MATRA-SIMCA - TALBOT    

Dernière mise à jour : 12/05/2010

Histoire au pluriel...

Petit historique

En 1979, le nom de Talbot n'est plus connu que par les spécialistes de l'automobile et par des amateurs éclairés qui ont gardé la nostalgie des voitures françaises de grand tourisme des années trente. Des voitures rapides et racées qui ont fait la richesse du patrimoine automobile français. Le 10 juillet 1979, ce nom de Talbot revit, à la grande stupeur de tous.

 

1 - Petit retour en arrière : Talbot Lago devient Talbot Simca. Simca devient Chrysler France

En 1958, Antony Lago revend son entreprise à Simca. Pigozzi en devient le propriétaire et après quelques prototypes, délaissent les Talbot-Lago. On pense que la marque va revivre au début des années 70, lorsque le successeur de Pigozzi annonce le retour de la marque. Coup de pied dans l'eau, l'affaire reste sans suite. Devenue Chrysler France en 1970, les Simca porte désormais un double nom, Chrysler-Simca, quant au nom de Talbot, il reste encore au fond des tiroirs, mais toujours dans le patrimoine de Simca. C'est au cours de cette époque que naîtront les Chrysler 160, 180 et 2 litres.

2 - Le groupe PSA devient propriétaire de Chrysler France et de Simca

Le 10 juillet 1979, la nouvelle tombe et surprend le monde de l'automobile. On reparle de Talbot. Depuis le 10 août 1978, Peugeot a racheté toutes les filiales européennes de Chrysler, de ce fait, Chrysler France et Chrysler UK (patrimoine Rootes avec Sunbeam). Bien évidemment, Peugeot ne désirait pas utiliser, pour les modèles qui désormais lui appartenait, un nom à consonance américaine. Il restait alors le nom de Simca, mais les dirigeants de Peugeot estimaient que ce nom était "mal perçu au niveau européen". Il fallait trouver autre chose. En rachetant Chrysler et Simca, PSA devenait propriétaire du patrimoine de ces sociétés, et dans ce patrimoine, un nom dormait, celui de Talbot. Peugeot estima que ce nom était plus vendeur à l'international et l'adopta.

3 - Les Chrysler-Simca deviennent Talbot-Simca

A grand renfort de publicité, Peugeot annonce donc le retour de Talbot. Un nouveau logo voit le jour, remplaçant celui de Chrysler et celui de Simca. Pour raviver la splendeur de la marque des années trente, Peugeot fera une campagne avec d'anciennes Talbot-Lago, histoire de rappeler le prestige et le passé sportif de la marque. Désormais, on parlera de Talbot-Simca pour les voitures de la gamme, les Talbot-Simca 1100, Talbot-Simca Sunbeam, Talbot-Simca Horizon, Talbot-Simca 1510, 1610 et 2 litres (ex 160 et 180).

4 - Le cas Matra

En novembre 1979, Talbot et Peugeot signe un nouvel accord de coopération avec Matra. S'il prolonge celui signé en août 1979, il permet la création d'une nouvelle société, Matra Automobiles. De ce fait, les Matra-Simca Bagheera et les Rancho deviennent, elles, des Talbot-Matra.

MATRA-SIMCA - TALBOT-MATRA

Bagheera
Présentée en 1973, pendant les 24 Heures du Mans où triomphent les Matra Simca V12, les premières Bagheera seront des millésimes 1974. La nouvelle Matra, qui porte le nom de Matra-Simca, est assez originale dans sa conception. En effet, cette nouvelle automobile, un coupé, dispose seulement de trois places, toutes à l'avant, l'espace arrière étant occupé en grande partie par le moteur. Ces trois places côte à côtes, sont cependant assez spacieuses, la voiture étant de conception assez large. Côté mécanique, c'est le moteur de la 1100 TI qui se loge sous le capot. Certains éléments de la voiture proviennent également de la 1100, comme le train avant, la direction, les freins à disques ou les suspensions à barres de torsion.
La Bagheera "S" apparaît en 1976, elle hérite du nouveau moteur de la 1308 GT avec l'addition de deux carburateurs double-corps. Grâce à son poids raisonnable et son aérodynamisme, elle reste une voiture sportive économique, un excellent argument de vente en cette période de crise pétrolière. On reconnaît cette version à la fausse extraction d'air sous le capot avant et par les patchs latéraux en alu. De plus, l'adjonction sur l'aile arrière gauche d'un monogramme "Bagheera" noir suivi d'un sigle métallique "S" conforte son identité. Ce même sigle est apposé au centre de la partie avant du véhicule, entre le pare-chocs et la fausse extraction d'air noire.

Bagheera 1975 et Bagheera "S" Série 1 1976
Norev

En 1977, la Bagheera subit un restylage. Si la mécanique n'évolue pas, les éléments de carrosserie sont modifiés, parfois imperceptiblement. L'aérodynamisme est pénalisé, avec l'adjonction de gros pare-chocs enveloppants. Des vitres de custode agrandies font disparaître les patchs latéraux en alu et améliorent la visibilité de 3/4 arrière. Dans la gamme, les trois versions sont renouvelées, normale, Courrèges et "S". Une version "X" sera ajoutée en 1978 pour remplacer la Courrèges. En 1980, le catalogue ne comptera plus que la version normale et la X. La production sera définitivement arrêtée en avril 1980.

