OSCA    

Dernière mise à jour : 07/07/2010

On retrouve les frères Maserati...

Petit historique

L'Officine Specializate Costruzione Automobili, OSCA, a été fondée par les frères Maserati, Bindo, Ettore et Ernesto, en 1947 dans la banlieue de Bologne. Cette société aura deux activités principales, la construction de petites voitures de sport et le développement de châssis et de moteurs pour les courses de Grand Prix en catégorie F1 et F2.

Bindo Maserati (1883/1980)
Ettore Maserati (1894/1990)
Ernesto Maserati (1898/1975)

C'est en 1914 qu'Alfieri, Bindo, Ernesto et Ettore Maserati fonde l'atelier Maserati ) Bologne. Il réparent des moteurs et des automobiles et fabriquent des bougies d'allumage. En 1926, ils construisent leur première voiture, dérivée d'un modèle conçu pour la firme italienne Diato. Un cinquième frère, Carlo, signe l'emblème au trident de la marque. Entièrement vouées à la compétition, les frères Maserati connaissent le succès, mais aussi des temps difficiles qui les amènent, en 1937, à vendre leur firme à la famille Orsi, qui installe la marque à Modène. Revenons quelques années en arrière...
En 1932, Alfieri Maserati, fondateur de la société qui porte son nom, disparaît des suites d’un accident en course lors de la Coupe de Messine le 8 mai 1927. Bindo Maserati, son frère, quitte alors Isotta-Fraschini après 20 ans de collaboration, pour reprendre l’entreprise familiale, devenant son Président avec ses frères Ettore, responsable financier et Ernesto, directeur du bureau d’études. Ettore s'avère alors être le maillon faible de l'organisation. La gestion n'est pas le fort des Maserati et, en 1937, suite à des problèmes financiers, et de la mauvaise gestion de l'entreprise, les trois frères cèdent leurs actions à Adolfo Orsi, gros industriel de Modane issu de la célèbre famille Orsi.
Le contrat de vente stipule que les frères restent dans la maison Maserati comme consultants pour une période de dix années, au-delà desquelles ils pourraient céder l'ensemble aux Orsi et reprendre leur liberté. Toutefois, une clause les empêche de produire des voitures de série pour ne pas concurrencer les Maserati de Grand Tourisme que s'apprêtent à lancer les Orsi. L'Officina Specializzata Construzioni Automobili (OSCA) est alors créée à San Lazzaro, près de Bologne, leur ville d'origine, par Bindo, Ernesto et Ettore, en décembre 1947.
MT4 1100
Pour débuter, Osca se spécialise dans les voitures de sport de petites cylindrée et profite de l'énorme expérience acquise par les trois frères au cours des années Maserati. La jeune marque va vite connaître ses premiers succès. Leur première création est la MT4 (pour Maserati Tipo 4), une sport destinée aux nombreuses compétitions italiennes. Equipée d'un 4 cylindres de 1.092 cm3 développant 72 ch. à 6.000 tr/mn, avec un taux de compression de 11,5 à 1, elle commence sa brillante carrière avec une victoire, à Naples en 1948, avec Luigi Villoresi au volant.
L'année suivante, la capacité du moteur est porté à 1.342 cm3 et sa puissance à 90 ch. à 5.500 tr/mn. L'auto est équipée d'ailes de motocyclette afin de satisfaire au règlement Sport en vigueur. Pour la saison 1950, le 1100 et le 1300 reçoivent une nouvelle culasse à double arbre à cames qui justifie l'appellation MT4-2AD de la voiture. La puissance passe alors à 92 ch. à 6.600 tr/mn pour la 1100 et à 100 ch. à 6.300 tr/mn pour la 1300. Parallèlement, la carrosserie évolue en abandonnant les ailes de moto pour des ailes incorporées à la carrosserie. Le poids est à peine supérieur. En revanche, l'aérodynamique y gagne beaucoup. Les évolutions de carrosserie visant à en réduire le poids, à améliorer l'aérodynamique ou même simplement l'esthétique seront assez nombreuses au cours de la production de la MTA-2AD, qui s'étalera de 1950 à 1956. Certaines voitures recevront même des carrosseries spéciales dessinées par Frua, Michelotti ou Vignale. Mécaniquement, l'auto évoluera également au fil des saisons pour rester compétitive. Une 1500 (1.453 cm3) fait ainsi son apparition aux côtés des 1100 et 1300 en 1953, avec une puissance de 110 ch. à 6.200 tr/mn.
Réputées, les petites Osca sont légères et permettent à plusieurs pilotes de se démarquer en course. Ainsi, les Osca MT4 1100 remportent quelques victoires dans les Mille Milles, dans leur catégorie entre les mains de Luigi Fagioli (1950 et 51), Giulio Cabianca (1952) et Claude Bourillot (1955).

