LA PREHISTOIRE DE L'AUTOMOBILE     

Pour bien comprendre l'histoire de l'automobile, il faut avant tout connaître les éléments qui menèrent à son invention. Grâce aux travaux de savants, de mathématiciens et d'ingénieurs, nos premiers constructeurs ont pu créer nos premières machines roulantes qui deviendront les "Automobiles".

Malgré toutes les précautions prises lors de mes recherches, et face à des sources parfois contradictoires, il se pourrait que certaines dates ne soient pas tout à fait exactes. Si vous constatez une erreur, merci de m'en informer et de me joindre, si possible, un document qui confirme la date exacte de l'évènement. Après un rapprochement avec les documents en ma possession, l'information sera mise à jour si besoin.  Merci de votre aide.

De 1850 à 1869

En 1850, les usines et autres grandes installations industrielles tirent encore l'essentiel de leur énergie grâce au charbon et à la machine à vapeur. Au fil des 50 années à venir, les lourdes et encombrantes machines vont être concurrencées par des moteurs fixes plus petits.  Ces derniers, avant de remplacer les super "mamies", vont être d'abord utilisés par les artisans dans les ateliers de mécaniques, les minoteries, les imprimeries, les boulangeries etc. La technique rend les moteurs plus puissants, moins encombrants mais ils fonctionnent encore en majorité grâce au gaz de ville, un carburant qui commence à être distribué dans les maisons et qui éclaire déjà les rues. En ce qui concerne les transports, ce sont encore les canaux et voies d'eau qui sont le plus souvent utilisés pour les grandes distances et dans ce domaine, la vapeur est encore reine. Les transports par chemin de fer se développent à grande vitesse et là encore, la vapeur règne en puissance. Le transport de proximité est encore assuré par des voitures hippomobiles de tous types. L'idée d'une "auto-mobile" est encore une utopie pour le plus grand nombre. D'ailleurs, la réalisation de ce type d'engin est confronté à deux problèmes majeurs : le poids des moteurs et leur faible puissance. Endormie en Grande-Bretagne, la recherches sur ce type de locomotion terrestre va prendre  son essor en Europe et aux Etats-unis à une vitesse incroyable. Le cycle, né avant l'automobile moderne, va jouer un rôle dans cette aventure  puisqu'il va recevoir les premiers petits moteurs qui seront plus tard adaptés à la voiture. C'est la raison pour laquelle beaucoup de marques pionnières trouvent leur source dans l'industrie du cycle.

1850

Peugeot se développe toujours, l'usine de Valentigney s'est construite en 1825 et la grosse affaire familiale est devenue la Sté Peugeot Frères Aînés. A partir de 1850, Emile et Jules délaissent les associés pour fonder Peugeot Frères en 1851. Ils ont déposés un brevet pour le moulin à café et depuis le début de la décennie 40, cet article remporte un grand succès. L'affaire va encore se développer, à Terre-Blanche et Hérimoncourt, puis à Valentigney et Beaulieu.

C'est en se lançant dans la construction de voitures hippomobiles qu'en Tchécoslovaquie, à Koprivnice en Moravie (appelée alors Nesseldorf puisque le pays faisait alors partie de l'empire austro-hongrois), qu'Ignac Sustala (1822-1891) donne, sans le savoir, naissance à une grande marque automobile tchèque : Tatra. La première automobile de cette marque sortira en 1897.

1851

Napoléon III, le 30 mai 1851, décide que la circulation automobile sur les voies publiques sera désormais gérée par les maires et les préfets. Il instaure également la conduite à droite.
A la différence des anglais, nous roulons à droite. Et ce, depuis une lointaine époque. La différence réside dans la manière de conduire un attelage. Avant cela, signalons qu'un cavalier, qui circule sur les routes, se devait de se tenir à gauche de façon à pouvoir garder son bras droit le plus libre possible et pouvoir utiliser son arme ou sortir son épée en cas d'attaque. Un  premier point pour la conduite à gauche. En ce qui concerne les attelages, il existait à l'époque deux manière de le conduire. A pied, on mène l'attelage avec la main droite, placé donc à gauche des chevaux qui eux, se trouvent près du bord de la route. Un point pour la conduite à droite. Reste la conduite montée des attelages à régler. En Grande-Bretagne, le cocher était souvent installé sur la banquette de la voiture hippomobile ou sur la marchandise transportée par la charrette. Dans ce cas, utilisant son bras droit pour manier ce fouet, il gardait ses distances du côté droit de la route pour pouvoir l'utiliser plus aisément. D'ou la conduite à gauche en Grande-Bretagne, dans les colonies britanniques, en Europe centrale et en Asie. En France, la mode est différente. Le conducteur d'un attelage multiple est souvent assis à califourchon sur le cheval le plus en arrière gauche. Ainsi, il peut contrôler le reste de l'attelage avec la voix. Cette méthode dite "à la française", marque une certaine différence par rapport aux anglais. Il faut savoir qu'à l'époque, français et anglais sont des ennemis de longue date, et qu'il est de bon ton de se démarquer. Ainsi, lorsque Napoléon débuta ses conquêtes, il imposa aux vaincus la conduite à droite. Au début de l'automobile, les voitures étaient, même en France, construites avec une conduite à gauche, comme en Angleterre. En France, certains optèrent cependant pour une conduite à droite. C'est pourquoi bon nombre de voitures des débuts adoptent le volant à droite. Est-ce une façon de donner une notion de luxe aux voitures ? Bref, il fallait donc de nouveau légiférer sur le mode de circulation dans l'hexagone et revoir alors le règlement mis en place en 1852. Finalement, il fut décider de conserver la conduite à droite. Les constructeurs optèrent donc pour cette solution, qui fut adopté par la suite par d'autres pays, en Europe comme aux Etats-Unis. Arguons le fait que ce fut également pour se démarquer des britanniques. De nos jours, seuls quelques anciennes colonies anglaises et quelques pays d'Asie conservent la conduite à gauche.
Naissance de Fernand Forest (1851-1914) le 10 octobre à Clermont-Ferrand. Après un apprentissage de la mécanique chez un forgeron nommé Douris à Thiers, Fernand rejoindra Paris pour y installer son atelier personnel.

