MG    

Dernière mise à jour : 30/06/2010

Sportive anglaise...

Petit historique

Dès ses débuts, la marque MG proposa des voitures dédiées à la course, et de nombreux succès sur route ou circuit permettront le développement de l'entreprise. En 1930, la Midget s'illustra à Brooklands, ce qui permet la commercialisation d'une petite série baptisée Midget 8/45 Double Twelve. Depuis, MG rime avec Ulster Tourist Trophy (et Tazio Nuvolari), avec Coppa Acerbo, ou Mille Mille. Vont se succéder les Magnette NA, NB, la K3, pour en arriver au début des années cinquante avec la MGA. Les premiers prototypes de ces MGA apparaîtront d'ailleurs au Mans en 1955. deux d'entre eux dispose d'un moteur Austin, le troisième d'un moteur Morris.

Cecil Kimber (1888-1945)

Premières Midget

Première des MG Midget ("les naines"), dont la lignée ne s'éteindra qu'en 1979, avec la 1500, la MG M prend le relais des petites 1100 françaises sur la brèche depuis 1922 au service des jeunes pilotes. Lorsque la MG M est exposée au Salon de Londres 1928 aux côtés de la nouvelle grande MG Six ou 18/80, ce n'est pas le premier type produit par la société Morris Garages Ltd, distributeur des voitures Morris pour la région d'Oxford. La firme Morris Garage appartient personnellement à William Morris, qui a nommée à sa tête en 1922 un certain Cecil Kimber.
Morris Garages vendait plusieurs marques anglaises de voitures, des Morris bien sûr, mais aussi des Singer, des Wolseley, etc. Cecil Kimber prend la direction de l'établissement en 1922 et il élargit les activités à la préparation de voitures de sport. Il achète alors des châssis de Morris qu'il fait carrosser pour les transformer en Morris sportives. Avec l'une d'elles, une Sport Morris Chummy, construite sur un châssis de Morris Cowley et réservée à son usage personnel, il gagne en compagnie de Russel Chiesman, la médaille d'or du Land's End Trial du Motor Cycling Club en 1923. Fort de cette expérience, Cecil Kimber imagine ensuite une voiture dédiée aux courses de trial, toujours sur la base d'un châssis de Morris Cowley, mais modifié et allégé des parties superflues. Dotée d'un Hotchkiss 1,5 L "préparé", et d'un carburateur S.U., la carrosserie est confiée à Carbodies, en mars 1925 seulement, selon un dessin de Kimber. Cette voiture, avec un arrière en forme de canoë et des sièges décalés, dispose de suspensions et d'un système de freinage revus par Cecil. Elle sera immatriculée le 27 mars 1925 par Kimber, sous le n° FC7900.

     

Cecil Kimber et la "Old" Number One
Aussi bon technicien que bon commercial, Kimber développe les activités de Morris Garages en ajoutant à la distribution et à l'entretien des voitures Morris la commercialisation d'accessoires, d'équipements et de finitions spéciales avant de créer des variantes sportives des Morris de série et de participer à des compétitions à des fins promotionnelles. Cette activité se développe si bien qu'en 1927, Morris Garages devient une société autonome, puis en juin 1928 est fondée la société MG Car Company, filiale de Morris Garages.
Cette restructuration indique clairement que l'objectif est de produire des voitures sportives sous une nouvelle marque, qui en prendra l'entière responsabilité et en assurera la garantie et les services après-vente. Les MG sont donc au départ des Morris préparées, plus ou poins modifiées, dotées de carrosseries spéciales, puis construites à partir d'organes mécaniques spécifiquement modifiés en vue d'une utilisation plus sportive. Initialement, les premières voitures produites par Morris Garages restent proches de types de série, sauf en ce qui concerne les carrosseries, mieux dessinées et plus luxueusement finies. Puis les modifications mécaniques deviennent de plus en plus importantes, tandis que des équipements de luxe sont adoptés. Toutefois, le prix en limite la diffusion et, parallèlement aux grosses 6 cylindres, Cecil Kimber décide en 1928 de traiter à la sauce MG les nouvelles petites Morris Minor afin d'élargir sa clientèle.