MT4 1100 Mille Miglia 1957 Masperi/Foglietti 143e
Starline
Giulio Cabianca est probablement le plus titré des pilotes sur Osca. La marque ne se contente pourtant pas de s'illustrer dans les courses nationales mais connaît également un large succès outre-Atlantique. La marque ne se contente pourtant pas de s'illustrer dans les courses nationales mais connaît également un large succès outre-Atlantique. Stirling Moss et Bill Lloyd, beau-frère de Briggs Cunningham qui a fait courir des Cadillac au Mans, s'illustrent ainsi avec une Osca MT4 1500 aux 12 Heures de Sebring en 1954. Ils remportent l'épreuve devant un plateau de Lancia, Ferrari et Aston-Martin bien plus puissantes et plus rapides, qui ne peuvent tenir la distance. Cette victoire met en lumière les qualités de la petite italienne, son excellente tenue de route et la précision de sa mécanique. Petit détail : la voiture a des freins bien plus efficaces. De là à dire que ses pilotes ne peuvent qu'aller vite et n'ont aucun moyen de s'arrêter... Les frères Maserati essaient de produire des Osca à moteur 1600.

Osca MT4

Les voitures de sport Osca était construites sur châssis tubulaire, avec carrosserie Coupé. Le moteur initial de 1.100 cm3 de 70 ch. autorisait des vitesses remarquable pour une voiture pesant moins de 500 kg. Malgré les évolutions de carrosserie en cabriolet, et de nouveaux moteurs 750 cm3, 1.450 cm3 et même un 2 litres à distribution desmodromique, les petites voitures de sport OSCA ne connaîtront qu'une diffusion confidentielle. Dans le milieu des années cinquante, la marque va se concentrer sur la catégorie 1,5 litres en créant un nouveau moteur de 1.490 cm3.

GT 1600
Les voitures de sport Osca était construites sur châssis tubulaire, avec carrosserie Coupé. Le moteur initial de 1.100 cm3 de 70 ch. autorisait des vitesses remarquable pour une voiture pesant moins de 500 kg. Malgré les évolutions de carrosserie en cabriolet, et de nouveaux moteurs 750 cm3, 1.450 cm3 et même un 2 litres à distribution desmodromique, les petites voitures de sport OSCA ne connaîtront qu'une diffusion confidentielle. Dans le milieu des années cinquante, la marque va se concentrer sur la catégorie 1,5 litres en créant un nouveau moteur de 1.490 cm3.
L'évolution du moteur vers le haut va donner naissance à la 1600 GT, le premier modèle de route de la marque. Elle est présentée au Salon de Turin en novembre 1960. La 1600 GT marque une nouvelle étape pour OSCA qui espère s'attirer une large clientèle avec un modèle GT à hautes performances. Il est vrai que la voiture bénéficie d'une technologie moderne, avec une suspension à quatre roues indépendantes, quatre freins à disques Girling et une boîte de vitesses à 6 rapports en option. Le moteur, un 4 cylindres double arbre à cames de 1.568 cm3 est disponible à la base avec un carburateur Weber et développe 95 ch. Pour la compétition, OSCA développera la GTV (Veloce) de 125 ch. et la GTS de 140 ch. (avec double allumage et deux carburateurs Weber).
Les chiffres de production sont controversés, on annonce 128 exemplaires d'un côté, 150 de l'autre. Ce qui est certain, c'est que parmi ces derniers, on trouve une majorité de carrosseries signées Zagato, en trois configurations de toit peu différentes, dont 98 coupés. Les autres GT sont carrossées par Fissore, 24 voitures (dont 3 cabriolets), Boneschi (3 voitures), Touring (2 voitures) et Morelli (1 voiture). Les carrosseries Zagato se divisaient en trois versions. On trouve la classique double bulbe cher au carrossier, la version à toit plat à la manière des Abarth Balbiero, et la version dont les bosses sur le pavillon servent de bouche d'aération à l'habitacle. Au Salon de Turin, en 1963, OSCA présentera une nouvelle version compétition, la 1600 SP. Sa carrosserie très profilée est une nouvelle fois signée Zagato et elle est monté sur un châssis tubulaire. La voiture conserve le 4 cylindres 1.568 cm3 double arbre et double allumage de 140 ch. Ce modèle restera une pièce unique. Trois autres projets, exposés au Salon de Turin en 1964, la 1600 TC et les 1050 Coupé et Spider, ne connaîtront pas de développement. Mais, depuis 1963, 25 % sont dans des mains américaines et les Maserati ne détiennent plus que 10 % des parts.
V12
En 1951, OSCA a construit un moteur V12 de 4.5 litres de cylindrée. Ce moteur fut installé dans un vieux châssis Maserati. C'est le pilote thaïlandais Prince Bira qui en prendra les commandes. Le 26 mars 1951, la voiture gagne sa première course à Goodwood, lors du Richmond Trophy. Curieusement, la voiture figure dans les résultats sous la dénomination Maserati 4CLT/48 - OSCA V12. En septembre, l'écurie OSCA s'inscrit en Formule 1 pour participer au Grand Prix d'Italie. Pour cette occasion, elle engage une voiture dénommée Osca 4500G - Osca V12 et confie son volant à Franco Rol. Il termine 9e de la course, loin derrière les Ferrari 375 victorieuses d'Alberto Ascari et José Froilan Gonzales, les Alfa Romeo 159 de Giuseppe Farina et Felice Bonetto. L'Osca est même devancée par trois voitures françaises, la Simca-Gordini d'André Simon et les Talbot T26C de Louis Rosier et Yves Giraud-Cabantous. Rol revient au départ du Grand Prix de Valentino à Turin, en 1952, sans plus de succès, terminant loin des leaders.
En 1953, le pilote italien Felice Biondetti fait réaliser, avec l'aide de Zagato, un coupé OSCA doté de la mécanique V12 4.500 cm3. Cet exemplaire reste un modèle nique et une curiosité.
6 cylindres
Profitant d'une réglementation l'autorisant, Osca décide de faire courir une vieille Formule 2 en Formule 1. Il s'agit de l'Osca 20, dotée d'un moteur 6 cylindres en ligne de 2 litres que la marque présente en août 1952.

