OM    

Dernière mise à jour : 12/05/2010

Des autos aux camions

Petit historique

Le 1er octobre 1917, la firme Zûst, très connue mondialement pour avoir participé à la fantastique course New York-Paris de 1908, est rachétée par la Societa Anonima Officine Mecchanice de Milan, future OM. En fait, la société OM voit véritablement vu le jour en 1918 avec la fusion des sociétés AOM, Anonime Officine Meccaniche, entreprise spécialisée dans le matériel ferroviaire et la Fabbrica Automobili Roberto Züst. L'origine de la société AOM remonte cependant de la fusion en 1899 de deux sociétés, Grondona, Comi et C and Miani Silvestri & C.
La firme AOM reçut, en 1909, une commande de plusieurs centaines de camions. En effet, alors que son premier camion ne date que de l'année précédente, elle soumissionne la fourniture d'un nombre impressionnant de camions à destination de l'armée italienne. On ne sait pas vraiment la quantité exacte mais la commande totale portant sur 600 camions, on estime que la firme a dû en construire entre un et deux tiers. Après le rachat de la société Züst, les camions vont rester une constante chez OM pendant les années qui suivent, mais l'automobile ne va pas perdre ses droits.
La première voiture OM est la Tipo S305, qui apparaît en 1918 avec un moteur 4 cylindres de 4.712 cm3. Elle est en fait un ancien modèle Züst. Pour compléter la gamme, OM propose également la Tipo 465 en 1919, avec un 4 cylindres de 1.327 cm3. Rapidement, pendant la période d'entre-deux guerres, OM va soutenir son activité automobile en s'impliquant dans la compétition. A son palmarès, on peut citer de nombreuses victoires lors des Mille Miglia et aux 24 Heures du Mans. Si le premier modèle, la S305 25/35 HP, laissait apparaître l'influence des derniers modèles Züst, le second modèle, la 465 12/50 HP présente toute l'originalité de ses nouveaux concepteurs. Ce modèle fut principalement proposé en carrosserie 4 places type torpédo. La 465 rencontre un beau succès auprès du public. La voiture suivante sera la 467 de 1921, avec le moteur de la 465 porté à 1.410 cm3. Ce moteur sera ensuite porté à 1.496 cm3 pour équiper le Type 469.

  

OM S 305 de 1918

OM 465 de 1919

OM 467 12/15 Sport 1921

OM 469 N Spider 1922
Superba 665
En 1923, la gamme continue de se développer, même en haut de gamme, avec un modèle intéressant, la Superba 665. Fleuron des modèles de la firme OM, cette gamme est composée de nombreuses variantes, changeant de cylindrée et de carrosserie, au fil des modèles, mais conservant ce caractère exclusif qui fait que, aujourd'hui encore, ces voitures sont très recherchées. Plusieurs modèles coexistent, à 6 cylindres 2 litres, comme le modèle N, le S, le N3, le N5, dont la cylindrée passe à 2.200 cm3, le SMM 2 litres ou 2,2 litres et enfin le prestigieux modèle MM Superba Compressore, capable de dépasser les 150 km/h. Il s'agit du dernier modèle OM, le plus prestigieux. Il mettra un terme en 1934 à la fabrication des voitures particulières chez OM, et à ce titre il est remarquable.

OM 665 de 1930 au Musée de l'automobile à Mulhouse
Le modèle 665, qui se caractérise par une cylindrée de 2 litres (1.991 cm3), a été lancé en 1925. Pour créer le moteur 6 cylindres, les ingénieurs d'OM ont purement et simplement allongé de 2 cylindres supplémentaires le 4 cylindres qui équipait leurs modèles 469. Une manière de faire simple et efficace puisqu'ils bénéficient de l'expérience acquise pendant plusieurs années sur le moteur plus modeste. Et, afin que la cylindrée tombe juste en dessous du nombre fatidique de 2 litres, l'alésage a été réduit à 65 mm au lieu de 69 mm. Avec un seul carburateur et un taux de compression de 5 : 1, la 665 développe 45 ch. dans un premier temps, puis 65 ch. Une variante équipée d'un compresseur Roots développe, quant à elle, pas moins de 80 ch à 4.000 tr/mn. Ensuite, afin de trouver encore plus de puissance (5 ch supplémentaires), les ingénieurs ont augmenté l'alésage du 6 cylindres, qui est passé de 65 à 67 mm, faisant grimper la cylindrée à 2,2 litres. Enfin, les derniers modèles produits voient leur course allongée à 110 mm au lieu de 100 mm, ce qui donne une cylindrée de 2.350 cm3 et une puissance de 95 ch.

OM 665 MM Compressore
La culasse des 665 Superba est en aluminium et son bloc moteur en fonte d'acier. Comme le 4 cylindres, ce moteur possède un arbre à cames latéral monté sur quatre roulements à billes. Le châssis est composé, comme presque tous les châssis de l'époque, par deux gros longerons disposés en long et entretoisés par des traverses donnant une forme d'échelle à l'ensemble. Le réservoir de carburant est monté à l'arrière du châssis et le trajet pour apporter l'essence au carburateur est bien long. C'est pourquoi le réservoir est sous pression. Le moteur est évidemment placé à l'avant, en position longitudinale, avec la boîte de vitesses dans son prolongement. Ce châssis, dans un premier temps, est identique à celui des modèles équipés du moteur 4 cylindres, sauf qu'il a été allongé pour accepter le surcroît de longueur des 2 cylindres supplémentaires. Par la suite, un châssis court est développé à destination de la 665, mais déjà la production s'interrompt pour faire place à plus de camions.

    

Mille miglia

Tout comme les Ferrari et les Alpine, les OM ont eu recours au suffixe MM pour bien signifier la belle performance qu'une voiture de la marque avait réalisée aux célèbres Milles Milles, la course italienne de 1.600 km. En ce qui concerne OM, la bonne performance en question remonte à 1927. Cette année-là, pour la première édition de l'épreuve, une OM pilotée par Ferdinando Minoia et Giuseppe Morandi remporta l'épreuve, devant deux autres voitures de la marque pilotées par Danieli T. et Balestrero, Danieli M. et Rosa. La firme s'ouvre là un palmarès prestigieux. Les vainqueurs de l'épreuve ont parcouru les 1.600 km de course à la moyenne de 77,238 km/h, soit plus de 21 h au volant ! Ce sera la seule victoire d'OM dans cette épreuve.

FIAT

Bien que concentrant ses efforts à l'origine sur la fabrication automobile, la réputation de la société OM est consolidée grâce à ses véhicules industriels lourds, qui va lui permettre de se faire remarquer par la société Fiat qui rachètera l'entreprise en 1933. En France, OM est synonyme de camions au gabarit réduit pour mieux circuler dans les rues étroites des centres urbains. Ils étaient diffusés par Unic, filiale de la Fiat V.I. France. En 1968, OM est définitivement intégrée au Groupe Fiat. En 1975, OM devient FIAT Carrelli Elevatori, division du Groupe Iveco.