
ABARTH

Dernière mise à jour : 15/05/2010
Sorcellerie à l'italienne

Petit historique
Cette page ne concerne que les voitures produites ou préparées avant le rachat d'Abarth par Fiat. Elle ne comporte pas non plus les véhicules
préparées en collaboration avec Simca. Ces voitures sont sur d'autres pages. Vous trouverez des liens en cours de lecture pour accéder aux pages concernées.
Fondée en 1949 par Carlo Abarth, l'entreprise passe sous le contrôle de Fiat en 1971. Préparateur de génie,
Carlo Abarth débuta par la préparation de quelques Fiat pour les records et les rallyes, comme par exemple la "600".
L'équipe d'Abarth permettra plus tard à la marque turinoise de remporter trois fois le championnat du monde des
rallyes, en 1977, 1978 et 1980.
Carlo Abarth (1908/1979)

D'origine autrichienne, Karl Abarth est né le 15 novembre 1908 à Vienne, en Autriche. A l'âge de 15 ans, il se prend de passion pour le vélo, puis en 1927, à 19 ans,
il est employé dans un atelier de construction de motos. Mécanicien dans l'entreprise MT, Motor Thun, il devient rapidement pilote pour courir diverses compétitions
sur des Sunbeam, des James ou des DKW. C'est à cette époque malheureusement qu'il connaît son premier accident grave. Les médecins lui conseillent alors d'abandonner
la compétition. Karl change donc de métier et devient préparateur de motos pour les autres pilotes. Cependant, la passion est trop forte. Karl revient sur les
circuits et reprend la course, courant avec un side-car de marque FN. Il remportera cinq titres de champion national dans cette discipline. En 1938, le régime
fasciste italien vient chercher Karl Abarth pour courir en Italie. Sa renommée est déjà importante et son père, qui a opté pour la nationalité italienne, s'installe
à Merano. Du coup, Karl peut profiter de la nationalité italienne et courir pour ce pays.
La Seconde Guerre mondiale va compromettre l'avenir de Karl Abarth. Il fuit alors l'Italie et trouve refuge en Slovénie, près de Ljubljana, une ville qui deviendra
Yougoslave après le conflit (jusqu'à l'indépendance de la Slovénie en 1991). C'est là qu'il ouvre un petit atelier pour préparer des moteurs de compétition. Il
rencontre alors Ferdinand Porsche, qui lui propose de représenter sa marque en Italie. En 1945, Karl revient donc au pays et, au passage, change son prénom en Carlo.

Episode Cisitalia
Devenu distributeur des produits Porsche, Carlo ne délaisse pas pour autant le mécanique et continu de modifier des moteurs pour la compétition. Ses relations avec
Ferdinand Porsche lui permettent de rencontrer Ferry Porsche. Avec l'ingénieur Rudolfo Hrueska, il rencontre Piero Dusio, un jeune milliardaire qui a fait fortune
dans les tissus et qui, par passion pour l'automobile, vient de créer la marque Cisitalia, la Compagnia Industriale Sportiva Italia. Carlo Abarth va collaborer
quelques temps avec Dusio, et l'aider dans son entreprise, jusqu'au départ de ce dernier. Suite à des problèmes financiers, et pur éviter la faillite, Dusio a
préféré quitter le pays pour se réfugier en Argentine, ou il va fonder d'ailleurs, avec l'aide de Porsche et du colonel Juan Domingo Perón, président du pays, la
Société "Autoar" (Automotores Argentinos S.A.I.C.) en 1949. Il continuera cependant de s'occuper de la société d'Exploitation Cisitalia, créée en 1948 par
son fils et qui deviendra en 1953 la Cisitalia Autocostruzioni. Dans ses valises, Dusio a emporter les plans de la Cisitalia 360, une voiture que Ferry Porsche a
créer spécialement pour Dusio en remerciement de la rançon que ce dernier a versé en 1949 pour la libération de son père Ferdinand, prisonnier en France. La 360
devait être une voiture de Grand Prix, disposant d'un moteur Porsche 12 cylindres suralimenté de 1.550 cm3 en position arrière, et dotée de 4 roues motrices. Cette
voiture s'inspirait beaucoup de l'Auto-Union de Grand Prix que Ferdinand créa avant la guerre.
Piero Dusio (1899/1975)
Né à Scurzolengo, dans la province d'Asti, près de Turin, Piero Dusio, ou Pietro Dusio, était footballeur, homme d'affaire,
constructeur automobile et pilote de course. Fondateur en Italie de Cisitalia, il quitta précipitamment l'Italie pour fuir en
argentine. Presque ruiné, ayant connu de grosses difficultés financières liées aux investissements pour la mise au point de
ses voitures de course et la participation de ces dernières en compétition, il préféra la fuite à la faillite. Avant de
partir, il confia son entreprise à son fils, une entreprise désormais sous administration judiciaire. Il fonde une nouvelle
entreprise en Argentine, qui sera liquidée en 1963. Piero Dusio s'éteindra le 7 novembre 1975 à Buenos Aires.
Abarth et Cie