Ellis Nordyke et son fils Addison forme la E. & A.H. Nordyke à Richmond, entreprise qui va se spécialiser dans le matériel de meunerie et qui sera réputée pour ses fabrications. En 1905, elle deviendra la Nordyke, Marmon & Company, puis la Mormon Motor Car Company.

1852

Peter Studebaker, colon hollandais et constructeur de chariots depuis 1736 aux Etats-Unis, passe la main à trois de ses arrière petits-fils, Henri, Clem et John. Ces derniers vont poursuivre l'activité de la firme et fournir l'armée de l'union. Il produiront plus de 75.000 chariots par an. L'activité durera jusqu'en 1921, en parallèle à la construction automobile. Très tôt, ils recevront des commandes de châssis en bois de la part des nouveaux constructeurs d'automobiles.

1853

Naissance d'André Michelin, fondateur de la futur marque de pneumatiques à Clermond-Ferrand.

Naissance de Heinrich Kleyer, fondateur de la futur marque Adler.

1854

Thomas Rickett, un écossais, qui réalise cette année un tricycle à vapeur à deux places, d'une conception qui n'a rien à voir avec les diligence à vapeur de 1840. Inspiré de la technique des locomotives, la chaudière est placé à l'arrière du véhicule et sa taille rétrécie offre plus de place aux passagers. De plus, le centre de gravité est très bas (60 cm du sol) et confère une grande stabilité à l'engin, capable d'atteindre les 18 km/h.

Naissance de John Kemp Starley à Walthamstow (Essex), futur fondateur de la J.K. Starley & Sutton Co en 1877, firme qui deviendra Rover en 1896.

Naissance de David Dunbar Buick le 17 septembre à Arbroath. Deux ans plus tard, ses parents quittent l'écosse pour les Etats-Unis. En 1856, sa famille s'exile aux Etats-Unis.

A florence, le professeur Felice Matteucci et le père Nicolo "Eugenio" Barsanti mettent au point un moteur à explosion fonctionnant au gaz. Prêt en 1853, ils déposent le brevet est déposé le 13 mai 1854 sous pli fermé et dans ce dernier, le projet d'une automobile est mentionné. Cependant, la 1ere démonstration contrôlée de ce moteur à gaz aura lieu en mai 1856 aux ateliers de la compagnie ferroviaire Maria-Antonia, à Florence. Le brevet sera enregistré le 13 mai. Barsanti est né à Pietrasanta le 12 octobre 1821 et s'éteindra le 19 avril 1864. Matteuci, lui, est né à Lucca (Lucques) le 12 février 1808. Il s'éteindra le 13 septembre 1887.

Un autre italien, colonel de son état, répondant au nom de Bordino, construit une automobile. C'est un carrosse aménagé et doté d'un moteur à vapeur.
Brumm a reproduit ce véhicule sous le référence X05.

1855

Découverte, grâce à la distillation du pétrole, du goudron, des lubrifiants, du naphta, des solvants pour la peinture, et de l'essence (un produit alors mineur utilisé comme détachant).
Naissance d'Alexandre Darracq à Bordeaux le 5 novembre. Fils de mécano, il passera ses jeunes années dans l'atelier de son père. Il deviendra ingénieur puis constructeur.
Naissance d'Adolphe Clément à Pierrefonds dans l'Oise. Pionnier du cycle et de l'automobile.
Naissance du marquis Albert De Dion Wandonne de Malfiance. Avec Georges Bouton, il va "populariser" l'automobile.

Alfred Blake dépose un brevet pour un moteur à explosion.

1856

Naissance d'Edouard Delamare-Debouteville à Rouen le 8 février. Ce sera le premier à construire un véhicule à quatre roues doté d'un moteur à combustion interne, la première automobile française, en 1884.

1857

Alphonse Beau de Rochas est un voyageur. Il ira en Camargue pour un projet de dessalement du site, en Corse pour monter une carrière de Granit, et avec Philippe breton, il mettra au point de façon théorique le premier télégraphe sous-marin. Piètre gestionnaire, il ne tirera aucun bénéfice de ses travaux. En 1852, il s'installa à Paris comme ingénieur en Génie Civil. C'est lui qui fera imprimer le premier guide de Paris avec le plan des quartiers et le répertoire des rues. Pour gagner sa vie, il travaille sur de multiples  projets qui ne lui rapporteront rien. En 1857, son petit cousin vient suivre des études de Polytechnique à Paris et deviendra un ami intime du neveu de Sadi Carnot, fondateur de la thermodynamique. Alphonse, passionné, va se jeter à corps perdu dans cette science.

Alexander Wilson fonde la Alexander Wilson & Co. Engineers à Vauxhall, un quartier de Londres, pour la production de moteurs vapeur destinés à la marine.

Naissance d'Erickson Vabis, futur fondateur de la marque qui porte son nom, la AG Vabis.

1858

Jean-Baptiste Labourdette fonde à Paris une entreprise de charronnage
Pendant ce temps, Emile et Jules Peugeot fondent la marque d'outillage "Lion-Peugeot". Le lion, symbole du blason de la Franche-Comté est le signe de reconnaissance de la marque depuis 1818.

