
CES HOMMES QUI ONT FAIT L'AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 18/05/2010
Amédée Bollée Jr - 1867/1926

ou Amédée-Ernest Marie Bollée
Avant de commencer cette page, je tiens personnellement à remercier Yves Bollée,
arrière petit-fils d'Amédée-Ernest Marie Bollée, plus connu sous le nom d'Amédée Bollée fils, ou Amédée Bollée fils.
Merci pour avoir pris le temps de relire ces écrits, de les avoir commenté et d'y avoir apporté les modifications nécessaires
afin d'être au plus près de la vérité.

Comme son père Amédée Ernest, Amédée Bollée fils s'imposera comme l'un des plus brillants ingénieurs de son temps.
Né en 1867, l'année ou son père se découvre une nouvelle passion et se lance dans la construction d'une
automobile qui deviendra l'obéissante, Amédée Junior sera très tôt intéressé par ce qui se passe dans l'atelier familial.
En 1885, il participe activement à la construction d'un mail-coach commandé à son père par le marquis De Broc.
Après cette réalisation, Amédée-Ernest décide de mettre un terme à la construction automobile pour se consacrer
exclusivement à sa fonderie de cloches. Amédée Junior va poursuivre l'aventure, seul désormais,
et avec succès.
La bonne école
Très jeune, Amédée Bollée fils s'intéressa à l'automobile. Il a 6 ans quand
son père fit les premiers essais de l'Obéissante, et c'est lui qui souffla le
nom de cette voiture alors que son père enthousiasmé par ses premiers essais
cherchait un nom pour cette voiture si facile à conduire. En 1878, il tenait
compagnie à son père pendant que ce dernier dessinait les plans de la Mancelle.
En 1885, avec son père, ils construisent un mail-coach pour le marquis de Broc, une commande qui se chiffre
à 35.000 francs-or (équivalant à 160000€), une somme qui à l'époque, réserve
l'automobile à quelques privilégiés fortunés. Ce véhicule à vapeur, pouvait
transporter 16 personnes avec leurs bagages, est le premier véhicule de
tourisme au monde à développer une puissance de 50 Ch. Son propriétaire s’en
servi pendant un vingtaine d’années elle est visible au musée du château de
Compiègne.
Lorsqu'il entreprend la construction de son premier véhicule, ce dernier, qui se présente sous la forme
d'une voiture légère de 600 kg, est nettement apparentée aux modèles de son
père, en particulier la Rapide. Certaines des caractéristiques de ces dernières
sont d'ailleurs adoptées, comme le rayonnage des roues, la forme et la pose du toit
doté d'une bavette dentelé, mais aussi de la chaudière et du moteur.
Véhicule à deux places, il dispose d'un train avant plus léger,
comportant une suspension par demi-ressort à lames, une nouveauté. Pour éviter
les projections d'eau et de boue, la voiture est dotée d'un "pare-crottes" d'une
taille inconnue jusqu'alors, et qui couvre parfaitement les pieds des passagers.
Sa vitesse est de 40 km/h et sa fiabilité lui autorise de longs parcours sans
encombres. Lancé dans l'aventure automobile après le retrait de son père,
Amédée junior va construire une deuxième voiture, identique pour son grand-père. Seule
différence, il la carrosse entièrement, la transformant de ce fait en conduite
intérieure. Baptisée "Le Bourri du Bel-Air", elle restera dans l'anonymat des
créations d'Amédée. Il est donc difficile de la décrire. On peut toutefois dire
qu'elle est l'une des grand-mère des conduites intérieurs à venir, devançant la
celles de Renault et autres moins connues. On peut également dire que cette voiture est la
dernière à être à vapeur. Les voitures qui vont suivre,
qu'elles soient d'Amédée ou de Léon, seront de conception totalement différentes
et feront souffler un vent rénovateur dans les ateliers du Mans, mais
révolutionneront également le petit monde de l'automobile.
Constructeur comme papa
A 18 ans, Amédée Junior a déjà construit deux véhicules : le mail-coach, le Bourri de bel air et une
petite voiture à deux places pour son usage personnel.
