Depuis 1898/1899, Joseph Lacroix construit un curieux petit véhicule dans son atelier d'Agen. En 1902, il rencontre le colonel de Laville qui devient son associé dans l'entreprise qui devient alors la Société Lacroix et de Laville. Les deux hommes poursuivront la fabrication du petit véhicule de Lacroix.

En 1902, Joseph Lacroix rencontre le colonel De Laville, un financier qui devient commanditaire de l'entreprise. La Société Lacroix et de Laville voit ainsi le jour en 1902 et s'installe place Pelletan à Agen. L'atelier de la rue Palissy est transféré rue Payssac ou travaillent une dizaine de compagnons. 200 voitures sont ainsi construites entre 1902 et 1909, certaines jusqu'en 1914. Les premières seront des 2 3/4 HP, puis, suivant l'évolution des moteurs De Dion, deviennent des 3 1/2 HP et des 4 1/2 HP, des moteurs refroidis par air puis par eau. Les suivantes, seront des 6 et 8 HP. ces voitures se se distinguent par l'absence de différentiel et de boîte de vitesses. En fait, très coûteux, et d'une utilité restant à démontrer, Lacroix et De Laville ne les proposeront en option qu'à partir de 1904, des boîtes venant de chez Bozier 2 rapports planétaires et marche arrière. L'embrayage est assuré par une poulie mobile qui tend et détend la courroie. Les freins sont à colliers extérieurs sur les poulies solidaires des roues arrière. Une simple banquette à deux places et un coffre (en option) forment, avec le plancher, toute la carrosserie du tricycle, entièrement construit en bois. A partir de 1904, le modèle le plus répandu est un véhicule à carrosserie deux places, et un tonneau 4 places. L'empattement des véhicules varie de 2 à 2,50 m. et la voie arrière de 0,95 à 1,40 m.

Les ultimes Lacroix De Laville pourront recevoir une transmission à arbre à cardan et un vrai pont arrière à différentiel pour ménager les pneumatiques. Sans jamais viser le marché national, sans publicité ni articles de presse, la société Lacroix De Laville construira des automobiles jusqu'en 1914. Grâce à sa simplicité de construction, quelques passionnés purent en réaliser quelques copies, voire quelques reconstructions. Cependant, les modèles d'origine sont très rares. Il faut dire que les châssis, fait dans un bois très vulnérable à l'époque, n'ont pas résistés au temps.

En 1920, le Guide Michelin faisait encore mention dans ses pages des Etablissements Metge et Blancon "Automobiles La Nef". Situés au 87 avenue de Toulouse, à Agen, il semblerait que cette enseigne n'assuraient à l'époque que des réparations.