe à essence et la Rondeau sera irrémédiablement distancée. Le drame arrive au 28e tour de la n° 26. Dans les Hunaudières, Jean-Louis Lafosse heurte à pleine vitesse les rails de sécurité. Le pilote est tué sur le coup. Malgré le choc, la douleur et l'émotion, Jean Rondeau décide de faire poursuivre la course à ses GTP rescapées, les deux Groupe 6 passant plus de temps au stand que sur la piste. Les GTP ont l'air de tenir et sont même dans les voitures de tête pendant le nuit. Elles parviendront à garder le rythme et à relier l'arrivée aux 2e et 3e places, la n° 8 de Jacky Haran, Jean-Louis Schlesser et Philippe Streiff terminant devant la n° 7 de Gordon Spice et François Migault. De fait, l'écurie remporte la victoire en catégorie, à défaut de la victoire au général. Les deux Groupe 6 ne sont pas à l'arrivée. Après l'accident de Lafosse, la n° 26 de Pescarolo et Tambay a abandonné, après seulement 41 tours. Jean Rondeau et Jean-Pierre Jaussaud stoppèrent après 58 tours.

WM
Chez WM, deux voitures sont engagées en GTP, les WM P79/80 n° 4 et n° 5, confiées respectivement à Denis Morin, Charles Mendez, Xavier Mathiot et Guy Fréquelin, Roger Dorchy. Pour compléter l'engagement, WM AEREM compte aussi sur deux nouvelles voitures construites aux normes du groupe C, des P81. La n° 83 est confiée à Jean-Daniel Raulet et Marcel "Max" Mamers, la n° 82 à Thierry Boutsen, Serge Saulnier et Michel Pignard. Comme les voitures de GTP, elles disposent d'une motorisation Peugeot PRV, mais de cylindrée inférieure. Au final, la WM P79/80 n° 4 de terminera 13e au général, la n° 5 ayant été contrainte à l'abandon après un incendie au 46e tour. En Groupe C, les deux P81 ne verront pas l'arrivée.
Ferrari
Chez Ferrari, la course se résume en un duel épique entre deux 512 BB, la n° 49 du Nart et la n° 47 de Charles Pozzi, engagées en IMSA-GTX. Le duel durera jusqu'au dimanche matin. Pour plus de spectacle, une Porsche 935 viendra se prendre au jeu. A 11 h du matin, la Ferrari du Nart, pilotée par Alain Cudini, Philippe Gurdjian et John Morton sort de piste et doit renoncer. Du coup, Jean-Claude Andruet, Claude Ballot-Lena et Hervé Regoul prennent le commandement de la catégorie IMSA. Il conserveront cette position jusqu'au terme de l'épreuve, gardant l'avantage sur la Porsche 935 d'Anny Verney, Bob Garretson et Ralph Kent-Cooke, plus rapide mais plus gourmande. Grâce à des problèmes mécaniques qui frappent une Porsche 936, la Ferrari 512 BB des belges Rennod Racing parvient à récupérer la troisième place. Cette n° 46 était pilotée par Pierre Dieudonné, Jean Xhenceval et Jean-Paul Libert. L'écurie anglaise Simon Philips engagea également une 512 BB, mais cette dernière n'ira pas au bout de l'épreuve, comme celle d'ailleurs de la Scuderia Supercar Bellancauto.

La Ferrari de Claude Ballot Lena et Jean-Claude Andruet termine 5e, 1ere de la catégorie IMSA-GTX
Lola
Trois Lola T298 BMW sont inscrites cette année en Groupe 6, par trois privés. La T298 n° 30 de l'écurie de Jean-Marie Lemerle abandonne au 104e tour, suite à des problèmes électriques. Lemerle faisait alors équipe avec Max Cohen-Olivar et Alain Levié. La seconde voiture est inscrite par l'écurie Compagnie Butagaz. Portant le n° 33, cette Lola T298 également motorisée par BMW, est menée par Pierre Yver, Michel Dubois et Jacques Heuclin. Ils terminent à la 19e place mais non classés. La n° 31, une T298 engagée par Jean-Philippe Grand et Yves Courage, parvient à boucler les 24 Heures, à la dernière place. qui est la mieux classée, à la 18e place. Ils remportent toutefois la catégorie Gr6 en moins de 2 litres et le classement à l'Indice énergétique. Ce succès va bouleverser la vie et la carrière d'Yves Courage.

   

La Lola 31 Primagaz, pilotée par Jean-Philippe Grand et le futur constructeur, Yves Courage.
Une autre Lola est sur la piste, engagée par Grid Team Lola. Il s'agit d'une T600 dotée d'une motorisation Ford Cosworth. Elle aussi en Gr6, mais en catégorie supérieure. Portant le n° 18, elle est confiée à Emilio de Villota, Guy Edwards et Juan Fernandez. Elle termine 15e au général.
Porsche
Après l'échec de 1979, la piètre performance de 1980, Porsche n'était pas attendu au Mans, la nouvelle 956 n'étant pas encore prête. Seulement, au vu des premiers engagements et de la faible opposition des engagés, la firme allemande décide de relancer ses "vieilles" 936. Dans le même temps, la firme vient pour gagner, ce qui est une forte motivation. Depuis 1976, année de sa présentation, la 936 a bien évoluée, Porsche ayant apporté une véritable cure de jouvence à son modèle, le dotant d'une nouvelle mécanique prévue pour Indianapolis. De plus, le point faible des années précédentes a été réglé avec une transmission renforcée. La seule rivale dangereuse reste la Rondeau, victorieuse en 1980. En Groupe 6, Porsche aligne donc deux 936/81, la n° 11 de Jacky Ickx et Derek Bell et la n° 12 de Jochen Mass, Vern Schuppen et Hurley Haywood. Courant dans plusieurs classes, Porsche espère également remporter des victoires en catégorie. Pour cela, elle aligne une 924 en GTP, la n° 1 de Jürgen Barth et Walter Röhrl. Dans la catégorie IMSA-GTO, deux 924 Carrera GTR sont confiées à Manfred Schurti et Andy Rousse (n°36) et à Richard Lloyd et Tony Dion (n° 75). Dès le départ de la course, les Porsche Groupe 6 confirment les essais, en prenant l'ascendant sur les Rondeau. Ickx et Bell, partis en pôle position, sont en tête dans le premier virage et dans les premiers tours, la Rondeau de Pescarolo et Tambay a du mal à suivre le rythme imposé. Au matin, la Porsche 936 de Ickx, en tête depuis la veille à 19 heures, n'a plus vraiment d'adversaire et dispose d'une belle avance. Derrière, la 936 de Mass, Haywood et Schuppan a connu bien des soucis. Accablée par des problèmes d'embrayage, elle perd au matin le bénéfice d'une belle remontée nocturne. Elles devra laisser les Rondeau GTP passer devant, ainsi que d'autres concurrents, pour finir à la 12e place. Jacky Ickx et Derek Bell termine premier, profitant dans le même temps pour établir un nouveau record à la distance. C'est le 5e succès de Porsche au Mans. Côté GTP, la n° 1 de Barth et Röhrl termine 7e au général, 3e de la catégorie. En IMSA-GTO, Porsche parvient à placer sa Porsche n° 36 à la 11e place, la n° 75 n'ayant pas été qualifiée.

