OMEGA-SIX    

Dernière mise à jour : 12/05/2010

Méconnue

Petit historique

Gabriel Daubech

Au Salon de paris de 1922, une nouvelle marque se distingue par une production de qualité sous la forme d'une 2 litres raffinée, oeuvre d'un ingénieur compétent pour le compte d'un "nouveau riche".
Gabriel Daubech, fils de modestes cultivateurs corréziens et pratiquement privé d'instruction primaire du fait de ses activités professionnelles commencées très jeune aux côtés de son père, devien bucheron et scieur de long avant de se consacrer au commerce du bois. Il fait rapidemeent fortune dès la fin de la grande Guerre en fournissant notamment des traverses de voie aux compagnies ferroviaires françaises qui doivent reconstruire leur réseau. Il fréquente alors la haute société parisienne et les énouveaux riches" et se lance dans l'industrie automobile alors en plein essor.
Type A
Dans la catégorie "moyenne supérieure", la mode est "à la 2 litres", car cette cylindrée est celle retenue pour la formule internationale applicable aux grands Prix. Les marques présentes sur ce segment, Bignan, Georges Irat, Rolland-Pilain, Chenard & Walcker, ballot, entre autres, présentent de beaux moteurs modernes à soupapes culbutées et souvent à un ou deux arbres à cames en tête. Ce raffinement a un coût et les productions sont aussi prestigieuses en qualité que modestes en volume. A la tête d'une fortune aussi considérable que nouvelle, acquise dans le négoce du bois, Gabriel Daubech, se lance dans la construction automobile vers 1920. Ce secteur industriel semble aussi prometteur que passionnant et l'on dit qu'il a été conseillé par Ettore bugatti. L'hypothèse semble hasardeuse. Daubech, en tout cas, est bien conseillé quand il s'assure les services de l'ingénieur Gadoux, ex-assistant de Marius Barbarou, chez Delaunay-Belleville et Lorraine Aviation, et de Marc Birkigt chez Hispano-Suiza. Deux bonnes écoles. Pour la nouvelle marque Omega-Six, Gadoux conçoit le Type A, une 2 litres de l'école Hispano-Suiza à arbre à cames en tête et culasse non détachable. Le châssis est classique, simplement contre-coudé à l'arrière, à quatre longs ressorts semi-elliptiques et quatre freins, l'essieu avant étant fourni par les spécialistes Perrot-Piganeau. Ce beau 6 cylindres présente néanmoins un défaut : le vilebrequin n'a que trois paliers, d'où des problèmes de vibrations et de graissage des bielles à haut régime (3.000 tr/mn à l'époque. La voiture remporte un certain succès, mais son prix dissuasif limite sa diffusion. Les carrosseries sont naturellement sous-traitées.
Au Salon de 1928, Omega-Six présente une nouvelle gamme et affiche de novelles ambitions. Il semble que Daubech ait trouvé des associés, le plus solide étant Boyriven, important industriel de l'automobile, négociant en fournitures pour carrossiers, équipements et accessoires et pilote automobile et d'avion.
Type B
La nouvelle Omega-Six Type B bénéficie d'un châssis surbaissé, contre-coudé au niveau de la boîte et plat jusqu'à l'arrière, où il passe sous les tubes de pont. Le moteur présente une cylindrée de 2,6 litres et sa puissance passe à 75 ch à 3.500 tr/mn. Le freinage est assisté par un servo à dépression. L'empattement relativement long (325 cm) permet d'établir de belles casses surbaissées qui donnent à la voiture une allure très moderne. Toutefois, le prix est toujours aussi dissuasif : 85.000 francs en châssis. Pour 1930, parallèlement, Oméga-Six propose la 2 litres sport à deux carburateurs, mais sur châssis du Type B surbaissé, et la 2,6 litres sur l'ancien châssis non surbaissé, sans doute pour épuiser le stock.
3 litres compétition

      

En 1928 aussi, Omega-Six expose une nouvelle 2 litres, dont le moteur et le châssis ont été revus par l'ingénieur Moglia. Le vilebrequin usiné dans la masse est à sept paliers et l'empattement a été réduit à 275 cm. La boîte est à 4 rapports. Sur ce châssis, il est prévu de monter un nouveau moteur de 3 litres à deux arbres à cames en tête, quine sera jamais terminé. A la place, les Omega-Six de course sur châssis type B de 312 cm d'empattement reçoivent l'ancien 3 litres simple arbre, mais pourvu d'un vilebrequin à sept paliers. Elles se retrouvent en course à partir de 1928. L'une d'elles, recarrossée dans les années trente en roadster sport, existe toujours en collection.
Pour sa promotion, Omega-Six engagea des voitures aux 24 Heures du Mans, sans succès, puis participa souvent au Circuit des Routes pavées avec de meilleurs résultats. En 1930, des Omega-Six 3 litres, carrossées en tank profilé (caisse ponton) selon le dessin de Guillaume Busson, tourneront à Montlhéry.
L'aventure automobile coûta cher à Gabriel Daubech. Il y laisse sa fortune déjà entamée par une existence de nabab, perd ses associés au moment de la crise et mourut atteint de paralysie générale, conséquence d'une syphilis cérébrale.