LA PREHISTOIRE DE L'AUTOMOBILE     

Pour bien comprendre l'histoire de l'automobile, il faut avant tout connaître les éléments qui menèrent à son invention. Grâce aux travaux de savants, de mathématiciens et d'ingénieurs, nos premiers constructeurs ont pu créer nos premières machines roulantes qui deviendront les "Automobiles".

Malgré toutes les précautions prises lors de mes recherches, et face à des sources parfois contradictoires, il se pourrait que certaines dates ne soient pas tout à fait exactes. Si vous constatez une erreur, merci de m'en informer et de me joindre, si possible, un document qui confirme la date exacte de l'évènement. Après un rapprochement avec les documents en ma possession, l'information sera mise à jour si besoin.  Merci de votre aide.

De 1775 à 1799

PREMIERES MACHINES

A la révolution, Cugnot partira se réfugier en Belgique, à Bruxelles. A l'avènement de Napoléon, il reviendra en France et touchera une pension accordée par le premier Consul, lui permettant de vivre jusqu'à sa mort en 1804. Le Fardier lui, échappera à la destruction en 1793 suite aux décisions du Comité Révolutionnaire grâce à l'intervention de L.N. Rolland, Commissaire général de l'artillerie. Ce dernier interviendra encore en 1797 lorsque le ministre Dubois Grance voudra à son tour le détruire. C'est Mollard, nouveau conservateur des Arts et Métiers qui le réclamera en 1799 et à qui on le confiera en 1800. Depuis 1801, il est toujours en place, et visible par le public.

Note : Au retour de Napoléon, le fardier aurait pu reprendre du service. En effet, Napoléon, ancien officier d'artillerie, s'intéressa à cette machine. Malheureusement, la campagne d'Egypte de 1798 et l'âge avancé de Cugnot feront capoter le projet. C'est à cette époque que Cugnot reçu sa rente à vie. Il n'en profitera pas longtemps.

1774 - 1775

James Watt s'associe et entame avec Matthew Boulton la construction d'une machine à vapeur dotée d'un condensateur de sa conception. Son but est toujours prévu pour de puiser l'eau des puits de mines. Elle sera produite industriellement dès 1775. Un an plus tard, deux machines sont construites, l'une pour les mines de Bloomfield, l'autre pour les usines Wilkinson de Broseley. Mais ces machines ne produisent aucun mouvement de rotation et Watt va poursuivre ses recherches. Ce qui est intéressant à savoir, c'est que Watt et Boulton ne vendaient pas les machines produites. Ils les installaient gratuitement en échange d'un tiers des économies réalisées par les acquéreurs par rapport aux machines de type Newcomen. C'est ainsi qu'ils sont devenus riches.

1777 - 1782

William Murdoch a une passion pour la mécanique hérité de son père qui avait auparavant construit un chariot à vapeur. Entendant parlé de la formidable expansion des machines de Watt et Boulton, il fait 300 miles à pied en 1777 pour tenter sa chance et se faire employer par la firme. Ce fut chose faite. En 1782, il dirige dans sa région, à Redtruth, le montage des machines Watt et Boulton.

1783 - 1784

James Watt, après la machine rotative, invente la machine à double effet. Sur ce modèle, la vapeur arrive dans le cylindre alternativement par le haut du cylindre puis par le bas de ce dernier. Un an plus tard, en 1784, Watt et Matthew Boulton lanceront la production des machines sur roues, avec un circuit d'au en cycle fermé. Le succès sera immédiat et l'invention donnera un coup de fouet considérable à l'expansion industrielle de la Grande-Bretagne. Un brevet sera déposé pour cette machine roulante.

Note : Au retour de Napoléon, le fardier aurait pu reprendre du service. En effet, Napoléon, ancien officier d'artillerie, William Murdoch, s'inspirant des travaux de Watt et Boulton, expérimenta la machine à vapeur à haute pression, bien que Watt, qui juge cela dangereux, lui conseille de ne pas le faire. Au vue des progrès réalisé par Murdoch, Watt le poussera à déposer des brevets, tout en essayant de le dissuader de poursuivre ses recherches qui, selon lui, n'ont pas d'avenir. En fait, la jalousie le pousse à dissuader Murdoch de réaliser ses projets qui pourrait venir concurrencer les siennes.

1786

William Symington travaille sur ses études concernant l'utilisation de la vapeur pour le transport maritime. De ses études naîtront les premiers bateaux à vapeur. mais en ce qui concerne l'automobile, c'est cette année qui nous intéresse. Avec l'aide de son père, William Symington construit un véhicule à vapeur. La chaudière est placée à l'arrière de l'habitacle pouvant recevoir des passagers. D'après les écrits, ce véhicule connût un certain succès mais l'état lamentable des routes découragea Symington qui abandonna ses recherches sur l'automobile pour se concentrer sur le maritime.