Bagheera 1977 et Bagheera S 1977
Del Prado et Ixo
Pour sa dernière année de commercialisation, la Matra-Simca devient Talbot-Matra. Véritable phénomène à sa sortie, la Bagheera va bénéficier d'une succession à la hauteur de son succès, la Murena. Cette succession arrive à point car la Bagheera retombe vite dans un oubli que l'on peut qualifier de purgatoire, le lot des produits à la mode. La Murena relance le concept, avec une ligne modernisée, histoire de marquer les esprits. Pari gagné puisque de nos jours, les passionnés sont nombreux. Ils n'oublient pas que la Bagheera embarquait des particularités techniques qui la classe comme une voiture de conception intelligente et nullement dépassée.
C'est en 1980 que le nom de Simca est banni. Les dernière Bagheera porteront donc le nom de Talbot-Matra. 47.796 exemplaires auront été produits avant la fin de sa production. La génération suivante prendra le nom de Murena.
Murena
Présentée au Salon de Paris de 1980, la Murena s'affiche sous le nom de Matra-Simca. Cependant, elle sera commercialisée, après le rachat par PSA, sous le nom de Talbot-Matra. En conservant la base de la Bagheera, PSA décide de donner, à ce nouveau véhicule, un moteur plus puissant que celui de la Bagheera. On songe alors au 4 cylindres de la CX. Mais il n'en sera rien. Finalement, c'est le moteur de la berline Solara qui sera choisi. En 1982, il sera toutefois remplacé par celui de la Tagora, plus puissant, un 2,2 litres au lieu du 1,6 litre.

Murena 1981
Ixo
Un kit viendra améliorer la puissance du moteur, le faisant passer de 118 à 142 ch. Il sera monté en série sur la Murena S de 1984. Malheureusement, l'histoire encore une fois va venir bouleverser la vie de cette voiture. Les Talbot-Matra vont disparaître, comme les Talbot ex-Simca. PSA met un terme à l'aventure et la production s'achève en 1985.
Rancho

Au début des années 80, il ne reste plus que quelques années d'existence à Simca, hâtivement rebaptisée Talbot. A cette époque, la Rancho dispose déjà d'une longue histoire. Les germes de cette voiture ont été plantés à la fin des années 60, lorsque Simca s'est associé avec Matra pour fabriquer certaines voitures, à commencer par la Bagheera, un coupé sportif. Matra y a gagné une distribution plus facile dans le réseau Simca et le choix des organes Simca, tandis que le constructeur de Poissy s'est offert à bon marché une image de marque jeune et sportive. Quelques années plus tard, Philippe Guédon, le directeur des Matra automobiles, voit venir la société des loisirs et convainc son PDG d'étudier d'étudier une voiture quelque peu "transversale", d'aller explorer un concept encore très peu couru. A l'époque, les véhicules destinés à rouler ailleurs que sur l'asphalte des routes sont rares, centrés autour de l'inusable Jeep et de ses dérivés, ou encore de la fameuse land Rover. Le "4x4" a de l'avenir c'est sûr et d'ailleurs on étudie sérieusement cette possibilité chez Matra, mais le budget alloué ne le permettra pas. La base sera l'utilitaire VF2, elle-même dérivée du best-seller Simca : la Simca 1100. Il s'agit d'une traction avant avec moteur avant transversal. Pour lui adjoindre une transmission supplémentaire arrière, les coûts seraient prohibitifs. On se contentera donc d'un "4x2", puisqu'il faut faire avec les moyens mis à la disposition par l'alliée Simca.

Matra-Simca Rancho 1978
Solido
L'idée de l'équipe de Philippe Guédon est d'utiliser, comme pour la Bagheera, le polyester et différentes résines, toutes techniques où Matra est à la pointe et maîtrise parfaitement. Mais cette fois on ne créera pas une carrosserie de A à Z comme pour la Bagheera, on choisit astucieusement d'utiliser l'utilitaire VF2, d'autant qu'il existe en version pick-up. Un bon designer sait donner le coup de crayon adéquat là ou il faut pour transformer l'utilitaire en voiture de loisirs : caisse largement vitrée, pare-chocs costauds façon 'Indiana Jones" à l'avant et à l'arrière mais aussi sur les côtés, tandis qu'un "pare-buffle" et des phares supplémentaires grillagés du plus bel effet agrémentent la face avant de cette Simca 1100 métamorphosée. Ne restent plus que de gros pneumatiques, des phares orientables à la main (en option), et une "capucine" (mini-galerie de toit), on a ainsi l'illusion d'une voiture prête à traverser le désert ; prête à assouvir les fantasmes des aventuriers en herbe en tout cas ! Et tout ceci sans modification fondamentale du véhicule de base.

Rancho 1978 et 1980
Ixo et Norev
Pour parvenir à la Rancho, il a toutefois fallu améliorer un peu la structure de la VF2 : la caisse a été renforcée en de nombreux points et largement rehaussée (près de 22 cm à l'avant, 26 à l'arrière) pour augmenter la garde au sol et les capacités de rouler sur des terrains difficiles. La base définie, il ne reste plus qu'à donner un surplus de puissance au moteur, celui de la VF2 étant trop sage. Il s'avère qu'il est possible d'adapter celui de la 1308 GT, un quatre cylindres de 1.442 cm3 apportant 80 ch. à la Rancho. Ce moteur permettra à l'imposante voiture d'atteindre les 145 km/h. Pour le freinage, on utilise le système à disque de la Simca 1100 TI. La Rancho est proposée au prix de 35.000 francs et, contre toute attente, les ventes décollent très vite. La Rancho correspond réellement à une attente du public. Si les prévisions de vente au départ étaient de 25.000 exemplaires, la production s'élèvera à 56.457 exemplaires jusqu'en 1984, plus du double des espérances.
Avec la Rancho, Matra démontre déjà ses talents de "novateur". Avec un look de baroudeur, le véhicule fait donc sensation lors de son apparition. Pour l'entreprise, ce sera la Matra la plus vendue avant que n'apparaisse en certain "Espace". En 1980, la Rancho devient une Talbot-Matra. Au fil des ans, de nouvelles versions sont apparues, comme la "X", mieux équipée, ou la AF (Affaires et Sociétés), sans banquette arrière et bénéficiant d'une TVA réduite pour les entreprises. On peut ajouter la version Grand Raid avec moteur prévu pour l'essence ordinaire, treuil électrique à l'avant, d'une deuxième roue de secours, etc... Plusieurs séries spéciales voient le jour, la Midnight, la Loisirs, un pick-up et la Jeanneau Wind.
Rancho Wind
A la fin de son parcours, la Rancho, voiture de loisirs, devient encore plus "fun" avec une version planche à voile. Cette voiture fait en effet l'objet d'une série limitée proposée en partenariat avec Jeanneau, le grand fabricant de bateaux à moteurs, à voiles, mais aussi de planche à voile. C'est d'ailleurs le thème de la planche à voile, discipline sportive qui a alors le vent en poupe, au propre comme au figuré, qui est retenu. Le catalogue du modèle vante d'ailleurs largement - et pour tout dire principalement - cette planche à voile : il ne s'agit pas d'un jouet mais bien d'une planche de qualité, un bon compromis entre la planche de saut, de vitesse, pour gros ou petit vent. En somme, elle sait tout faire à peu près bien. D'ailleurs Jeanneau souligne les qualités de sa planche : performance, stabilité, esthétique, agrément. Le catalogue générale de l'auto se range sous la bannière "le plaisir de s'évader" : un beau programme.

