MONET & GOYON
Dernière mise à jour : 12/05/2010
Petite auto ou grand jouet ?
Petit historique
En 1902, Cyrille Monet ouvre un commerce de cycle à Mâcon. l'un de ses deux fils, Joseph, construit vers 1910 des avions
et des moteurs rotatifs avec un de ses amis, Maurice Boullay. Cependant, c'est avec son beau-frère, Philippe Lagoutte, un
mécanicien mari de sa soeur Juliette, qu'il s'associe en 1913. Ils fondent la société Monet & Lagoutte, entreprise
spécialisée dans la construction de Vélocimanes, véhicules de mutilés à propulsion manuelle. Malheureusement, après Maurice Boullay,
tué en 1914, c'est Philippe Lagoutte qui décède en 1916. Seul, il rencontre alors Adrien Goyon, riche héritier d'une famille mâconnaise.
Joseph Monet (..../1926) et Adrien Goyon
Cette page a été réalisé grâce au site "Les Mont-Goyon & Koehler-Escoffier", dont le webmaster m'a sympathiquement
autorisé à vous présenter ici quelques photos issues de son site. Je tiens à le remercier et vous invite à faire un petit tour sur ses pages
remplies d'informations sur une marque trop méconnue. Merci aussi aux membres du Moto-Club Monet-Goyon & Koehler-Escoffier pour
m'avoir guidé dans mes recherches. Cliquez ci-dessous.
En 1902, Cyrille Monet ouvre un commerce de cycle à Mâcon. l'un de ses deux fils, Joseph, construit vers 1910 des avions
et des moteurs rotatifs avec un de ses amis, Maurice Boullay. Cependant, c'est avec son beau-frère, Philippe Lagoutte, un
mécanicien mari de sa soeur Juliette, qu'il s'associe en 1913. Ils fondent la société Monet & Lagoutte, entreprise
spécialisée dans la construction de Vélocimanes, véhicules de mutilés à propulsion manuelle. Malheureusement, après Maurice Boullay,
tué en 1914, c'est Philippe Lagoutte qui décède en 1916. Seul, il rencontre alors Adrien Goyon, riche héritier d'une famille mâconnaise.
C'est donc en 1917, le 2 avril, en pleine Première Guerre mondiale, que deux hommes s'associent pour fonder la petite entreprise
Monet & Goyon. Cette entreprise est destinée à fabriquer des engins sans moteurs
dans le but de rendre la mobilité aux nombreux mutilés victimes de la guerre.
Plus célèbre et réputée entre 1930 et 1960 pour ses motocyclettes, la firme Monet & Goyon débute donc ses activités de constructeur en 1916.
Le Vélocimane, premier engin fabriqué par la marque, n'est pas encore motorisé mais ce tricycle mû par la force des bras sera très vite adopté
par le Service de Santé des Armées.
Si la signature de l'Armistice de 1918 risque d'entraîner à terme la disparition d'une des raisons d'être de la firme, Monet & Goyon a
déjà préparé sa reconversion. Avant même la fin du conflit, l'entreprise a lancé la fabrication de cycles et de tricycles motorisé (a priori
destinés aux handicapés) et de triporteurs de livraison.
Velocimane
L'entreprise Monet & Guyon fabriquent un premier moteur, une "roue motrice" de 117 cm3 adaptable à tous les vélos. Il sera fabriqué sous licence
anglaise sous le nom d'"Autowheel" ou "Auto-roue".
Le principe de l'Auto-roue, ou
Roue-morice
Ce moteur équipera ensuite l'Automouche, un tricycle pour mutilés, puis le "vélauto", commercialisé de 1919 à 1925. Cette dernière création est
annoncée comme une "automobile à une place". Avec son cadre ouvert habillée de deux marchepieds, ce véhicule dispose d'un moteur qui entraîne
la roue arrière. Cette dernière est enfermé dans un capotage qui supporte un fauteuil en vannerie avec coussin. On peut dire que ce véhicule est
le premier scooter de l'histoire.
L'Automouche, ici un modèle 1925
Le Velauto
L'Automouche reçoit un petit moteur Monet & Goyon calé sur une des deux roues arrière, puis, en 1923, un moteur Villiers anglais fabriqué sous
licence avec une boîte à 2 vitesses entraînant les deux roues sans différentiel. Ce tricycle sera fabriqué jusqu'à la fin des années trente.
Publicités d'époque
les premiers scooters apparurent en 1920. Monet et Goyon proposèrent le Vélauto à deux roues suspendues, moteur maison, siège fauteuil et plancher
plat, présenté comme "une véritable automobile à deux roues". Le Vélauto devint le Super-vélauto avec 2 vitesses et un embrayage, lui-même donnant lieu
à la première Cyclecarette, pourvue de deux roues à l'avant et de diverses configurations mécaniques. On se rapprochait peu à peu de l'automobile.