Naissance de la Midget

William Morris s'était intéressé depuis 1923 au succès du petit cheval de bataille de son grand rival, l'Asutin Seven, dont il n'a pas l'équivalent. L'image des Morris est un peu plus "chic" que celle d'Austin, mais cette dernière vend plus de voitures grâce à la populaire Seven. En 1927, Morris rachète Wolseley et son brillant bureau d'études, qui a conçu un petit moteur de 850 cm3 seulement mais doté d'un arbre à cames en tête. Morris saisit l'occasion de produire une "baby car" susceptible d'être plus brillante que la Seven de son rival. Si Wolseley est prié de "dégonflé" son 850 pour l'adapter à un type de grande série, Cecil Kimber voit la future petite Morris, présentée par la presse en 1928 sous le nom de Morris Midget, une excellente base pour une MG de sport. Il réussit à disposer d'un châssis Minor avant sa présentation et conserve son moteur Wolseley dans sa version la plus puissante. Côté châssis, il l'abaisse un peu sur les suspensions, incline la colonne de direction et modifie légèrement la position du pédalier et l'angle du sélecteur de vitesses. Il fait dessiner par la firme Carbodies une nouvelle carrosserie biplace entoilée avec une pointe "bateau", adopte des ailes vélo, installe un radiateur inspiré de celui de la grande 18/80 et sème quelques détails typiquement MG.

Type M
Présentée au Salon de 1928, avec un prix de 175 £, la nouvelle Midget coûte une fois et demi le prix très serré d'une Minor standard, mais ses performances ne sont pas comparables : 100 km/h au lieu de 75 et des accélérations - moins de 8 litres aux 100 km - est d'autant plus appréciée que l'essence vient d'être lourdement taxée en 1928 en Angleterre. Tenue de route, maniabilité, freinage (aux normes de l'époque) font l'objet d'éloges de la part de la presse, qui bénéficie de voitures bien affutées capables de rouler à 105 km/h. Les M de série frôleront 100 km/h sans préparation. Le succès est immédiat. La MG Car Company en vendra 3.196 exemplaires de mars 1929 à mars 1932, avant de la remplacer par la série J, plus performante.

    

La MG M sortit d'abord sous la forme d'une biplace à caisse entoilé" (les dernières seront tôlées), avant d'être proposées sous la forme d'un coupé 2+2 à l'intérieur particulièrement douillet et doté d'un toit ouvrant et de glaces latérales coulissantes. Mais l'essuie-glace était en option. En outre, MG proposa la carrosserie Double Twelve (portes échancrées) et des carrossiers extérieurs créèrent leurs propres modèles, parfois uniques exécutés à la demande du client. Même Edsel Ford, fils du grand Henry, acheta une M standard en 1930 : l'antithèse des énormes Lincoln qu'il produisait.

M en course

Des clients ayant engagé en course leur MG M avec succès, l'usine prépara pour les 2 x 12 Heures de Brooklands de 1930 des voitures dotés d'une carrosserie modifiée. Un nouvel arbre à cames et un carburateur plus gros donnèrent 7 ch de plus et MG remporta le prix par équipe devant Austin. L'option Double Twelve fut mise au catalogue puis standardisée. Toujours en 1930, une M privée disputa le Rallye Monte-Carlo et battit le record de la côte du Mont des Mules en catégorie 1100. En revanche, au Mans, les deux M privées ne terminèrent pas les 24 Heures, mais la voiture de Samuelson, deux semaines plus tard, figura à l'arrivée des 24 Heures de Spa.

Randall/Montgomery et Stisted/Black sur la piste lors des 2 x 12 Heures de Brooklands en 1930
Type MGA
La MGA est une sublime voiture, une des plus belles de la marque d'ailleurs. C'est sans doute ce qui a fait son succès commercial avec plus de 100.000 exemplaires produits en sept ans.

MG A 1961
Hongwell
Grâce à son exceptionnelle longévité, la MGB, présentée en 1962, connaîtra une carrière commerciale exceptionnelle, qui en fait la voiture de sport anglaise la plus diffusée. Parallèlement à la Midget et à la MGB, la firme construit deux berlines au cours des années soixante, la nouvelle Magnette Mk III lancée en 1959 (ligne Pinin Farina), suivie de la Mk IV, ainsi que la 1100, clone de l’Austin-Morris 1100.