Rancho "Jeanneau Wind" 1980
Norev
Rancho Gendarmerie
Pour son parc automobile des DOM-TOM, la Gendarmerie passera commande de 10 Rancho, des versions Grand Raid. Quatre sont commandées en 1978 et prendront la direction de la Nouvelle-Calédonie, la Martinique, la Réunion et la Guyane. Quatre autres voitures viendront rejoindre les premières, en 1979. Ces huit voitures sont livrées en beige. Les deux voitures de 1980 seront livrées en bleu Gendarmerie.

Rancho Grand Raid 1980 Gendarmerie Nationale
Norev

TALBOT

Talbot 1510
Après la 1307 et la 1308, Simca lancera la 1309, une voiture semblable mais dotée d'un moteur de 1.600 cm3 et d'un ordinateur de bord. En 1980 arrivent les 1510 à face avant redessinée et la Solara, une 1510 dotée d'une malle arrière pour les nostalgiques de la traditionnelle berline "tricorps". Cette dernière sera la première à abandonner le nom de Simca pour celui de Talbot-Simca, puis de Talbot tout court lors de la présentation du modèle 1981.

1510 SX 1982
Ixo
La 1510 est en fait une évolution de la 1307, bien qu'elle remplace l'ensemble des versions 1307/1308/1309. Mais les améliorations sont réelles. La calandre très verticale devient plus arrondie, ce qui améliore la pénétration dans l'air et diminue sensiblement la consommation. Par voie de conséquence, la voiture est plus longue de quelques centimètres, tandis qu'elle gagne de nouveaux pare-chocs et des feux arrière plus larges. Trois moteurs sont au programme, la LS avec moteur 1.294 cvm3, la GL et la LS avec moteur 1.442 cm3 et enfin la SX avec moteur 1.592 cm3. La particularité principale de la SX premier millésime est de n'être disponible qu'en version à boite de vitesses automatique, comme quelques années plus tôt sa cousine la Chrysler 2 Litres. Par ailleurs, la 1510 SX reçoit de nouveaux enjoliveurs de roue (ou en option des jantes en alliage d'aluminium), des baguettes de protection latérales et des pare-chocs teintés selon la couleur de la carrosserie. A l'intérieur, ordinateur de bord et programmateur de vitesse sont au programme. Le toit ouvrant est en option, tout comme les sièges en cuir et le verrouillage à commande centralisée des portes. Au total donc, un équipement complet, typique d'une voiture parvenue à la maturité et à laquelle le constructeur souhaite donner un "coup de fouet" pour doper les ventes.

  

La gamme 1500 restera au catalogue jusqu'en 1983, soit pratiquement jusqu'à la fin des Talbot. Dans ses derniers millésimes, elle sera disponible avec boite automatique ou boite manuelle, celle de la Citroën CX, l'effet de groupe et la standardisation au sein de Peugeot SA se fait progressivement sentir. La 1510, au cours de sa carrière, aura porté trois monogrammes : Talbot sur la calandre, Simca à l'arrière et Chrysler sur le volant. En 191, les monogrammes Simca et Chryler disparaissent. Cette année là, les ventes sont en chute libre et la ligne de production des 1510 et Solara sont abandonnée en 1983, peu avant l'arrêt de la marque en 1985 avec les dernières Samba.
Horizon