Etienne Lenoir entama des études pour devenir émailleur et dans les années qui suivirent, développa plusieurs inventions comme la galvanoplastie en ronde bosse, un système de signaux pour les chemins de fer ou un appareil télégraphique. Sans le savoir, il donna le fièvre créatrice à de nombreux chercheurs. En 1847, il dépose un brevet sur l'obtention d'un émail blanc sans utilisation d'oxydes qui sera utiliser pour les cadrans de montres. En 1851, l'orfèvre Christofle lui achètera un nouveau procédé d'électrolyse pour l'argentage des pièces d'orfèvrerie. Mais Lenoir est avant tout un autodidacte inventif qui va s'appliquer aux disciplines les plus variées : freins électriques pour chemin de fer, moteur électrique, régulateurs pour dynamo.
Mais son nom va entrer dans l'histoire à partir de son entrée au Conservatoire des Arts et Métiers pour y suivre des cours. Là, il aura l'occasion d'étudier le Fardier de Cugnot et de rencontrer Beau de Rochas. Il suivra avec intérêt ses recherches et à partir de ses écrits, il met au point cette année un moteur à explosion au gaz d'éclairage pour ateliers. Il en dépose le brevet et devient de ce fait, l'inventeur du premier moteur à explosion de l'histoire. A cette époque, Lenoir travaille comme ingénieur-conseil auprès de la société Gauthier et Cie de Paris.

Naissance de Rudolph Diesel à Paris le 18 mars.

Le tricycle de Rickett est un succès. Il est alors contacté par Lord Stafford qui lui commande un véhicule à vapeur inspiré de son modèle de 1854. Quelques mois plus tard, la voiture est prête et son fonctionnement parfait. La renommée de Rickett va alors prendre une autre dimension. Dans le quotidien "The Engineer", on peut lire ces mots : Lord Stafford et ses invités effectuèrent une sortie de Buckingham à Wolverton. Sa Seigneurie conduisait et dirigeait elle-même. Quoique les routes aient été difficiles, il ne fallut pas plus d'une heure pour accomplir les 15 km.

Felice Matteuci et Nicolo "Eugenio" Barsanti déposent plusieurs brevets à l'étranger pour l'exploitation de leur moteur à gaz. Afin de pouvoir le diffuser, ils fonderont la Anonymous Society of the Barsanti ans Matteucci Engine en octobre 1860. Plusieurs moteurs ont déjà été construits mais c'est un nouveau modèle qui sera fournit à la société suisse Escher & Wyss de Zurich. Ce sera un échec. L'avenir sera bien plat. Matteucci, malade se retirera. Barsanti reviendra au moteur de 1857 et tentera de la faire distribuer. La firme napolitaine Bauer-Elvetica en construira un mais refusera de le produire en série. John Cockerill, propriétaire de la marque belge qui porte son nom, semblera s'y intéresser. Barsanti se rendra en Belgique pour faire une démonstration. Malheureusement, déjà atteint par la typhoïde, il meurt en arrivant sur place.

1859

Marcelin Berthelot (1827-1907) fait éclater un arc électrique entre deux pointes de charbon dans une atmosphère d'hydrogène. La lampe à acétylène (ou lampe à carbure) est née. Il faudra attendre 1900 pour voir se généraliser les premières lampes pour automobile.

Gaston Planté invente cette année un appareil capable de stocker l'électricité, une invention qui prendra le nom d'accumulateur. Gaston Planté s'éteindra à Bellevue, près de Paris en 1889.

Naissance d'Edouard Michelin à Clermont-Ferrand.

Edwin Laurentine "colonel" Drake est né en 1819 à Greenville, New York, et exploite à partir de cette année, le 7 août exactement, son premier puit de pétrole à Titusville en Pennsylvanie. Ce pétrole fera sa fortune jusqu'à sa mort, en 1880.

1860

Jean-Etienne Lenoir finalise le projet de Philippe Lebon d'Humersin et cette année, il dépose un brevet pour le premier moteur à explosion 2 temps, alimenté au gaz ou au pétrole mélangé à de l'air, enflammé par une étincelle électrique. Le moteur dispose d'une sorte de carburateur et d'un refroidissement par eau. Conçu à l'origine pour un usage fixe, dans des ateliers, Lenoir envisagea cependant la possibilité de l'utiliser sur un véhicule automobile. A noter que dans la description de son moteur, Jean-Etienne Lenoir fait référence à "une bougie".

Lenoir monte la Sté des moteurs Lenoir et s'installe dans ses ateliers de la rue de la Roquette, dans le 11e arrondissement de Paris. Le but est de produire et d'exploiter son moteur à explosion. Vendu pour servir de simples travaux, il est lent et son rendement est faible. De plus, il consomme énormément. Malgré cela, il va faire des émules.

Thomas Rickett reçoit une nouvelle commande pour un véhicule à vapeur. Nouvel acquéreur, le comte de Caithness va, à son bord, entreprendre un long voyage en compagnie de son épouse. La voiture va se jouer du relief grâce à un dispositif à deux vitesses qui lui permet de gravir les nombreuses côtes à fortes déclinaisons qu'ils rencontrent durant le voyage. Cet exploit, qui consacre Rickett, est à signaler comme le premier parcours de grand tourisme d'une voiture dans l'histoire automobile. Un voyage qui cependant fut sûrement assez inconfortable de part son manque de protection en cas d'intempéries. Le comte de Caithness rapporta un jour au sujet de la voiture : "Elle ne coûte rien, et sur le plat, je puis faire du 30 km/h.

