SOCIETE ANONYME DES AUTOMOBILES PEUGEOT
Dernière mise à jour : 15/05/2010
Continuité... et Indianapolis
Petit historique, suite...
En 1912, Peugeot étonne le monde automobile avec de nouvelles voitures à moteur double arbre, conçues
par l'équipe des "Charlatans", composée des pilotes Goux, Boillot et Zucarelli,
et de l'ingénieur suisse Ernest Henry. Les victoires cumulés attirent bien sûr
la curiosité et surtout, les organisateurs des 500 Miles d'Indianapolis.
Type 105 et 133
En 1908, Pierre, Robert et Jules Peugeot décident, dans un but purement commercial, d'un rapprochement entre les sociétés Les Files de Peugeot Frères
et les Automobiles Peugeot, entreprise dirigée par leur oncle Armand. La fusion
définitive a lieu deux ans plus tard en 1910. C'est en 1908 également
qu'apparaît, pour la première fois, un modèle animé par un 6 cylindres en ligne, le Type 105. Cette imposante mécanique de 11.150 cm3 entraîne les
roues arrière via de solides chaînes. Trois configurations sont disponibles. Le tarif dispendieux de 28.000 francs correspond logiquement au statut haut
de gamme de la voiture. Pour comparaison, la petite Lion Peugeot s'échange contre une somme de 4.200 francs. 23 exemplaires sont livrés entre 1908 et 1909.
Le Type 133, présenté en 1910, adopte une mécanique d'une architecture identique mais d'une cylindrée ramenée à 3.317 cm3. La transmission s'effectue
désormais par cardans. La production demeure toujours extrêmement limitée : 50 unités quittent les ateliers de Lille entre 1910 et 1911. La marque inscrira
de nouveau une gamme 6 cylindres à son catalogue en 1920, avec le type 156.
Type L76
En 1911, la nouvelle d'une prochaine arrivée de Peugeot dans les futurs Grand Prix internationaux avec de nouvelles voitures dotées de moteurs de moins de
8 litres fait rire dans les milieux de la compétition automobile. Mais le secret qui entoure la conception des futures Peugeot Grand Prix est bien gardé et les
soi-disants connaisseurs auront une belle surprise à Dieppe l'année suivante. Le GP de l'ACF de 1912 revêt une importance particulière : c'est la reprise des
grandes épreuves internationales de vitesse après quatre ans d'interruption. Les nouvelles Peugeot y sont engagées sous deux formes : les voitures de la formule
libre courant à la consommation et les voitures légères de la Coupe de l'Auto limitée à 3 litres de cylindrée. Dans la formule Grand Prix, la première surprise
provient de la cylindrée, 7,6 litres seulement, soit presque la moitié des autres prétendantes à la victoire absolue. La seconde surprise concerne le moteur :
une magnifique pièce de mécanique qui se distingue par ses culasses hémisphériques (non détachables) et son système de distribution inédit : deux arbres à
cames en tête, 4 soupapes par cylindre et rappel positif des poussoirs. ce moteur ultramoderne est l'oeuvre de ceux que les mauvaises langues ont surnommés
"les charlatans" : les pilotes Jules Goux, Paolo Zucarelli et Georges Boillot, assistés par l'ingénieur Ernest Henry, qui concrétise leurs idées et calcule
les pièces. La victoire de la L76 à Dieppe confirme la validité de leurs solutions. Toutes les Peugeot Grand Prix seront désormais équipées d'un moteur à 2 ACT.
Type EX3
Après avoir battu des voitures de cylindrée double et démontré que le moteur à régime rapide à grand rendement était la solution de l'avenir, Peugeot cultive
la formule du "double arbre" et fait école en développant divers moteurs selon les épreuves. Aux 7,6 litres et 3 litres de 1912 et 1913 va s'ajouter en 1913 l'EX3,
d'une cylindrée de 5,6 litres dont les arbres à cames sont commandés par une cascade de pignons et non plus par un arbre vertical, système qui va être généralisé
sur les voitures de course. Entre-temps, Jules Goux gagne les 500 Miles d'Indianapolis avec une L76 dont la cylindrée a été ramenée à 7,4 litres.
