METALLURGIQUE
Dernière mise à jour : 12/05/2010
Le Luxe belge...
Petit historique
Fabriquant à l'origine des locomotives et du
matériel roulant pour chemins de fer et tramways, Metallurgique crée en 1898
dans ses installations de la Sambre une division réservée à la construction
automobile.
C’est à la fin du siècle que l‘entreprise décide de
s’intéresser à l’automobile naissante. Pour cette activité, une usine est implantée
à Marchiennes-au-Pont.
Les premiers modèles mis en chantier fin 1900 et présentés au Salon de Paris en
1901. Il s'agissait de deux petites voiturettes, avec des moteurs bicylindre de 4
chevaux, l'une à moteur avant, l'autre à moteur monté à l'arrière. La firme
proposera également des organes mécaniques à d’autres constructeurs. Dans la
foulée, Metallurgique proposera également une 4 cylindres aux mêmes cotes (76 x
80) qui vient compléter la gamme.
En 1903, la firme de Marchienne-au-Pont fait appel à l'ingénieur
allemand Ernst Lehmann, qui prend la direction technique de la marque. Lehmann
avait travaillé auparavant pour Mercedes et Daimler. Il renouvelle la gamme en
proposant de nouveaux modèles, allant d’une 7 HP à une 20 HP, puis lance l’étude
de puissantes 4 cylindres de course destinées à étayer une production de types
de luxe. La mécanique sera d’avant-garde, avec soupapes commandées, embrayage à
segments extensibles et transmission par cardan. A partir de 1904, le
développement se porte donc sur ces 4 cylindres, la firme abandonnant les
bicylindres. La plus grosse voiture est une 60/80 HP de 9.900 cm3. Cette
voiture, en version course, développait une puissance de 100 chevaux. Avec
cette puissance, la voiture était capable d’atteindre les 160 km/h, une vitesse
impressionnante pour l’époque.
En France, c’est Gillet-Forest qui détenait la licence de fabrication
des Metallurgique, depuis 1904.
En 1907, la firme devient une entité distincte des usines ferroviaires
de la marque et prend la dénomination de Auto-Metallurgique S.A., Mr Germanes
devenant l’administrateur-délégué de cette entité.
Renommée internationale
En 1910, la marque est devenue internationale, soutenue par des
capitaux belges, anglais et allemands. Elle exporte ses voitures en Allemagne et
en Grande-Bretagne, ou sera d’ailleurs fondée la Metallurgique Company à
Londres. Cette filiale construira les modèles de série mais aussi ses propres
modèles de compétition. Bergmann s’occupera également de préparer les moteurs, réputés pour
leur fiabilité et leur haute technologie. La Prinz Henrich Metallurgique en est
un bon exemple. Apparue en 1910, elle disposait d’un moteur de 105 chevaux conçu
avec une soupape d'admission et quatre soupapes d'échappement par cylindre..
A partir de 1908/1909, tous les modèles seront dotés d'un radiateur en
nid d'abeilles de forme pointue et ses carrosseries dessinées par Van Den Plas
ajouteront encore à leur élégance. En 1913, elles adopteront le démarrage électrique.
L'usine de Marchienne-au-Pont construira également quelques camions.
Avant la première guerre mondiale, la gamme Metallurgique comprenait huit modèles, allant d’une 2,6 litres à une 4
cylindres de 5 litres qui eut le plus de succès. Ces modèles étaient alors
équipés d'un système de freinage de type ADEX agissant sur les quatre roues
avec compensation diagonale assurant une meilleure répartition du freinage.
Compétition
Pendant toute cette période d’avant-guerre, la Metallurgique, sous
l’impulsion de Lehmann et pour soutenir les ventes en Allemagne, décida de s’impliquer
en compétition. Elle s’engagera dans la coupe Herkomer en 1905, 1906 et 1907. Puis,
en mai 1907, la firme prend part au Tourist Trophy, avec une 3,6 litres qui
abandonnera. En juin de la même année, la firme est présente au Kaiserpreis
mais lors de la finale, le pilote officiel Wilhelm doit abandonner. Il connaît
le même sort dans la coursse suivante,, le Circuit des Ardennes, dans la
première épreuve réservée aux voitures type Kaiserpreis. Le meilleur résultat
obtenu sera dans la grande épreuve routière initiale, la Coupe Herkomer, entre
le 3 et le 13 juin. Hans Aschoff, le pilote, prendra la seconde place. Ce bon
résultat permit au pilote allemand de négocier un contrat de licence de
production avec Bergmann. La Bergmann-Metalurgique sera produite à Berlin de
1909 à 1915, puis de 1920 à 1922.
