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Le Renault AG1 fut l'un des premiers véhicules à chasser le client, et c'est en 1914 qu'il gagne sa notoriété. On parle souvent de lui comme le Taxi de la Marne, mais dans les convois qui menèrent les soldats sur le front, on trouvait aussi des taxis d'autres marques. Cependant, à cette époque, l'AG1 représentait pratiquement 85% des 10.000 taxis parisiens en circulation.

Avant d'être Taxi de la Marne, ce véhicule mythique est avant tout un taxi parisien. En 1914, ces taxis sont encore peu nombreux sur Paris, mais ils sont disponibles, en service et dotés de "chauffeurs". C'est l'idée qui jaillit de l'esprit d'un officier alors que l'armée est en manque de véhicules pour acheminer des troupes sur le front de l'Est. L'ennemi est aux portes de Paris et seule un renfort rapide peut les stopper. Pour acheminer ces soldats, l'armée fait donc appel à la réquisition des taxis parisien. Ces derniers, en convoi, transporteront des troupes fraîches qui parviendront à sauver Paris. Aucun chauffeur ne sera blessé, mais quelques voitures reviendront avec quelques impacts de balles allemandes.

Après la Guerre, les taxi AG1 reprennent du service. Le Taxi est entré dans les moeurs et remplacera très vite les véhicules hippomobiles. Les compagnies de taxis vont désormais batailler pour prendre le monopole du pavé parisien. De toutes les compagnies créées, par des indépendantes ou directement par les constructeurs, c'est la Compagnie française des automobiles de place, fondée par la banque Mirabaud qui s'en sortira le mieux. cette compagnie, qui utilisa d'ailleurs l'AG1, deviendra plus tard la G7.

Daimler

Après la fusion de Mercedes (Daimler) et Benz en 1926, les nouveaux modèles Mercedes-Benz sont classés en deux séries, ceux construits à Stuttgart (chez Mercedes), des 6 cylindres 2 litres 8/38 CV, et ceux construits à Mannheim (chez Benz), des 6 cylindres 3,1 litres 15/55 CV. Dans les deux cas, se sont des voitures lourdes, qui deviendront ensuite les modèles Stuttgart 260 et Mannheim 350. En 1928, la gamme s'agrandie avec la Nürburg 460, une 8 cylindres de 4,6 litres. Elle sera suivie par la Nurburg 500 et la grosse 770 en 1930. Ces voitures sont les dernières d'une génération.

Peugeot

En 1935, et pour la première fois, Peugeot a développe une base spécifique pour un taxi. Depuis des années, la marque avait décliné des versions utilitaires à partir de ses voitures de série et de nombreux taxis avaient été spécifiquement aménagés pour ce secteur. A la base, ce sont généralement les versions familiale qui bénéficiaient de ces aménagements. Le taxi 401 fait donc exception. En 1935, Peugeot prépare son nouveau modèle, la 402. Avant que cette dernière soit mise sur le marché, Peugeot devance la demande des compagnies de taxis en proposant une base avantageuse afin d'écouler un maximum de 401 avant l'arrivée de la nouvelle venue. La 401 DLT est donc née pour éviter de brader les stocks.

Sur la base des 401 familiale et commerciale, à l'empattement de 3,15 m, Peugeot crée une carrosserie reprenant l'esthétique moderne des autres modèles 01. On retrouve la partie arrière bombée avec coffre intégré, accessible de l'extérieur comme de l'intérieur, on y découvre deux lanternes réglementaires sur la carrosserie, le taximètre obligatoire, et une particularité, la porte droite qui se rabat complètement vers l'avant, le coin inférieur se repliant pour épouser l'aile. Elle peut ainsi rester ouverte pendant la marche. A l'avant, le siège passager est remplacé par un strapontin afin de permettre l'installation des bagages. Enfin, face à la banquette arrière, deux strapontins sont également disponibles pour offrir un habitacle de 5 places, habitacle chauffé, séparé de l'espace chauffeur par une glace coulissante en verre Securit. Signalons également la présence d'un poste TSF pour l'agrément de confort. Extérieurement, la carrosserie est bicolore, pour une meilleure reconnaissance.

Moins connu que le Taxi 401 de la G7, le Taxi 402 a cependant été l'un des icônes du Paris des années 30. La Peugeot 402 fut présentée au Salon de Paris en 1935, elle inaugure une vogue aérodynamique, un style qui vient des Etats-Unis. La mode "Streamline", apportée par la Chrysler Airflow se retrouve donc en France, et chez Peugeot, sous le nom de "fuseau-Sochaux". Cette ligne sera appliquée sur d'autres modèles de la marque, la 302 et la 202. C'est Henri Thomas, responsable du département "Etudes Carrosseries" qui se trouve à la base de cette nouvelle personnalité des voitures Peugeot. La version Taxi sera produit sur la base de la version familiale de la 402.

