STANGUELLINI    

Dernière mise à jour : 15/05/2010

L'automobile, une histoire de famille...

Petit historique

Celsio Stanguellini

En 1879, Celso Stanguellini fonde à Modène une petite entreprise pour le commerce d'instruments de musique. Un peu mécanicien, il dépose d'ailleurs un brevet pour un dispositif destiné à accorder les instruments, ce qui lui vaut d'ailleurs une première renommée. Ce système sera d'ailleurs utilisé dans l'orchestre d'Arturo Toscanini, célèbre chef d'orchestre italien (1867/1957).

Francesco Stanguellini (?/1932)

Vers 1900, Francesco Stanguellini, fils de Celsio, dirige la petite entreprise vers une nouvelle activité, la bicyclette. Mais Francesco ne se contente pas de les louer ou de les vendre, il décide de les construire. C'est ainsi qu'il prépare des modèles de course et participe, sur ses propres modèles, à quelques compétitions. Comme de nombreux constructeurs de cycles, Francesco passe ensuite à la construction de tricycles à moteur, qu'il engage également en compétition. L'évolution mène vers l'automobile et la petite entreprise se consacre à la confection de voitures de course et la préparations sportives de voitures déjà existantes. Les premières voitures à passer entre les mains de Francesco sont des Ceirano et des Scat. C'est à bord de ses voitures que Francesco participe à ses premières courses automobiles. Il est également vu sur des Fiat, dont il distribue également les modèles. En 1910, il devient d'ailleurs le premier concessionnaire automobile officiel à Modène. Il est le propriétaire de la première voiture de la marque à Modène (une Fiat Tipo 1 (qui précède la fameuse Tipo Zero de 1911). Cette automobile, toujours dans la famille Stanguellini, portait l'immatriculation MO/1, MOdène n°1.

Francesco, à bord d'une automobile Fiat en 1908, avec le marathonien Dorando Pietri
Premier concessionnaire Fiat à Modène, et donc l'un des plus anciens concessionnaires Fiat en Italie, Francesco participe à de nombreuses compétitions, aux côté d'un de ses amis, un certain Vincenzo Lancia. Il s'aperçoit alors qu'il pourrait obtenir de meilleurs résultats en modifiant le moteur des Fiat, en y apportant ses propres découvertes. Mais la motocyclette monopolise son temps. Si son fils Vittorio, déjà très impliqué dans l'entreprise, court sur Mignon, Francesco engagera également, en 1927 une Bianchi, pour un certain Tazio Nuvolari.

Vittorio Stanguellini (?/1932)

Vittorio a hérité de la passion de son père. C'est sur deux roues qu'il débute en compétition. En 1925, il court sur des motos Mignon, soutenu par son père. C'est d'ailleurs en 1925 que voit le jour l'écurie Stanguellini, fondée par Francesco, qui va se bâtir une notoriété en faisant courir et gagner ces motocyclettes Mignon.

Vittorio sur Mignon, avec à sa droite, en complet, son père. A droite, le commissaire de course, un certain Enzo Ferrari

Celsio Stanguellini (1910/1981)

A cette époque, le fils de Celsio, Francesco, est déjà très impliqué dans l'entreprise. Le décès prématuré de Francesco en 1932 (certains disent 1929 ?), Vittorio, agé de 22 ans, reprend la direction de l'entreprise familiale. Il suspend temporairement l'activité compétition, continuant cependant à modifier des voitures et des moteurs pendant son temps libre. Mais l'arrêt est de courte durée. En 1936, une voiture préparée par Stanguellini participe à quelques épreuves, dont les 24 heures de Spa, en Belgique. Pour le transport, la firme utilise d'ailleurs le camion de la Scuderia Ferrari de son ami Enzo, preuve que les liens sont déjà très étroits. Il prête même assistance aux autos de Tazio Nuvolari. Ses liens avec Enzo, comme avec les frères Maserati, lui permettent d'envisager de devenir, à son tour constructeur. Si l'entreprise familiale avait débuté la production de modèles dérivés de Fiat (Balilla, Balilla Sport, 500), mais aussi de Maserati, voitures destinées aux courses qui obtiennent de bons résultats. c'est en 1938 qu'apparaît la première véritable Stanguellini, la 750 Sport Nazionale, avec comme base la Fiat 500 Topolino.
En 1938, Vittorio fonde la Squadra Stanguellini, une équipe de course qui compta en son sein les pilotes Baravelli, Zanelli et Rangoni sur Fiat, et Severi sur Maserati 1500. Severi termina d'ailleurs 1er au classement général de la Targa Florio de 1937. C'est au cours de ses premières années que l'écurie remporta ses plus belles victoires. La plus belle est sans doute celle de Baravelli, dans sa catégorie, lors des Mille Miglia 1938 sur Stanguellini 750. Jules Baravalli, sur Fiat 500, remporta également la seconde édition du Tobruk-Tripoli, en 1939. Pour l'anecdote, Stanguellini avait trouver une solution originale pour combattre le sable du désert libyen. Stanguellini avait conçu, avec un bas de soie pour femme, un filtre spécial pour le carburateur.