Jacky Ickx et Derek Bell, seconde victoire pour le duo, après celle de 1975
Du côté des écuries privées, Porsche dispose d'un plateau bien garni pour représenter la marque. Parmi les favorites, la 908/80 Groupe 6 du Joest Racing. Cette voiture porte le n° 14 et Reinhold Joest l'occupe, avec Klaus Niedzwiedz, pilote officiel Ford et Dale Whittington, le jeune frère des vainqueurs de 1979. Joest dispose également d'une 935 pour courir en IMSA-GTX, la n° 40 de Maurizio de Narvaez, Kenper Miller et Günther Steckkönig. Autre favorite, la réplique de Porsche 917K/81 engagée sous le n° 10 par les frères Kremer. Construite selon les plans officiels et dotée d'un moteur prêté par l'usine, elle est confiée à Bob Wollek, Xavier Lapeyre et Guy Chasseuil. Kremer l'aligne en Groupe 6. A l'arrivée, ces voitures ne seront pas à l'arrivée, la n° 14 du Joest racing abandonnant la première après 80 tours de circuit, suite à un accident. La n° 10 du Kremer Racing ne fait que 82 tours, abandonnant sur panne moteur. Enfin, la n° 40 de Joest s'est arrêtée après 152 tours, suite à un début d'incendie. Les Porsche des petites écuries sont mieux loties. En Groupe 5, La 935 K3 de Claude Bourgoignie est la mieux placée. Portant le n° 55, pilotée par son propriétaire accompagné par John Cooper et Dudley Wood, elle termine 5e et 1ere de sa catégorie. Dans le même groupe, la 935 K2 n° 60 de Vegia Racing est 10e. Celles de Claude d'Haldi (K2 n° 57), du Kremer Racing (K3 n° 59), de Tuff Kote Dinol Racing (L1 baby n° 69), du Weralit Racing (K3 n° 61), ont toutes abandonné. En catégorie IMSA, à la 6e place, on trouve la 935 K3 de Bob Garrestson, Ralph Kent-Cooke et Anny Charlotte Verney, devancée par une Ferrari. La n° 43 du Bob Akin Motor Racing abandonna après 320 tours, la n° 41 du Preston Henn Racing au 45e tour. En Groupe 4, une seule Porsche est à l'arrivée, à la 17e place, la 934 n° 70 de Thierry Perrier, Valentin Bertapelle et Bernard Salam. La 934 GTR n° 73 d'Eminence Racing Team des frères Almeras s'arrêta après 55 tours.

Cooper, Wood et Bourgoignie termine 4e et remporte la catégorie Groupe 5
Lancia
L'Italie est également représentée par Lancia, qui aligne, via le Martini Racing et Jolly Club, des Beta Montecarlo. Martini Racing dispose de trois voitures, les n° 65, 66 et 67. La première sera la mieux classée. Pilotée par Michele Alboreto, Eddie Cheever et Carlo Facetti, elle se classe 8e au général, seconde du Groupe 5. Riccardo Patrese, Hans Heyer et Piercarlo Ghinzani, sur la n° 66 ne terminent pas la course, comme la n° 67 de Beppe Gabbiani et Emanuele Pirro. Cette dernière abandonna suite à un accrochage dans la 5e heure. Jolly Club Lubrifilm se classe 14e, avec la n° 68 de Martino Finotto, Giorgio Pianta et Giorgio Schön.
BMW
Ce sont des M1 qui représentent BMW cette année au Mans, dans plusieurs catégories. En Groupe 5, la mieux classée est la voiture n° 51 engagée par BMW France-Italie Oreca. Philippe Alliot, Bernard Darniche et Johnny Cecotto finissent 16e. Toutes les autres BMW se sont arrêtées en cours d'épreuve, surtout pour des problèmes moteurs. Dieter Quester, Marc Surer et David Deacon sont allés jusqu'à la 20e heure de course, sur la n° 52 du Würt Tem Sauber. David Hobbs, Eddie Jordan et Steve O'Rourke ont tenu 2 heures de plus au volant de la n° 53 de l'Emka Productions Ltd Michael Cane Racing. Dans le Groupe 4, la voiture d'Helmuth Marco RSM, portant la n° 71, à été la première à quitter le circuit. Christian Danner, Peter Oberndorfer et le Prince Leopold von Bayern n'ont fait que 49 tours en 8 heures de course, lâchés par leur moteur. La BMW n° 72 de BMW Zol'Auto, pilotére par Pierre-François Rousselot, François Servanin et Laurent Ferrier s'arrêta après 212 tours, dans la 21e heure.

La n° 51 du Team Oreca, pilotée par Philippe Alliot, Bernard darniche et Johnny Cecotto sera la seule BMW à l'arrivée.
Une seule BMW est engagée en IMSA-GT, une M1/GS pilotée par Hans-Joachim Stuck Jr, Jean-Pierre Janer et Helmut Hanzler. Après un choc, la voiture doit abandonner, son châssis étant faussé. La n° 50 abandonne après seulement 6 heures de course.
Dome - De Cadenet - ACR - IBEC - Renard Delmas
Dans le Groupe 6, on trouve une Dome Zero RL engagée par Dome Co Ltd, deux De Cadenet LM gérées par Dorset Racing, une ACR 80B Ford d'André Chevalley Racing, une IBEC P6 et une Renard Delmas D31. Seule cette dernière, pilotée par Louis Descartes et Hervé Bayard parvient au terme de l'épreuve, mais non classée. La première est l'ACR 80B n° 22 pilotée par Patrick Gaillard, André Chevalley et Bruno Sotty, hors jeu dans la 11e heure. Les autres voitures abandonnent sur problèmes mécaniques divers après la mi-course, l'Ibec P6 n° 27 de Tiff Needell et Tony Trimmer dans la 15e heure, la Dome Zero n° 23 Chris Craft et Bob Evans dans la 15e heure. Les De Cadenet abandonnent toutes les deux dans la 19e heure, la n° 21 de de Martin Birrane, Nick Faure et Vivian Candy après 171 tours, la n° 20 d'Alain de Cadenet, Jean-Michel Martin et Philippe Martin après 210 tours.

La Renard-Dalmas D31 à moteur Roc Simca de Louis Descartes et Hervé Bayard
Mazda - Chevrolet
Deux RX7 sont au départ, engagées par Mazda Auto Tokyo et Tom Walkinshaw Racing. les deux voitures abandonnent, la n° 38 de Yojiro Terada, Hiroshi Fushida et Win Percy dans la 4e heure, la n° 37 de Tetsu Ikuzawa, Tom Walkinshaw et Peter Lovett dans la 12e heure. Elles couraient en IMSA-GTO. En ce qui concerne l'américaine, la Camaro n° 35  engagée par Stratagraph Inc, un accident mettra un terme à la course de Cale Yarborough, Billy Hagan et Bill Cooper.

La Mazda RX7 de Yojiro Terada, Hiroshi Fushida et Win Percy
Réglementation
C'est la dernière année pour la catégorie GTP. En 1982, si la catégorie est encore au programme, il n'y aura pas de classement. C'est le groupe C qui s'inscrit au programme. La catégorie GTP, au fil de ses 6 années d'existence, aura assurer une présence française qui aura eu la particularité de ne pas cantonner le spectacle à un duel entre des GT hypertrophiées et des Sport, vaillantes mais souvent vieillissantes.

1982

Ickx/Bell - Porsche 956 n° 1
Moss/Schuppan - Porsche 956 n° 2
Haywood/Holbert/Barth - Porsche 956 n° 3
Avec l'arrivée du Groupe C, nouvelle catégorie définie par la FISA pour relancer l'épreuve qui souffre de l’essoufflement des catégories des groupes 5 et 6, peu de marques ont eu le temps de se préparer, sauf Porsche qui dispose déjà d'une voiture compétitive, la 956. Dans cette nouvelle catégorie, la consommation est le point fort. La capacité des réservoirs est limitée à 100 litres et le nombre des ravitaillements limité à 25 dans le cadre des 24 Heures.
Porsche

