DIVERS SUJETS SUR L'AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 05/05/2010
Les Taxis
Première partie
L'homme a toujours cherché à se faire transporter, et ce, depuis la plus tendre histoire de son existence.
Certains utilisèrent l'animal, d'autres des méthodes plus radicales, dominatrices, en choisissant la soumission
d'autrui ou plus simplement l'esclavage. Avec le temps, bien que cela existe encore, les esclaves ont disparus
et quelques miséreux en feront leur travail, gagnant à peine de quoi survivre, louant leurs services pour transporter
les plus riches.
Les méthodes évoluèrent et dans certains pays, la bicyclette fut le premier engin à être adopté.
En Asie, le pousse-pousse est encore fort utilisé. D'autres se serviront de motocyclettes, mais bien plus tard.
Revenons donc à l'automobile.
Forcés ou pour subsister, le porteur est né il y a des milliers d'années. Peu
importe le nom de l'engin utilisé, que ce soit le baldaquin, la chaise à
porteur, ou la litière, ce sont tous en fait des ancêtres du taxi, ou plutôt du
fiacre. Les fiacres, voitures hippomobiles utilisées pour le transport de
personnes, arrivent après l'ère des carrosses et des diligences. Au fil du
temps, ces fiacres deviennent plus nombreux, s'organisent en compagnie, puis
avec l'arrivée de l'automobile, se motorisent à leur tour pour devenir des
taxis. Des sociétés virent le jour, et des hommes furent salariés (à un salaire de misère souvent)
pour en enrichir un autre.
Issue de la chaise à porteur, un drôle de véhicule fit son apparition en Asie. On l'appelait alors la "vinaigrette". C'était
tout simplement une chaise munie de deux roues et tirée par un homme, l'ancêtre des "pousse-pousse".
Les Fiacres
Les fiacres sont apparus vers 1637.
Après le cheval, inconfortable et limité dans ses déplacements, la voiture hippomobile arriva sur les routes
de France 'et de l'étranger bien sûr). Premier service de voitures mises à disposition du public, le fiacre fut
d'abord utilisé à Paris. On faisait désormais appel à de nouvelles
voitures de louage, officiellement appelées "voiture de remise" ou "voitures de place", selon qu'on louait
ces dernières à l'écurie ou sur la voie publique. Ces dernières étant les plus nombreuses, les premières
surtout utilisées par les personnes aisées ne pouvant ou ne voulant pas s'offrir un carrosse pour se déplacer mais
ne voulant pas héler un fiacre dans la rue comme le commun des mortels. La voiture de remise était à cette époque
la limousine d'aujourd'hui.
L'appellation "fiacre" vient du simple fait que l'inventeur de ces voitures, un certain Nicolas Sauvage, maître de coches à
Amiens, est venu s'installer à Paris pour y faire fortune, et avait pour cela, installé son
entreprise à l'hôtel Saint-Fiacre, dans la rue St-Martin. Les parisiens
lui donnèrent cependant un autre nom, celui de "sapin", tout
simplement parce qu'ils étaient construits en bois…
Vingt ans plus tard, le roi Louis XIV délivra par ordonnance, 600 autorisations de voitures de louage à
Paris. Suite à cela, la première réglementation de la profession apparaîtra. A
partir de 1657, chaque véhicule devait arborer son numéro, ce dernier étant
attribué par les autorités et l'exploitant devait veiller à la bonne maintenance
de son fiacre. De plus, les cochers ne devaient faire l'objet d'aucunes
condamnation et ne devaient en aucun cas prêter leur attelage à une tierce
personne. Déjà à cette époque, ils ne pouvaient refuser une course dans un
rayon de cinq lieue de la capitale et devaient respecter la réglementation et
respecter les règles de bonne conduite et de savoir-vivre.
La première tarification
En 1666, le parlement mit en place la première grille de tarif. Les compteurs n'étant pas encore inventés,
les prix sont déterminés en fonction de la durée du transport. Cette même
année, Louis XIV accorda également des autorisations pour les villes de
province et les cochers se soumettrons à la même réglementation que ceux de la
capitale.
Expansion
150 ans plus tard, en 1822, on compte désormais près de 2.000 fiacres dans la capitale, pour
environ 750.000 habitants. Déjà, les voitures autorisées à stationner sur la voie publique disposent
de 104 emplacements réservés.
En 1855, Napoléon III autorisa la création d'une société en
commandite et cette dernière accroît alors de 500 le nombre de fiacres. Cette
société développa avec efficacité un service de diligence (ancêtre de nos bus).
En 1862, cette entreprise réussit à obtenir le monopole du stationnement dans
Paris pour une durée de 50 ans.
En 1866, avec l'annexion des communes de la périphérie, la capitale
a vu sa surface se multipliée et l'on compte désormais près de 1.600.000
parisiens. Evidemment, les courses s'allongent mais les tarifs cependant n'ont
pas évolués. Les grands travaux d'Haussmann rendent également difficile le
travail des cochers. Cette situation va pousser l'empereur o relever les tarifs
des courses de 30 % et à rétablir la libre concurrence après indemnisation de
la société en commandite.