Gottlieb Daimler visite les ateliers parisiens de Lenoir pour voir le fameux moteur qui fait tant parler de lui. Ce dernier commence à prendre de l'importance grâce à sa fiabilité. En quelques années, il va se vendre en nombre en France, comme en Allemagne et en Amérique. L'Allemagne le produira sous licence en plus grand nombre encore. Pourtant, ce moteur ne convainc pas Daimler, son prix de fonctionnement étant trop élevé et sa température de marche trop haute. Il se basera cependant sur ce dernier pour ses recherches.

Friedrich von Martini (1822-1897) s'établit à Frauenfeld et débute la production de machines pour la reliure des livres.
La grande presse parisienne s'empresse de relater l'invention de Lenoir et les gros titres annoncent l'avènement du moteur à gaz de ce dernier. Ce moteur apte à un usage industriel, à un fonctionnement régulier, est économique et facile à utiliser. Selon les journalistes, ce moteur va détrôner très vite le moteur à vapeur. Ce qui va se produire au fil des années. Grâce à son encombrement réduit, et sa facilité d'emploi, nombreuses seront les petites industries qui adopteront le moteur de Lenoir. Les ateliers de couture ou de mécanique, ou la demande d'énergie est faible, seront les premiers. Très vite, les ouvriers à domicile suivront. On l'a dit, l'idée simple de Lenoir fut d'introduire et de faire brûler le combustible directement dans le cylindre et pour ce faire, il pensa à utiliser la bobine de Ruhmkorff, un mécanicien-électricien allemand qui réalisa en 1851 cette bobine d'induction. Il invente la bobine d'allumage qui permet à une étincelle de déclencher une combustion. Bien sûr, la technologie du moteur à gaz s'inspire de la machine à vapeur et c'est un régulateur inventé par Watt qui permet de régler le débit de gaz à l'admission. Fonctionnant sans chaudière ni condensateur, il prend le nom de "moteur à combustion interne". Première utilisation du terme. Contrairement au moteur à vapeur, le moteur de Lenoir démarre immédiatement, est approvisionné automatiquement et le piston est à double effet, ce qui veut dire que son cycle se réalise alternativement sur chacune de ses faces. Moteur à deux temps donc, car son cycle de fonctionnement s'effectue en un seul tour, soit deux demi-tours, alors que les moteurs actuels de nos automobiles sont généralement à quatre temps, ce que nous verrons dans pas longtemps avec le cycle de Beau de Rochas. Les essais du moteur eurent lieu au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris et réalisé par Tresca, le sous-directeur. Si le côté économique de l'engin est démontré, d'autres avantages apparaissent. L'absence de chaudière équivaut à un gain de place et sa mise en route instantanée, son arrêt immédiat, permet une utilisation à moindre frais. Le gaz, lui, distribué jusque dans les étages des immeubles, est facile d'emploi et surtout, plus propre que le charbon.

1861

Alphonse Beau de Rochas publie une brochure où il préconise l'utilisation de la pression maximale et précise les lois d'évolution dans le fluide du cycle. A cette époque, Lenoir fabrique des moteurs à deux temps qui se vendent bien mais les recherches de Beau de rochas vont tout changer. Dans ses écrits, Alphonse décrit un nouveau type de fonctionnement pour un moteur à combustion interne, le cycle à quatre temps. Il en explique le fonctionnement et décrit en toutes lettres les quatre opérations exécutés.

La guerre de Sécession, qui durera jusqu'en 1865, va mettre en sommeil l'évolution de l'automobile aux Etats-Unis. Les chercheurs ont d'autres préoccupations et la voiture est encore loin d'attirer du monde. A cette époque, le pays est principalement doté de pistes et le cheval rempli parfaitement son rôle pour sillonner ce pays encore sauvage en partie. l'immensité du pays a cependant ouvert une brèche a la locomotion. Après la diligence qui s'est imposée dans le transport de passagers, le "cheval de fer" a fait son apparition avant le conflit qui allait diviser le pays. C'est après cette guerre que l'idée de relier les deux côtes s'affirma et se réalisa. Tous les efforts seront donc consacrés à ce mode de locomotion, avec tous les que nous connaissons : relief sauvage, conflits avec les indiens et les éleveurs, villes à créer, etc. L'automobile est donc le dernier sujet d'intérêt des américains.
Naissance de William Crapo Durant le 8 décembre à Boston. Il sera le fondateur de la General Motors.

Malgré l'innovation majeure de Lenoir, toute la science des motoriste va être déployer pour domestiquer les violentes explosions du nouveau moteur à combustion interne et pour mettre au point un moteur au fonctionnement doux et régulier. Un premier pas va être franchit avec les travaux de Beau de Rochas.

1862

Alphonse Beau de Rochas publie une brochure où il préconise l'utilisation de la pression maximale et précise les lois d'évolution dans le fluide du cycle. A cette époque, Lenoir fabrique des moteurs à deux temps qui se vendent bien mais les recherches de Beau de rochas vont tout changer.
Dans ses écrits, Alphonse décrit un nouveau type de fonctionnement pour un moteur à combustion interne, le cycle à quatre temps. Il en explique le fonctionnement et décrit en toutes lettres les quatre opérations exécutés dans une période de quatre courses consécutives :
- l'aspiration (ou admission), lorsque le mélange carburant est aspiré dans le cylindre par la descente du piston.
- la compression, lorsque la soupape d'admission se ferme, le piston en remontant comprime le mélange.
- l'inflammation (ou allumage), lorsque le mélange comprimé est allumé grâce à l'étincelle de la bougie. Sous la force de l'explosion, le piston est rejeté vers l'arrière.
- l'échappement, lorsque la soupape d'échappement s'ouvre pour évacuer les gaz brûlés.

Le moteur à 4 temps est né et le brevet sera déposé en 1867. Il faudra attendre cette date pour voir le premier moteur réalisé.