A la veille du début de la saison 1982, Porsche présente le type 956, dans une période ou les 936 ont encore la gagne. Elles ont d'ailleurs remportées l'édition 1981. Cette 956, conçue par l'ingénieur Horst Reitter reçoit un moteur 6 cylindres préparé par le motoriste Valentin Schaeffer. Pour la compétition, deux configuration sont prévues, la "queue longue" ou "langheck", qui devrait convenir à la grande ligne droite des Hunaudières. La "queue courte" ou "kurzheck" devrait convenir à la majorité des circuits. Après une première sortie et une seconde place à Silverstone, la Porsche 956 s'octroie de suite un triomphe au Mans en remportant l'épreuve et en offrant un beau triplé à Porsche. Les trois 956 T arrivent de plus dans l'ordre de leur numérotation. Porsche peut être satisfait, ses voitures sont de suite compétitives. De plus, la quatrième place est occupée par une autre Porsche, la 935/78-81 "Moby Dick" du John Fitzpatrick Racing, portant le n° 79 et pilotée par son propriétaire et David Hobbs. Dès les essais, Jacky Ickx avait annoncé la couleur, s'étant adjugé la pôle position avec la 956 n° 1, mettant près de 4 secondes à la meilleure des atmosphériques, la Ford C100 de Klaus Ludwig. Après le départ donné par Luigi Chinetti, la course est d'abord menée par Jochen Mass alors que les Lola T610 semblent en difficulté. Les Porsche peuvent prendre le large en toute tranquillité, d'autant que les Lancia connaissent également des problèmes. Au jeu des ravitaillement, cependant, Porsche n'est pas le meilleur et la Rondeau plus sobre en profitera pour prendre le commandement. Ce nouveau classement durera trois heures, la Rondeau connaissant à son tour des soucis électriques. Ford reprendra le commandement pour quelques heures avant d'être touchée à son tour. Au premier quart de l'épreuve, Al Holbert prendra la tête, devant Ickx. Vers la mi-course, Porsche n'a plus à se soucier des Rondeau, hors course ou largement distancées. Une heure et demie avant la fin de l'épreuve, la 936C privée n° 4 de Belga Team/Joest Racing, disposant d'une carrosserie spéciale Design Plastiq, et pilotée par Bob Wollek, Jean-Michel Martin et Philippe Martin tombe en panne, offrant la troisième place à Hurley Haywood, Al Holbert et Jürgen Barth qui termine derrière la n° 1 avec Jacky Ickx et Derek Bell, la n° 2 avec Jochen Mass et Vern Schuppan.

             

Côté écuries privées, la 938/78 n° 79 de l'anglais John Fitzpatrick et David Hobbs termine 4e, et remporte la catégorie IMSA/GTX. Cette voiture est une réplique de la "Moby Dick" assemblée chez Joest. Derrière, la 935 K3 n° 78 de Cooke Racing empoche la seconde place de cette catégorie, avec Dany Snobeck, François Servanin et René Metge. Avec une 8e place au général, la 935 K3 n° 60 de John Cooper, Paul Smith et Claude Bourgoignie, engagée par Charles Ivey Racing, empoche de son côté la victoire en catégorie G5. Pour compléter le palmarès, la 934 n° 90 de Richard Cleare, Tony Dron et Richard Jones, 13e au général, remporte la catégorie G4 et la 924 GTR n° 87 de Jim Busby et Doc Bundy remporte la catégorie IMSA/GTO. A signaler que la meilleure des non Porsche est la Ferrari 512 BB n° 70 qui termine cependant avec 37 tours de moins que la Porsche victorieuse, l'équivalent d'un peu moins de trois heures de course. C'est dire à quel point la marque allemande a pris l'avantage sur les autres marques. En ce qui concerne la Porsche n° 5 du Kramer Racing, une CK5 "maison", pilotée par Ted Field, Danny Ongalis et Bill Whittington, elle abandonna après seulement 25 tours de circuit. Autre Porsche engagée, la 935 K3 n° 77 de Garrestson Developments, pilotée par Anny-Charlotte Verney, Bob Garretson et Ray Ratcliff, termine 5e de la catégorie IMSA/GTX, 11e au général. Autre résultat dans ce Groupe 5, celui de la 635 K3 n° 75 de Claude Haldi, Rodfrigo Terran et François Hesnault, qui abandonnent au 141e tour et celui de la n° 64 d'Edgar Dören, Antonio Contreras et Billy Sprowls qui abandonne au 39e tour. Dans la catégorie IMSA/GTO, la 924 Carrera GTR n° 86 de B.F. Goodrich Co, pilotée par Pat Bedard, Paul Miller et Manfred Schurti, abandonne au 128e tour, largement après la n° 84 de Canon Cameras/GTi Engineering, de Richard Lloyd et Andy Rouse qui quitta la course au 77e tour. Enfin, la 935L n° 776 engagée par Bob Akin Motor Racing en IMSA/GTX abandonna au 15e tour. Bob Akin, David Cowart et Kenper Miller quittant la course après une panne d'essence dans la 3e heure.
Lancia
Dès le début de course, les Lancia LC1 engagées en G6 par Martini Racing connaissent des problèmes électroniques, et perdent rapidement un temps précieux lors des passages au stands. L'une d'elles perdra une demi-heure, l'autre une heure. Conséquence, les adversaires prennent le large et les chances de victoires s'amenuisent. La première a quitter la course étant la n° 51 de Michele Alboreto, Teo Fabi et Rolf Stommelen. La seconde est la n° 50 de Riccardo Patresse, Hans Heyer et Piercarlo Ghinzani, abandonnant au 152e tour. Elle aura toutefois tenu 17 heures malgré ses problèmes. Consolation pour Lancia, les Beta Montecarlo (Dallara) engagées en G5 s'en sortent mieux. Engagée par Jean-Marie Lemerle, la n° 66 qu'il partage avec Max Cohen-Olivar et Joe Castellano termine la course, à la 12e place, deuxième de sa catégorie. On regrette alors la disqualification de la n° 65, engagée par Thierry Perrier et partagée avec Bernard Salam et Giani Giudici, qui aurait eu toutes ses chances de finir aussi bien placée. Elle fut cependant mise hors course après 19 heures de course, pour une pièce changée sur la boite de vitesse.
Cougar
En 1982 apparaît la Cougar, une voiture construite par Yves Courage. Pilote présent au Mans depuis 1972, Yves Courage a pris le volant de Chevron B21, comme suppléant au britannique Robinson et à Jean Rondeau. Titulaire sur Porsche 911 Carrera en 1977, avec Joël Laplacette et "Segolen" (André Gabinet). Ils ne finissent pas la course mais Courage est à nouveau titulaire pour l'année suivante, toujours avec Joël Laplacette. En 1980, Yves décide de passer dans la catégorie des 2 litres et embarque sur une Chevron B36 BMW, avec Jean-Philippe Grand. Là encore, c'est un abandon. L'année suivante, la chance tourne et c'est sur une Lola T298 que les deux hommes se classent enfin, en s'adjugeant la catégorie Gr6 et l'Indice de Performance. Avec l'avènement du Groupe C, Yves Courage décide de passer à la construction de sa propre voiture, stimulé par la réussite d'un ancien coéquipier, Jean Rondeau. La Cougar est née et propulsée par un moteur Ford-Cosworth, fait ses débuts au Mans.