Suivant les conseils de son père, Amédée père, Amédée fils développe un moteur monocylindre utilisant du gaz
d'essence de pétrole qu'on appelle "gaz tonnant". A 20 ans, il vient de
réaliser, en fait, son premier moteur à explosion. Par la suite, il entreprend
l'étude d'un moteur rotatif à trois cylindres prévu pour équiper un aéroplane.
Cette idée restera sans suite comme le seront les études suivantes, dont un deux
temps comportant un ventilateur de chargement, l'ancêtre de nos turbos actuels.
Jusqu'en 1895, il testera encore et encore toutes sortes de solutions techniques,
ce qui fera de lui un des ingénieurs les plus pointu en matière de moteur à pétrole.
1896
Amédée Junior, comme son frère Léon,
va se convertir à la motorisation à essence. En quelques mois, il conçoit un
moteur horizontal qui à la particularité de pouvoir se décliner en monocylindre,
bicylindre ou quatre cylindres. Ce moteur, dans sa version bicylindre 6 HP de
2.268 cm3 de cylindrée, sera monté sur un châssis quatre places. Cette voiture
sera brevetée le 27 janvier 1896. Engagée dans la course Paris-Marseille-Paris,
le 24 septembre 1896, la voiture d'Amédée arrive sans problèmes jusqu'à Auxerre,
première étape de l'épreuve. Lors de la deuxième journée, un accident vient
interrompre sa course. Alors qu'il cherchait à combler son retard, occasionné
par le changement d'un coussinet, Amédée, à plein régime, aperçoit un arbre
tomber en travers de la route. Il ne pourra l'éviter et sa voiture, réduite en
un tas de ferraille, devient inutilisable. La course est terminée pour elle mais
son comportement jusque là démontre le savoir-faire de son créateur.

Premières automobiles
Les solutions techniques nouvelles pour l'époque adoptées dans la conception de la
voiture d'Amédée sont nombreuses. On
peut citer par exemple le refroidissement par vaporisation et condenseurs, le
carburateur automatique doté d'un principe de gicleur noyé, la timonerie de
direction à rotules, le changement de vitesses à engrenages, etc. Ajoutons
l'utilisation d'un volant de direction et les commandes regroupées sur la
colonne. Toutes ces innovations ne passent pas inaperçues. Séduits, les
dirigeants de la Société De Dietrich vont prendre contact avec Amédée. Cette
Société, située en Alsace, annexée à cette époque à l'Allemagne, cherche à
diversifier ses activités et désire se lancer dans l'industrie automobile. Après
des essais sur route (2.000 km), un contrat est signé le 6 mars 1897.

La société de Nierderbronn dispose désormais de la licence pour l'exploitation des brevets
français et étrangers d'Amédée junior. Sur les conseils de son père, Amédée
avait déposé un brevet pour toutes ses inventions. De Dietrich s'implante alors
en France, dans des locaux édifiés à Lunéville par la maison mère allemande.
Cette nouvelle entité, désormais indépendante, prend la dénomination de De
Dietrich et Cie, sous régime fiscal français. C'est de là que sortiront les
premières voitures De Dietrich système Amédée Bollée fils en juillet 1897.
Amédée va effectuer de nombreuses allées et venues entre son atelier du Mans,
les usines de Reichshoffen en Allemagne et les usines de Lunéville, pouvant
ainsi superviser la fabrication des Automobiles. La première gamme comprend
quatre modèles de 5, 9, 12 et 18 HP. Beaucoup de moteurs sont encore construits
au Mans et partent pour l'usine De Dietrich afin d'être monté sur châssis.
Le Paris-Dieppe 1897
Piqué par le virus de la compétition, Amédée inscrit deux voitures au départ du Paris-Dieppe. Il prend le
volant d'une d'elles et s'élance accompagné de son frère Camille. A 5 kilomètres
de l'arrivée, alors qu'il mène la course, un axe de culbuteur se brise et
contraint Amédée à stopper. Les deux frères décident alors de pousser la voiture
jusqu'à la ligne d'arrivée. Sous las encouragements de la foule, ils parviennent
à parcourir 4 kilomètres avant d'être dépassés par Jamin au volant d'une
voiturette Léon Bollée. Malgré l'incident qui lui coûta la victoire, Amédée
termine 4e de sa catégorie. Après avoir démontré ses qualités de constructeurs,
il prouve ainsi ses compétences en tant que pilote. La boucle est bouclée. Des
pilotes amateurs, conquis par la prestation d'Amédée, contactent ce dernier pour
obtenir une voiture de course issue de ses ateliers.