1913
Le 12 avril 1913, soit peu de temps avant le rendez-vous de la Sarthe, une L76 du Grand Prix de l'ACF 1912 fut transformée en monoplace profilée. Elle décrocha
plusieurs records de vitesse, dont celui de l'heure à 170,5 km/h. Au mois d'août, Georges Boillot bat le record du Ventoux en 17 mm 38 s, asseyant la suprématie
des voitures qui semblent imbattables dans toutes les catégories. De ce fait, les Peugeot seront abondamment copiées.
La plus belles des victoires de 1913 reste néanmoins celle du 13 juillet à Amiens lors du Grand Prix de l'ACF.
L'ingénieur suisse Ernest Henry a déjà à son actif les premières Peugeot de course. Son dernier projet voit le jour sous la forme du Type AX. Cette voiture est
dotée d'un 4 cylindres en ligne de 5.650 cm3. et peut, avec 115 ch, atteindre les 170 km/h. Tout en conservant la technique novatrice de distribution, les arbres
à cames sont désormais animés par plusieurs pignons droits. Avec cette mécanique modifiée, Georges Boillot et Jules Goux remportent le Grand Prix de l'ACF à Amiens,
le 13 juillet, respectivement 1er et second. La Peugeot GP n° 8 de Georges devançant la Peugeot GP n° 14 de Jules.
Georges Boillot, au volant de sa Peugeot n° 8
et Jules Goux et sa n° 14, lors du GP de France à Amiens.
Indianapolis
Mai 1913, Jules Goux devient le 1er français à remporter les 500 Miles d'Indianapolis.
Depuis l'arrivée des nouvelles Peugeot Grand
Prix en 1912, la marque fait parler d'elle, en France comme à l'étranger. Aux
Etats-Unis, la réputation de la marque a devancé l'arrivée de Goux et de
nombreux pilotes ont déjà adopté la marque. Dans un pays ou la technique en est
encore aux moteurs à soupapes latérales et aux régimes lents (la Marmon
victorieuse en 1911 et la National de 1912), les exploits européens de la marque
française ne laisse pas indifférents les autorités sportives et les
propriétaires du Speedway d'Indianapolis. Ces derniers souhaitent faire des 500
Miles la course la mieux dotée du monde, la plus importante épreuve de vitesse
et pour cela, attirer les voitures les plus performantes. Pour cela, un
représentant de la commission sportive de l'American Automobile Association est
envoyé en Europe pour démarcher les constructeurs. Peugeot est le premier visé
et les futures rivales que sont Mercedes, Fiat ou Sunbeam sont également au menu
du jour. Assisté du journaliste britannique W. F. Bradley, correspondant à Paris
des grands journaux automobiles anglo-saxons, l'envoyé spécial dispose d'un
argument de taille, le montant des primes en espèces accordées aux premiers de
l'épreuve. des prix qui attirent les constructeurs mais aussi les pilotes
européens. Ces derniers se feront confier des voitures par les constructeurs qui
n'auront rien à débourser. C'est ainsi que deux pilotes de Peugeot, Jules Goux
et Paolo Zucarelli, peuvent partir pour l'Amérique avec deux voitures de la
marque, des 7,6 litres identiques au voiture du Grand Prix de 1912. Ils sont
accompagnés par Bradley, qui gère l'expédition, et Charles Faroux, nommé
directeur de l'équipe.
Charles Faroux (1920-1957)
Charles Faroux était un journaliste de talent, admiré
et recherché par tous les grands de son monde. Les puissants industriels de l’automobile
lui confiaient leurs secrets et tenaient grand compte de ses avis. Ils lui confiaient
régulièrement leurs véhicules les plus récents, flattés que le maître consentent à les
conduire en attendant l'article dédié au modèle. Charles Faroux mettait si bien les
voitures prêtées à l’épreuve que la plupart du temps, il trouvait naturel de les
conserver. Faroux fera également partie des pères fondateurs des 24 Heures du Mans, sera directeur de
de course des grandes épreuves comme le GP de Monaco, mais aussi l'importateur du système Taylor en France.
La France aux Etats-Unis
L'arrivée des constructeurs européens sur le Circuit d'Indianapolis a
une autre conséquence. Jusqu'alors, les 500 Miles n'attiraient pas vraiment les foules espérées par les
organisateurs. Le nombre de spectateurs en baisse n'était pas en mesure de rentabiliser les investissements
placés dans la construction du circuit et les organisateurs devaient absolument trouver un moyen de relancer
la compétition. En créant cette nouvelle rivalité entre les deux continents, ils gagnent leur pari et ouvre
la porte à une compétition technique qui durera quelques années.