Pour piloter avec lui sa nouvelle voiture, la Cougar C01 n° 35, Yves Courage choisit Jean-Philippe Grand et Michel Dubois. Pour Courage, le but est de finir la course, pas de gagner quoi que ce soit. Malheureusement, les vibrations du moteur sont fatales à la voiture et à la boite de vitesse. Ils doivent abandonner au 78e tour. Cet incident ne va pas déstabiliser Yves qui compte mieux faire mieux lors de l'édition suivante.
Mirage
Lors de la mise en grille, la Mirage M12 (Tiga) Ford est jugée non conforme et exclue de la course, ce qui fait une voiture de moins pour contrer les Porsche en Groupe C. Cette Mirage, portant le n° 27, venant des Etats-Unis et engagée par Grand Touring Cars Inc, devait être pilotée par Mario et Michael Andretti.
Rondeau
Adversaire des Porsche en catégorie C, Jean Rondeau engage trois voitures, des M 382 dotées de moteurs Ford V8 Cosworth aux couleurs d'Otis. Si Jean se réserve la motorisation 3,3 litres, pour courir avec Jean Ragnotti (n° 12), les deux autres voitures sont équipées d'un 3,9 litres. Ces dernières sont confiées à François Migault, Gordon Spice et xavier Lapeyre, qui prennent la n° 11, et Jean-Pierre Jaussaud et Henri Pescarolo qui prennent la n° 24. Malheureusement pour l'écurie, les trois voitures n'iront pas au bout de l'épreuve. La n° 24 abandonne dans son 111e tour, la n° 12 au 146e et la n° 11 au 150e tour. Côté écuries privées, les Rondeau sont au nombre de trois. Sous les couleurs de Primagaz, la M 379C Ford Cosworth n° 25 termine 10e au général, avec Pierre Yver, Bruno Sotty et Lucien Guitteny. Christian Bussy mène une autre Rondeau à l'arrivée, la M 382 n° 38 pilotée en compagnie de Pascal Witmeur et Bernard de Dryver. Jacky Haran est à l'origine de l'engagement de la n° 26, une M 379 C qu'il partage avec Vivian Candy et Hervé Poulain. Ils abandonnent après 146 tours.
Ford
Ford est également présent, par l’intermédiaire de l'écurie Ford Werke A.G/Zakspeed qui engage deux C100 dans le Groupe C. La n° 6 est confiée à Klaus Ludwig et Marc Surer, n° 7 à Manfred Winkelhock et Klaus Niedzwiedz. Les deux voitures abandonnent respectivement au 71e et 67e tour suite à des problèmes électriques.
Nimrod - WM Peugeot - Dome - March
Dans la catégorie C, c'est Nimrod qui s'en tire le mieux. Les écuries Viscount Downe Pace Petroleum Racing et Nimrod Racing Automobiles Ltd alignent chacun une voiture et l'une d'elles parvient au terme de l'épreuve, un exploit puisque qu'avec Porsche et Rondeau, c'est la dernière à passer la ligne dans ce groupe, les autres adversaires ayant capitulé. C'est la Nimrod n° 32 du Viscount Downe Pace Petroleum Racing qui réalise cet exploit, en terminant 7e au général. Elle était pilotée par Ray Mallock, Simon Phillips et mick Salmon. La seconde Nimrod abandonna très tôt. Pilotée par Tiff Needell, Bob Evans et Geoff Lees, la n° 31 s'arrêta après seulement 55 tours de circuit.
Autre concurrent malheureux, WM, qui perd ses deux voitures à mi-course. Les WM P82 Peugeot d'Esso France sont éliminées aux 112e et 127e tours, la n° 10 de Roger Dorchy, Alain Couderc et Guy Fréquelin lors d'un accident, la n° 9 de Jean-Daniel Raulet, Didier Theys et Michel Pignard à cause d'une boite de vitesse défectueuse. Les Dome ne sont pas plus chanceuse. La RC82 (March) Ford de Dome Co Ltd n° 36 de Chris Craft et Eliseo Salazar abandonne après des problèmes de suspensions, dans son 85e tour, peu de temps après la March 82G de March Racing/Garvin Brown, cette n° 14 de Eje Elgh, Jeff Wood et Patrick Nevé ayant été contrainte à l'abandon après 78 tours suite à des problèmes électriques. Autre March, celle de l'écurie Garretson Developments. Portant le n° 29 et pilotée par Bobby Rahal, Jim Trueman et Skeeter McKitterick, elle abandonna au 28e tour.
Lola - Sauber - URD - Grid - De Cadenet
Les Lola T610 engagées par Ultramar Team Lola et Cooke Racing Malardeau sont d'autres victimes du Groupe C, comme les Sauber SHS C6 de BASF Cassetten Team GS Sport, l'URD C81 BMW de Michel Lateste, la Grid Plaza S1 Ford de Grid Racing et la de Cadenet Lola Ford de Dorset Racing Associates. Dans l'ordre des abandons, la Grid-Plaza n° 37 d'Emilio de Villota et Désiré Wilson au 7e tour, la Lola T610 n° 17 de Brian Redman et Ralph Kent-Cooke au 28e tour, l'URD C81 BMW n° 30 de Hubert Striebig, Michel Lateste et Jacques Heuclin au 45e tour, la Sauber SHS C6 n° 19 de Walter Brun et Siegfried Müller au 55e tour, la de Cadenet n° 39 de Mike Wilds, François Duret et Ian Harrower au 56e tour, la Lola T610 n° 16 de Guy Edwards, Rupert Keegan et Nick Faure au 72e tour, et la Sauber SHS C6 n° 20 de Hans-Joachim Stuck Jr, Jean-Louis Schlesser et Dieter Quester au 76e tour.
Ferrari
Ferrari ne joue pas dans la cour des Groupe C, mais en IMSA/GTX. Mais là aussi, dans cette catégorie, la marque italienne se retrouve en face des voitures allemandes. Prancing Horse Farm Racing et le Nart engage des 512 BB/LM, pour affronter les 935. Malgré la bonne prestation de Pierre Dieudonné, Carson Baird et Jean-Paul Libert, la n° 70 du Prancing Horse Farm Racing ne pourra rattraper les deux Porsche qui la précède et termine 3e de sa catégorie, 6e au général. La voiture du Nart n'est pas loin, à la 9e place derrière la Nimrod et une Porsche, qui courent en C et G5. La n° 72 d'Alain Cudini, John Morton et John Paul Sr termine donc 4e de sa catégorie. Autres Ferrari engagées en IMSA/GTX, la 512 BB n0 71 de Charles Pozzi//Ferrari France pilotée par Jean-Claude Andruet, Claude Ballot-Lena et Hervé Regout, et la n° 73 de t-Bird Racing/Nart, pilotée par Preston Henn, Randy lanier et Denis Morin, abandonnent respectivement au 57e tour et 43e tour, les deux voitures sur panne moteur.
Chevron - BMW
Dans la catégorie Groupe 6, Chevron Racing Cars dispose d'une seule voiture au départ, la n° Chevron B36B à moteur Ford 55 confiée à Martin Birrane, John Sheldon et Neil Crang. Un problème de boîte mettra un terme à sa prestation, après seulement 57 tours et 5 heures de course. A partir de ce moment, il ne reste que les Lancia LC1 dans le Groupe 6, mais aucune ne parvenant à l'arrivée, il n'y aura pas de vainqueur dans cette catégorie. Dans le Groupe 5, les BMW M1 (sauber) ne peuvent rivaliser avec les Porsche. Cependant, la n° 61 engagée par total termine à la 18e place, occupant la 3e marche du podium de la catégorie. Pilotée par Roland Ennequin, Michel Gabriel et Franco Gasparetti, elle est la seule BMW à terminer l'épreuve, la n° 62 d'Emka Productions pilotée par Steve O'Rourke et Richard Down s'étant arrêtée au 180e tour, la n° 85 de Tony Garcia, Fred Stiff et Albert Naon au 104e après un accident. ces deux dernières couraient en IMSA/GTX et IMSA/GTO.
Mazda - Chevrolet
L'écurie japonaise Mazdaspeed Co Ltd et l'anglais Tom Walkinshaw Racing alignent des RX7 254i (mooncraft) en IMSA/GTX. L'une d'elles est pilotée par Yojiro Terada, Takashi Yorino et Allan Moffat. Portant le n° 82, ce sera la mieux classée avec une 14e place au général. L'autre voiture abandonne au 180e tour. Elle portait le n° 83 et c'est Tom Walkinshaw, Chuck Nicholson et Peter Lovett qui tenaient son volant. La marque Chevrolet est représentée en IMSA/GTO, avec les Camaro de Stratagraph Inc. Comme Mazda, une seule des deux voitures sera classée à la fin de l'épreuve, la n° 81 de Billy Hagan, Gene Felton et Tom Williams, 17e au général. La n° 80, sera non classée (19e et dernière). Richard Brooks et Herschel McGriff, ses pilotes, n'ont effectué que 41 tours, soit 1921,266 km.