Ford

La berline Ford 4 portes de la série 74 sera largement adoptée par les chauffeurs de taxis des grandes villes américaines. A savoir que le petit V8 de 60 ch. sous le capot de cette voiture était prévu initialement pour quelques modèles Ford produits en Europe, et que malgré les suppliques de son fils Edsel, Henry avait toujours refusé l'idée d'un moteur 6 cylindres pour ces modèles. C'est ainsi qu'il préféra le V8 à alésage réduit à ce dernier.

Les Ford V8 rencontrèrent un grand succès en Amérique Latine. Dans de nombreuses villes, comme à Montevideo, elles furent, en version Sedan 4 portes, utilisées comme taxi jusque dans les années cinquante, voir soixante. On pouvait les reconnaître à leur couleur noires avec le toit jaune, une caractéristique conservée de nos jours. Si les vieux Ford V8 ne sont plus en circulation aujourd'hui à Montevideo, ils font toujours partie de l'histoire de la capitale de l'Uruguay.

Le terme de Fordor est assez ancien puisqu'il apparaît au moment ou la Ford T est mise en chantier. La première à porter ce nom est la Ford T Fordor Sedan 1923, Fodor étant la contraction de "Four Doors", soit "Quatre portes". La Ford Fordor de 1947 est donc une 4 portes, qui n'a plus rien à voir avec le Model T si ce n'est sa configuration. Le modèle 1947 fut sans doute le plus vendu, aux Etats-Unis comme en Europe. Au Canada, les voitures américaines sont majoritaires, la production locale étant assez limitée. Ce sont donc des Ford qui servent de taxis dans les grandes capitales du pays, comme Montréal ou Toronto.

Jusqu'en 1957, on utilisera le terme Fordor pour désigner les modèles 4 portes de la marque. Très populaires, les voitures américaines se sont très vite implantées en Europe après la Guerre, l'industrie automobile existante étant en reconstruction et la diffusion des modèles étant quasiment nulle, surtout dans les pays ne disposant pas, comme en France, de constructeurs nationaux. En Turquie, très gros importateur, les américains peuvent écouler leur production assez facilement, étant les seuls à disposer après le conflit d'usines en état de redémarrer des productions civiles. Plus grande que la précédente version de 1942, la Fordor de 1947 avait une vocation familiale, en Turquie, cette vocation sera mise au service des taxis.

Panhard

La Dynamic marque un changement radical dans le catalogue de Panhard et Levassor. Elle est l'une des premières berlines de luxe, voir la première, à recevoir une carrosserie autoportante, technique jusqu'alors réservée aux voitures de grande série. Elle bénéficie d'une étude aérodynamique très poussée, très particulière, un travail du designer Louis Bonnier, auteur également de la Dyna Z. Elle reste assez rare, sa production étant tombée malheureusement en pleine période du Front Populaire, période faste aux voitures haut de gamme.

Mercedes-Benz

Après la Seconde Guerre, l'Allemagne est en ruine et Berlin est une ville détruite qui a souffert des bombardements. Après le départ des américains et des soviétiques, les jeeps et autres véhicules militaires ont désertés les rues, et les industries automobiles allemandes sont en reconstruction. En 1947, Mercedes reprend ses activités et propose la Mercedes 170V. Cette berline, fiable et robuste, baptisée également "fourmi noire", sera utilisée comme Taxi et tentera, difficilement parfois, de se trouver un chemin dans les ruines de la capitale allemande.

Peugeot

Après la Seconde Guerre, les premières voitures à sortir des chaînes sont les 202, berlines et utilitaires, puis l'équipe technique est enfin prête pour sortir un nouveau modèle, une voiture totalement nouvelle, la Peugeot 203. Elle sera dévoilée en octobre 1948 et va faire sensation. Les chauffeurs de Taxi l'adopteront eux aussi pour offrir à leur clientèle un véhicule moderne, spacieux et confortable.

Citroën

Spacieuse, confortable, rapide, douce à conduire, d'une tenue de route remarquable, la 15 sera baptisée la "Reine de la route". Pouvant atteindre les 135 km3, grâce à son moteur 6 cylindres de 2.867 cm3 qui développe 77 chevaux, elle se décline en berline, familiale et conduite intérieure. ce sera un grand succès pour Citroën qui, entre 1939 et 1956, en produira 50.602 exemplaires, dont seulement 2.000 le seront avant le conflit mondial. Elle sera la voiture de série la plus populaire de son époque. Ce n'est donc pas un hasard si les chauffeurs de taxi l'adoptent en nombre.

Grâce à sa modernité, grâce à son habitabilité, de nombreux chauffeurs trouveront dans cette Citroën la voiture idéale pour remplir les fonctions de taxi. Citroën va les commercialiser dès 1934, sur la base des 11 Familiale à empattement long. Elles réapparaissent après la Seconde Guerre, en 1953, sur la base des nouvelles familiales à malle arrière apparente. Signalons que la séparation intérieure avec strapontins était installée en option dans l'aménagement taxi.

Comme Peugeot et Renault, Citroën est implantée en Asie, principalement en Indochine, depuis 1936. La filiale produira alors des camions et les Traction Avant. Comme en Europe, ces dernières seront très appréciées par les français sur place.