Via Trecate en 1953, on reconnaît au premier plan l'Abarth Simca 1500S GT de Ghia de 1953
En 1949, suite au départ de Piero Dusio, Carlo Abarth se retrouve seul en Italie avec la société Cisitalia de Dusio en héritage, une société
toutefois gérée par le fils de Dusio. Avant que le nouveau propriétaire n'arrive, Carlo prépare son départ, décidé à ne pas quitter
le navire les mains vides. Il fait alors venir un camion et charge dans ce dernier trois roadster Cisitalia 204, deux châssis, un
moteur, et complète le chargement avec des pièces diverses. Avec son butin, et la complicité de son ami Armando Scagliarini (le père
de Guido, pilote de Cisitalia), il fonde son entreprise, Abarth et Cie. Cette nouvelle entreprise, située à Turin, via Trecate 10,
est un nouveau départ pour Carlo qui se retrouve propulser dans le petit monde des constructeurs. Pour sa nouvelle société, il
choisit son signe du zodiaque comme emblème, un scorpion bleu sur fond rouge et jaune qui sera désormais la marque de reconnaissance
de ce nouveau sorcier italien.
Chez Abarth, le premier travail de Carlo sera de refaire et de mettre au point les Cisitalia 204 récupérées et de les faire courir en
compétition. Il faut avant tout se faire connaître. Le premier succès arrive le 21 août 1949, sur le Circuit de Senigallia. Abarth décroche
ce jour là les trois première places de l'épreuve avec Piero Tarufi, Adolfo Macchieraldo et Guido Scaglia, tous d'anciens pilotes de Cisitalia
devenus pour l'occasion pilote de la nouvelle Scudéria Carlo Abarth. Parmi ces pilotes de la nouvelle écurie, on trouve également
Tazio Nuvolari, Raymond de Saugé, Felice Bonetto et Umberto Marzotto. A la fin de la saison, la société Abarth totalisera 18 victoires,
un beau palmarès pour une si jeune entreprise. Cependant, tout reste encore à faire. Il est évident que les 204 ne sont pas assez puissantes
pour rivaliser avec les Osca et les Simca, malgré le savoir-faire d'Abarth. De plus, l'échec au Grand Prix de Madrid, le 30 octobre 1949 est
cuisant. Seule une voiture est parvenue au terme de l'épreuve, celle de Piero Taruffi, 4e de l'épreuve. Suite à cet échec, sûrement à cause
d'un mauvais carburant, de nombreux clients annulent leurs commandes. Pour Carlo, il est donc urgent de trouver une autre activité à son
entreprise pour compenser la perte financière de son écurie.
Des pots d'échappements
En 1928, à l'époque ou il était encore pilote de moto, Carlo fabriquait des pots d'échappement. L'idée est donc reprise et Carlo va se lancer
dans cette nouvelle activité dès 1949. Principale fabrication, celle des silencieux, produits dès décembre 1949. Ces derniers sont adaptables
aux véhicules les plus répandus et sont très bien accueillis par la clientèle, nationale ou internationale. Cette nouvelle activité démarre
si bien que Carlo va y ajouter la production d'autres pièces mécaniques pour améliorer le performance des moteurs, comme les soupapes, les
collecteurs, des leviers de vitesses adaptables au volant, tout pour préparer une voiture et gonfler son moteur de série.
La plus grosse production reste cependant les pots d'échappements. Le 31 juillet 1971, un peu plus de 20 ans plus tard, la production dépassera
les trois millions et demi d'unités, pour 345 types de véhicules, confirmant le bon choix de Carlo Abarth.
Premières études
204 A
C'est avec la Cisitalia 204 A que Tazio Nuvolari remporta sa dernière compétition. En 1950, le pilote court deux épreuve à bord de cette voiture,
la Targa Florio, où il abandonne après le départ à cause d'une panne mécanique, et la course de côte de Palerme-Monte Pellegrino, qu'il remporte
dans sa catégorie avec un Spyder Sport préparée par Abarth bien sûr. On peut dire que c'est cette victoire qui suscita la nouvelle activité de Carlo,
la transformation des véhicules de série.

