OLDSMOBILE
Dernière mise à jour : 12/05/2010
Pionnier américain...
Petit historique
Ramson Eli Olds (1864/1950)
Oldsmobile est la plus vieille marque américaine. fondée en 1896 par Ransom Eli Olds, sous le nom de Olds and Son, elle est installée à Lansing dans le Michigan.
Né en 1864, Ransom Eli Olds commence sa carrière d'ingénieur mécanicien dans une affaire familiale qui
construit des machines à vapeur marines et des yachts.
En 1885, il aborde la construction de voitures à vapeur et parvient en 1891 à proposer un type fiable et performant dont il vend quelques exemplaires.
Sa première voiture est une voiturette à trois roues dotée d'un moteur à vapeur. Persuadé que les moyens de transport motorisés individuels ont un avenir, il
expérimente ensuite des voitures électriques et adopte le moteur à essence en 1896, précisément après l'affirmation de cette forme d'énergie lors de la course
Paris-Bordeaux de 1895. Il fonde alors la Olds and Son, qui devient en 1897 la Olds Motor Vehicle Company pour produire des automobiles, mais, sans capitaux, la
production ne dépasse pas quelques unités.
En 1898, Olds réussit à intéresser des financiers, qui lui apportent les fonds nécessaires au rachat de la firme
familiale et à la mise en route d'un vrai programme de fabrication. En 1899, la Olds Motor Vehicle Company devient Olds Motor Works. Olds construit quelques types
expérimentaux à soumettre au choix de ses commanditaires, lesquels préfèrent vendre des automobiles de prestige plutôt que des voitures bon marché.
En 1899, l'entreprise déménage à Détroit, pour préparer le lancement de la première voiture a essence. Mais l'usine de détroit brûle, le 9 mars 1901, et toutes
les études et tous les plans sont perdus. Par chance, un unique petit prototype à moteur monocylindre peut être sauvé des flammes : il servira de modèle de référence,
car il faut lancer la production et rentabiliser l'affaire de toute urgence. Grâce à cet incendie, le concept minimaliste d'Olds est donc mis en production au printemps
1901.
Curved Dash
Efficacité simplicité et fiabilité : telle est la devise de Ransom Eli Olds quand il cherche à créer une automobile pour tous. Une chimère en 1900.
Et pourtant, l'Oldsmobile Curved Dash sera l'inspiratrice de la Ford Model T. Une référence.
Contemporaine du Vis-à-vis De Dion-Bouton, l'Oldsmobile Curved Dash signe le premier grand succès commercial d'une automobile à moteur à essence susceptible
d'être conduite par tous.
A l'époque, le concept n'est pas évident et Ransom Eli Olds doit l'imposer à ses associés et commanditaires. Un évènement tragique
vient de l'aider. Olds organise alors le travail selon les principes de Taylor, bien avant Henry Ford, car il croit au marché et au caractère utilitaire de
l'automobile. On peut difficilement faire une automobile avec moins de pièces : le châssis est constitué par deux longs paquets de ressorts à lames parallèles,
longitudinaux et plats dans leur partie centrale, qui supportent les deux essieux, le moteur monocylindrique horizontal, la boîte de vitesses planétaire et la
caisse en bois. Une unique chaîne entraîne l'essieu arrière. A l'avant, un tablier en bois recourbé au rôle de garde-crotte vaut à l'Oldsmobile (appellation
du modèle) le sobriquet de Curved Dash. Ses grandes roues s'inspirent de celles de "buggies" hippomobiles faits pour circuler sur les très mauvaises routes
américaines de l'époque pleines d'ornières et de fondrières. Seules les grandes villes et leurs alentours offre une voirie à peu près carrossable. L'Oldsmobile
est destinée aux ruraux et Ford saura aussi s'en souvenir. Le succès de ce modèle est immédiat et 425 Curved Dash sont vendues en 1901.
La conduite du véhicule est facilitée par une transmission planétaire à 2 rapports qui fait fonction d'embrayage, complétée d'un unique tambour de frein à ruban
commandé par une pédale. L'accélérateur est aussi actionné au pied. La direction est à barre franche et la manivelle de lancement du moteur, fixée en permanence
sur le côté de la caisse, permet au conducteur de mettre en marche sans quitter son siège. La petite carrosserie comporte essentiellement un siège à deux places
et un coffre à outils, et la capote (en cuir ou en toile caoutchoutée) est en option. Avec ses 4,5 ch. à 500 tr/mn, le moteur d'Olds entraîne la voiture à 30 km/h
par une succession de pulsions qui font dire ironiquement que le régime de croisière correspond à "une
explosion à chaque poteau télégraphique". La Curved Dash,
que l'on apprend à conduire en quelques minutes, trouve vite sa clientèle et la production grimpe
rapidement pour culminer en 1903. Pour l'année suivante, Olds
doit proposer des modèles plus étoffés, plus lourd et plus chers, comme le Touring Runabout, plus long et doté d'un capot conventionnel qui n'abrite rien. Ce modèle
le plus vendu aux Etats-Unis à cette époque. Ransom Eli Olds n'hésitait pas à proclamer que sa voiture était plus rapide, plus sécuritaire, plus économique à l'usage
et plus maniable qu'un cheval. il faut dire qu'en 1900, elle n'avait pas de concurrence mais devait s'imposer dans un pays encore très attaché au cheval.