Le Paris-Amsterdam-Paris 1898
Sous l'impulsion d'amateurs qui désirent acquérir une voiture Amédée Bollée fils, ce dernier se
penche à nouveau sur sa table à dessin et prépare une voiture pour le
Paris-Amsterdam-Paris. Baptisé "Le Torpilleur", le bolide que présente Amédée
est révolutionnaire par sa forme aérodynamique. La carrosserie est en aluminium
et est spécialement dessinée pour offrir le minimum de résistance à l'air. On
peut dire que ce modèle est la première recherche aérodynamique entreprise par
un constructeur automobile. L'avant de la carrosserie forme une étrave, comme
sur les bateaux. Ainsi, la prise au vent est réduite et permet à la voiture une
meilleure pénétration dans l'air. La position du pilote et de son mécano aurait
toutefois nécessité la pose d'un pare-brise. Les journalistes sportifs de
l'époque ne se gêneront pas pour souligner dans leurs articles la "laideur des
voitures". Ils ne manqueront pas toutefois de préciser qu'elles sont rapides.
La Préfecture de Police de la Seine tentera de faire annuler l'épreuve. Les autorités jugent dangereux
ces épreuves sur route qui laissant des voitures lancées à toute vitesse sur les
routes, traverser villes et villages, risquant à chaque instant de renverser un
piéton ou de provoquer un accident mortel. C'est donc un peu dans la
clandestinité que les concurrents se rassemblent dans le village de Malnoue où
le véritable départ de l'épreuve est donné. Dans la première partie de
l'épreuve, qui opposa principalement Panhard à Bollée, les quatre voiture
d'Amédée sont un peu éparpillée dans le classement. Deuxième, cinquième,
neuvième et seizième, elle prennent toutes le chemin du retour. En tête de la
course, devant les Panhard et Levassor de Girardot (première arrivée à
Amsterdam) et Charron, Amédée est contraint à l'abandon suite à un accident
stupide. En voulant éviter de renverser plusieurs spectateurs à la suite d'une
bévue d'un commissaire de course, Amédée percute la grille d'une propriété dans
la ville de Nymegen. Vinet, sur la seconde Bollée, est victime de nombreux
problèmes de pneumatiques et doit à son tour abandonner. Il reste alors deux
voitures d'Amédée en course. Malgré un accident, Gaudry termine à la troisième
place et Loysel à la cinquième. Pour Amédée, c'est un bon résultat puisqu'une de
ses voitures se place juste derrière les deux Panhard et Levassor de Charron et
Girardot.
La très belle prestation lors du Paris-Amsterdam-Paris sera confirmée sans
d'autres épreuves nationales. Ainsi, Loysel remporte le Bordeaux-Biarritz,
Giraud remporte l'épreuve de côte de Chanteloup et Barbereau et Bergeon
s'illustrent dans le Pau-Bayonne-Pau et le Bordeaux-Périgueux. Ses succès se
traduisent par l'arrivée de nombreuses commandes. Ces dernières seront honorées
soit par l'usine d'Amédée au Mans, soit par la firme De Dietrich qui reverse
plus d'un million de francs à Amédée au titre des droits de licence.
A cette époque, si les "Torpilleurs" d'Amédée s'avèrent rapides et performants, les
voitures construites par De Dietrich bénéficient sont fiables et très robustes.
Cette renommée est conforter par deux exploits réalisés par les voitures de la marque.
L'une relie Paris à Saint-Pétersbourg et revient à son point de départ sans le moindre incident.
L'autre permet à l'explorateur Taupiat d'être le premier à rejoindre le Niger
en passant par le Sénégal. La voiture n'avait subie aucune préparation particulière.
1899
Les succès poussent Amédée à poursuivre dans la voie de la compétition. En 1899, le quotidien Le
Matin organise le tour de France automobile. Une nouvelle possibilité pour
Amédée de justifier ses choix techniques et de tester en réel ses dernières
innovations. Pour cette épreuve, Amédée construit trois nouveaux "Torpilleurs".