Mais Alphonse Beau de Rochas est un homme particulier, et toujours plongé dans une tonne de travail, délaissant un projet pour se consacrer à un autre. Depuis 1861, il travaille sur un projet de ligne de chemin de fer entre Grenoble et Nice qui prendra forme en 1892. Il déposera également un projet de tunnel franco-britannique, mettra au point en 1867 un bateau-dock écluse, déposera un projet de turbines électriques pour approvisionner Paris en 1887, proposera l'irrigation artificielle d'une oasis au Soudan, tracera le chemin de fer transsaharien en 1888. Des idées qui aujourd'hui sont largement réalisées mais qui ne rapporteront rien à Beau de Rochas à l'époque. Pour vivre, il travaille chez Eronard, boulevard Voltaire, pour le compte d'inventeurs. Lorsque le premier moteur quatre temps fera son apparition (Otto en 1878), Beau de Rochas travaillera sur un moteur à réaction, qui équipera d'ailleurs les engins de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. Période la plus créative de l'inventeur, elle sera aussi la plus pauvre. Nous verrons la suite en 1878.
Etienne Lenoir comme il l'avait prévu, teste de nouveaux combustibles pour son moteur. En mai, son premier moteur à benzine est prêt. Dans son atelier de la nouvelle Sté des Moteurs Lenoir, rue de la Roquette à Paris, il va poursuivre de nouvelles expériences sur les carburants, n'étant pas encore tout à fait satisfait.
Jean-Baptiste Labourdette s'installe avenue de Malakoff à Paris. Son fils Henri va développer l'affaire.

Naissance d'Aristide Faccioli en Italie. Pionnier de l'aviation italienne, il abordera l'automobile en entrant comme ingénieur chez Ceirano, puis chez Fiat, avant de créer sa propre marque. la première automobile de Fiat sera issue des études de cet homme.

1863

Naissance de Georges Richard.
Etienne Lenoir poursuit ses recherches et cette année, il met au point son moteur à gaz de pétrole. Avant d'en arriver là, il a testé le gaz carburé, l'hydrogène carburé liquide et le gaz sulfureux avant d'opter pour le pétrole. Pour analyser les performances de son moteur, Etienne construit un tricycle pouvant transporter plusieurs personnes. C'est un genre de break à banquettes transversales et latérales qui se démarque totalement des types construits jusqu'alors car le conducteur est assis à l'avant, sur un siège dans lequel se trouve une bâche pleine d'eau servant au refroidissement du moteur. Elle dispose également d'un frein à main. Le moteur, placé à l'arrière fonctionne au gaz de pétrole, l'ancêtre du GPL et se voit doté d'un carburateur que Lenoir a inventé. Pour finir, le tricycle dispose d'une transmission sur l'essieu arrière. La voiture est testée en septembre, entre la rue de la roquette et Vincennes, côté Joinville le Pont. Environ 18 kilomètres aller-retour qui seront parcourus en 3 heures. Une lenteur due à la lourdeur de la machine et d'un moteur 2 temps de 1,5 CV trop faible pour l'entraîner. Un simple marcheur va alors plus vite à pied. De plus, il doit fréquemment s'arrêter pour faire le plein, la consommation étant trop élevée. Déçu, Lenoir s'engagera dès 1864 dans une autre voie, celle des bateaux à moteur. Il vend ses brevets à la Compagnie parisienne du gaz. Il conservera cependant sa voiture. Mais l'idée de la voiture de Lenoir ne sera pas abandonnée. Le tsar Alexandre II de Russie entend parler du véhicule et désireux de goûter aux joies de l'automobile, il l'achètera et la fera transporter par train jusqu'à St-Petersbourg. En 1906, les documents relatifs à cette vente seront dévoilés, mais les recherches effectuées au palais de St Petersbourg ne donneront rien. La voiture de Lenoir restera introuvable.

Bien que né belge, Lenoir deviendra citoyen français après avoir rendu de grands services à notre pays pendant le siège de Paris en 1870.

Naissance de Frédérick Henry Royce à Alwalton (1863-1933).

Naissance d'Henry Ford le 30 juillet à Springwells Township, près de Dearborn, dans le Michigan. A 13 ans, il verra sa première machine roulante fonctionnant grâce à un moteur. A partir de cette date, il n'aura qu'une idée en tête : construire sa propre voiture.

Naissance de James Ward Packard à Warren, le 5 novembre.

En 1863, au contraire de l'Europe, les Etats-unis ne semblent guère intéressés à l'automobile. La ruée vers l'or en 1848 et la guerre de Sécession, de 1861 à  1865, contribuèrent largement à ce désintérêt. Seuls quelques inventeurs isolés vont s'essayer à des travaux sur des véhicules motorisés. Parmi ces hommes, on trouve Sylvester Howard Roper, né en 1823 à Francestown. Roper a déjà construit des chariots motorisés et serait donc le premier constructeur américain. De ses véhicules, celui de cette année serait le plus abouti. En effet, à l'époque, on trouve quelques engins pétaradants, mais ce ne sont que des véhicules importés. C'est dans l'indifférence générale donc que Roper construisit un quadricycle à vapeur, reconnu comme la toute première automobile américaine, n'en déplaise à Selden, Duryea et Ford, qui revendiqueront cette invention des années plus tard.

On trouve les premiers logo de la marque Opel sur des machines à coudre.

