
MATFORD

Dernière mise à jour : 12/05/2010
Alliance franco-américaine..

Petit historique
Emile Ernest Mathis débuta chez De Dietrich entre 1902 et 1904, avec un de ses amis, un certain Ettore
Bugatti. A cette époque, Bugatti développait les modèles de la marque, Mathis se chargeait de les commercialiser.
En 1904, il fonde la Mathis and Co et embauche Ettore. Il fonde dans le même temps la EEC Mathis pour devenir
distributeur d'automobiles de différentes marques. Les premières voitures des deux
associés sont les Mathis Hermes Simplex, des voitures de 40, 60 et 90 HP. L'association durera jusqu'en 1907.
Emile Ernest Charles Mathis (1880-1956)

Devenu un constructeur important, Mathis ne songe qu'à devenir
l'égal des Renault, Peugeot, Citroën et Panhard. Pour ce, il signe un accord avec Ford en octobre 1934 pour produire
des véhicules français dotés de mécaniques américaines. Cet accord permet à Mathis, à une époque ou seules les grosses
entreprises parviennent à survivre, de poursuivre la production d'automobiles assez sereinement.
Les Matford succèdent alors aux TY, EMY-4 et Quadruflex 1934.
Dès l'accord signé, Matford va produire, en parallèle à ses modèles, les Ford V8 américaines. Le premier
modèle propre à Matford sera proposé dès 1935, l'Alsace, dotée d'un V8 de 21 CV.

En 1936, Matford propose un modèle plus simple, mais toujours doté d'un V8, la V8-62. Le moteur de cette dernière est moins puissant, ce qui classe la voiture
dans la catégorie fiscale des 13 CV. Comparées aux Ford, les Mathis bénéficient d'un soin particulier apporté par Mathis, ce qui justifie aussi une différence de
tarif au catalogue. Mathis joue ainsi sur des carrosseries plus soignées, et des accessoires supplémentaires. Pourtant, Ford, qui détient la majorité du capital,
impose de plus en plus ses vues sur la production, ce qui pousse Mathis à sacrifier sa propre gamme. Le désaccord va mener à un divorce et un procès dont Mathis
sortira la tête haute, obtenant de l'américain des dommages et intérêts. Cependant, pendant cette période, Ford trouvant le site de Strasbourg trop éloigné
d'Asnières (Ford), un site avait été trouvé pour accueillir l'ensemble des installations des deux sites. Ce terrain ou sera construit une splendide et moderne
usine se situe à Poissy. Un site qui deviendra propriété de Ford SAF, puis de Simca plus tard. Les Matford disparaîtront pour devenir de
simples Ford, descendantes des futures Vedette de Ford SAF.


V8 - Véhicule de Parade du Cirque Pinder
Norev
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De ses berlines, Matford va extrapoler des petits utilitaires. Ces derniers
conservent les mécaniques V8 des 13 ou des 21 CV, ainsi que les châssis de ces
dernières. La plupart des utilitaires seront livrés en châssis nu qui seront adaptés
selon les besoins du client par des carrossiers extérieurs.
Mathis, qui n'a jamais souhaité abandonner son usine de Strasbourg, va reprendre seul ses activités, en revendant
dans le même temps sa participation dans Matford. Mais la Seconde Guerre va mettre un terme à l'aventure Mathis.
Au début du conflit, devant l'avancée de l'armée allemande, Emile Mathis part se réfugier aux Etats-Unis. Il emporte
avec lui les plans de son usine qu'il transmet aux alliés. Selon ses indications, les avions bombarderont l'usine
en 1941. Les allemands avaient, à cette époque, investit les lieux pour la production de munitions.
Il reviendra en France en 1946, retrouvant sa société au bord de la faillite cèdera le reste des biens
de l'entreprise à Citroën. Il décèdera en 1956 à Genève.