Horizon GLS 1978
Norev
Voiture à l'histoire peu commune, qui connaîtra plusieurs noms en Europe, Chrysler, Simca et Talbot, l'Horizon sera également connue aux Etats-Unis sous le nom de Chrysler-Simca au sein de la gamme Plymouth et sous le nom d'Omni chez Dodge. L'histoire commence en 1974, Simca appartenant à Chrysler. La marque américaine souhaite un modèle de base pour son marché intérieur susceptible de se vendre aussi en Europe. C'est le début de ce que l'on appelle les "World's cars". Des études montrent que le modèle le mieux convoité devrait compter cinq portes, être pratique et sûr, bien équipé et adapté à un usage familial. Pour cette voiture à ambition mondiale, les études font appel à différents bureaux : celui de la maison mère à Detroit qui permettra à l'Horizon d'être à la pointe de l'électronique avec un ordinateur de bord et un allumage transistorisé ; celui de Whitley en Grande-Bretagne dont le bureau de Chrysler UK proposera le style de la carrosserie ; enfin celui de Carrières-sous-Poissy où s'effectueront les études mécaniques et l'industrialisation du véhicule. En février 1976, le style de la voiture est définitif, mais le chemin est encore long jusqu'à la commercialisation. Seize prototypes vont être fabriqués puis testés dans toutes les situations : bancs d'essais fixes, de vibrations, de tunnels à poussières. Pour la route, les premiers tests sont faits sur le site de Simca à Mortefontaine, qui comprend une piste en tôle ondulée, une piste de vitesse, une autre inondée, des côtes très pentues, etc. Les tests grandeur nature mèneront l'Horizon sur les pistes marocaines comme dans l'hiver scandinave. Plus d'un demi-million de kilomètres sont ainsi parcourus pour tester la voiture.
En 1977, Les tests jugés satisfaisants, l'usine de Poissy s'affaire pour la production en série. Pour préparer les chaînes de production, l'usine sera fermée une quinzaine de jours. Quelques mois plus tard, la voiture est présentée en octobre aux journalistes à Taroudant, au Maroc. La voiture va d'ailleurs les enthousiasmer. Cependant, ces derniers sont surpris. On attendait une remplaçante à la vieillissante Simca 1000, or l'Horizon n'est pas la petite 4 ou 5 CV que l'on attend mais une 6/7 CV, soit un modèle du segment immédiatement supérieur occupé avec encore beaucoup de brio par la Simca 1100, qui a certes moins besoin de relève que la 1000. La raison de ce choix, apparemment peu logique, on la connaît : Chrysler voit plus loin que la France, la firme veut une voiture "à l'européenne" pour son marché intérieur. Et puis, sans doute, sait-elle déjà qu'elle ne conservera pas très longtemps sa filiale française, dans ces conditions une gamme très homogène ne constitue pas le gros de ses soucis !
L'Horizon est toutefois une réussite, non seulement pour les journalistes mais également pour le public, qui la plébiscite dès sa mise sur le marché au début de l'année suivante, dans ses trois versions (LS et GL de 1.118 cm3, GLS de 1.294 cm3). Elle remplace la 1100, qui marche bien elle aussi et fait même de l'ombre aux nouvelles 1307 et 1308, trop proches finalement tant en terme de motorisation que d'habitabilité. Les versions vont se multiplier au fil des millésimes, selon un principe cher à Simca, pour arriver à la Premium.

Horizon 1979 et 1980
Solido et Norev
La commercialisation de l'Horizon a débuté en 1978 sous le nom de Chrysler Simca, elle le sera sous le nom de Talbot-Simca en 1980, et de Talbot en 1981. Avec le rachat des filiales européennes par Peugeot, le nom de Chrysler cède la place à celui de Talbot, un nom prestigieux que Peugeot récupère au cours de l'opération financière. Il est évident que l'Horizon, concurrente de la 305, ne peut pas devenir une Peugeot. Elle est donc la dernière vraie Simca. Elle sera commercialisée sur les deux continents, dans des versions sensiblement différentes (sous le nom de Chrysler-Simca dans la gamme Plymouth, Omni dans la gamme Dodge). En France, on la trouvera au catalogue jusqu'en 1985. Par contre, sa remplaçante la Talbot Arizona ne verra pas le jour. Du moins, pas sous le nom de Talbot puisqu'elle deviendra, après reprise de l'étude, la Peugeot 309.

Horizon LS 1981 Police
Norev
Horizon Premium
Les déclinaisons étaient jusque-là traditionnellement appelées L, GL, GLS, SX, etc., pour Luxe, Grand Luxe, Grand Luxe Special, etc.). Mais c'est aussi le début de la banalisation des séries limitées, chez Talbot comme ailleurs, sauf que chez Talbot on va prendre l'habitude d'osciller entre série limitée et modèle pérennisé : ainsi naît la "Premium". Au départ, elle a tout d'une série limitée. Elle aura une carrière beaucoup plus longue.
La "Premium" est la version la plus luxueuse de l'Horizon, elle même une voiture de milieu de gamme. Elle remplace en somme la SX, sur laquelle elle s'appuie. La SX est apparue pour la deuxième année de commercialisation de l'Horizon, au Salon de l'Automobile de 1978, donc pour le millésime 1979. Cette dernière est équipée du moteur 1.442 cm3 de 83 ch avec carburateur double-corps. Elle est pourvue d'une boîte de vitesses automatique à trois rapports, d'un ordinateur de bord à six fonctions, comprenant un contrôleur de vitesse, une grande première à l'époque, d'une sellerie velours et de ceintures à enrouleurs à l'arrière. Inchangée pratiquement jusqu'au millésime 1981 compris, la SX bénéficie d'une fermeture centralisée en 1982. Cependant, à la fin de l'année, elle est supprimée du catalogue, tandis qu'apparaît la Premium. C'est en tout cas la nouvelle version supérieure de l'Horizon. Elle conserve la fermeture centralisée de la SX et d'autres accessoires mais aussi des sièges en tweed, des jantes en alliage Amil, des vitres avant électriques, une direction assistée, une boîte cinq rapports d'origine Peugeot. Le moteur, lui, passe à 1.592 cm3, permettant de gagner 7 chevaux, ce qui autorise une vitesse de pointe respectable de 175 km/h.

Horizon Premium 1983
Ixo
En 1984, la Premium est reconduite, et le tweed de sa sellerie est remplacé par du velours. Pour 1985, pas de changement si ce n'est de nouvelles baguettes de caisse, mais la production cesse en cours d'année. C'est d'ailleurs la fin de la marque Talbot, ex-Simca.