Abarth 204 A version spider

Abarth 204 A dans sa version Berlinetta Corsa
205 A
Au Salon de Turin de 1951, après les 204 A présentées en 1950, Abarth dévoile sur son stand les 205 A, des berlinettes dont la carrosserie est
signée Vignale. Les moteurs de ces modèles sont des 1,2 litres. Un an plus tard, Carlo dévoile la Biposto 1500, un coupé dessiné par Franco
Scaglione de chez Bertone. A cette époque, Carlo utilisait comme base des mécaniques en provenance de chez Fiat. Le modèle Biposto recevait
d'ailleurs d'un moteur de Fiat 1400 dont la cylindrée est passée à 1.500 cm3. Scaglione
lui offre une carrosserie à la ligne aérodynamique dans
l'esprit des BAT (Berlinetta Aerodinamica Tecnica), comme pour l'Alfa Romeo B.A.T. 5 qu'il réalisa pour Bertone en 1953. Au cours de sa carrière,
Abarth collabora énormément avec les grands carrossiers italiens : Pinin Farina, Ghia, Zagato, Bertone, Boano, Allemano et Viotti. En 1953, il
contactera d'ailleurs Ghia pour la 103 GT de 1953 et pour deux coupés de 1954. Ces voitures, qui seront dotées d'un moteur 4 cylindres Alfa Romeo 1900,
dopé pour atteindre 135 chevaux, prendront le nom de Coupé Abarth Alfa 2000.

205 A Vignale Berlinetta

Biposto 1500
FIAT
En 1955, la situation financière de l'entreprise s'améliorant, Abarth poursuit la diversification de ses activités. En plus de la fabrication
des pots d'échappement et des accessoires, de la modification des modèles de série, Carlo Abarth va se lancer sans la construction de voitures
de course et de records. Cette année-là, la firme FIAT présente justement sa nouvelle petite voiture, la Fiat 600, une automobile étudiée par le
grand groupe industriel depuis 1951 pour remplacer la mythique 500 Topolino. Cette voiture, une oeuvre de Diante Giacosa, ingénieur en chef de
la marque, est présenté à Genève en 1955. C'est grâce à ce modèle que Carlo Abarth doit la véritable dimension industrielle de son entreprise.
Dès lors, une longue collaboration va débuter entre FIAT et Abarth. Ce dernier va pouvoir asseoir sa notoriété, comme Gordini l'a fait en France
avec Simca et Renault, et Fiat va pouvoir bénéficier des retombées sportifs des créations du motoriste. Carlo travaillera bien sur avec d'autres
constructeurs, comme Lancia, Autobianchi, Porsche et Simca, mais le constructeur turinois sera toujours la référence.
En 1971 d'ailleurs, c'est le Groupe Fiat qui rachètera l'entreprise, permettant au nom "Abarth" de perdurer après la fermeture de l'entreprise de Carlo.
A partir de la 600, une série qui fera le succès d'Abarth
Abarth décline donc une version sportive de la Fiat 600, une automobile qui va devenir le le cheval de bataille de l'entreprise. Première berline
transformée, elle sera à la base de toutes les berlinettes Abarth 750, 850 et 1000.
On imagine mal une voiture aussi simple que la Fiat 600 devenir une véritable sportive. Pourtant, Abarth l'a fait. Partant d'un véhicule strictement
de série et après un an de travail, Carlo dévoile sa version revue et corrigée de la petite Fiat. Cette dernière dispose désormais d'un moteur de 750 cm3,
doté de collecteurs spéciaux d'échappement et d'admission, d'un carburateurs double corps et de trains roulants modifiés et réglables. Avec ses 46 chevaux
au lieu des 22 d'origine, qui lui permet une vitesse de 130 km/h (au lieu de 93 km/h), la 600 Abarth est un succès. Carlo se fait alors livrer la Fiat 600
dépourvues des éléments qu'il produit et entame ses transformations. Dans un premier temps, la voiture sortira avec sa carrosserie d'origine, seul le capot
moteur situé à l'arrière de la voiture reste ouvert en permanence, refroidir la mécanique. La petite berlinette fera ses débuts le 3 mars 1956 à Monza.