En 1864, on dénombre à Paris entre 130 et 140 moteurs Lenoir en activité, allant d'une puissance de 1,5 à 4 Ch. En Angleterre, la Reading Iron Works for Lenoir Gas Engine distribue déjà ses moteurs sous licence. En 1867, lors de l'exposition universelle, de nombreux moteurs et de nombreuses voitures routières à vapeur seront exposées, côtoyant les quelques moteurs de Lenoir. Mais, un petit nouveau arrivera dans la cours des grands. Ce petit moteur, issu des travaux de deux allemands, Otto et Langen, démontrera sa supériorité face à 14 moteurs Lenoir. Grâce à son rendement supérieur, il remportera la médaille d'or de l'exposition. Une nouvelle époque débute.

1864

Naissance de Charles Henry Brasier, le 9 mars à Ivry la Bataille. Avec Georges Richard, ils donneront naissance à la firme Richard-Brasier.

Naissance de Charles Warren Nash, le 28 janvier à De Kalb, dans l'Illinois.

Naissance de Ramson Eli Olds à Geneva dans l'Ohio.

Nikolaus August Otto s'intéresse aux écrits de Beau de Rochas et aux travaux de Lenoir sur le moteur à gaz. En cette année 1864, les moteurs de Lenoir sont en pleine expansion et équipent les petites entreprises artisanales. Nikolaus Otto est un ingénieur autodidacte. Il va commencer ses recherches dans un petit atelier à Cologne (Köln). Mais très vite, la place va lui manquer et il ira s'installer sur la rive droite du Rhin, à Deutz. C'est de là que ses moteurs verront le jour.

1865

Naissance de Léonce Girardot, futur champion cycliste, futur pilote automobile et futur constructeur d'automobiles avec Fernand Charron. les deux hommes fonderont la marque CGV.

Red Flag Act

Les vieilles haines n'ont toujours pas finies de faire parler d'elles. En Grande-bretagne, tout semble se dresser contre l'évolution de l'automobile. Le progrès effraie les gens et menace certains intérêts. Ces intérêts sont âprement défendus et une loi vient conforter le mouvement "anti-automobile". Le "Locomotive Act" ou "Red Flag Act", loi du drapeau rouge, limite la vitesse des tracteurs routier à vapeur à 2 miles/h en ville et 4 miles/h sur route. L'automobile est bien évidemment directement concernée par cette décision. Ajoutons à cela que chaque engin doit être mener par deux personnes, et précédé par une troisième agitant à bout de bras un drapeau rouge (ou une lanterne la nuit) pour signaler son arrivée aux piétons et aux cavaliers. Le conducteur doit également utilisé un avertisseur sonore pour compléter le tableau. Avec un tel déploiement d'obligations, l'automobile n'est pas prête d'évoluer librement en grande-Bretagne. Lente de nature, les grosses machines à vapeur ne souffriront pas trop de cette nouvelle loi, mais l'automobile, elle, est grandement freinée. Comment tester un moteur à cette vitesse ? Quelques ingénieurs et créateurs braveront toutefois l'interdit afin de pouvoir imposer leurs créations. Il faudra cependant attendre 1878 pour voir les choses s'améliorer un peu.

1866

Naissance de Marius Berliet à Lyon, le 21 janvier.

Naissance de Fernand Charron, futur champion cycliste, futur pilote automobile et futur constructeur d'automobiles. Il créera les marques Alda, Charron ltd et CGV.

Naissance de Jean-Marie Letourneur au Creusot. Associé à Jean-Arthur Marchand, il sera l'un des grands carrossiers de prestige de l'après-guerre.
A Nantes, Lotz, qui a déjà réalisé plusieurs machines, met au point cette année une machine baptisée "La France". Avant cela, en 1860, il avait réalisé "L'Eclair", une locomotive routière à vapeur qui avait, avec succès, fait deux voyages de Nantes à Niort et de Nantes à Clisson. En 1865, Lotz réalisa une voiture de tourisme, toujours à vapeur, à trois roues, très inspirée des travaux de l'anglais Rickett. Poursuivant ses travaux, et préoccupé par le problème du transport routier, il réalisé une autre locomotive de 6 tonnes. Cette dernière  atteignait une vitesse de 8 à 12 km/h. Cette année, il met en chantier et réalise une nouvelle machine qui va relier Nantes à Paris en 8 jours, en tractant 3 wagons chargés. Très vite, il abandonne la chaudière horizontale pour une chaudière verticale qu'il installe sur sa nouvelle machine, baptisée "La France". Cette machine, grâce à des pignons de différents diamètres qui peuvent engrener trois roues folles sur un arbre intermédiaire, permettait de disposer de trois vitesses. Autre originalité du véhicule, une des roues motrices peut être rendue libre afin de faciliter les virages. Le succès est au rendez-vous et les essais sont prometteurs. La "La France", avec ses 9,5 tonnes, tracte près de 30.000 kilos sur un trajet de 50,600 km. Elle atteint la vitesse de 7,32 km/h. Des passagers pouvaient trouver une place dans un habitacle protégé par une tente. Elle fut commandée en plusieurs exemplaires pour assurer des services réguliers entre Marseille et Aix. L'une d'elles partira pour l'Algérie assurer la liaison entre Oran et la Senia.

Les frères Crossley sont les premiers britanniques à prendre la licence de fabrication du moteur à gaz de l'allemand Nikolaus Otto. Ce moteur, un deux temps sans compression, ni soupapes, est d'un rendement dérisoire à peine meilleur qu'un moteur à vapeur, mais les frères Crossley vont le modifier. Ils abandonnent la distribution à tiroir pour des soupapes et le remplissage du cylindre par tranches ou par charge stratifiée. Sans intérêts à l'époque, ce système garanti cependant une meilleure combustion. Tous ces perfectionnements mèneront cependant au moteur à quatre temps que proposera Otto en 1877. En attendant, cette technique des soupapes va permettre aux moteurs Crossley de se distinguer et de devenir les meilleurs du marché britannique. L'Empire sera inondé et on estimera à plusieurs centaines de milliers les moteurs exportés par les Crossley. La firme n'abordera pourtant l'automobile qu'en 1903.
Naissance d'Herbert Austin à Little Missenden, Buckinghamshire, le 8 novembre. Après un séjour en Australie pour Wolseley, il créera sa propre marque, Austin, l'une des plus grandes en Grande-Bretagne et longtemps concurrente de Morris.