Horizon Jubilée 1979
Ixo
Arizona

Arizona 1985
Ixo
La Talbot Arizona est née au début des années 80. Les toutes premières études datent de cette époque. Le projet démarra cependant sérieusement en 1982, et figé dans ses grandes lignes en 1983, sous le nom de code C28. Dès 1984, le projet prend une importance capitale à Poissy, étant le grand espoir pour redonner vie au site. Le projet C28, malheureusement, ne deviendra pas une Talbot, la direction du groupe PSA en décida autrement. Ce sera une Peugeot, la célèbre 309, avec le succès qu'on connaît.
Solara
Lorsque le groupe Peugeot SA reprend Simca Chrysler en 1978, la marque à l'hirondelle n'a jamais connu autant de reconnaissance : deux titres de voitures de l'année, pour la 1307 et l'Horizon, et des chiffre de vente qui ont atteint des sommets pendant les années 70 avec couramment plus de 500.000 véhicules vendus par an. Paradoxe ? C'est qu'en fait le colosse Simca a des pieds d'argile : la marque "ne s'appartient pas" mais fait partie du groupe américain Chrysler qui désire se défaire de ses filiales européennes. Par ailleurs, l'époque est à la concentration dans le domaine automobile, un mouvement qui a commencé dès la fin de la Seconde Guerre mondiale... et qui n'est toujours pas terminé aujourd'hui ! C'est dans ce contexte que naît la Solara, une voiture intelligente conçue avec de petits moyens mais sur une base solide moderne.
Dès 1967, Simca s'est tournée vers la traction avant avec moteur transversal, une architecture qui va de pair avec un habitacle modulaire : véhicules aux dimensions mesurées mais très habitables, moins chers à produire en grande séries - quoi que plus coûteux à étudier - et à la fois familiaux et utilitaires. Ainsi est née la 1100 en 1967, puis la 1307. Cependant, il manque un modèle tricorps dans la gamme depuis l'abandon de la 1301. L'idée va être d'étudier ce tricorps à partir de la 1307. Il suffit de conserver l'avant et de dessiner un coffre à l'arrière. La future Solara, codée C6, code déjà affecté à la 1307. Le projet est déjà initié lorsque le groupe Peugeot SA a racheté les filiales européennes de Chrysler. Si certains modèles conviennent parfaitement à Peugeot, comme la 1307 qui n'entre pas en concurrence avec un modèle de sa gamme, ce n'est pas le cas de la Solara, qui est en concurrence à la fois avec les versions les plus luxueuses de la 305 et avec la version de base de la grosse 504, vite remplacée par la 505. Mais le projet de la Solara est trop avancé dans son développement pour le stopper. Elle va donc voir le jour.

Solara 1980
Norev
Lorsque la 1307 disparaît pour être remplacée par la 1510, qui remplace d'ailleurs toute la série des 1307, 1308 et 1309, la Solara, étudiée en même temps que cette 1510, va donc héritée de la nouvelle face avant de cette dernière. Présentée en avril 1980, il s'agit alors d'une Talbot-Simca. Elle arbore donc la marque Simca à l'arrière et le logo Talbot sur la calandre. En 1981, elle perd le nom de Simca à l'arrière et s'appelle désormais simplement Talbot. C'est d'ailleurs la première voiture dotée du nouveau logo Talbot, un T dans un cercle. Déclinée en quatre versions, LS, GL, GLS et SX, elle est disponible en option avec une boîte de vitesses à cinq rapports, celle de la Citroën CX. La voiture se vend assez bien, mais la marque entre dans une lente agonie. La cause vient d'erreurs de positionnement, de grèves et surtout, d'un désamour de la part du public, qui ne sait plus d'ailleurs s'il achète une Talbot ou une Simca. Les ventes chutent, malgré le succès de la Samba. Les derniers modèles sont vendus en 1986, année ou Peugeot décide de faire disparaître la marque.

Solara 1980 et 1985
Ixo
Tagora
Comme la Solara, la Tagora a été étudiée sous la direction de Chrysler. Elle aurait donc logiquement du être une Simca ou une Chrysler. Cependant, l'arrivée de Peugeot va en faire une Talbot. La Tagora était censée devenir le haut de gamme de Simca, type de modèle absent de la gamme depuis l'arrêt, au début des années 60, des Vedette à moteur V8. La Tagora ne va cependant pas connaître la carrière qu'elle aurait méritée.
Son histoire commence au début des années 70, alors que Simca est entre les mains de Chrysler. Simca ne dispose plus de haut de gamme depuis longtemps, et le géant américain souhaite un modèle de cette catégorie, c'est conforme à sa culture ! Les premières esquisses sont tracées au centre de style Chrysler Europe au Royaume-Uni, qui accouche d'une épure moderne et effilée. Au bureau d'études de Carrières-sous-Poissy, le projet C9 - c'est le nom de code de la future Tagora - prend forme : il prévoit une coque autoporteuse qui recevra une évolution du moteur de la Chrysler 180 (et un V6 Chrysler pour le haut de gamme). Lorsque Chrysler se sépare de ses filiales européennes, Peugeot se retrouve en 1978 avec tous les modèles et toutes les usines européennes. La Tagora, prête à être lancée en fait partie. Mais Peugeot semble assez embarrassé par la future Tagora, elle risque induscutablement de faire de l'ombre à son haut de gamme, la 604. Par ailleurs, la nouvelle, si elle reste classique (voiture tricorps, moteur avant et transmission arrière), est moderne, avec une suspension et un freinage bien étudiés et une habitabilité hors pair. Aussi la décision est prise, elle sortira mais avec des aménagements : elle partagera le soubassement de la future Peugeot, la 505, et certains moteurs, l'excellent Diesel turbo et le V à essence pour la version haut de gamme, l'évolution du "vieux" moteur Simca prévu à l'origine n'équipait plus que la version de base.
Présentée au Salon de Paris en 1980, la Tagora ne sera commercialisée qu'en février 1980. La Tagora ne sera commercialisée qu'en février 1980. Le réseau commercial, constitué en grande partie d'anciens concessionnaires Peugeot, voit d'un très mauvais oeil l'arrivée de cette Talbot. La voiture en fait les frais. La 604 est, ave la bénédiction de la direction, souvent mise en avant par ce même réseau. Résultat, après 502 exemplaires produits en 1980, la Tagora est produite à 15.687 exemplaires en 1981, mais seulement 2.264 en 1982 et 1.320 en 1983. Elle était proposée en version GL et GLS (2,2 l), puis en version DT (2,3 l diesel) et SX quelques mois plus tard. Cette dernière est dotée du moteur PRV V6 de 2,65 l de la 604 (mais aussi de la Renault 30), gonflé à 165 ch. au lieu de 144 pour la Tagora de base, grâce à deux carburateurs triple corps, ce qui permet à la voiture de friser les 200 km/h et fait d'elle la plus puissante et la plus rapide des berlines françaises (on devrait d'ailleurs parler de limousine, puisque la Tagora est dotée de six glaces latérales). La version Présidence sera présentée ensuite au Salon de Francfort.
Malgré la réticence des concessionnaires, qui ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de la gamme Talbot, la Tagora est plutôt bien accueillie, même si les ventes ne décollent pas en flèche. La 604, de son côté, peine franchement pour trouver sa clientèle. Les concessionnaire mettent donc en avant la 604 et mettent en retrait la Tagora. Si les ventes s'élèvent à 15.000 exemplaires en 1981, elles chutent donc à un peu plus de 2.500 en 1982 et moins de 1.500 en 1983. L'aventure de la Tagora s'achève en juillet 1983. Les quelques centaines d'exemplaires invendus seront discrètement bradés en Espagne.