Mais la mode commence à dicter sa loi aux ingénieurs et Olds, qui s'accroche à ses concepts, entre en conflit avec ses associés qu'il quitte dès janvier 1904,
alors que l'usine emploie 500 personnes.
Curved Dash 1902
Minialuxe
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Ransom quitte la société en 1904 pour des raisons
de mésentente avec ses associés. Il ira fonder la firme R. E. Olds en 1904 à Lansing, et déclenche un autre conflit avec ses anciens associés qui s'estimaient
propriétaires de la marque Olds. R. E. Olds choisit alors ses initiales comme raison sociale : REO. Cette entreprise qui produira des automobiles de tourisme
jusqu'en 1936 et des véhicules industriels jusqu'en 1975, proposa sa première voiture au cours de sa première année de fonctionnement, en octobre. En 1936, Reo
abandonnera les types de tourisme pour se consacrer aux camions R. E. Olds s'éteindra en 1950. Après son départ, la firme Oldsmobile, première marque automobile
des Etats-Unis, sera rachetée en 1908 par la General Motors. Dès lors, la division Oldsmobile va connaître une période de constante progression commerciale.
Le millésime 1927 ne fait pas exception à cette habitude. Seule la grande dépression économique brisera momentanément ce bel élan.
En 1903, pour démontrer les qualités de sa voiture, Ramson Eli Olds oppose une version course baptisée Flyer à une Winton lors d'un match à Ormond Beach (Daytona,
en Floride). Les deux voitures auraient atteint 91 km/h. Deux "fusées" latérales étaient en fait les réservoirs de carburant.
Dash Model B
La monocylindre Curved Dash Model B, perfectionnée et modernisée sur le plan mécanique (sans renier les principes maison), qui apparut en 1905, fut produite
jusqu'en 1907. Olds parti, la firme proposa parallèlement des voitures conventionnelles, avec une monocylindre à tablier droit. Mais tout alla très vite et une
4 cylindres recentra la gamme vers le haut. Les jours de la Curved Dash étaient désormais comptés.
La Old Scout, un des deux Curved Dash qui ont réussi la traversée du continent nord-américain en 1905.
Model 30-E
En 1927, la division Oldsmobile est en excellente forme. Elle est dirigée depuis février 1925 par un compétent directeur général de 42 ans,
Irwin J. Reuter, anciennement salarié de l'entreprise concurrente Willys-Overland, qui rejoint la General Motors via la filiale de l'équipementier
Remy Electric Company. Oldsmobile emploie alors 4.350 personnes, occupe la douzième place des constructeurs des Etats-Unis avec une production
de 86.754 unités, incluant celles des usines canadiennes ainsi que les 5.059 exemplaires exportés et les 3.713 fabriqués avec une conduite à
droite. Par bonheur, ce millésime 1927 voit l'abandon d'une identification très confuse des modèles par une suite de lettres inaugurée en 1923.
LA gamme Oldsmobile 1927 est maintenant connue sous le simple code Model 30-E. Techniquement, les autos de ce millésime se distinguent de l'offre
1926 par un tout nouveau (mais déjà largement obsolète) système de freinage mécanique sur les quatre roues. Pas de quoi pavoiser puisque, depuis
1924, les Chrysler par exemple sont dotées d'un dispositif entièrement hydraulique !
Toutes les versions des Oldsmobile 1927 profitent d'un solide 6 cylindres en ligne aux soupapes latérales dont l'origine remonte à 1923,
donnant modestement 42 ch. A défaut d'être un "foudre de guerre", il présente l'avantage d'une constante fiabilité. En faveur du millésime
1927, sa cylindrée est portée de 2.788 cm3 à 3.034 cm3. On revoit par ailleurs le dessin de l'embiellage, le diamètre des soupapes est
optimisé, le poids des pistons diminué... Le moteur bénéficie également d'un nouveau système de ventilation du carter, conjugué à la monte
d'un filtre à huile en série. Une solide chaîne de marque Morse relie désormais le vilebrequin et l'arbre à cames. Ce sera seulement en 1932
que la division Oldsmobile présentera (en compagnie du 6 cylindres) un nettement plus nerveux 8 cylindres en ligne aussi équipée d'une
distribution latérale et dont la cylindrée de 3.936 cm3 autorisera un potentiel de 87 ch.