Mis à part quelques personnalités locales, la population en général n'a pas la possibilité de s'offrir de tels véhicules. Les compagnies installées sur place choisiront le modèle comme taxi, et comme le seront les 4 CV, elles seront peintes en bleu et blanc. Les chauffeurs seront choisis parmi la population et parlent souvent le français et l'anglais. Après la guerre d'Indochine, les vietnamiens récupèreront les véhicules abandonnés par les européens, les utilisant comme taxis ou comme véhicules à tout faire.

Renault

La petite 4 CV se révèle vite une voiture idéale pour la France d'après-guerre. Bon marché, à consommation modérée, résistante, fiable, et spacieuse malgré sa taille, elle se fait appeler aussi "Quat'pattes", pour 4 raisons : 4 portes, 4 chevaux, 4 places, 4 cylindres. Elle se révèle également très performante en rallye, en France comme en Afrique, ou elle fut engagée dans certaines épreuves. Ses victoires seront la meilleure des promotions et dans les colonies, Maroc, Algérie ou Tunisie, le succès est à nouveau au rendez-vous. Ce sera aussi le cas dans les pays voisins. Dans ces pays, elle sera un outil très apprécié par les artisans chauffeurs de taxis. On retrouve la petite 4 CV en Asie, et notamment au Viet-Nam, à Saïgon, aujourd'hui Hô Chi Minh-Ville.

C'est en 1950 que la Colorale apparaît. Savez-vous que ce nom vient de la fusion de deux mots, "Coloniale" et "rurale" ? Avec la Colorale, Renault invente déjà le concept du "Monospace", bien que le terme n'existe pas encore. Dans sa version "Savane", destinée aux colonies, la Colorale est dotée d'une ventilation assurée par des ouvertures latérales qui peuvent être refermées. Elle sera également équipée de suspensions à flexibilité variable Grégoire.

Ford

Avec son design typique des grosses américaines des années 50, la Ford Fairlane assura le service des taxis à La Havane, capitale de Cuba. Dans un pays ou les habitants utilisent plutôt les taxis collectifs, la Ford fait très voiture de "luxe". Les compagnies privées, qui transportent principalement les touristes, utilisent d'ailleurs des taximètres étalonnés en dollars, et non en pesos. La plupart de ces véhicules sont encore en circulation de nos jours, mais se font de plus en plus rares. Abandonnées une première fois par les américains lors de la révolution, elles sont aujourd'hui des reliques bien fatiguées.

Holden

Après la Seconde Guerre, la firme australienne Holden se remet en route en présentant, en novembre 1948, la Holden FX, l'"Australia's town car", une voiture toute nouvelle qui rencontrera un beau succès et qui sera la base de toute l'évolution des Holden jusqu'à nos jours. Ce fut d'ailleurs la première Holden entièrement produite en Australie. En fait, il s'agissait d'une Buick "compact" datant de 1938 qui n’avait jamais été fabriquée dans son pays d’origine. Fort de son succès, Holden déclina le FX dans toute une gamme de styles et de modèles différents, renforçant sa position sur le marché australien. Après la FX de 1948, Holden proposera la FJ en 1954 et la FE en 1956.

Peugeot

Présentée en avril 1955, la 403 connaît un succès immédiat. Remplaçante de la 203, elle s'avère confortable, dispose d'une habilité remarquable et une souplesse qui en fait une berline très agréable. Son style, plus moderne que la 203, est issu d'une collaboration avec l'italien Pininfarina. Elle adopte en 58 le moteur Indénor, ce qui va séduire les chauffeurs de taxis qui profite ainsi d'une version plus économique que le moteur essence. Ils seront d'ailleurs nombreux à adopter ce véhicule.

Citroën

La crise du Canal de Suez pousse les cadres de Citroën a projeter l'étude d'un véhicule qui pourrait attirer l'attention des artisans du transport qui utilisent, en ces temps de crise pétrolière, des véhicules souvent gros consommateur d'essence (Citroën DS19 et Peugeot 403). Le 29 janvier 1957, ils présentent une version Taxi de la 2 CV AZL, spécifiquement préparé en faveur de cette profession. Dans une livrée tricolore, elle arbore les armoiries de la ville de Paris sur les portières avant, et un taximètre placé en haut de l'aile gauche. Sur le toit, une barre de galerie supporte un lumineux affichant le mot "Taxi".

Malgré les efforts de Citroën pour placer son véhicule, la Préfecture jugera le véhicule inapte au service, prétextant une habilité trop restreinte et des cotes ne correspondant pas au cahier des charges exigé par ses services. Il semble qu'au moins six prototypes aient été assemblés, dont deux immatriculés au printemps 1957 et placés en circulation dans Paris pour évaluation.

TAXI

Au fil des années - Période 1

Renault

Daimler

Peugeot

Ford

Panhard

Mercedes-Benz

Peugeot

Citroën

Renault

Ford

Holden

Peugeot

Citroën