Tagora 1981
Ixo
Tagora Présidence
Au Salon de Francfort 1981, la nouvelle Talbot Tagora est présentée dans une version particulièrement haut de gamme, ouvertement destinée aux hommes d'affaires ou hommes politiques qui travaillent aussi dans leur voiture, puisque celle-ci est généralement conduite par un chauffeur. Aussi, ce prototype est doté de tous les accessoires modernes de communication : radio-téléphone, dictaphone à cassette à deux vitesses, ensemble vidéo composé d'un téléviseur couleur et d'un magnétoscope VHS équipé du système Teletext, chaîne stéréo haute fidélité complète (ampli dolby 100 x, radio PO-GO-FM à commande digitale, lecteur de cassettes, enceintes acoustique trois voies, casques individuels).

Tagora Présidence 1981
Ixo
"Présidence" : l'appellation n'est pas nouvelle chez Simca puisque le même genre de déclinaison - adaptée à son époque - a été créé avec la Vedette Chambord, près de vinqt-cinq ans plus tôt. Signalons que cette dernière avait déjà le téléphone. Là, la version choisie pour adapter la Présidence est la Tagora SX. Cette version coiffant la ligne des Tagora est d'origine dotée du moteur 6 cylindres en V (provenant de la Peugeot 604), d'un ordinateur de bord avec affichage de la consommation instantanée, d'un pare-brise feuilleté haute sécurité, de glaces teintée, de projecteurs principaux H4 à iode, d'une lunette arrière chauffante, d'une direction assistée, de l'air conditionné, du siège conducteur réglable en hauteur, et d'appuie-tête sur les sièges avant et arrière.
Extérieurement, la Présidence se caractérise par une peinture métallisée laquée bleu nuit, par un filet latéral doré, des roues en alliage léger et un monogramme spécifique. Le garnissage intérieur, réalisé par un carrossier britannique de renom, propose un mariage de cuir souple, de tissu façon pure laine à chevrons et de moquette, rehaussé de finitions en laiton, le tout d'une teinte harmonisée à la couleur de la caisse. En somme, avec cette finition "cousue main" et un haut niveau de sophistication, la Présidence aurait pu trouver sa clientèle, d'autant que la Tagora est une excellente voiture mais le groupe PSA coupe rapidement les ailes à cette dernière descendante de l'Aronde.
Samba
En 1978, le groupe PSA assuma les activités industrielles de Chrysler en Angleterre et en France. A cette époque, le temps pressant et s'avérant insuffisant, Talbot n'avait pas pu lancer un nouveau projet de véhicule. Il manquait donc à Chrysler-Simca, dans la gamme Talbot, une petite voiture susceptible de remplacer la Simca 1000. En 1979, les dirigeants de PSA décident que le prochain modèle de petite taille Talbot serait lancé sur le marché en 1981 et serait construit sur la base du châssis court de la Peugeot 104, voiture commercialisée depuis 1972. Ce projet, désigné en interne sous l'appellation T15, allait donner lieu à une production dans l'ancienne usine Simca de Poissy. PSA avait ainsi l'intention de rationaliser la production par l'emploi d'éléments communs : la plate-forme longue de la Peugeot 104 servirait de base à la Citroën Visa cinq portes, et la courte à la Citroën LN en sus de la future Talbot Samba. Cette dernière, avec une carrosserie de 104 redessinée, et se basant sur l'expérience acquise grâce au prototype "Vera", arrive sur le marché en décembre 1981.
Bas de gamme de Talbot, la Samba fait sensation au Salon de Paris et sa commercialisation débute avec succès. Elle fait d'ailleurs la nique a à la concurrence en se plaçant en tête d'un test comparatif effectué par L'Action Automobile de décembre 1981. Les motorisations proposées sont au nombre de trois, pour deux cylindrées : 1.124 cm3 et 1.360 cm3. En 1982, Pininfarina dessina et entreprit de fabriquer une version décapotable de cette petite voiture économique, avec pour objectif de lui conférer un certain glamour. Cette version cabriolet est basé sur le haut de gamme, la GLS. Malheureusement, ce modèle ne sera disponible qu'à l'automne, des grèves à Poissy et des ateliers qui tournent au ralenti sont les causes principales de ce retard.