Suite à la proposition de Ellis et Addison Nordyke, Daniel W. Marmon accepte de devenir partenaire de leur entreprise qui devient alors la Nordyke, Marmon & Company, sise à Indianapolis.

Naissance de Giovanni Agnelli le 13 août. à Vilar Perosa dans le Piémont. Après avoir quitté l'armée en 1892, il fondera dès 1899 la plus grande industrie automobile d'Italie, la F.I.A.T.

L'homme, après avoir utilisé la force animale, la force de l'eau et du vent, a découvert la vapeur et son utilisation pour faire fonctionner des machines. Cette révolution, industrielle cette fois, a permis à l'homme de réaliser ses rêves et de ne plus dépendre des caprices de la nature ou de l'animal. Depuis 1775, et l'arrivée des premières machines de Watt et Boulton,  la vapeur est l'unique source d'énergie dans les entreprises industrielles. Au fil des années, un autre rêve se concrétise, celui de se déplacer grâce à cette nouvelle énergie. Ainsi, de nombreux chercheurs vont s'éreinter à donner vie à ce qui semble encore utopique, l'automobile. Cugnot sera sûrement le plus célèbre avec son fardier. Doucement, les premières automobiles vont s'ébaucher, moins rapidement cependant que la locomotive ou le bateau à vapeur. La machine à vapeur à deux inconvénients, elle est lourde et son rendement est faible. Deux handicaps pour une utilisation mobile et terrestre à petite échelle. Avec les recherches de Beau de Rochas, et son application par Lenoir, le rêve devient réalisable. Avec l'arrivée du moteur Otto-Langen, il n'est plus question de rêver. Le moteur pour automobile est né, il faut désormais le faire évoluer.

1867

Ernest Michaux et son père Pierre, réparateur de draisiennes, présentent lors de l'Exposition Internationale de Paris leur vélocipède. La roue avant est entraînée par un pédalier. C'est Pierre qui invente la "Pédivelle", autrement dit la pédale. Le vélo est né. Néanmois, on dit aussi que c'est Ernest, qui à 15 ans, adapta des manivelles sur la roue avant d'une vieille draisienne , le vélocypède serait donc né en 1855.

Naissance d'Amédée Bollée Junior. Amédée père est tout fier d'annoncer cette naissance en arpentant les allées de l'Exposition Universelle de Paris. Il tombe alors en admiration devant un véhicule à vapeur et se découvre une nouvelle vocation, devenir constructeur d'automobiles.
Louis Delaunay-Belleville, ingénieur, prend la direction technique de l'entreprise familiale Belleville. La société va devenir le principal constructeur de chaudières marines.
Pierre Joseph Ravel (1832-1908) réalise un véhicule doté d'un moteur à vapeur chauffé à l'huile minérale issue du pétrole, dont le premier baril en France est arrivée en 1861 en provenance des Etats-Unis.

Périn, artisan du Faubourg St Antoine, fondateur avec Pauwells d'une entreprise de machine à bois et de scies à ruban, abandonne ce secteur pour se consacrer à la construction mécanique. Il rencontre alors René Panhard, ingénieur de l'Ecole Centrale. Les deux hommes s'associent et vont réussir à appliquer la scie à ruban au sciage des métaux durs, prélude des machines Panhard capables de scier des plaques de blindage d'un mêtre d'épaisseur. La firme Périn-Panhard est alors créée. La production s'étend également aux pièces d'artilleries destinées à l'armée durant le conflit de 1870.

René Panhard tient ses origines de François-René Penhart, originaire de Bretagne, venu à Paris vers 1800 pour devenir artisan sellier, puis carrossier. Son fils, Adrien Panhard, reprit ensuite l'affaire et se tourna vers le commerce et la location de voiture, où il fit fortune.

Nikolaus August Otto (photo 1) est installé à Deutz dans une nouvelle usine de production des moteurs à gaz Cologne-Deutz, la N.A. Otto & Cie, fondée le 31 mars 1864 par Otto et Eugen Langen (photo 2). Un cercle d'hommes illustres viendra le rejoindre. Parmi eux, on trouvera Gottlieb Daimler (photo 3), qui quittera Staub pour devenir en 1872 le directeur technique de l'entreprise.  Ce dernier amène avec lui Wilhelm Maybach (photo 4), comme ingénieur. Les deux hommes se connaissent bien puisque leur femmes sont amies d'enfance. Eugen Langen (1833-1895), co-fondateur de l'entreprise, occupe la fonction de directeur commercial. Les premiers moteurs sont efficaces et Otto décide d'en exposer un lors de l'exposition Universelle à Paris. Face à 14 moteurs Lenoir, le moteur Otto-Langen (photo 5) va démontrer son rendement supérieur. Il remporte la médaille d'or de l'exposition. A partir de cette année, l'usine d'Otto à Cologne va détenir un certain monopole sur les moteurs, dont elle détient tous les brevets importants. Le français Lenoir tente tant bien que mal de résister à cette nouvelle concurrence. Mais de plus en plus d'entrepreneurs vont entamer leurs propres études et le marché sera vite ouvert. Dès lors, plus rien ne pourra stopper les progrès techniques réalisés dans la construction des moteurs.