Fiat 600 Abarth 1970
Solido
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En 1957, lorsque la 500 est présentée, Carlo va bien sur s'attaquer à sa transformation. C'est à cette époque que la presse commence à utiliser
le surnom de "sorcier" pour parler de notre transformateur. Contrairement à la 600 qui possédait un 4 cylindres, la 500 dispose d'un bicylindre
de 479 cm3. Carlo lui donne alors 20 chevaux supplémentaires, ce qui lui donne 33 chevaux au lieu des 13 d'origine, de quoi atteindre les 85 km/h
à 100 km/h. C'est en 1958 que la première 500 Abarth avec kit de transformation est prête sous l'appellation Fiat 595 Abarth. Elle se fait de suite
remarquer en battant, à Monza, une série de records entre le 13 et le 20 février 1959. Les pilotes Remo Cattini, Marino Guarnieri et Corrado
Manfredini vont se relayer pendant sept jours pour parcourir 18.186 kilomètres à la moyenne de 108.252 km/h. La suite logique de cette montée en
puissance est la 1000 TC, puis en 1969 la TCR, une sportive de plus de 100 chevaux qui atteint, avec une boite à 5 rapports, les 200 km/h. Ces
voitures vont s'illustrer sur de nombreux circuits et s'imposeront dans différentes courses de tourisme. Il est vrai que les pilotes amateurs
peu fortunés, désireux d'obtenir une voiture sportive à un prix abordable, sont totalement servis. Les ventes d'ailleurs exploseront.


et les autres
Lorsque la 600 D est présentée au cours de l'automne 1960, Abarth va consolider ses liens avec Fiat et va commercialiser
des voitures de course en 850 cm3, la 850 TC, à un prix assez proche de la voiture de série. Abarth continue de recevoir des voitures dépourvues de
tous les éléments spécifiques, qu'il se charge de monter. Sur ces voitures, l'arbre à cames, les pistons, le collecteur d'admission, le carburateur,
l'échappement, le carter d'huile, les suspensions, les freins à disques sont des pièces marquées du Scorpion. Abarth en produit 150 exemplaires par
mois, une cadence permettant une homologation en catégorie tourisme.
La Fiat 600 est également à la base des berlinettes Zagato, dont certaines sont dotées du célèbre toit à double bulle cher au carrossier. On citera par
exemple la 750 GT, puis la série des Bialbero 750, 700, 850 et 1000. Rajoutons à cette liste la minuscule 500 GT. Au début des années 60, Abarth est en
relation avec Théodore Pigozzi, le patron de Simca. Naîtront alors les Abarth Simca 1300 et 2000, plus Abarth d'ailleurs que Simca. Idem pour la
version Abarth de la Simca 1000 que Pigozzi refusa de commercialiser (voir en bas de page).

Abarth 500 GT Zagato 1959

Abarth Zagato 750 et 750 Z 1956

Abarth Zagato 750 au Salon de Genève 1958

750 Zagato Mille Miglia 1957
Starline
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Abarth proposera aussi une autre 1000, la GT. C'est au Salon de l'Automobile de Turin en 1961 que cette
voiture est présentée. Cette fois, la carrosserie
est une création maison, dessinée par Mario Colucci. La voiture prend le nom de Coupé Beccaris. Sous le capot arrière, un 1.000 cm3 à deux arbre à cames
en tête développant 95 ch.
Porsche
Porsche 356 B Carrera GTL Abarth
En 1960, Carlo Abarth est devenu un "grand" dans le monde de la compétition. Ayant longuement observé les Porsche Carrera, Carlo Abarth s'est fait une idée
précise sur les améliorations à apporter à ces voitures pour les rendre, selon lui, plus performantes. Son choix se portera sur la Porsche 356, une voiture
performante qui va devenir, au fil des années, de plus en plus luxueuse et donc, plus lourde. Le surplus d'accessoires finit toujours par se ressentir
sur les performances, un problème pour les clients qui s'alignent en course GT à bord de ce petit bolide. C'est au cours d'une réunion à Francfort, avec
Ferry Porsche et quelques cadres supérieurs de la marque, que le projet prend forme. Pour construire cette nouvelle Abarth, Carlo choisit une carrosserie
très légère, en aluminium, et reprend les éléments mécaniques, les suspensions et tout l'accastillage Porsche. La voiture terminée sera vendue en Italie et
en Allemagne, sous les deux noms de Porsche et d'Abarth.