Samba GL 1982 et Cabriolet 1983
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La Samba, malgré la tourmente, poursuit avec succès sa commercialisation, représentant la moitié des ventes de la marque. Disponible désormais en quatre versions, LS, GL, GLS et cabriolet. Elle se voit également proposée en séries limitées, comme la Rallye, un modèle destiné aux jeunes sportifs. Mal soutenues par un réseau qui se désagrège, les ventes dégringolent. La Talbot sera produite à environ 270.000 exemplaires jusqu'en 1986. La version Cabriolet fut, de son côté, vendue à 13.000 exemplaires, ce qui est un chiffre fort élevé pour ce type de véhicule et dans ce segment de gamme. La Samba sera la dernière à porter le nom de Talbot et à l'automne, au Salon de l'Automobile, on ne trouvera pas de stand à ce nom.

Samba Sympa 1984
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La clientèle de la Samba est multiple, la voiture pouvant être la seconde voiture d'une famille aisée, celle d'un nouveau couple, ou celle d'un jeune. C'est d'ailleurs ce dernier segment que Talbot vise en proposant la Samba Sympa. La base de la Sympa sera celle de la GL, avec un apport assez riche d'équipements supplémentaires. La série marchera bien pendant la première année de commercialisation, en 1984. Une seconde série sera donc reconduite en 1985. En février 1986, les derniers exemplaires Talbot sortent des chaînes, et la Samba en fait partie. Sur les chaînes de montage de Poissy, une nouvelle voiture est déjà en production, la petite Peugeot 205.
Samba Rallye
L'ultime modèle de la légendaire marque Talbot va démontrer qu'elle est également une petite "bombe" aussi économique que pleine de caractère qui, avec ses 90 ch. (version de série) pour seulement 768 kg, permit à maints pilotes amateurs de faire leurs armes au Monte-Carlo pour un investissement modeste.

Samba Rallye 1983
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Dès la sortie de la Samba, on pensait déjà à une version sportive, fidèle en cela à la tradition inaugurée par Simca. PSA décida donc de mettre sur pied un projet sportif destiné aux pilotes amateurs. C'est dans ce cadre que fut réalisée la version vouée à la compétition, la Samba Rallye de 1982. Dans le coeur des apprentis pilotes, elle va rapidement prendre la place des Simca 1000 Rallye 2 et 3. A cette époque, alors que chez Peugeot la 205 GTI rivalise avec l'allemande Golf de Volkswagen, il n'y a pas de voitures dans la gamme Talbot pour succéder aux Simca Rallye 3, disparue en 1978. La Rallye va venir combler ce vide, avec le bloc-moteur du 4 cylindres 1.219 cm3 Type 129D (évolution du moteur XZ5 de la 104 SR), délivrant 90 ch. de série. La série limitée de 200 exemplaires de Groupe B est produite, venant tirer parti des règles de préparation octroyant aux mécaniques du Groupe PSA la possibilité de disposer de 130 ch. Ces voitures seront destinées à 200 licenciés pour participer à des compétitions sportives. Cette "Peugeot Talbot Sport Samba Rallye" est appelée à s'illustrer aux mains de ces amateurs dans les classes mineures des rallyes internationaux, comme par exemple le Rallye de Monte-Carlo. Quant au grand public, il devra attendre 1983 pour avoir accès à ce modèle.
Afin de ne pas entrer en concurrence directe avec le programme Visa, décision est prise d'homologuer la Samba Rallye dans la plus petite classe du Groupe B, celle des moteurs de moins de 1.300 cm3. Afin de s'approcher de la limite de cylindrée autorisée (dépassée par les moteur XY des Visa), on associe le bloc en alliage léger et les pistons du moteur de 1.360 cm3 des Visa avec l'arbre à cames et les bielles du moteur de 1.124 cm3 de la Peugeot 104. On obtient ainsi une mécanique de 1.219 cm3, certes moins puissante que le 1.360 cm3 de la Visa mais plus souple et plus agréable d'utilisation. Outre deux carburateurs Webern ce moteur adopte la culasse de la Peugeot 104 ZS2 à conduits d'admission séparés (un par soupapes d'admission). La puissance passe de 92 à 130 ch. ou 135 ch. à 6.700 tr/mn (on note quelques variations d'un moteur à l'autre), ce qui est largement suffisant pour rendre compétitive une petite voiture dont le poids n'était que de 760 kg.
Alors que les Peugeot 205 T16 de Groupe B, destinées à s'attaquer au Championnat du monde, s'adressait aux professionnels ou aux pilotes les plus argentés, les Talbot Samba Rallye, développées au centre technique Peugeot de Vélizy, étaient faites pour les pilotes amateurs ou semi-professionnels participants aux rallyes de niveau national, non seulement en France mais aussi dans des pays comme l'Espagne ou la Belgique. Afin de réduire le poids, divers panneaux de carrosserie, les portières et le capot sont en plastique renforcé de fibre de verre. De même, on a renoncé à l'emploi de la traction intégrale, autorisée par la réglementation du Groupe B et adoptée par les Visa, ce qui permet de proposer un véhicule au rapport prix/performances presque insurpassable. Le schéma de suspensions d'origine est conservé (indépendante de type McPherson à l'avant, bras tirés à l'arrière) mais la modification de certains éléments facilitait le réglage des valeurs de carrossage afin de les adapter aux pneumatiques de compétition. Peugeot ajoute à cela une liste d'éléments homologués afin de mieux répondre aux exigences de la compétition : différentiel autobloquant et transmission courte, notamment. La boîte de vitesses, à cinq rapports, est celle de la Samba GLS. Commercialement, cette opération se révèle brillante. La variante "de série" allait dépasser de loin le nombre d'exemplaires nécessaire pour une homologation en Groupe N (cadre dans lequel la voiture opéra au-delà de 1983).