C'est le pilote officiel Elie Bayol qui prendra le volant de cette voiture. Il parvient à se classer 6e à Modène en septembre. Il abandonnera au cours de l'épreuve suite à des soucis de boîte de vitesses. En 1953, il est rejoint par Louis Chiron, qui mènera l'Osca à la seconde place du GP de Syracuse, hors Championnat. A Pau, Bayol et Chiron terminent 4e et 6e. Toujours hors Championnat, Chiron sera disqualifié à Bordeaux, Bayol finissant 5e. Contraint à l'abandon dans le Daily Express international Trophy, il se rattrape lors de l'ulster Trophy en terminant 5e. Sa saison s'achève avec une deuxième place lors du GP des Sables-d'Olonne et une nouvelle 5e place dans le GP de Modène. Bayol termine 1er au cours du Circuit du lac, à Aix-les-Bains, battant l'écurie Gordini qu'il rejoindra en 1954. Dans le Championnat de F1, Osca est toujours à la peine, et devra se contenter de la dixième place de Chiron en Italie, ne marquant aucun point au terme de la saison. En 1954, Osca ne participera pas au Championnat, la voiture n'étant d'ailleurs plus compétitive. On retrouvera la marque en 1957 dans le Championnat, avec l'OSCA F2, une nouvelle voiture dotée d'un 4 cylindres confiée à Davis, Cabianca et Piotti. Malheureusement, la voiture ne passera jamais les qualifications des 2 Grands Prix ou elle fut inscrite. OSCA reviendra en 1960 dans le Championnat de Formule Junior italienne, glanant une victoire.

La fin

Bien que la société Osca fut réputée pour la conception et la fabrication de moteurs pour d'autres constructeurs, notamment des versions sportives comme les Fiat 1500 Spider ou les 1600 Coupé et Spider, la marque ne parviendra pas à véritablement s'épanouir. En 1962, les frères Maserati décident de vendre ce qu'il reste de la société au Comte Agusta. Ce dernier l'intégrera alors à la MV Agusta Motorcycle Company.
Au Salon de Turin 1965, deux Osca, un coupé et un spider carrossés par Zagato et équipés de moteur Ford Taunus 1700 de 95 ch. à l'avant, furent annoncées pour entrer en production au printemps 1966. On les attend encore.

Résurrection

Alors qu'OSCA avait disparu en 1965 après son rachat par le fabricant de motocyclettes AV Agusta, une Osca 2500 GT fut dévoilée en 1999. Elle était propulsée par un moteur Subaru de 2.457 cm3 et 187 ch. en position centrale et recevait une suspension triangulée aux quatre roues. La société GMP Automobili sarl, financée par un groupe d'investisseurs japonais, l'un des frères Maserati et Ercole Spada, l'ancien styliste de Zagato, ainsi que le fils de Zagato, envisageait de produire cette jolie berlinette, mais on n'en entendit plus parler.