En 1913, les américains attirent donc Peugeot, mais aussi Mercedes, avec le pilote belge Théodore Pilette et
sa Mercedes à moteur Knight sans soupapes. On compte aussi sur le français Albert Guyot, venu tenter sa chance
avec une Sunbeam anglaise et l'italien Vincenzo Trucco sur une Isotta Fraschini.
La course
Le 30 mai, plus de 100.000 spectateurs sont au rendez-vous, pour le plus
grand plaisir des organisateurs qui misaient gros sur cet évènement. Après les qualifications, Jules Goux
se retrouve en seconde ligne. Après un départ bien maîtrisé, il se retrouve de suite en tête et mènera la danse
infernale jusqu'à ce que des ennuis de pneumatiques le freinent dans son élan. Le circuit ovale, prévu pour la
vitesse, impose un train d'enfer et les mécaniques souffrent. Une rupture de vilebrequin suite à un grippage
d'un roulement à billes de palier pousse Zucarelli à l'abandon au 18e tour. Jules Goux, malgré ses soucis, remonte
au classement et revient en seconde position aux 100 miles. Au 55e tour, Jules se retrouve en tête lorsque Burman,
sur une Keeton-Wiscosin, s'arrête pour changer ses pneumatiques. Aux 250 miles, le français change à son tour ses pneus arrière,
ravitaille en essence et... en Champagne. Reparti en troisième position, il se retrouve en tête aux 300 miles,
avant de s'arrêter une nouvelle fois au 124e tour. Au 136e, il reprend la tête, et possède plus de 12 minutes d'avance
sur le second, Mulford, aux 400 miles. C'est à ce moment que Faroux lui demande de ralentir la cadence afin de préserver la voiture
et d'assurer la victoire. Malgré cela, à l'arrivée, Jules devance la Mercer de Wishart et De Palma de 13 minutes.
Peugeot vient de remporter sa plus belle victoire, piquant au vif les américains sur leur terrain. Ces derniers, qui
se sont bien battus, placent deux voitures, des Stutz Wisconsin, sur les deux autres marches du podium.
La quatrième place revient à un autre français, Guyot (Sunbeam) et la cinquième est enlevée par le belge Pilette (Mercedes).
Zucarelli dans sa Peugeot , candidat malheureux des 500 miles 1913
Champagne
Vous avez bien lu... Jules Goux fit le plein
d'essence et de Champagne. Ce fut confirmé par le pilote lui-même à l'arrivée
par ces mots :"Sans le bon vin, je n'aurais pas fait la course."
Le Champagne coula à flot après l'arrivée bien sur mais Jules Goux en abusa quelque peu
en cours d'épreuve. A chaque ravitaillement, le pilote refaisait le plein de ce précieux breuvage qui, comme
il le disait si bien, lui donnait une légère euphorie et lui permettait de garder le pied dedans au cours de cette
lutte de sauvages, sans perturber ses perceptions et ses réflexes.
Les promesses des organisateurs sont largement tenues et Jules Goux empoche la prime du vainqueur, soit 20.000 dollars-or,
l'équivalent de 100.000 francs-or, et ce, à peine le pied posé hors de sa voiture. A cette somme, il faut ajouter
les différentes primes octroyées par les équipementiers. Ce pactole, inimaginable en Europe, va susciter l'envie.
Les organisateurs l'ont bien compris et le résultat se concrétisera avec l'arrivée rapide d'autres constructeurs
et d'autres pilotes venus du vieux continent. Ce duel Amérique-Europe attirera de plus en plus de spectateurs.
La recette est donc la bonne et malgré la guerre de 1914, l'avenir de "la plus grande course du monde" est assuré.
Peugeot s'inclinera en 1914 devant un autre français, Delage, avant que les américains reprennent, et pour de nombreuses
années, le pouvoir sur leur circuit. Toutefois, la marque Peugeot sera encore à
la fête sur le circuit en 1916, avec la victoire de Dario Resta et sa Peugeot EX3 n° 17
et en 1919 avec la victoire de la Peugeot de Howdy Wilcox. Il n'y aura plus
d'autres voitures françaises victorieuses à Indianapolis après cette date.