C'est Franco Scaglione, designer attitré de Bertone, qui dessine les formes de la voiture, dénommée officiellement Porsche Carrera GTL dans un premier temps,
la lettre L pour Leicht (légère en français). En ce qui concerne la carrosserie, la responsabilité de cette dernière n'est pas clairement établie, on parle
de Zagato, mais aussi de Viarengo & Filipponi. En mars 1960, Carlo présente la voiture, dite Porsche Abarth. Selon les accords, une première série de
20 voitures sera construite. La voiture dégage une dose d'agressivité énorme mais Porsche reprochera à Abarth d'avoir conçu un habitacle trop petit,
parfait pour les pilotes latins mais inadapté pour les allemands, plutôt grands. Leur tête, sans casque à l'époque, touchait le pavillon de toit.

De forme, la Porsche adopte bien sur des lignes latines. L'arrière bascule complètement pour donner accès au moteur, un 4 cylindres à plat de 1.587 cm3 qui offre
115 chevaux avec deux carburateurs Solex. Les motoristes de Porsche en sortiront jusqu'à 135 chevaux pour la compétition. La voiture débute au cours de la
44e édition de la Targa Florio, avec l'équipage Linge et Strahle. Ils terminent à la sixième place au classement général, devant les frères Rodriguez sur
une Ferrari Dino. Ils remportent cependant la catégorie 1.600 cm3. Très vite, les premiers clients se présentent pour acheter la berlinette qui confirme sa
bonne tenue en finissant les 1.000 km du Nürburgring à la 6e place au général et première de sa catégorie avec Walter et Losinger. Aux 24 Heures du Mans, Walter
est associé à Linge. Ils terminent 10e de l'épreuve, avec une vitesse moyenne de 150 km/h. La voiture sera chronométrée à 222
km/h dans la ligne droite des Hunaudières.

Porche Abarth 356
Malgré les succès, seules 21 voitures seront construites pendant l'année 1960. Suite à des divergences de vues entre les italiens d'Abarth et les allemands
de Porsche, l'expérience ne sera pas renouvelée.
Records
C'est en 1956 qu'Abarth s'attaque aux records de vitesse. Une Fiat 600 avec moteur gonflée à 750cm3 et carrossée par Bertone
est lancée sur le circuit de Monza. Elle va battre de nombreux records, les 3000 km, 4000 km, les 24 heures (la voiture ayant
parcouru 3.742 km à la vitesse moyenne de 155 km/h), pilotée par Maglioli, Poltronieri, Cattoni et Thiele.
L'année suivante, Abarth récidive avec cette fois une voiture carrossée par Pininfarina, au fuselage en forme de cigare, que l'on verra sous
plusieurs formes. Cette voiture battra 23 records internationaux en 1959 dont celui
des 2000 kilomètres à la moyenne de 153,319 km/h. La même voiture, allongée et sans périscope, battra au mois d'août cinq nouveaux records de la
classe 1 (351 à 500 cm3) dont les 1000 kilomètres à la moyenne de 165,652 km/h.
Dans les années 60, Abarth continuera de battre des records, mais avec des voitures plus conventionnelles.

Abarth des records Bertone


Abarth des records Pininfarina

Fiat Abarth Pininfarina
Solido
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Au début des années 60, Abarth collabora avec Simca. Pour en savoir plus, cliquez ci dessous.

Série OT
En 1964, Fiat lance la 850 qui sera vite "ensorcelée" par Abarth. Le résultat est la OT 850, une version qui se décline en
3 modèles, la OT 850/135 de 40 chevaux, la OT 850/150 de 53 chevaux et la OT 1000 de 54 chevaux.
Abarth ira même jusqu'à monter un moteur de 1600 cm3 dans la 850, cette dernière adoptant pour l'occasion des ailes élargies,
une prise d'air à l'avant et des roues surdimensionnées. Baptisée OT 1600, elle procure 154 chevaux et permet une vitesse de 220 km/h.
Ses engins remporteront peu de succès, contrairement aux coupé et spiders 850 baptisées OT 1000 et OTR 1000 et OTS et OTSS 1000.