1983

Le Hold-up de Porsche. La victoire en Groupe C, le doublé avec les deux voitures d'usine, le triplé avec Kremer, et un total de 9 voitures dans les 10 premiers.
Mise en place du groupe C Junior qui partage l'épreuves avec les groupes B et C. Seules les voitures du groupe C marquent des points dans le championnat du monde d'Endurance Constructeurs. Mazda remporte la catégorie C Junior.
Schuppan/Haywood/Holbert - Porsche 956 n° 3
Ickx/Bell - Porsche 956 n° 1
Andretti/Alliot/Andretti - Porsche 956 n° 21
Porsche

La 956 n° 3 de Vern Schuppan, Hurley Haywood et Al Holbert.
Après la victoire des 956 au Mans l'année précédente, Porsche décide de proposer sa voiture aux teams privés, contre la somme de 1,5 millions de francs. De suite, Joest, Kremer, Fitzpatrick, Lloyd et Brun en commandent. Pour Porsche, ce sont des atouts en plus pour remporter le titre constructeur. Côté usine, on pratique le copier-coller, les équipages des trois Porsche 935/76 engagées en Groupe C sont quasiment les mêmes que l'année dernière. Cependant, un petit nouveau est arrivé, Stefan Bellof. Ce dernier accompagne Jochen Mass sur la n° 2, Vern Shuppan rejoignant Hurley Haywood et Al Horbert sur la n° 3. Jürgen Barth n'est pas présent cette année. La voiture n° 1 revient en toute logique à Jacky Ickx et Derek Bell. Lors des essais, Jacky Ickx a battu le vieux record du tour qui datait de 1971 et se retrouve en pole position. Derrière, la Lancia d'Alboreto, à quatre secondes. On prévoit donc une belle empoignade entre les deux marque dès le début de course. de suite, Jochen mass s'empare de la tête de la course et imprime un rythme élevé. Lors du second tour, la 956 de canon Racing Pilotée par Jan Lammers heurte la voiture de Ickx après s'être ratée au freinage à Mulsanne. Les deux voitures sont obligées de passer par les stands, ce qui profite aux deux autres Porsche officielles qui prennent le large et dominent le reste de la troupe. A la fin de la quatrième heure, les 956 monopolisent les 10 premières places.
Les autres Porsche, des teams privés, ne se font pas d'illusions vis-à-vis des machines d'usine, données grandes favorites. Sans trop croire à la victoire, ils tenteront cependant de tirer leur épingle du jeu. L'un deux y parviendra. Parmi ces privés, on retrouve les 935 de Porsche Kremer n° 21 et 22, celles de Sorga S.A (Joest Racing) n° 8, 12 et 15, celles de John Fitzpatrick n° 16, 11, celle d'Obermaier Racing n° 18. Dans les premières heures, quelques Porsche privées quittent la course, comme la CK5 (Kremer) n° 42 de Richard Clear, Tony Dron et Richard Jones, ou la 936C n° 15 du Joest Racing pilotée par Jean-Michel Martin, Marc Duez et Philippe Martin. Les deux voitures quittent la course dans les premières heures. C'est ensuite la Porsche Kremer Racing qui quitte l'épreuve. Derek Warwick, Patrick Gaillard et Frank Jelinski, avec la n° 22, sont victime de la défaillance du joint de culasse. John Fitzpatrick, David Hobbs et Dieter Quester seront également touchés, suite à la défaillance de la pompe à essence sur la 935/76 n° 11. Les Porsche semblent être touchées par une cascade d'ennuis au cours de la nuit, et l'inquiétude s'installe. Cependant, l'abandon des Lancia, puis des Rondeau va permettre à Porsche de souffler. Au petit matin, les Porsche d'usine sont loin et les privés se livrent à une course dans la course. En tête, le duel se joue donc entre la n° 2 et la n° 3. Ickx et Bell, retardés, remonte au classement mais ne semblait pas, à mi-course, pouvoir revenir sur leurs coéquipiers. Mais Ickx et Bell sont des pilotes d'expérience et très vite, remontent au classement, Ickx tenant à renouveler son exploit de 1982. Coup de théâtre vers sept heures, le boîtier d'allumage de la voiture fait des siennes et les deux pilotes perdent encore du temps, cédant trois tours à la n° 1 de Shuppan, Holbert et Haywood. Pour les rattraper, le duo battra plusieurs fois le record du tour mais en vain. Malgré une alerte à 14 h 30, la porte gauche de la voiture s'envolant dans les Hunaudières, les leaders ne sont plus qu'à trois minutes devant le duo Ickx/Bell. Avant le terme de l'épreuve, la moteur est touché (piston et bielles), mais le trio parviendra à maintenir la voiture en tête et c'est avec une voiture agonisante qu'ils franchissent la ligne d'arrivée, avec une minute d'avance sur la Porsche n° 1.

Ickx, suite à des problèmes d'allumage, se contente de la seconde place
Derrière le duo d'usine, six Porsche se suivent. Aux 2e et 3e places, la Porsche Kremer Racing 935/76 n° 21 de Mario Andretti, Philippe Alliot et Michael Andretti, et la Porsche 935/76 n° 12 de Sorga S.A. (Joest Racing) de Volkert Merl, Clemens Schickentanz et Maurizio DeNarvaez. Suit la 935/76 n° 16 de John Fitzpatrick, Guy Edwards et Rupert Keegan, la 935/76 n° 8 de Sorga S.A. (Joest Racing) de Klaus Ludwig, Stefan Johansson et Bob Wollek, la 935/76 n° 18 Obermaier Racing d'Axel Plankenhorn, Désiré Wilson et Jürgen Lässig. Enfin, la 956 n° 14 Canon Racing de Jonathan Palmer, Jan Lammers et Richard Lloyd clôture cette belle série.
A la 10e place, on trouve la 935/76 n° 47 de Preston Henn Thunderbird Swap Shop (John Fitzpatrick Racing). Cette voiture était confiée à Jean-Louis Schlesser et Claude Ballot-Lena qui accompagnaient Preston Henn.
Dans le Groupe B, les Porsche sont aussi à la fête puisque la 930 n° 93 de Charles Ivey Racing terminent 11e et première de sa catégorie. John Cooper, Paul Smith et David Ovey devancent la 930 n° 92 de Georges Memminger, Heinz Kuhn-Wiess et Fritz Müller, 13e au général. A la troisième place de la catégorie, on trouve la 930 n° 95 de l'Equipe Alméras, pilotée par Jacques Guillot et Jacques et Jean-Marie Alméras. Dans ce groupe, Michel Lateste, Raymond Touroul et Michel Bienvault terminent dernier des classés, à la 20e place. Raymond Boutinaud, qui a inscrit la 928S n° 97, termine non classé, avec Patrick Gonin et Alain Lepage. Parmi les abandons, on trouve la 930 n° 94 de Claude Haldi, Günther Steckkönig et Bernd Schiller, arrêtée à cause d'un piston dans la 24e heure. Quant à la 930 n° 91 d'Edgar Dören, pilotée par Jean-Marie Lemerle, Alexandre Yvon et Michael Kranenberg, elle abandonna très vite, au bout de 2 heures, boite de vitesse défectueuse.
Kremer
Puisque la Fisa impose le règlement Gr C, les frères Kremer tentent l'aventure avec la 935/76 et la CK5. Pilotée par Dereck Warwick, Patrick Gaillard et Franck Jelinski, la voiture abandonne après 76 tours. La seconde CK5, portant le n° 42, engagée par Richard Cleare Racing, ne fera pas mieux. Richard Cleare, Tony Dron et Richard Jones ayant abandonnés après 4 heures de course. Kremer peut toutefois rentrer satisfait, sa 935/76 parvenant à monter sur la troisième marche du podium, derrière les deux voitures d'usine. Kremer étant donc la meilleure des écuries privées cette année. Cette année, la concurrence a été particulièrement active pour la CK5. La voiture ne brille plus. Il faudra attendre 1990 pour voir une CK se classer au Mans, une CK6 qui décrochera une 16e place. Seules les K3 engagées par des écuries privées brilleront encore au Mans mais sans pour autant décrocher les étoiles.