La Metallurgique participa également à la Coupe Prince Henry en
1910, au Tour de France en 1912 et 1913, au Circuit du Maroc en1912, au Grand
Prix de Russie en 1914.
La Metallurgique Maybach
En Angleterre, une Metallurgique 50/60 HP de 9,9 litres remporte
une victoire dans une course de vitesse pure sur le nouvel autodrome de
Brooklands. La Mettalurgique grand Prix de 1907 va continuer une carrière dans
cette nouvelle spécialité. Il est à noter qu’en Grande-Bretagne, les courses
sur routes sont interdites et les épreuves courtes sur l’anneau de vitesse de
Brooklands vont se multiplier. Les amateurs, de plus en plus nombreux,
rachèteront des voitures de grand Prix pour les adapter à ce type d’épreuves.
La Maybach Grand Prix sera rééquipée en 1919 d’un moteur
aéronautique Maybach. Ce moteur était monté sur les dirigeables Zeppelin,
Parseval et Schutte-Lanz mesurait 13 cm du 1er au 6e cylindre, coulés séparément et pourvus chacun de soupapes. Sa cylindrée
était de 21 Litres. Son propriétaire décède
avant qu’elle ne soit terminée et la voiture restera oubliée jusqu’au début des
années cinquante. Elle sera restaurée en version routière et remise en circulation en 1955. Elle sera présentée
en France au concours de Bagatelle en 2002.
Mettallurgique Maybach Speciale 1919
Première Guerre mondiale
Durant la première guerre mondiale ses locaux seront occupés par
les Allemands qui arrêteront la production et transfèreront les machines en
Allemagne. A l'armistice, le gouvernement allemand se refusera à tout
dédommagement, considérant que le démantèlement de l'entreprise avait été
effectué à la demande des actionnaires dont nombre d'entre-eux étaient
d'origine allemande.
Reprise
La firme reprendra ses activités en 1919, sous la direction du
Comte jacques de Liedekerke. La production se base sur les anciens modèles de
1914, modernisés au niveau des équipements électriques et munis ensuite de
freins avant Adex à double commande en X et équilibreur. LA firme disposait
alors d’un stock important de pièces et de châssis épargnés par l’occupant. En
1921, une nouvelle 4 cylindres de 3 litres sera produite, avec arbre à cames en
tête et 16 soupapes. Particulièrement rapide, la voiture disposait d’une
puissance de 90 chevaux. Construite en petite série, elle ne connaîtra pas le
succès de ses devancières dans sa version compétition. Elle se montre très
performante au Grand Prix de Belgique à Spa en 1922, décrochant le tour le plus
rapide du circuit, mais souffre d’un manque d’endurance.
En 1922, Mr Germanes reprend la direction de l’entreprise, après
avoir été l’un des dirigeants de la SOMEA. Dans ses bagages, il apporte à la
firme un modèle 2 litres qui avait été conçue par l’ingénieur belge Paul
Bastien, futur concepteur du moteur de l’américain Stutz, un 8 cylindres en
ligne 16 soupapes apparu en 1928. En 1923, pour la nouvelle formule 2 litres,
la Metallurgique présentera cette nouvelle voiture sous la dénomination de
12/15 CV. Elle ne participa à aucune épreuve mais donna lieu à une petite
production de routières rapides. Elle pouvait atteindre les 120 km/h mais sa
mécanique s’avèrera fragile.
Démantèlement
En 1927, la marque disparaît, rachetée
par Imperia. La firme démonta l’outillage pour renforcer le sien et revendra
les bâtiments à une autre marque belge, Minerva.