Cette fois, ces derniers sont différents de conception. Le châssis surbaissé est
totalement caréné, issu d'une nouvelle recherche en aérodynamique. Les roues
avant sont à suspensions indépendante avec double direction. Quant au moteur,
c'est un quatre cylindres en ligne fondu dans un seul bloc et placé en position
arrière, à l'intérieur de la partie profilée. Ainsi dotée, la voiture peut
atteindre les 90 km/h.
Le jour du départ, les voitures ne sont pas tout à fait prête. En effet, une
préparation trop sommaire n'a pas permis d'effectuer les réglages nécessaires
pour la course. Aucune ne franchira la ligne d'arrivée. Lors de l'épreuve, la
poussière aspirée par les carburateurs placés à l'arrière vont rapidement
enduire les chambres d'explosion et entraîner des dérèglements du moteur qui
pousseront les pilotes à abandonner. A Clermont-Ferrand, les voitures ne
prennent pas le départ de l'étape. Si les "Torpilleurs II" sont hors course, un
exemplaire de la première génération poursuit sa course et terminera l'épreuve
en décrochant la cinquième place.

Ce "Torpilleur" fut préparé pour le
Tour de France Automobile et fabriqué en 1899
1900
L'expérience du
Tour de France ne satisfait pas Amédée qui préfèrent se consacrer à d'autres
fabrications. Financièrement à l'aise grâce aux revenus que lui verse
régulièrement la firme De Dietrich, Amédée va se consacrer uniquement sur la
technique et l'expérimentation, ses véritables passions. En 1900, il présente un
véhicule à vocation sportive baptisé Type D. Par sa forme, le véhicule rappelle
le "Torpilleur". Certains châssis seront habillées de carrosseries tourisme. Ces
voitures subiront quelques modifications, essentiellement au niveau de la
stabilité, de sa direction irréversible et de son moteur. Ce dernier, un 4
cylindres horizontaux monobloc de 12 HP, équipait les voitures du Tour de France
de l'année précédente.

Construites à la demande, et sans considération de prix
de revient et de prix de vente, ces voitures étaient destinées principalement à
une clientèle très fortunée. On ne s'étonne donc pas de voir autant de ducs,
marquis, comtes ou barons parmi les propriétaires de voitures d'Amédée Bollée.
Le marquis de Broc, qui avait commandé le mail-coach de 1885, comptera jusqu'à
sept voitures de la marque au cours de sa vie. Cette construction à la demande
et artisanale minimisera une production qui se chiffrera à moins de 30
exemplaires par an au maximum.
1900 - 1912
A partir de 1901, Amédée va se consacrer exclusivement à faire évoluer ses
voitures en imaginant de nouveaux perfectionnements. Ainsi, il dote ses voitures
d'un petit volant en aluminium qu'il place sous le volant de direction. Cet
organe additif sert à changer de vitesse. Amédée planche également sur une
amélioration de l'acoustique et précisément sur l'insonorisation du moteur. Il
travaillera également sur l'équilibre des inerties. Toutes ces recherches
l'amène à placer l'avant du moteur sur l'essieu directeur. Il sera le seul
partisan de cette disposition inédite à l'époque. Pour énumérer toutes ses
inventions, il faudrait y consacrer un chapitre. Citons les plus importantes :
le rattrapage automatique de jeu dans la commande des soupapes, le graissage
automatique par barbotage à niveau constant, le remplacement du carburateur par
des pompes multiples à injection d'essence, un régulateur de vitesse par
variation de la levée des soupapes d'échappement, etc.
En 1902, la Société De Dietrich fait appel à la firme
marseillaise Turcat-Méry pour lui fournir des moteur verticaux.
Amédée, lui, persiste à construire des moteurs 4 cylindres horizontaux de 16 à
30 HP et de ce fait, va perdre un client très important au détriment du
constructeur marseillais. Les De Dietrich licence Bollée laisseront la place au
De Dietrich licence Turcat-Mery.