Sylvester Roper présenta en 1864 ses véhicules dans diverses expositions agricoles et ce, dans différentes régions de la Nouvelle-Angleterre. L'un de ces véhicules avait été présenté lors de l'arrivée d'un cirque dans la ville de Stanstead au Canada. Ce fut sans doute le premier à rouler dans ce pays d'ailleurs. Un article, dans le journal local, confirma cette information.  Un certain Henry Seth Taylor (1833-1887), qui a sûrement assisté a cette démonstration puisque domicilié à Stanstead, commença à construire son propre engin, qui, excepté la localisation de la chaudière, ressemblait fort à celui de l'américain. Contrairement à celui de Roper, l'engin de Taylor fut reconnu de suite comme le premier véhicule motorisé canadien. Présenté devant une large foule, le boghei tomba en panne. Un tuyau céda et la vapeur enveloppa le conducteur et l'engin qui fut poussé jusqu'à la maison de l'inventeur, ce qui détourna l'attention et l'intérêt des gens présents. Taylor récidivera l'année suivante.
Cette fois, le véhicule de Taylor circule sans problèmes et sans contretemps. Il sera alors utilisé régulièrement mais sa carrière fut de courte durée. Lors d'une démonstration, Henry Taylor et son véhicule furent impliqués dans ce qu'on peut signaler comme le premier accident de la route au Canada. Dans une descente conséquente, la voiture prit de la vitesse et Taylor en perdit le contrôle. Taylor sauta à temps avant qu'elle ne s'écrase contre un mur. Henry n'avait pas prévu de freins. Choqué mais vivant, il abandonna l'automobile et se consacra ensuite à la construction d'un yacht à vapeur. Pour ce faire, il remisa la voiture dans un coin derrière sa grange et récupéra la chaudière pour son bateau. La voiture sera retrouvée dans les années 80 et ramenée aux Etats-Unis. Restaurée, doté d'une chaudière et de freins, elle retournera au Canada. Aujourd'hui, elle est exposée au Musée des Sciences et de Technologie du Canada. est désormais exposée. Un timbre fut émis par les postes canadiennes pour célébrer le premier véhicule du pays.

1868

Ernest Michaux s'associe avec l'ingénieur Louis Guillaume Perreaux. Ce dernier réalise un petit moteur à vapeur monocylindre, alimenté par une chaudière multitubes à alcool. Cet ensemble entraîne la roue arrière d'un vélocipède par l'intermédiaire de poulies et d'une courroie double. C'est la première motocyclette. Le brevet est déposé en décembre. En 1869, Michaux entreprendra le trajet Paris-Rouen sur une voiture à pétrole doté de son moteur. Il fera le trajet à une moyenne de 30 km/h.

Un bicycle à vapeur, construit par W.W. Austin, originaire de Winthrop dans le Massachusetts, fait des démonstrations dans des foires dans l'est du pays. Cet engin possède un moteur à deux cylindres, un de chaque côté du cadre. Ces cylindres entraînent la roue par l'intermédiaire de biellettes, comme sur les locomotives.

Harvey Samuel Firestone, le 20 décembre à Columbiana dans l'Ohio. Il deviendra le futur grand manufacturier en pneumatiques.

Naissance à Niles, dans le Michigan, des frères John Francis et Horace Elgin Dodge. Certaines sources donne 1864 comme année de naissance des jumeaux.

Londres se voit dotée du premier feu rouge. Il est installé le 10 décembre à l'angle de Bridge Street et de Palace Yard. Il s'agit d'une lanterne qui fonctionne au gaz, placée au bout d'un mat en acier  de 7 mètres de haut. D'un côté, la lanterne est rouge pour "Stop" et de l'autre, verte pour "Prudence". Un agent, au pied du dispositif, faisait tourner la lanterne en fonction de la circulation et dans le sens voulu grâce à un levier en bas du mât. 15 jours après son installation, la lanterne explosa, blessant le malheureux agent. Les feux électriques prendront la relève cinquante ans plus tard, en 1914.
Thomas Humber (1841-1910) fonde une usine de fabrication de bicycles (grand bi), engin extrapolé du vélo de Michaux, premier vélo avec deux pédales sur la roue avant.

Naissance de Selwyn Francis Edge, futur pilote de course pour Napier.

1869

Naissance de Charles Schmidt. Il partira aux Etats-Unis pour devenir ingénieur chez Packard. C'est lui qui sera à l'origine du premier 4 cylindres de la marque, en 1903-1904.
La firme Peugeot prend toujours de l'ampleur et innove sur le plan social. Après avoir créé pour son personnel une caisse d'épargne, une caisse de secours mutuel (1853), la firme a mis en place des soins gratuits, des assurances, un hôpital, des écoles et des logements ouvriers. Cette année, la marque met en place la journée de travail de 10 heures, 30 ans avant la loi.
Charles Trépardoux fonde une petite entreprise pour la fabrication de jouets miniatures à vapeur. Il travaille avec son beau-frère, Georges Bouton. Les deux hommes ne savent pas encore que dans 13 ans, un visiteur inattendu franchira la porte du magasin pour bouleverser l'avenir de la petite entreprise.

Roper construit un deux roues à vapeur. Moins évolué que celui de Perreaux, il aurait été conçu plus comme une attraction de foire que comme un moyen de locomotion. Une polémique existe en ce qui concerne la datation de cet engin. En effet, il semblerait que cet engin fut conçu avant celui de Perreaux. Ce dernier est confirmé par les brevets de 1871, mais rien ne prouve, comme nous l'avons annoncé, qu'il ait été construit en 1868, avant celui de Roper. Laissons le doute planer puisque les brevets nous accordent l'ancienneté.

Friederich von Martini débute la production des fusils Martini "Stutzer".

A suivre : Bollée, Serpollet, âge d'or et déclin des vaporistes...