William Murdoch, poursuit et améliore sa machine à vapeur haute pression, plus petite et plus puissante que la machine de Watt. Il teste son invention sur un tricycle et à la tombée de la nuit, circule en ville. L'histoire raconte qu'il perdit le contrôle de son engin qui prit de la vitesse, effrayant un brave curé qui cru voir à ses trousses le diable en personne. Il déposa toutefois son brevet pour son tricycle.

Si la locomotion à vapeur est née en France, c'est en Grande-Bretagne que celle-ci va se développer. D'ailleurs, la mécanique anglaise, en général, aura pendant longtemps une avance considérable sur les autres pays. C'est pourtant dans le secteur maritime que la vapeur va de développer le plus rapidement, parallèlement à la locomotion sue rail. La locomotion terrestre aura beaucoup plus de mal à s'imposer.

1787

La navigation à vapeur a permis aux hommes de se déplacer plus rapidement sur les fleuves, mais aussi en mer. Les voyages deviennent moins long et les Etats-Unis, du coup, plus près de l'Angleterre. Les nouvelles suivent les hommes et Olivier Evans, comme d'autres chercheurs américains, sont très vite informés de l'existence des nouvelles machines de Watt et Boulton. Oliver Evans se lance alors dans l'étude des machines à vapeur et cette année, dépose un brevet pour le premier moteur à vapeur haute pression américain. Si la machine d'Evans est moins économique que celle de Watt, elle est toutefois beaucoup plus petite et prend donc moins de place. Il déposa son brevet en 1786 auprès des autorités de Delaware afin d'obtenir une licence. Le Conseil ne lui en accordera qu'une pour les moulins à grains, ignorant les projets de véhicules à vapeur, prenant Evans pour un illuminé.

Les moulins fonctionnant avec les machines à vapeur donnent une mouture automatisée. Cette dernière, obtenue grâce à l'invention d'Olivier Evans, sera appliqués en Angleterre, puis revue et corrigée par les minotiers français dès 1823. Ainsi, les boulangers bénéficieront d'une farine de qualité supérieure. Le taux d'extraction de la farine première passe de 62 à 70% et le gouvernement espère de ce fait faire baisser le prix de la farine et par conséquent le prix du pain, ce qui encouragera la création de minoterie basées sur ce système.

1788

James Watt poursuit ses études et améliore ses machines, y apportant de nombreuses améliorations, comme le parallélogramme (système de liaison à leviers articulés entre la tête du balancier et la tige du piston). Parmi ces nouvelles inventions, on trouve l'indicateur de vapeur et surtout, le régulateur centrifuge, ou à boules, qui permet, comme son nom l'indique, de réguler la vitesse du moteur en jouant sur l'arrivée de vapeur. Bref, il est utilisé pour stabiliser la vitesse de rotation d’une machine thermique.

Robert Fourness réalise également sa machine à vapeur, montée sur quatre roues, et disposant d'une chaudière piriforme entourée par le foyer et reliée à un groupe de trois cylindres verticaux, dont la vapeur d'évacuation passait par le réservoir d'eau. Cette eau est pompée grâce à un système relié à la tige d'un des pistons et un axe engrené sur l'arbre de transmission commande le mécanisme de distribution de la vapeur. Une préfiguration des culbuteurs de soupapes qui équipent nos voitures modernes.
Au vu du véhicule, sans suspensions, et comme nous l'avons dit plus haut, vue l'état des routes de l'époque, on se demande encore comment le conducteur pouvait se maintenir à son poste de conduite. On peut également mettre en évidence une autre idée de génie de Fourness. Il sera effectivement le premier à penser à rejeter la fumée émise par la cheminée vers l'arrière du véhicule. A cet effet, il avait muni cette dernière d'un manchon oblique et bien que la plupart du temps, le moteur et la cheminée soient à l'arrière, on imagine aisément que le vent n'allait pas forcément dans le sens inverse de la voiture ! D'ou l'intérêt de l'application de Fourness.  Malheureusement, ses recherches vont en rester là, sa mort survenant prématurément.

1790

Major de sa promotion à l’école des Ponts et Chaussées de Paris en 1789, Philippe Lebon, au cours d'une visite dans sa famille, comprend en 1790 tout l’intérêt de l’éclairage au gaz en exposant un flacon rempli de sciure de bois aux braises du foyer familial.

1791

Read met au point la chaudière à vapeur tubulaire.