Abarth OT 1600

Abarth OT 1000 Coupé et Spider
En 1966, lorsque le Coupé Fiat 1300 apparaît, en adoptant le moteur de la Fiat 124, Abarth dévoilera
l'OT 1300 et l'OT 2000. Cette dernière sera la plus puissante de la
série OT, la plus puissante également des Fiat transformées. Il existe d'autres modèles dérivés de la 850, comme
la 1300 Scorpion produite entre 1968 et 1973.
Autres défis
Abarth touchera à toutes les sortes de machines, prototypes, barquettes, mais aussi monoplaces de F2 et F3. Dans cet esprit, il
proposera en 1965 une barquette 1000 SP, qui permettra à de nombreux pilotes de dévoiler leurs talents. En 1966, dans le but de réaliser un rêve
qu'il mûrit depuis longtemps, il se décide à construire un gros moteur, qui équipera une voiture capable de rivaliser avec des prototypes
comme les Ferrari P3 et P4, ou les Ford GT 40. Ce gros V12 de 6 litres et 610 chevaux ne pourra cependant s'exprimer. Le
règlement pour les 24 Heures
du Mans 1967 vient d'être modifié, limitant la cylindrée des prototypes à trois litres. Cette décision est une catastrophe pour Abarth qui a investi de grosses
sommes dans ce projet.

Moteur V 12
Les Abarth poursuivront une carrière honorables. En 1968, la 1000 berline Corsa voit le jour, puis la 2000 SP et
enfin la 3000 SP au moteur V8.
Grâce à ses voitures, de nombreux pilotes pourront se faire connaître et remporter quelques victoires pour débuter un palmarès. Cependant, les difficultés
financières de la société Abarth met l'édifice de Carlo en danger. En 1971, Fiat intervient et rachète Abarth afin de l'intégrer dans son groupe, se constituant
ainsi un département sportif. Si le logo Abarth est peu à peu supprimé, le nom du sorcier reste bien vivant. Carlo restera conseiller de Fiat quelques années avant
de se retirer des affaires. Il retournera vivre à Vienne et s'éteindra le 24 octobre 1979. De nos jours, le nom d'Abarth rime avec compétition. Au total,
les créations d'Abarth auront, entre 1956 et 1971, remporté pas moins de 7.300 victoires dans toutes sortes d'épreuves.
Autobianchi
A 112

A 112 Abarth 1ère version
En 1955, Autobianchi voit le jour, sur les cendres de la firme Bianchi, les principaux actionnaires étant Fiat et Pirelli. Cette société produira entre
autres la Bianchina, la Stellina et la Primula. Mais la société connaît quelques difficultés et est absorbée totalement par le géant turinois en 1967.
Depuis la Primula, Fiat expérimentait quelques solutions mécaniques sur les Autobianchi avant de les adopter sur ses voitures de série, sans engager
son nom sur ces expériences. En 1969, la A111 et la A112 sont annoncées. La A111 sera retirée du marché assez vite pour laisser la place à la seule
A 112, une petite voiture qui annonce en quelque sorte la venue de la future Fiat 127. Se distinguant particulièrement, la A 112 est un succès et
la société Abarth va en produire trois versions. Depuis 1971, Abarth fait partie du Groupe Fiat. La première version apparaît en 1971, dispose de 14
chevaux de plus que la version de base, sa puissance étant de 58 chevaux pour une cylindrée de 982 cm3. Il faut se rappeler que la première A 112 était
dotée d'un 4 cylindres de 903 cm3 et 44 chevaux jusqu'en 1973 ou sa puissance passait à 47 chevaux. Si son caractère sportif n'est pas flagrant sur le papier, la
voiture se rattrape grâce à un moteur docile qui monte facilement en régime et accepte sans problème les zones basses du compte-tours. Son empattement très court
lui donne un tempérament vif et une grande maniabilité. En 1975, Abarth propose une version plus élaborée, avec un moteur de 1.049 cm3 et une puissance de
70 chevaux. La vitesse de pointe est alors annoncée à 160 km/h. Esthétiquement, la A 112 adopte de nouveaux feux arrière rectangulaires, des phares de recul
incorporés, des grilles d'évacuation d'air en dépression plus importantes en plastique chromé. La carrosserie porte le sigle Abarth suivi de la mention "70 HP".
A l'intérieur, tous les instruments de contrôle occupent désormais la partie centrale de la planche de bord et un volant cuir façon sellier à deux branches apporte
une touche d'élégance teintée de sportivité. La troisième version dispose d'une boite à 5 rapports et de nouveaux aménagements intérieurs. Elle est cependant
annoncée désormais comme une 5 places. Le moteur reste le 1.049 cm3 et la puissance ne change pas.

A 112 Abarth II
En 1971, Fiat rachète Abarth et continue de perpétuer la magie du sorcier. Pour en savoir plus, cliquez ci dessous.