La 956 n° 21, 3e avec Mario Andretti, Philippe Alliot et Michael Andretti.
Lancia
Face aux voitures allemandes, Lancia compte sur ses LC2 au moteur V8 biturbo Ferrari engagées par martini Racing, mais on sait que la manque de fiabilité des italiennes sera un handicap de taille pour espérer décrocher une victoire. Après les essais, une des Lancia se retrouve bien placée sur la grille mais peu de temps après le départ, dans la troisième heure, la LC2/83 n° 4 de Michele Alboreto, Teo fabi et Alessandro Nanini doit abandonner. La n° 5, pilotée par Piercarlo Ghinzani et Hans Heyer, rejoint par Michele Alboreto, poursuivra l'épreuve jusqu'à la mi-course. Après 121 tours, elle s'arrête à son tour, pour des problèmes de pression d'essence. A ce moment là, il ne reste plus qu'une Lancia en course, la n° 6 de Paolo Barilla et Jean-Claude Andruet, rejoint par Alessandro Nanini. Les espoirs de la marque s'envolent au 135e tour, après des problèmes d'alimentation dans la 13e heure. Porsche n'a plus que Rondeau comme sérieux adversaire en course.
Deux autres Lancia sont en course, des LC1/82 engagées par la Scuderia Sivama Motor/Griffone et par l'AS Ecole Supérieure de Tourisme Chardonnet. L'une est motorisée par Ferrari, porte le n° 51 et est pilotée par Oscar Larrauri, Massimo Sigala et Max Cohen-Olivar. L'autre, motorisée par Lancia, porte le n° 53 et est pilotée par François Hesnault, Thierry Perrier et Bernard Salam. Les deux voitures terminent l'épreuve mais ne sont pas classées.
WM
WM Secateva arrive au Mans avec quasiment le même matériel qu'en 1982, avec les WM P83 Peugeot n° 9 de Jean-Daniel Raulet, Michel Pignard et Didier Theys, et la n° 10 de Roger Dorchy, Alain Couderc et Pascal Fabre. Dès le départ, à peine le drapeau tricolore abaissé, la WM de Dorchy rentre au stand pour colmater une fuite. Theys, Pignard et Raulet ne franchiront pas la mi-course, la voiture connaissant des problèmes moteur. Ils abandonnent au 102e tour après 11 heures de course. Dorchy, Couderc et Fabre ont plus de chance mais ne peuvent lutter contre l'armada Porsche. Ils terminent à la 16e place, pas décevante du tout.

La WM P83 n° 9, de Jean-Daniel Raulet, Michel Pignard et Didier Theys, avant l'abandon au 102e tour
Sauber
Les suisses du Sauber Racing Switzerland peuvent être satisfaits, la C7 BMW n° 46 parvient à se hisser juste derrière les Porsche. Avec une 9e place au général, Diego Montoya, Tony Garcia et Albert Nilson sont les seules non Porsche à se classer dans les 10 premiers.
Rondeau
Jean Rondeau engage ses M482, comptant beaucoup sur la sobriété du moteur Ford V8 Cosworth pour tenir tête aux Porsche. Sous les couleurs de Ford Concessionnaires France, la n° 24 de Thierry Boutsen et Henri Pescarolo, la n° 25 Philippe Streiff et Jean-Pierre Jaussaud et la n° 26 d'Alain Ferté et Jean Rondeau sont au départ. La n° 25 sera contrainte à l'abandon à cause d'une fuite d'huile dans la 3eme heure. La n° 26 de Jean Rondeau et Alain Ferté s'arrêtera après 90 tours sur panne moteur, dans la 13e heure de course. Manque de chance pour la dernière Rondeau, une panne moteur surviendra à peu près dans la même période. La voiture devra s'arrêter après 174 tours. Jean Rondeau avait également engagé, avec Malardeau, une M379, sous le n° 28. Confiée à Vic Elford, Joël Gouhier et Anny-Charlotte Verney, elle aussi devra s'arrêter, après 136 tours et dans sa 10e heure de course, suite à un problème de soupapes. Consolation, la M382 de Christian Bussi parvient au terme de la course, à la 19e place. dernière du groupe, elle portait le n° 29 et son volant était partagé entre Daniel Herregods, Jean-Paul Libert et Pascal Witmeur, un trio belge.

La Rondeau n° 24, de de Thierry Boutsen et Henri Pescarolo
Une autre Rondeau tournait sur le circuit, la M382 n° 72 de la Communauté Pays de Loire. Pilotée par Dany Snobeck, Xavier Lapeyre et Alain Cudini, elle ne termine pas non plus l'épreuve, abandonnant sur panne moteur dans la 4e heure de course.
Mazda - De Cadenet - Alba - Sthemo
Dans la série C Junior, les Mazda 717C de Mazdaspeed Co Ltd se retrouvent face aux De Cadenet Lola Ford, aux Alba AR2 et Sthemo SM01 BMW. Dans cette catégorie, la victoire revient à la firme japonaise qui place sa n° 60 pilotée par takashi Yorino, Yojiro Terada et Yoshimi Katayama à la 12e place au général. La marque signe un doublé grâce à la 18e place de la n° 61 de Steve Cooper, Jeff Allam et James Weaver. François Duret ne décroche pas la 3e place de la catégorie, terminant non classé avec la De Cadenet Lola qu'il pilotait avec John Sheldon et Ian Harrower. Ce sont les seules voitures à franchir la ligne d'arrivée. La Scuderia Jolly Club et son Alba AR2 n° 63 motorisée par Giannini Carma, a abandonné la dernière, Carlo Facetti, Martino Finotti et Marco Vanoli ayant connu des problèmes de châssis rendant la voiture incontrôlable après 158 tours de circuit, dans la 16e heure. La Sthemo SM01 n° 64 engagée par Hubert Striebig, dont il partage le volant avec Noël del Bello et Jacques Heuclin, abandonna sur panne moteur dans la 15e heure, après 71 tours.

La Rondeau n° 24, de de Thierry Boutsen et Henri Pescarolo
URD - EMKA - Nimrod - Cougar - Sehcar - Grid - Lola - Dome - Ford
Dans le groupe C, il y a les favoris, les outsiders, et les autres. Débutons par un premier trio, URD, Nimrod et Emka. Nimrod, comme Emka, utilisent des moteurs V8 Aston-Martin, le Tickford. URD sur la C81 n° 54 engagée par Valentin Bertapelle, utilise un BMW M88. C'est cette voiture qui, dans le lot, s'en sort le mieux, terminant 14e de l'épreuve. la Emka C83/1 n° 41 termine 17e, pilotée par Tiff Needell, Steve O'Rourke et Nick Faure. Chez Viscount Downe/Pace Petroleum, la Nimrod NRA/C2 n° 39 ne termine pas la course, Ray Mallock, Mike Salmon et Steve Earle abandonnent au 218e tour après 18 heures de course. Poursuivons dans les abandons, avec les voitures motorisées par Ford. La Lola T610 Ford de Cooke Racing, pilotée par Ralph Kent-Cooke, Jim Adams et François Servanin abandonna dans la 12e heure après 165 tours. La Cougar C01B n° 13 engagée sous les couleurs de Primagaz ne parviendra pas à la mi-course, Alain de Cadenet, Yves Courage et Michel Dubois abandonnant dans la 11e heure, moteur en panne. la Dome n° 38 de Dome Racing with Colin Bennett s'arrêta bien avant, dans la 7e heure. La Grid S1 n° 49 de Grid Motor Racing, pilotée par Fred Stiff, Dudley Wood et Ray Ratcliff, comme la Sehcar C6 n° 36 de Brun Motorsport pilotée par Jacques Villeneuve et Ludwig Heimrath Jr, stoppent dans la 7e et 6e heure. Enfin, la Ford C100 n° 43 de Peer Racing, pilotée par François Migault, david Kennedy et martin Birrane abandonna dans sa troisième heure de course.
BMW
Dans le Groupe B, la BMW M1 d'Angelo Pallavicini (Brun Motosport) est seule pour affronter les Porsche. Pilotée par le Prince Leopold von Bayern, Jens Winther et Angelo Pallavicini, elle en termine pas la course, abandonnant après 160 tours dans sa 16e heure de course, boite de vitesses hors d'usage.