Détail intéressant : les petits phares pivotaient avec les roues, comme sur les Citroën DS 1968.
Voiturettes
Fabriquée parallèlement à l'Automouche, Monet & Goyon proposera une voiturette, une création plus ambitieuse, avec une roue avant motrice et directrice
qui porte un moteur Anzani de 500 cm3 ou un bicylindre en V de marque Mag (entreprise
de Genève, Suisse) de 750 cm3. Pour les versions camionnettes, aux deux places côte
à côte est ajoutée à l'arrière une plate-forme de chargement bâchée ou une caisse fourgon qui en fait une voiturette de livraison capable de rouler à près
de 70 km/h. Le prix, autour de 6.500 francs, équivaut à environ la moitié de celui d'une camionnette 8-10 CV. Si la charge utile est limitée à une
cinquantaine de kilos, les voiturettes Monet, sans permis, sont très appréciées pour les livraisons en ville.
Voiturette V tourisme 500 cm3 1919
Voiturette V2 tourisme et camionnette 500 cm3 1921-1923
Voiturette V2 tourisme 500 cm3 1921-1923
Cyclecarette
Cyclecarette CY 250 cm3 trois roues 1922
La fiscalité favorable aux engins de faible cylindrée déclenche au début des années vingt l'apparition d'une pléthore de véhicules légers issus
de la moto ou créés ex nihilo (à partir de rien) sur le modèle d'une automobile de taille réduite. Dans cette frénésie qui s'empare du marché français
du cyclecar entre 1920 et 1925, Monet et Goyon va se distinguer par des engins variés, dont la légèreté et la fragilité apparente semblent être les
caractéristiques principales. Monet & Goyon suit le mouvement en partant de ses tricycles Cyclecarette à moteur arrière. Une version à quatre roues
construite sur une plate-forme en tôle emboutie (comme la Quadrilette de Peugeot) apparaît en 1922 avec un moteur Villiers de 270 cm3 refroidi par
une turbine et allumé par un volant magnétique, une innovation à l'époque. Une boîte à 3 vitesses améliore les performances routières et la vitesse
dépasse en palier 50 km/h, avec deux personnes à bord. Le prix de 6.500 francs est assez attractif, car le moindre cyclecar à quatre roues vaut entre
9.000 et 12.000 francs sans beaucoup d'équipements d'origine pour ne pas dépasser la limite de poids de 350 kg à sec. Or, la Cyclecarette pesant
une centaine de kilos, le constructeur peut se permettre de la livrer tout équipée.
Mais l'incitation fiscale ne suffit pas à faire le succès des cyclecars, sauf ceux qui jouent la carte sportive avec de vraies performances routières.
Leur manque de confort et leur médiocre qualité de fabrication sont parmi les causes de la mévente. Et les clients veulent que ça ressemble à une
automobile. Monet & Goyon va céder.
Cyclecarette 4 HP
La Cyclecarette à quatre roues devient encore plus automobile avec un moteur de 350 cm3 monté à l'avant, un embrayage à disques multiples et une boîte
à 3 rapports. La transmission à l'axe arrière sans différentiel se fait par chaîne. Le châssis plate-forme en tôle emboutie est suspendu à l'avant par
deux ressorts à lames transversaux et les freins à tambours n'équipent que l'essieu arrière. Une jolie carrosserie deux place côte à côte avec pointe
"course" dessinée sur le modèle des torpédos sport contemporaines habille ce léger châssis.
Cyclecarette VM1 350 cm3 1924-1925
La caisse n'a pas de porte, mais une échancrure côté passager facilite l'accès à bord. Les marchepieds sont remplacés par de petites palettes. Le
capot et le faux radiateur aux lignes trop raides ont un côté Arts déco qui fait moderne à l'époque. En 1924, le véhicule devient le Type VM.
En 1925, enfin, l'engin redessiné et allongé devient plus élégant, sans rencontrer davantage de succès, malgré un prix inférieur à 6.000 francs.
La fiscalité favorable aux cyclecars est abrogée et la Cyclecarette se révèle trop petite et trop puissante pour usage utilitaire. Monet & Goyon
en arrête la production en 1928, pour se consacrer à la moto et à ses dérivés en rachetant la marque sportive lyonnaise Koehler-Escoffier en 1929.
Cette version serait un VM2 4 HP 350 cm3 produit entre 1925 et 1927
Autre tentative
Monet & Goyon fit deux autres tentatives de véhicules légers : une première fois en 1935 avec une voiturette à quatre roues à moteur 350 cm3, qui
aurait anticipé la 2 CV de Citroën et une dernière fois en 1952 avec un trois roues qui resta au stade du châssis d'essai.