Coupe de L'Auto
En septembre 1913, Boillot, Goux et Rigal participent à la Coupe de L'Auto
avec des Types L3 dotées de mécaniques de 2.980 cm3 développant 90 ch. Ils se placent respectivement 1er, 2e et 5e
de l'épreuve.
1914
Type EX5
Après l'édition de 1913, Peugeot revient en 1914 à Indianapolis. Sur une version 3 litres de la L76,
Arthur Duray remporte l'épreuve, devant les machines d'usine de 5,6 litres de cylindrée de Jules Goux et Georges Boillot.
Georges Boillot, lors du Grand Prix de l'ACF sur le circuit de Lyon-Givors
le 4 juillet 1914. Un duel franco-allemand qui se terminera en faveur de Mercedes
Les nouveaux moteurs Peugeot ont conservé une caractéristique des anciennes voiturettes Lion-peugeot : la course relativement importante des pistons
(200 mm sur la L76, 156 mm sur la L3...). Les régimes sont encore limités à 2.200 tr/mn. Le système de graissage est désormais à carter semi-humide,
l'huiler étant renvoyée dans un réservoir séparé où elle refroidit. Le fait que la cylindrée maximale soit passée de 14 ou 15 litres à 4,5 litres entre
1912 et 1914 est très significatif de la révolution technique causée par les moteurs Peugeot. Et les "charlatans" ne cessent de perfectionner leurs
mécaniques car al concurrence a réagi. Le Grand Prix prévu en 1914 à Lyon promet d'être la grande confrontation des nouvelles techniques. Le moteur à
2 ACT de la Peugeot 4,5 litres a une course réduite à 169 mm autorisant 2.800 tr/mn. Les 4 soupapes par cylindres sont toujours là avec rappel positif
des poussoirs. Avec 112 ch annoncés, l'auto atteint 180 km/h en 5e. Grande innovation : elle a des freins avant comme les Delage, Fiat et Pic-Pic. Son
profilage a été soigné, mais l'installation des deux roues de secours dans la partie arrière est une erreur : le poids en porte à faux la fait "chasser"
dans les virages et ces dérapages détruisent les pneus. Boillot va payer cher ces
mauvais choix et la défaite sera d'autant plus amère que la confiance
totale a présidé à la préparation de cette course capitale.
La voiture de Jules Goux, 4e du Grand prix
Le 4 juillet 1914, trois Peugeot Type EX5 sont engagées au Grand Prix de l'ACF à Lyon.
Jules Goux termine prudemment 4e derrière trois des cinq voitures engagées par Mercedes. C'est en poursuivant ces Mercedes que Georges Boillot cassa son
moteur dans le dernier tour. Mercedes avait désigné deux pilotes, Sailer et Pilette pour rouler à fond dès le départ, préférant garder les trois autres
voitures en réserve. Georges Boillot, longtemps 3e, profita de la casse des deux "lièvres" Mercedes pour prendre la tête. Harcelé à son tour par les autres
Mercedes, les Delage et les Sunbeam, il perd trop de temps avec ses problèmes de pneus. Il force alors l'allure pour repasser Lautenschlager passé en tête.
Il se rapporche à 33 secondes mais casse une soupape dans le dernier tour. Cette victoire des Mercedes, à quelques jours de la guerre,
sera ressenti comme un mauvais présage par les français...
Conflit mondial
En 1914, la guerre est déclarée entre la France et l'Allemagne. L'usine de Lille doit être évacuée
devant l'avance de l'ennemie. Les usines situées autour de Montbéliard produisent des camions, des voitures
légères, des motocyclettes et des bicyclettes pour les besoins de l'armée. Peugeot étend également
ses productions vers les munitions en fournissant des obus et des bombes. Le potentiel des usines
permet aussi la production de quelques moteurs pour chars et pour avions en sous-traitance. Les hommes,
partis sur le front, sont remplacés par une main-d'oeuvre féminine, une première pour la firme. Pendant cette
période de guerre, on comptera près de 30 % de femmes au sein des ateliers.
Contrairement à la seconde guerre, la région sera souvent menacée mais ne sera pas occupée. En prévision
d'un éventuel repli, Peugeot développa ses implantations en région parisienne de Levallois et de la Garenne-Colombes.