1984

Pescarolo/Ludwig - Porsche 956B n° 7
Rondeau/Paul Jr/Henn - Porsche 956 n° 26
Hobbs/Streiff/Van der Merwe - Porsche 956B n° 33
Porsche
Les voitures d'usine étant absentes, c'est la 956B de Joest Racing qui remporte l'épreuve. La n° 7 pilotée par Henri Pescarolo et Klaus Ludwig devance une autre 956, la n° 26 du team Henn's T-Bird Swap Shop et pilotée par Jean Rondeau et John Paul Jnr. Les 5 places suivantes sont occupées par d'autres Porsche 956 et 956B, celles du Skoal Bandit Porsche Team (John Fitzpatrick Racing), Brun Motorsport, Schornstein Racing Team et Porsche Kremer Racing.

1985

Ludwig/Barilla/"Winter" - Porsche 956B n° 7
Palmer/Weaver/Lloyd - Porsche 956B n° 14
Bell/Stuck - Porsche 962C n° 2
Hommage
Jean Rondeau trouve la mort en fin d'année, dans un stupide accident de la route, sur un passage à niveau proche du Mans.
Porsche
l'écurie Joest renouvelle son exploit de l'année suivante en remportant avec la n° 7 pilotée par Klaus Ludwig, Paolo Barilla et "John Winter" (Louis Krages), l'édition 1985. La voiture devance en plus les Porsche officielle, dont la première est classée 3e. A la seconde place, on trouve la 956B n° 14 de Richard Lloyd Racing, pilotée Jonathan Palmer, James Weaver et Richard Lloyd. Derek Bell et Hans-Joachim Stuck Jnr sur la Porsche officielle n° 2 complète le podium. Les deux places suivantes sont occupées par deux autres 956 B, celle du Fitzpatrick Porsche Team et du Porsche Kremer Racing. La troisième Porsche officielle, la n° 1 de Jacky Ickx et Jochen Mass se classe qu'à la 10e place.
BMW
Un équipage 100% suisse prend part aux 24 Heures du Mans à bord d'une M1. Engagée par Angelo Pallavicini, ce dernier partage le volant avec Marco Vanoli et Angelo Calderari. Ils abandonnent après 116 tours de piste.

Cougar
Après plusieurs échecs avec le moteur Ford, Yves Courage décide de changer de motoriste et de faire confiance au flat 6 qui équipe les Porsche 956/962. Cette Cougar C12 Primagaz sera pilotée par Yves Courage, Alain de Cadenet et Jean-François Yvon. Portant le fameux n° 13 qui devient au fil des années une constante chez Courage, la voiture termine à la 20e place. Enfin, la voiture termine la course. Ce résultat encourageant va pousser Yves Courage à poursuivre l'aventure.

1986

Bell/Stuck/Holbert - Porsche 962C n° 1
Larrauri/Mayo/Gouhier - Porsche 962C n° 17
Follmer/Morton/Miller - Porsche 956B n° 8
Hommage
Jo Gartner, le coéquipier de Van der Merwe et Takahashi trouve la mort sur le circuit, au volant d'une Porsche 962C du Porsche Kremer Racing. Dans la nuit, vers 2 h 10 du matin, sa voiture subit une défaillance mécanique et quitte brutalement la piste dans la ligne droite de Mulsanne, à plus de 260 km/h. La voiture prend feu et Jo tué sur le coup. Kremer retire alors ses voitures de la course en signe de deuil. La course sera stoppée durant plus de deux heures.
Nissan
Nissan, second constructeur japonais, rachète en 1966 la marque Prince et hérite de fait d'un coupé fortement inspiré de la Porsche 904. Ce coupé, qui porte le nom de R380, connaît un beau succès en course et remporte d'ailleurs le GP Japon réservé aux voitures de sport. Les barquettes qui suivent, les R381 et R382 dominent dans cette épreuve en 1968 et 1969. Mais, pour la marque, l'étude d'un modèle de série est plus important et Nissan se retire des compétitions. Pas pour longtemps. Elle reviendra en 1986. Auparavant, la marque a fait une apparition au Mans, sous la marque Datsun (les deux marques sont liées, Datsun étant devenu Nissan en 1933 mais les noms des deux marques continuèrent d'être produites, les Datsun jusqu'à la fin des années 70. En 1975, Hans Schuller, André Haller et Benois Maechler terminaient 26e sur une Datsun 240 Z n° 72. Un an plus tard, Sion Auto engageait une Datsun HLS 30/260Z pilotée par André Haller, Claude Buchet et Jean-Luc Favresse. Cette voiture sera victime d'un accident qui sera fatal à André Haller. Dans les années 80, Nissan revient à l'Endurance avec la LM03 Fairlady-Z mais pas aux 24 Heures du Mans. En 1982, elle dévoile la Datsun Skyline C, une hybride moitié GT, moitié Groupe C. Nissan fait ses armes mais n'est toujours pas prêt pour Le Mans. Cela se précise cependant. En 1983, Hoshino Racing achète un châssis de March 83G et le dote d'un 4 cylindres issu de la Skyline, puis en 1984, le département course de Nissan, Nismo, fait son choix entre Lola et March. c'est ce dernier qui sera choisi pour recevoir un V6 turbo compressé. En 1986, enfin, Nissan arrive au Mans, un an après Toyota. Pour cette édition, ce sont des R85V March 85G et R86V qui sont engagées, sous les n° 32 et 23. La première est pilotée par James Weaver, Masahiro Hasemi et Takao Wada. Ils terminent à la 16e place alors que la seconde voiture pilotée par Kazuyoshi Hoshino, Keiji Matsumoto et Aguri Suzuki abandonnent au 64e tour suite à des problèmes de transmission.

 

La R85V de Hasemi, Wada et Weaver termine 16e au général et la R86V de Hoshino, Matsumoto et Suzuki.
Porsche
Suite à la participation de Porsche aux épreuves américaines, d'ou la 956 est purement rejetée pour une mauvaise position du pédalier qui se trouve derrière l'axe des roues, la firme allemande réplique en proposant la 962. Cette dernière dispose d'un empattement plus long qui permet de résoudre le problème de sécurité des pieds. De plus, le double turbo étant rejeté par ces mêmes américains, la 962 n'en possède plus qu'un. cette année, les instances sportives internationales impose de reculer le pédalier des Gr C. Cette fois, Porsche propose à ses clients un kit pour mettre leur 956 en conformité. Dans le même temps, la 962 C apparaît, le C permettant la distinction entre celle qui participera au championnat du monde Groupe C et celle qui participe à la série IMSA américaine. Au Mans, deux 962 C sont en tête à l'arrivée, la n° 1 de l'écurie officielle pilotée par Derek Bell, Hans-Joachim Stuck et Al Holbert, et la n° 17 de Brun Motosport pilotée par Oscar Larrauri, Jésus Pareja et Joël Gouhier. La 3e place est occupée par une 956 B du Joest Racing. Derrière, ce sont encore des Porsche, la 956 B du Danone Porsche Espana et la 956 de l'Obermaier Racing.

La 962C n° 1 de l'écurie officielle pilotée par Derek Bell, Hans-Joachim Stuck et Al Holbert

1987

Stuck/Bell/Holbert - Porsche 962C n° 17
Lässig/Yver/De Dryver - Porsche 962C n° 72
Raphanel/Courage/Regout - Courage C20 - Porsche n° 13
Porsche

Le duel commence entre Porsche et Jaguar.