MGB Convertible GT 1967
Schuco, Del Prado et Hongwell
La MGB, elle, est présentée en 1962, et comme sa devancière, elle connaîtra également un succès exceptionnel. Elle peut d'ailleurs revendiquer le titre de "voiture de sport anglaise la plus diffusée. A cette époque, les petites sportives anglaises remportent un succès considérable et la MGB doit rivaliser avec les Triumph. En 1966, la British Motor Holding voit le jour, une fusion de BMC, Jaguar et Daimler. En 1968, ce groupe est repris pae Leyland Motor Corporation. MG fait donc partie désormais de la British Leyland Motor Corporation, le nouveau groupe qui absorbe dans le même temps Triumph et Rover, deux rivaux de MG. Désormais, MG n'est plus qu'une marque parmi un grand nombre d'autres et les berlines disparaissent. En 1980, ce sera le tour des modèles sportifs et la fermeture de l'usine d'Abington, l'arrêt de la MGB.
En 1949, l'usine d'Abingdon produit les Riley et en 1958, elle est chargée de produire une autre sportive de BMC, l'Austin Healey. Le succès de la Sprite pousse BMC à lancer une version MG du modèle. Ce sera la nouvelle Midget présentée en 1961. Construite en parallèle à la MGB, elle sera elle aussi victime du regroupement des marques sous la coupe du groupe British Leyland Motor Corporation.

MG Midget MK IV Spider 1969
Solido

En rallye

En 1980, British Leyland retire sa Triumph TR7 V8 des rallyes internationaux. Sur le terrain, l’Audi Quattro Sport et ses quatre roues motrices mène la danse, comme le fait également la Renault 5 turbo avec son moteur central, inédit en Rallye. Viendront ensuite les Peugeot et les Lancia. Les anglais doivent trouver une nouvelle voiture, qui pour être homologuée en Groupe B doit être produite à au moins 200 exemplaires en 12 mois en version routière. Les dirigeants de la British Leyland, à la recherche d’un nouveau souffle pour les marques Austin Rover et MG, vont confier l’étude d’une nouvelle voiture de compétition. Le département Motorsport, dirigé par John Davenport et Patrick Head (ingénieur chez Williams) vont plancher sur le sujet.
Metro
Après quelques essais sur la base de la Maestro, c’est finalement la petite MG Metro, remplaçante désignée de la mythique mini, qui sera retenue pour servir de base au projet. Le 1er novembre 1985, 200 exemplaires de route sont assemblés à Longbridge, permettant ainsi l’homologation en groupe B. Totalement modifiée, la Metro 6R4 n’a plus rien de commun avec le modèle de grande série qui lui sert de base. C’est un de ces exemplaires que Didier Auriol pilotera en Championnat de France. La première Metro 6R4 présentée à l'aéroport de Heathrow était rouge et disposait d'un moteur 240 Cv. C'est Tony Pond qui fit la démonstration, sur une spéciale construite spécialement pour l'occasion. La voiture effectuera ses débuts avec Tony au York National Rally mais la casse de l'alternateur poussera le pilote à l'abandon, après avoir réalisé 8 meilleurs temps. Pond mènera la 6R4 à sa première victoire au Skip Brown Cars Gwynedd Rally en 1985, la première d'une belle série.

Metro 6R4 Rac Rallye 1985 Tony Pond/R. Arthur
Metro 6R4 Rallye des Garrigues 1986 Didier Auriol/Bernard Ocelli
Metro 6R4 Rac Rallye 1986 J. McRae/I. Grindrod
Ixo
C'est également à bord d'une MG 6R4 que Jimmy McRae, le père de Collin, participa au Rac Rallye en 1986, pour l' Austin Rover World Championship Team. Rappelons que 6R4 correspond à 6 cylindres Rallye 4 roues motrices. Présentée en 1984 à l'aéroport de Heathrow, la 6R4 se retire en fin de saison 86, les Groupe B étant interdites par la FIA. Les 200 6R4 prêtes à rouler ne seront pourtant pas délaisser. Elles pourront toujours courir au niveau national en Grande-Bretagne. Converties en 300 cv. De nombreux pilotes pourront ainsi continuer de courir à bord de la MG, comme Malcolm Wilson que l'on retrouvait régulièrement dans les rallyes nationaux.

MG, le retour

Type F

MG F 1996
Solido
C'est après une longue agonie que MG revient sur le marché automobile. La marque anglaise signe son retour avec une automobile qui reprend ce qui avait fait son succès, le roadster à l'anglaise, la MG F. Le cabriolet 2 places sportif arrive sur un marché déjà occupé par la Miata MX5 et la BMW Z3 mais tire son originalité grâce à une originalité, son moteur positionné en position centrale arrière, un inédite dans sa catégorie, à l'image de la plupart des voitures de compétition actuelles. Ce moteur central, un Rover, et sa propulsion arrière, offrent au roadster MG l'une des meilleures tenue de route du marché. Pour les plus sportifs, la version MG F Trophy est proposée avec un moteur poussé à 160 chevaux, de quoi satisfaire les amateurs de pilotage.