En 1917, un avion allemand bombardera toutefois les usines mais sans causer de gros dégâts.
Retour des Peugeot aux 500 miles d'Indianapolis
Les Peugeot GP furent déclinées en versions 2,5 litres, 3 litres, 4,5 litres et 5,6 litres. Ces
voitures remporteront de nombreuses épreuves entre 1916 et 1919, comme les 500
Miles d'Indianapolis (1916 et 1919) et la Targa Florio (1919), remportée par
André Boillot. Cette même année 1919, Jules Goux retournera à Indianapolis, avec une Peugeot 4,5 litres GP de
1914 privée dotée d'un moteur Premier, copie conforme du Peugeot. Il finira
troisième de l'épreuve. Toutefois, c'est une autre Peugeot privée, celle de
Howdy Wilcox qui remporte l'épreuve.
Jules Goux, troisième de la grande fête d'Indianapolis.
Quatre marques européennes inscriront leurs noms au palmarès d'Indianapolis, Peugeot, Delage, Mercedes et Maserati.
Ballot sera à plusieurs reprises dans la course, mais ne remportera jamais
l'épreuve. Course mythique créée en 1911, il fallait avoir de hautes ambitions pour traverser l'océan à la recherche d'une
consécration face aux américains. Le premier à tenter l'aventure est Peugeot, avec Jules Goux. Le pilote remporte
l'épreuve sur une L-76, devant un public médusé. C'est en tout cas une formidable publicité pour la marque qui pourra
espérer vendre quelques modèles de sa gamme aux Etats-Unis.
En 1914, les français sont à nouveau les héros de la fête, en remportant les 4 premières places de l'épreuve. Cette
fois, c'est René Thomas, sur Delage, qui, devant deux Peugeot (Arthur Duray 2e et Jules Goux 4e) et une autre Delage (3e),
inscrit son nom dans l'histoire de l'épreuve. Mercedes ravit le titre au français en 1915, ce qui en France fait grand bruit,
le pays étant justement en guerre contre ce pays. Cette année-là, les Peugeot EX5 étaient confiées à trois pilotes
américains, Dario Resta (2e), Bob Burman et Georges Babcock. Peugeot prendra sa revanche en 1916, Dario Resta
l'emportant sur une Peugeot 4,5 litres. Dario remportera également plusieurs courses importantes au cours de ces mêmes années.
Après deux ans d'interruption, la course reprend en 1919. Jules Goux et André Boillot ne peuvent pas lutter contre
l'américain Howdy Wilcox. Si beaucoup de motoristes américains copient le moteur Peugeot, les ventes de la marque ne décollent
pas pour autant. Les bonnes prestations ne font pas les ventes. Pourtant, Peugeot revient en 1920, avec trois voitures
dérivées du Type EX5.
En 1920, Peugeot revient donc à Indianapolis, cette fois avec 4 voitures, 3 sont engagées par Jules Goux lui-même,
du "type 20 soupapes" de 1919, celle de Ray Howard (n°9) étant un ancien modèle inscrit par Peugeot Auto Racing Co.
Cette année-là, les adversaires sont les Frontenac de Louis Chevrolet et les Duesenberg,
en nombre sur la piste. C'est Louis Chevrolet d'ailleurs qui remporte l'épreuve. Les quatre Peugeot ne franchiront pas la ligne d'arrivée, le premier
à s'arrêter étant André Boillot (n° 17) au 16e tour. Howdy Wilcox (n° 18) devra s'arrêter à son tour au 65e tour, victime d'un
problème mécanique.
3 litres Indianapolis 1920 André Boillot (abandon au 16e tour)
Norev
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Jules Goux (n° 16) fera 148 tours avant de connaître des problèmes à son tour. La dernière Peugeot,
"l'ancienne" de Ray Howard (n° 9) sera la plus endurante, parvenant à boucler 150 tours avant de rejoindre les stands.
Peugeot ne reviendra pas à Indianapolis, seul Howdy Wilcox tournera encore en
1922 sur sa Peugeot. Ballot sera présent également en 1922 pour représenter la
France, avec Jules Goux. En 1923, c'est Bugatti qui viendra tenter sa chance,
mais là encore, sans succès.