Les Stanguellini, au départ du Circuit de Modène en 1939
De 1938 à 1939, Stanguellini construira la 750 Sport Nazionale sur base Fiat 500 Topolino (1938 à 1948), la 1100 Sport Nazionale sur base Fiat 508 C (1938 à 1948) et la 2800 Sport Nazionale sur base Fiat 2800 (en 1939 seulement). En 1947, en plus de la 750 (plus souvent produite en roadster et rarement en coupé) et de la 1100, Stanguellini proposera la 1100 Sport Internazionale, voiture produite jusqu'en 1957.
Pendant la guerre, l'activité automobile se limitera à quelques compétions automobiles, comme le 1er GP de Brescia, lors des Mille Miglia 1940. Les Stanguellini terminent 6e et 7e dans la catégorie 1100 mais décroche un doublé en catégorie 750 avec Fioruzzi-Sola et Bertani-Lasagni. C'est au cours de cette compétition que débuta d'ailleurs les premières 815 Auto Avio, les premières voitures d'Enzo Ferrari, pilotées par Rangoni-Nardi et Ascari-Minozzi, malheureusement contraintes à l'abandon.

Après-guerre

Après le second conflit mondial, l'activité de l'entreprise redémarre. Stanguellini est parvenu à protéger son matériel et ses voitures en les cachant chez Fiat, évitant ainsi le vol des équipements et des châssis. C'est donc assez rapidement que le retour de la marque se fait. En 1946, Stanguellini est prêt à disputer de nouvelles compétitions. Avec ses anciens pilotes, Lotario Rangoni Machiavel, Nando Righetti, Jules Baravelli et Gualtiero Garagnani, et avec des nouveaux venus comme les frères Guido et Carlo Scagliarini, Gianni Arezzi, Idée De Paix et Carlo Poissons, Leonardi et Gianni Lions. Il serait trop long de citer ici toutes les victoire des Fiat-Stanguellini. Signalons simplement que la marque remporta la victoire au Championnat en catégorie Sport National. La réputation de Stangellini passe les frontières et la demande de voitures provenant de l'étranger est grandissante. La 1100 Sport Internationale voit le jour. Stanguellini travaille sur de nouveaux châssis, avec l'ingénieur Alberto Massimmo, destinés à la 1100, puis à la 750. Les moteurs prennent de la puissance et les pilotes Righetti, Tullini et Auricchio sauront en profiter. En 1947 encore, Stanguellini remporte d'autres victoires, 10 au général, 37 en catégorie, et décroche 4 titres nationaux. Les voitures battent par deux fois les Ferrari. Si l'entreprise débute la construction de ses propres châssis, elle utilise encore beaucoup d'éléments Fiat, comme les suspensions, les transmissions, les différentiels et des moteurs issus des Fiat de production. C'est au cours de cette année 1947 qu'apparait la première voiture de route, une 1100 coupé, construit par Toricelli et Bertone. Le moteur est encore un Fiat modifié. Le premier moteur Stanguellini n'apparaîtra qu'en 1950, un 750 twin-cam.

1100 Spider Mille Miglia 1948 - 4e - Aldo Terigi/M. Berti
Starline
En 1954 apparaît une autre routière, la 1100 berlinetta conçue par Scaglione et Bertone. Neuf exemplaires seront produits. Elle sera suivie par une 1200 Spider. En 1955, la marque tente pour la première fois de se lancer dans les grandes épreuves internationales. Ainsi, elle participe aux 24 Heures du Mans, aux 500 km du Nürburgring, et au Tourist Trophy. Au début des années 60, elle se consacre à la Formule Junior avec la Dolfino. L'entreprise connaît de nouveaux succès. Puis la Formule 2 et 3 intéressent la marque, qui produira d'ailleurs la Colibri. Mais les difficultés économiques l'empêchent d'obtenir des résultats. En 1965, Stanguellini stoppe la production. La marque, dans les années suivantes, proposera quelques prototypes, comme la Momo Mirage de 1971. En 1981, à la mort de Vittorio, la petite entreprise de construction mécanique italienne est sur la fin. De nos jours, la concession Stanguellini existe toujours, à Modéne, avec la représentation des voitures Alfa Romeo, Fiat et Lancia.