SANDFORD    

Dernière mise à jour : 26/05/2010

Equilibre sur trois roues...

Petit historique

Toutes sortes de solutions techniques ont été imaginées pour réduire le prix des voitures et échapper aux taxes. Installer des petits moteurs, élaborer des carrosseries simples, et même, pourquoi pas, comme l'a proposé Sandford, faire des autos à trois roues !

Stuart Malcolm Sandford

Morgan, dès 1910, montre la voie de ce type de véhicule. L'idée n'est évidemment pas uniquement de réduire le prix de la voiture en supprimant pneu, chambre à air, jantes et rayons, mais également le poids de l'ensemble afin d'accéder à la catégorie des cyclecars à taxes réduites. C'est un certain sujet britannique, Stuart Malcolm Sandford, qui va créer la marque qui porte son nom, et ce de l'autre côté de la Manche, en France, plus précisément à Paris.
Stuart Sandford, sujet britannique, est domicilié à Paris, ou il vit avec sa mère. Il deviendra pilote moto vers 1910, puis sera remarqué par le soin qu'il apporte à ses machines et sa passion pour la mécanique. Après la guerre, il se lance dans la vente des surplus de motos achetés à l'armée. Il dispose également d'une licence pour importer les motos Métro-Tyler. C'est ainsi qu'il découvre les tricycles Morgan.
Sandford ouvre d'abord un magasin avenue des Ternes dans le 17e arrondissement de la capitale, où il commercialise les Morgan, construites sous licence en France par les frères Darmont, dans leur usine de Courbevoie. L'histoire est un peu compliquée.

Stand Sandford Salon de Paris 1923
Sandford, ex-vendeur de vêtements chez Old England, passionné de mécanique et de courses, s'illustre alors au volant de Morgan-Darmont à trois roues, dans des compétitions automobiles, principalement en France.
La petite organisation marche bien, Malcolm Sandford fait la promotion, par l'intermédiaire des compétitions dominicales, de son magasin et des Morgan construits par Darmont Frères. Assisté de son coéquipier Guéret, alors contremaître chez Darmont et qui dispose d'une licence de fabricationdes tricycles Morgan, , Sandford, au volant d'un Morgan, remporte la victoire dans sa catégorie aux six jours internationaux, près de Grenoble en 1920. Il faut dire qu'il est alors le seul engagé dans sa catégorie. cette importante compétition en tout terrain connaît un grand retentissement à l'époque. D'autres victoires font encore marcher le petit commerce de Sandford.

Petite production

Suite à de nombreux soucis, Malcolm Sandford et les frères Darmont mettent brutalement et définitivement fin à leurs relations, pour de sordides problèmes d'argent. Malcolm Sandford décide alors de voler de ses propres ailes et est d'ailleurs convaincu que le petit racer à trois roues peut encore être amélioré. Il fonde donc sa propre entreprise, et Guéret, qui a été son fidèle coéquipier en course, quitte les frères Darmont pour devenir son chef d'atelier. Un atelier bien modeste, car à cette époque, en 1922, il n'est pas question d'usine.
Le Sandford que Stuart et Raymond Guéret élabore n'est alors destiné qu'à leur propre usage. Dans des conditions difficiles, sans moyens financiers et sans outillage perfectionné, le premier Sandford est monté pour participer à la course de côte de Gaillon. Devant sa prestation, un amateur va commander le même à Sandford, puis un autre, puis encore un autre... De bouche à oreille, la réputation des Sandford va grandir. Si au début, les Sandford sont des copies plus ou moins fidèles des Morgan, Stuart Sandford et Raymond Guéret vont améliorer l'ensemble.

Les Sandford sont équipés de vrais moteurs de voitures 4 cylindres en ligne, de marque Ruby, et non de moteurs de motos à refroidissement par air, comme le sont les Morgan. Le Sandford, refroidi par eau, présente fièrement son radiateur nickelé à sa proue. Sur un Sandford, les trois roues sont interchangeables, ce qui n'est pas le cas des Morgan de l'époque. La transmission, au moyen d'une boîte de vitesses à 3 rapports, s'effectue sur l'unique roue arrière. Les freins agissent sur les trois roues, par l'intermédiaire de câbles. Le châssis, en forme de T, est en tubes métalliques, et les trois roues sont à suspensions indépendantes. La voiture possède un essieu avant démontable, constitué de tubes d'acier assemblés par des colliers. Quant à la carrosserie, entièrement réalisée en aluminium, c'est un modèle du genre. Elégante, aérodynamique, elle est savamment polie et lustrée.

      

Compétition

En 1923, une Sandford remporte la course de côte d'Argenteuil, et remporte le GP de Montargis dans sa catégorie avec 3 voitures engagées et 3 victoires. En 1924, Malcolm va s'engager, au volant de son Sandford, dans huit compétitions automobiles nationales de premier plan, dont le prestigieux Bol d'Or, disputé sur 24 Heures. Seul à bord, il remporte sa catégorie, comme dans les sept autres compétitions. Il termine 2e au Bol d'or.

Tourist Trophy 1928
C'est à cause de sa carrosserie en aluminium et de sa forme aérodynamique avant l'heure, que le Sandford fut baptisé "l'avion de la route". En 1927, l'un de ces cyclecars a participé à la Journée des records, sur la ligne droite d'Arpajon, où, équipé d'un compresseur, il réalise 168 km/h sur un kilomètre.
A SUIVRE...