Samba Rallye Monte-Carlo 1983 R. Dufour/B. Chenez
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C'est donc en 1983 que la Talbot Samba Rallye fait ses débuts, au rallye Monte-Carlo. Les voitures se présentent en nombre car la marque a livré les premiers exemplaires à un groupe fourni de pilotes. Parmi eux, les duos René Dufour-Bernard Chenez, Jean Bouzat-Hervé Maheo et Gilbert Casanova-Christophe Pelle vont se distinguer. Ces trois équipages vont réussir à terminer l'épreuve, le meilleur couple étant Dufour-Chenez, 18e en Groupe B et 34e au scratch. En 1984, le tandem Jean-Pierre Rouget-Françoise Lelièvre termine 15e au scratch, en l'emportant dans la classe 9 du Groupe B.
Aux mains de pilotes amateurs, les Talbot Samba Rallye laissèrent pressentir leur potentiel au rallye Monte-Carlo. Ainsi, en 1984, François Delecour, appelé à briller en Championnat du monde, effectua son premier Monte-Carlo au volant d'une Samba Rallye. En dépit de divers problèmes, il termina l'épreuve 67e au classement général, 31e du Groupe A et 3e dans sa classe.

TALBOT SUNBEAM LOTUS

La Sportive

Sunbeam Talbot Lotus 1981
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Ce n'est pas une Horizon sportive, loin de là. En fait, il s'agit d'un assemblage effectué en 1977 d'une petite berline anglaise, la Sunbeam, et d'un moteur issu d'une grande marque sportive, Lotus. C'est donc le 2,2 litres 16 soupapes qui sera monté sur la Sunbeam qui viendra remplacer, en course, les Chrysler Avenger. Talbot faisant partie du groupe Chrysler Europe, la Sunbeam Lotus, après le rachat par PSA en 1979, prendra le nom de Sunbeam Talbot Lotus, la firme Chrysler Europe étant devenue en effet Talbot. Homologuée en Groupe 4, la petite sportive sera pilotée par Guy Fréquelin avec succès, accompagné d'un co-pilote aujourd'hui célèbre, Jean Todt.

Sunbeam Talbot Lotus Brésil 1981 Guy Fréquelin/Jean Todt
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La Chrysler Sunbeam est une berline compacte 3 portes inspirée de la Hillman Avenger. De cette petite anglaise naîtra une petite sportive, la 1.600 Ti. Dees O'Dell, responsable de la compétition pour Chrysler pense, avec raison, que la base peut suffisante pour participer au Championnat du monde des rallyes. Il ne lui manque qu'un moteur à la hauteur, indisponible dans le groupe. C'est chez Lotus qu'il va trouver la solution avec le 2,2 litres 16 soupapes mentionné plus haut. En 1978, avec le mariage entre Simca et Chrysler, la Sunbeam Lotus devient la Simca-Chrysler Sunbeam Lotus. Elle sera lancée officiellement en mars 1979 au Salon de Genève. Pour l'homologation, la marque doit en produire 400 exemplaires mais Chrysler à des vues plus commerciales. Le 1 janvier 1980, Peugeot rachète Chrysler, et de ce fait la Sunbeam qui devient Talbot-Simca. Commercialisée en noire avec des bandes grises argentées, la Sunbeam voiture ressemble à s'y méprendre à la Talbot Horizon, mais sous le capot, elle est bien différente. Malgré son attrait, de nombreuses voitures produites resteront, en 1982 et 1983, dans les stocks d'invendus. 58 exemplaires, sur les 150 prévus, seront reconvertis en série limitée, la Avon. Bleues, elles reçoivent le logo Lotus et seront malheureusement bradées par un concessionnaire de Nuneaton. C'est le rallye qui fera connaître la voiture, cette dernière brillant dans le championnat du monde, s'octroyant même le titre constructeur en 1981 avec Fréquelin. Elle remportera le RAC dans sa catégorie trois années de suite, de 1980 à 1982. De grands pilotes prendront son volant, comme Henri Toivonen, Jean-Pierre Nicolas et surtout Guy Fréquelin qui, avec Jean Todt comme co-pilote, ratera de peu le titre pilote en 1981. En 1982, le Team Talbot fut transféré à Paris, et l'expérience de l'équipe participa fortement au succès des Peugeot-Talbot Sport. Sachez qu'un projet Talbot Horizon "Lotus" à moteur central fut envisagé à cette époque. La 205 T16 fut cependant préférée à cette dernière.
Le jeune pilote finlandais Henri Toivonen, engagé comme coéquipier de Fréquelin en 1980, signa pour Talbot la première victoire en Championnat du Monde, au Rallye du Rac en 1980.
C'est avec Guy Fréquelin que la Sunbeam Talbot Lotus, ou Talbot Sunbeam Lotus, décroche son premier podium en finissant troisième du rallye du Portugal. Grâce à son moteur puissant, développant 240 ch. dans sa version 2.174 cm3, Guy Fréquelin et son copilote Jean Todt décrochèrent de nombreuses places sur les podiums, la plus haute marche décrochée au Rallye des 1000 pistes en 1980. Au Monte-Carlo de 1981, ils terminent à la seconde place, un excellent début de saison pour Talbot qui allait, en fin de saison, s'octroyer le titre des constructeurs.

Sunbeam Talbot Lotus Monte-Carlo 1981 Guy Fréquelin/Jean Todt
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Nommé Chef de la compétition de Peugeot Talbot, Jean Todt va développer la 205 T16 pour le Groupe B. L'arrivée de cette nouvelle voiture chez Peugeot entraîna la disparition en Championnat du monde de l'écurie Talbot mais cette dernière apportera toutefois un certain soutien à des pilotes privés. La Talbot Sunbeam Lotus pourra poursuivre sa carrière en compétition et obtenir encore quelques brillants résultats dans les championnats nationaux. C'est d'ailleurs avec la Talbot qu'Antonio Zanini remporta le Championnat d'Espagne International des Rallyes en 1983.