1792

William Murdoch poursuit ses recherches et construira une nouvelle machine, plus importante que celle de 1786. Mais, sûrement convaincu par Watt de l'inintérêt de ses recherches, Murdoch se consacrera à d'autres études et abandonnera son projet. Il sera le premier à mettre à développer l'idée de produire l'éclairage à partir du charbon dans l'utilisation pratique. Cette année, il installe l'éclairage de gaz aux bureaux de la compagnie qui l'emploie. Ce sont ces recherches qui le rendront célèbre.
Grâce à Watt, Le moteur industriel est né, remplaçant progressivement la roue hydraulique. Entre 1776 et 1800, on comptera 500 machines introduites dans l'industrie anglaise, d'abord dans les mines, puis dans les minoteries, les filatures et les usines de tissage.
Le français Périer commanda 2 machines à simple effet pour puiser l'eau de la Seine et alimenter Paris (la pompe de Chaillot en 1781). Il installa la deuxième dans sa fonderie de Chaillot ou il construira ensuite ses propres machines. Béthencourt, son ami, ira jusqu'à Londres espionner dans le but de connaître les secrets de la pompe à double effet et pouvoir ainsi la construire.
Enfin, grâce à son invention et l'industrialisation apporté par Boulton, Watt permis d'envisager sérieusement la navigation à vapeur. Des ingénieurs, comme Symington, se basèrent sur les études de Watt pour réaliser les premiers bateaux à vapeur. En 1788, Symington fit construire le Dalswinton Steamboat et le 14 octobre, traversa le Loch qui lui donna son nom. Ce catamaran vapeur sera bientôt suivi par d'autres modèles. Bien que considéré comme l'inventeur du bateau à vapeur, n'oublions pas que Papin avait déjà construit son bateau à vapeur en 1707, malheureusement beaucoup trop tôt pour être pris au sérieux. Bien entendu, toutes ses recherches menèrent à la locomotive à vapeur. Pour l'automobile, Fardier avait déjà conçu son Fardier en 1769.

1793

Après la Révolution, la principauté de Montbéliard est annexée et devient française. Avec la vente des Biens Nationaux, Jean-Pierre Peugeot, achète une tuilerie et un moulin, agrandissant ainsi son patrimoine. A son décès, en 1814, il laissera à ses deux fils, Jean-Pierre II et Jean-Frédéric une teinturerie, une huilerie et des moulins. Entre-temps, Jean-Pierre avait acquis le droit de bourgeoisie de Montbéliard. Avec l'annexion, les Peugeot sont devenus français et avec l'ouverture des frontières douanières, les deux fils Peugeot décident de se lancer dans l'industrie.

1794

Richard Street, après avoir construit une machine fonctionnant au gaz d'essence en 1791, conçoit cette année un moteur à gaz élémentaire fonctionnant selon un véritable cycle à deux temps.

1797

Jusqu'en 1800, Watt et Boulton disposeront grâce à leurs brevets, du monopole sur les machines à vapeur, dissuadant des hommes comme Newcomen d'approfondir leurs recherches pour éviter d'avoir affaire à une concurrence qui ruinerait leurs acquis. Newcomen pourtant, persistera et mettra au point le moteur à vapeur à haute pression. Il s'engagera ensuite sur d'autres recherches. Richard Trevithick travaille sur le même sujet, mais ne subit pas l'influence de Watt et cette année, il débute ses expériences sur les moteurs à vapeur à haute pression et donne le jour à un moteur stationnaire miniature par rapport aux grosses machines de Watt et Boulton. S'apercevant que sa machine est suffisamment puissante pour se propulser seul, il lui ajoute des roues. Ainsi naît la Trevithick's road locomotive. Ses travaux mèneront à l'élaboration d'une autre machine, la Puffing Devil de 1801.

1799

Depuis 1790, Philippe Lebon travaille sur l'utilisation du gaz pour l'éclairage et le chauffage. Après avoir déposé un brevet en 1796 pour l'invention du gaz d'éclairage. Il met au point la "Thermolampe" en 1799, un poêle qui distille de la sciure de bois en produisant un gaz inflammable en produisant une lumière dense. Il déposera le brevet en 1801 et pour promouvoir son invention, invitera contre paiement d'une entrée, les curieux à venir visiter un hôtel particulier loué rue St Dominique, totalement éclairé par sa nouvelle invention, des salons au jardins. Mais ses recherches ne s'arrêterons pas à cela. Il inventera par la suite le moteur à gaz à allumage électrique, l'ancêtre du GPL.
La navigation à vapeur à permis de réduire considérablement les temps de traversée des liaisons entre l'Europe et les Etats-Unis. Et comme les hommes, les idées et les documents voyagent. Les américains sont donc informés des recherches européennes et certains d'entre eux vont se lancer à leur tour dans l'aventure de l'automobile.

Aux Etats-Unis, Olivier Evans est le premier américain à installer un moteur à vapeur dans un véhicule destiné à se déplacer sur une route. Le 17 octobre 1799, il obtient le premier brevet américain pour une voiture "auto-propulsée".
Olivier Evans sera aussi connu pour avoir présenté à Philadelphie, en 1805, un prototype de machine frigorifique à compression d'éther. La nouveauté essentielle résidait dans l?introduction d?un processus en cycle fermé.

A suivre : Locomotive puis diligences...