En 1877, le nombre de fiacres en
circulation est de 6.000. Une commission d'examen est mise en place et se voit
chargée d'attribuer le diplôme de conducteur à tout nouveau cocher. Les
premiers compteur kilométriques apparaissent et les tarifs sont alors modulés
en fonction du matériel utilisé.
Fin de siècle
Si en 1860 la compagnie Générale des Voitures de Paris disposait
d'un parc de 4.000 voitures de place et de grande remise, ce chiffre a
pratiquement doublé en 1889, année de l'exposition Universelle. C'est aussi en
1889 que l'on note l'apparition du premier fiacre automobile, une création de
l'allemand Daimler. Il faudra attendre 1899 pour voir ce genre de véhicule en
France. En fait, les premiers essais d'un fiacre électrique eurent lieu en 1897
dans les rues de Paris. Cette année là, Kiéger utilisera des batteries pour
propulser son véhicule qui pouvait alors transporter 3 personnes et se
déplaçait à 20 km/h. Pour des raisons économiques, mais aussi à cause de
l'arrivée des moteurs à pétrole, le fiacre électrique disparaîtra en 1902.
Avec l'arrivée de la motorisation, les fiacres hippomobiles vont subir une
concurrence passive. Mais avant d'aborder ce sujet, revenons un peu en arrière.
L'idée de transporter des personnes dans un véhicule motorisé ne datent pas de 1897.
Déjà, à l'arrivée des premiers moteurs à vapeur, quelques ingénieurs entamèrent,
et en Grande-Bretagne
principalement, la construction de "diligence" motorisées. Ces dernières auront
beaucoup de mal à se faire une place
dans la circulation, trop bruyante, trop lente, et surtout fortement inconfortable, elles attirent
cependant la curiosité. Quelques
ingénieurs plus téméraires, vont tenter d'imposer ce mode de locomotion moderne
et certains vont pousser encore
plus loin en tentant d'ouvrir des lignes régulières entre quelques villes anglaises, s'attirant
la colère des cochers hippomobiles qui tenteront tout pour empêcher l'expansion de ce type de véhicule,
allant jusqu'au sabotage
des voies, chose courante à cette époque. Même la législation se mettra en travers du modernisme en
votant des lois spécifiques contre l'automobile. C'est à cette époque que le chemin de fer prendra tout son essor.
Les cochers avaient gagnés une bataille, mais pas la guerre. Quelques années plus tard, avec l'arrivée de moteurs
à vapeur, plus petits et plus fiables, puis avec l'arrivée des
premières automobiles, l'idée du véhicule à moteur pour transporter les personnes reviendra
au goût du jour. Les fiacres hippomobiles vont voir arriver quelques fiacres
motorisés dans les rues, les tout premiers étant à motorisation électrique.
Cette fois, l'histoire donnera raison à l'automobile. A Paris, c'est
en avril 1899 qu'ils apparaissent officiellement.
1899 - Les 12 premiers taxis
L'histoire des taxis automobiles peut donc débuter. Si la présentation
officielle en avril 1899, il faut remonter au 18 février
1897 pour bien comprendre l'impact que suscita cet évènement dans l'histoire des
taxis. Ce 18 février 1897, le journal "Le Réveil du Cocher" laisse entendre, dans un de ses articles,
que d'ici 1900, la moitié au moins des voitures de place seraient munies de la
traction électrique ou à vapeur. L'A.C.F. organisa d'ailleurs, pour confirmer
les dires du journal, un concours sur ce thème dès le mois de juin 1898. A cette
date, quelques premières automobiles de louage à moteur sillonnent les rues de
Paris et les nouveaux cochers, appelés "Automédon", ne sont pas encore soumis à
la réglementation tarifaire des fiacres hippomobiles. Ils ont l'habitude de
négocier les prix des courses avec la clientèle. Prévoyante, la Compagnie de
Voitures n'a pas attendu pour amorcer la reconversion de son personnel et de ce
fait, ce sont près de 250 cochers qui se porteront volontaires pour lâcher les
rênes d leur vieux fiacres pour accéder au volant de ce nouveau mode de
transport. Ils deviennent ainsi, de ce fait, les premiers chauffeurs de taxis.
Sur un terrain d'Aubervilliers, voisin du garage de la Compagnie de Voitures,
ces chauffeurs vont s'initier à la conduite des nouveaux fiacres électriques en
zigzaguant parmi des silhouettes de bois et de carton-pâte, reconstituant de
manière un peu statique le décor et les embarras d'une rue de la capitale. Tous,
attendent avec impatience le jour où ils seront lâchés dans la circulation réelle.
C'est chose faite le dimanche 3 avril 1899. Ce jour là,
douze taxis électriques apparaissent officiellement. Six se rendent au champ de courses d'Auteuil où se
court le Prix du Président de la République. A Aubervilliers, on attendra avec
impatience le retour des chauffeurs pour connaître la réaction du public. Le
soir, après que les caissiers aient fait les comptes, les dirigeants prendront
la décision de mettre en service, au plus vite, les 110 taxis flambants neufs
qui attendent dans les remises. Le seul point qui restera cependant à régler,
c'est le prix de la course.
Les rues de Paris vont changer d'aspect...
mais c'est une autre histoire....
A suivre : La seconde partie de l'histoire des taxis