La firme NSU (NeckarSUlm) est née en 1873 et fabriquait, à l'origine, des machines à tricoter. Les premières motocyclettes apparurent au début du 20e siècle et, très vite, connurent un certain succès. Un succès qui hissera la firme au rang de la plus grande usine de motos. A cette époque, NSU décrocha de nombreux records mondiaux avec ses machines dont celui des 196,3 km/h décroché en 1956 avec la NSU Baum II, une monocylindre deux temps de 50 cm3 et compresseur. Les voitures NSU apparaissent à partir de 1958.

Le développement du moteur rotatif de Felix Wankel va permettre à NSU de proposer une première voiture, la Spider de 1964. Felix Wankel travaillait en accord avec la firme sur ce moteur depuis 1951. Une fois rodé, la licence du moteur rotatif sera proposé à d'autres constructeurs, Mazda étant sûrement le plus fidèle à ce principe, il a d'ailleurs remporté les 24 Heures du Mans en 1991 avec un un prototype animé par un quadri rotor suralimenté par un turbocompresseur. Citroën sera également intéressé, ce qui donnera naissance à la GS Birotor par exemple, mais l'association en resta à ce modèle.

Descendante de la Prinz 4, dont elle garde la ligne inspirée de la Chevrolet Corvair, la 1200 TT bénéficie d’un 4 cylindres à arbre à cames en tête de 1200 cm3. Elle sera produite entre 1967 et 1972 et, dans sa version compétition, remporta de nombreuses courses nationales.

Après le Spider de 64, puis les NSU TT et TTS, des modèles à vocation sportive, NSU proposa les Prinz, modèles proposées en 2 ou 4 cylindres.

La RO 80 est présentée, elle, au Salon de Francfort de 1967. De suite, elle bouleverse les standards, et, dans un salon qui n'a pas encore l'envergure d'aujourd'hui, révolutionne l'industrie automobile allemande pourtant en grande forme mais sans grande innovation. Comme le mentionne son nom, la RO 80 se veut la voiture du futur, RO pour Rotatif, 80 pour symboliser la voiture des années 80, NSU voit loin. En lançant le moteur rotatif, la marque prend un gros risque, mais il faut de l'audace pour se hisser à la hauteur des autres constructeurs nationaux.

Si la voiture remporte le Trophée européen de la voiture de l'année en 1967, c'est que le pari semble réussit. Mais un titre ne suffit pas, il faut également convaincre et séduire commercialement le client. Souffrant comme les autres constructeurs d'un marché qui s'essouffle, souffrant également d'une image de constructeur de petites voitures à moteur arrière, NSU va vite perdre du terrain. Innovante, moderne, racée, la RO 80 avait tout pour s'imposer, malheureusement, le moteur rotatif à un gros défaut, son espérance de vie ne dépasse pas les 60.000 km, ce qui n'arrangera pas les affaires de NSU qui verra son image ternie au fil des années. La fusion de NSU avec Audi en 69 n'aidera pas non plus les choses. Lorsque la firme est intégrée au groupe Volkswagen, les amateurs de NSU sont devenus très rare. La RO 80 sera la dernière des NSU construites, la "der des der" franchira les portes de l'usine en 1977.

Pour les connaisseurs, rappelons que les NSU TT connurent de beaux jours en Rallye, entre les mains de pilotes de valeur, comme Alesi, le papa de Jean (Tour de Corse 1969 avec une Audi TT) ou Jean Ragnotti.