En ce qui concerne le poste de conduite, le propriétaire d'un modèle 1927 bénéficie d'un volant à quatre branches de 44 cm de diamètre.
Tous les instruments de contrôle sont placés au sein d'un module en aluminium guilloché au centre de la planche de bord. On distingue
sous une épaisse vitre une jauge à essence, un indicateur de pression d'huile, un ampèremètre, un indicateur de vitesse et un compteur
kilométrique ainsi que la tirette de starter et le dispositif de contact-démarreur. Depuis 1926 - et à la suite de nombreuses plaintes
de la clientèle - la pression sur la pédale d'embrayage est largement adoucie.
Confiée à la division maison Fisher Body, les carrosseries sont encore constituées d'un habile mélange de bâti en bois sur lequel se plaquent
des tôles d'acier. Si l'on abaisse les caisses de 3 cm afin d'en améliorer leur "prestance", elles sont dans la continuité de celles de la
saison 1926. Malgré le statut de moyen-gamme des voitures, la fabrication des carrosseries demeure très soignée. Après un traitement anticorrosion,
on applique consciencieusement cinq couches de peinture selon le procédé DuPont-Duco, une opération finalisée par un long polissage manuel. La
sellerie des versions décapotables est faite de cuir naturel noir, tandis que les configurations fermées sont traitées en drap mohair gris moyen
ou beige. Les voitures reposent sur un châssis de 282 cm d'empattement, soit 3 cm de plus qu'en 1926, et sur des roues à bâtons en bois vernis ou
en tôle embouties peinte dans le ton de la carrosserie. Ces dernières génèrent un surcoût de 50 $. En revanche, les pare-chocs bilames sont montés
à l'avant et à l'arrière sans supplément. Depuis 1925, les produits de la division arborent un nouveau dessin de calandre de radiateur
caractéristique, évasé vers le bas et comprenant une forme très Art-Deco en sa partie supérieure.
En 1927, confiante dans l'avenir, la marque entame un agrandissement conséquent de ses usines de
Lansing, comprenant notamment un vaste bâtiment
de livraison à deux étages, complété d'un très moderne laboratoire technique de recherches appliquées à l'automobile.
Au Canada
Contrairement à une habitude récurrente, les modèles proposés par la filiale canadienne Olds Motors Works of Canada Limited, basée à Oshawa dans
l'Ontario, étaient totalement identiques tant mécaniquement que plastiquement à ceux commercialisés aux Etats-Unis. En 1927, les Oldsmobile fabriquées
de "l'autre côté de la frontière" furent dévoilées sous l'appellation "Jubilee Series".
50'
Super 88
Marque régulièrement en avance sur son temps au début des années cinquante, Oldsmobile lance en 1955 la Super 88,
une voiture très originale grâce à sa curieuse découpe latérale qui divise et décore la carrosserie bicolore. La seconde
chose que l'on remarque est la calandre, imposante et elliptique, intégrée dans un pare-chocs massif. Sous le capot, plutôt court,
se trouve un V8 Rocket dont la puissance maximale est de 202 ch. Accueillie avec enthousiasme à sa sortie, la Super 88 est
proposée en 4 versions de carrosserie, berline 2 et 4 portes et hard-top Holiday 2 et 4 portes. Une Série 98 viendra
conforter l'offre, en berline, hard-top Holiday 2 et 4 portes, et décapotable.
Toronado
4-4-2
L'histoire du 4-4-2 débuta en 1961 avec la compact-car F-85, dont le succès permit à Oldsmobile
de consolider sa place dans le top 5 des constructeur. En 1964, la F85 s'agrandit, passant de la Compact
à l'Intermediate, Son V8 en profite pour augmenter sa puissance. Cette même année, la version 4-4-2 voit
le jour, en Coupé et décapotable, avec V8 de 310 ch. Après quelques années d'existence, et un succès toujours
éclatant, la 4-4-2 monte en puissance, et en 1970, elle atteint les 370 ch.
Depuis 69, la voiture se distinguant nettement de la berline
F85 en adoptant une personnalité plus affirmée. Elle adoptait alors une calandre double, avec deux prises d'air séparées
par un fin panneau central.
En 1970, avec l'option V30, elle hérite d'un capot en fibre de verre avec deux
larges prises d'air. Disponible en Coupé sport, Coupé hard-top et Décapotable,
ce sera la version la plus musclée, mais aussi la dernière de la série.
4-4-2 Décapotable 1970
Road Signature
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