     

Porsche 962C victorieuse, pilotée par Hans-Joachim Stuck Jr, Derek Bell et Al Holbert.
Si Porsche délaisse la 962, c'est pour se consacrer plus particulièrement pour la F1 et à la conception d'une monoplace destinée à Indianapolis. Cela va lui coûter cher car les jaguar XJR8, plus modernes, vont bientôt écraser les voitures de Weissach. En attendant, la 962C n'a pas dit son dernier mot. Cette voiture, au Mans depuis 1982, a déjà remporté l'épreuve en 1986 avec Derek Bell, Hans-Joachim Stuck et Al Holbert. Elle termina également 3 fois à la seconde place, 4 fois à la troisième place. Cette année, cet équipage, à bord de la 962 C Porsche AG n° 1 va renouveler l'exploit de l'année précédente, non sans quelques frayeurs puisqu'une grande partie de l'effectif des 962 est décimée par une série de casse moteur. A l'issue de cette édition, Porsche AG décide de se retirer de l'épreuve Sarthoise, laissant désormais le soin aux  teams privés de faire briller ses couleurs. La Porsche 962 ne regagnera l'épreuve qu'en 1994, l'année de sa dernière participation. C'est la Dauer Porsche 962 GT LM, engagée par Le Mans Porsche Team, qui s'imposera. Au volant de cette descendante directe de la 962, on trouvera les pilotes Yannick Dalmas, Hurley Haywood et Mauro Baldi.

Porsche 962 C, seconde, pilotée par Jürgen Lässig, Pierre Yver et Bernard de Dryver
Claude Haldi, qui partage la 961 de l'écurie Rothmans Porsche AG avec René Metge et Kees Nierop, ne mène pas sa voiture à l'arrivée, un accident au 199e tour met un terme à sa course. Depuis le début de l'épreuve, les pilotes ne sont pas satisfaits de la voiture. Engagée comme invitée en IMSA GTX, la Porsche connaît d'abord des problèmes de pneumatiques. René Metge, lui-même, n'a pas confiance et espère que la pluie ne fera pas son apparition. Il fera d'ailleurs un tête à queue à Mulsanne, peu de temps après le départ. Les arrêts pour d'autres soucis sont nombreux et le retard s'accumule. Pour tenter de rattraper ce temps perdu, Haldi tente d'augmenter le rythme mais ce n'est pas sans risques. Ainsi, en pleine nuit, le suisse sort de la piste et endommage le turbo, l'échappement et la carrosserie arrière. Quelques minutes avant 9 heures, Kess Nierop par en tête à queue à son tour, suite à un passage de vitesse raté à Indianapolis. La voiture finit en perdition à Arnage, moteur en feu.

Porsche 961 de René Metge, Claude Haldi et Kees Nierop.
Kremer
Kremer, sans briller, est toujours sur la piste du Mans. cette année, l'écurie engage deux voitures, des 962 C. Une seule parvient à l'arrivée, la n° 11 pilotée par George Fouché, Franz Konrad et Wayne Taylor. Elle termine à une belle 4e place, au pied du podium malheureusement. La n° 10 de Kriss Nissen, Volker Weilder et Kunimitsu Takahashi abandonne peu de temps après le départ, elle n'aura effectuée que 6 tours.

Porsche 962 C de Fouché, Konrad et Taylor
Nissan
Deux nouvelles voitures arrivent au Mans, des R87E dotées d'un nouveau moteur V8 de 3.000 cm3 baptisé VEJ30. Gavé par deux turbos IHI et doté d'un système d'injection électronique, il délivre 700 chevaux. A côté d'elles, une R86V est confiée au team privé Italya. Les trois voitures abandonnent. La première est la n° 29 d'Italya Sports, pilotée par Anders Olofsson, Alain Ferté et Patrick Gonin, suite à un accident au 86e tour. La seconde est la n° 32 de Masahiro Hasemi, Takao Wada et Aguri Suzuki, suite à des problèmes de transmission. La n° 23 de Kazuyoshi Hoshino, Kenji Takahashi et Keiji Latsumoto sera la dernière en piste, abandonnant au 181e tour.

Cougar
Toujours sous l'étiquette Primagaz Compétition, Yves Courage engage la Cougar C20 à moteur Porsche. Après la 20e place en 1985, puis la 18e place en 1986 avec la C12, l'équipage formée de Pierre-Henri Raphanel, Hervé Regout et Yves Courage lui-même termine à la 3e place au général, derrière deux Porsche 962. Ce résultat est d'autant plus important puisque de plus en plus de constructeurs viennent tâter l'endurance. Cougar est devenue un constructeur à prendre en compte, au même titre que Porsche, Jaguar, Nissan, Toyota, Aston-Martin ou même Rondeau. Cette nouvelle position de Courage pousse ce dernier à prendre une difficile décision. Conscient qu'il est désormais impossible de mener deux carrières en parallèle, Yves décide de prendre sa retraite de pilote et de devenir un meneur d'hommes. Désormais, il va devoir trouver un allié, un grand constructeur, pour l'aider à faire vivre sa petite structure.

1988

Lammers/Dumfries/Stuart - Jaguar XJR9 LM n° 2
Stuck/Ludwig/Bell - Porsche 962C n° 17
Jelinski/"Winter"/Dickens - Porsche 962C n° 8
C'est Jaguar en 1988 qui mettra un terme à la suprématie des voitures allemandes. Cette année là, Lammers, Dumfries et Wallace mènent la jaguar XJR 9 LM à la victoire.
Nissan

On remarque de suite la différence de carrosserie entre les deux Nissan Nismo. La 32 est une March 87G 2, la n° 32 une March 87G 3.
De nouvelles RE88C apparaissent au Mans. Elles disposent d'un nouveau V8 VRH30. Le Team Italya se présente également, avec deux 88S motorisées par un V6 double turbo. Les années se ressemblent et cette fois, ce sont les deux voitures du Team Italya qui abandonnent peu de temps après le départ. Au 69e tour, la R88S n° 86 de Lamberto Leoni, Akio Morimoto et Anders Olfosson rentre après une panne moteur. La n° 85 de Michel Trollé, Toshio Suzuki et Danny Aongais suit, au 74e tour. La Nissan R88C officielle n° 23 connaît aussi des problèmes moteur et l'équipage composé de Kazuyoshi Hoshino, Takao Wada et Aguri Suzuki assiste à la fin de la course des stands. La satisfaction vient de la n° 32 d'Allan Grice, Mike Wilds et Win Percy qui parvient à se classer 15e au général.

Porsche
Malgré l'annonce de son retrait, Porsche aligne trois voitures d'usine au MAns. Pour répondre au règlement, les pontons déporteurs sont rehaussés, et les radiateurs disposés plus à plat. cependant, la firme Jaguar n'a pas relâchée son travail et ses voitures sont arrivées à maturité. C'est la XJR-9 LM de Silk Cult Jaguar qui remporte l'épreuve. Jan Lammers, Johnny Dumfries et Andy Wallace mettent ainsi un terme à la série de 6 victoires de la 962. Hans-Joachim Stuck Jr, Klaus Ludwig et Dereck Bell place toutefois la Porsche n° 17 à la seconde place au général.

Cette fois, Porsche renonce et va se consacrer à son programme monoplace. Seuls les clients privés continueront de faire briller la 962 dans d'autres épreuves prestigieuses. Au Mans, Joest Racing se classera 3e en 1989, puis 4e en 1990. Cette même année, Alpha Racing Team se classe 3e. En 1991, les 962 privées seront encore redoutées par leurs adversaires. Pénalisées en 1992 par le législateur, en portant leur poids à 1.000 kg, les 962 sont bannies. En 1994, la 962 C revient, habilement déguisée en GT sous le nom de Dauer et s'impose une nouvelle fois. Mais c'est une autre histoire.

1989

Mass/Reuter/Dickens - Sauber C9 Mercedes Benz n° 63
Baldi/Acheson/Brancatelli - Sauber C9 Mercedes Benz n° 61
Stuck/Wollek - Porsche 962C n° 9
Nissan
Pour cette édition, Nissan a fait appel à Lola pour ses châssis. Cette année encore, les trois RE89C abandonnent. En résumé, la n° 24 de Julian Bailey, Mark Blundell et Martin Donnelly ne fait que 5 tours, après un problème de suspension et un accident. La n° 23 de Masahiro Hasemi, Kazuyoshi Hoshino et Yoshio Suzuki abandonne après 167 tours. Enfin, la n° 25 de Geoff Brabham, Chip Robinson et Arie Luyendyk cède au bout de 250 tours.