Privilégiant toujours l'innovation et la recherche, Amédée choisit délibérément de
laisser de côté la production en grande série pour s'adonner à ce qu'il a
toujours préféré, une production artisanale et locale. Après le Type E de 1907,
dont quelques châssis doté d'un moteur de 30 HP seront carrossé en semi-berline
(photo), Amédée propose une 16 HP en 1912. Sa finition exemplaire et luxueuse
réserve une nouvelle fois cette voiture à une clientèle spécifique qui n'est pas
effrayé par les solutions techniques novatrices appliquées par Amédée, ni par le
prix bien supérieur à celui pratiqué par les autres constructeurs.
Avec une production très confidentielle et artisanale, Le nom d'Amédée junior
est toujours resté un peu dans l'ombre de celui de son père ou de son frère
Léon. Ce dernier, qui a choisit une tout autre politique, a vendu des voitures
au niveau national et international. En 1904, 9 de ces berlines de voyage
franchissaient l'Atlantique pour conquérir les Etats-Unis. L'avenir lui souriait
mais le destin en décida autrement. En 1911, il est victime d'un accident
d'avion. Epuisé par les séquelles de ses blessures, Léon s'éteindra le
19 décembre 1913 à Neuilly-sur-Seine. Il aurait pu devenir un grand constructeur,
au même titre que Panhard ou Peugeot. En ce qui concerne Amédée
père, il marqua son temps avec ses fameuses machines à vapeur et reste dans les
mémoires comme le précurseur de l'automobile en France, faisant parfois oublier
Cugnot. Amédée père ne tardera pas à suivre Léon en s'éclipsant en 1917. Reste à
Amédée Junior, inventeur plus que constructeur, la renommée acquise grâce à ses
inventions, plus qu'à ses créations.
L'après-guerre
Pendant la Première Guerre, Amédée poursuivit
ses recherches et se fait encore remarquer en inventant un viseur stabilisé
gyroscopiquement pour les avions bombardiers. Il crée également le premier poste
biauriculaire motorisé de repérage par le son qu'il ne cessera de perfectionner
par la suite. En ce qui concerne l'automobile, Amédée transforme ses châssis en
véhicules de secours et de soins. Il organise un service d'ambulances
automobiles efficace. Sa participation à l'effort de guerre ne s'arrête pas là
puisqu'il produit également des gaines relais pour obus et du matériel
d'artillerie.
Le 20 janvier 1917, Amédée-Ernest s'éteint. Amédée Junior est bouleversé et a
perdu son enthousiasme. Il reprend la construction d'automobiles de tourisme
sur des châssis d'avant guerre, mais sans grande conviction. Amédée est
conscient que l'industrie automobile est en pleine mutation et que sous
l'influence de certains constructeurs, la production en grande série est en
train de se mettre en place. Au début des années 1920, l'économie du pays a été
bouleversée et les constructeurs qui pratiquent la fabrication artisanale sont
voués à disparaître, une échéance qu'Amédée ne peut pas accepter. Malgré des
propositions intéressantes de la part d'autres constructeurs, il tient à garder
son indépendance. Il préfère donc stopper la construction de ses automobiles et
de monter une manufacture de segments d pistons, une activité qu'il a développée
depuis 1912. Depuis cette date, Amédée construisait des segments selon un
procédé original de mise en forme thermique. Il investit alors dans ce domaine
et poursuivra ses recherches en apportant, au fil des années, de nombreux
perfectionnements dans cette technique de la segmentation et du piston. En
choisissant cette voie, Amédée reste à sa manière dans le monde de l'automobile,
une industrie qui, grâce à lui, n'a cessé de progresser. Les
célèbres segments AB seront ses dernières productions.

Pour sa contribution permanente à l'essor de
l'automobile, l'Etat, reconnaissant, le nommera Chevalier de la Légion d'Honneur
par décret du 3 août 1926. Très fier de cette distinction, il n'en profitera
malheureusement pas assez. Il s'éteint le 13 décembre 1926 à l'âge de 59 ans.
Pour en savoir plus sur Amédée Bollée père et Léon Bollée,
je vous invite à lire les pages spéciales dédiées à
ces deux hommes dans la partie Encyclo43. Cliquez sur l'un des icônes ci-dessous.

