HUDSON    

Dernière mise à jour : 30/05/2010

Pionnier du 6 cylindres

Petit historique

Roy Dikeman Chapin (1880/1936)

Joseph Lowthian Hudson (1846/1912)

Le 24 février 1909, la Hudson Motor Car Company est officiellement créée. la firme bénéficie, à ses débuts, d'acheteurs fidèles recherchant des produits sérieux, à la fois fiables et d'aspect conservateur. Ces automobilistes sont assez nombreux pour que la maison engrange des bénéfices historiques.

1909

J.L. Hudson, left, et Fred Dunham dans la première Hudson
La Hudson Motor Car Company voit le jour en 1909, fondée par Roy Chapin, un ancien cadre de chez Oldsmobile. Sept autres hommes d'affaires, dont J.L Hudson, participent à cette création d'entreprise. J.L. Hudson, entrepreneur et fondateur des grands magasins à rayons Hudson de Détroit a fourni le capital nécessaire à la fondation et, en son honneur, on nomma la firme Hudson Motor. Le but de la Hudson Company est de produire et vendre une automobile à moins de 1.000 $ et ainsi attirer une clientèle de masse.
Twenty
La première machine portant le nom d'Hudson est le Model "Twenty", ou Model 20, une 4 cylindres en ligne. Elle passe les grilles de l'usine de Detroit au mois de juin 1909. De suite, la voiture rencontre un certain succès et Hudson en vend plus de 4.000 exemplaires au cours de la première année de production. La marque acquiert rapidement une excellente réputation de qualité et de sérieux. En 1913, Hudson ajoute à son catalogue des modèles dotés d'un groupe à 6 cylindres, qui constituera dorénavant la colonne vertébrale mécanique des produits maison. La Straight-6 de 1916 adopte un vilebrequin équilibré qui lui permet de rouler plus douccement et avec plus de puissance à haut régime.

Touring Car 1920

Années 20

Super Six
Dès 1918, la production dépasse les 25.000 exemplaires annuels. En 1919, la marque introduit la gamme Essex, une proposition pour les petits budgets afin de concurrencer les Ford et les Chevrolet, laissant le marché un peu plus luxueux aux Hudson. L'Essex est la première voiture à coût minime offrant un habitacle fermé. En 1932, cette gamme Essex sera remplacée par la série terraplane, plus moderne. En 1925, la Hudson Motor Car Company est le premier producteur mondial de machines dotées d'un 6 cylindres en ligne. L'adoption par Chevrolet de ce type de motorisation en 1927 va bien sûr totalement bousculer ce classement. Le catalogue Hudson millésime 1925, baptisé Super Six, est présenté au sein des concessions au cours du mois de décembre 1924. Aucun changement notable n'est observé comparé aux modèles 1924. Si la construction soignée des Hudson ne mérite aucun reproche, le stylisme en revanche témoigne d'une incontestable frilosité et dégage même sur des carrosseries fermées des conduites intérieures une véritable austérité. Cette impression est renforcée par la calandre et les optiques, qui ne bénéficient pas d'une finition en métal chromé mais d'une simple peinture à la teinte de la caisse souvent foncée. Faites d'épais rayons en bois également de la couleur de la carrosserie, les roues n'aident pas à égayer l'ensemble.
Au mois de juin 1925, Hudson introduit dans son catalogue une berline dite Brougham, facturée 1.450 $, dont la réalisation de la carrosserie en aluminium est confiée aux établissements Briddle & Smart, un partenaire habituel de l'entreprise. Cette machine d'un grand confort s'avère très demandée par la clientèle, mais ne règle en rien les faiblesses stylistiques rencontrées par la marque. Deux caisses type coach deux portes quatre places sont proposées au catalogue, qui font aussi l'objet d'une refonte esthétique. Les montants latéraux autour des glaces sont plus minces et les pieds du pare-brise optent pour une forme arrondie en vue d'une présentation moins stricte. La gamme comporte également deux autres berlines, l'une à six glaces pouvant emporter cinq passagers facturé 1.650 $, l'autre à sept places vendue 1.685 $. Enfin, une configuration torpédo prévue pour sept passagers s'échange contre la somme de 1.200 $, ce qui constitue le prix d'attaque du catalogue Hudson 1925. Ce type de configuration de caisse décapotable présente l'avantage d'être facile de construction et donc économique à l'achat, mais il est aussi relativement rustique et en proie notamment à d'incessants courants d'air, si bien qu'il est désormais boudé des consommateurs et disparaît de l'offre Hudson à la fin de la saison 1933.

Super Six torpédo
Techniquement, les Hudson 1925 cachent sous leur capot un très classique 6 cylindres en ligne aux soupapes latérales. Cette mécanique ne délivre qu'une modeste puissance de 76 ch à 2.450 tr/mn pour une cylindrée de 4.046 cm3. La boîte de vitesses à 3 rapports est commandée par un long levier installé au plancher. Les freins à câbles n'agissent que sur les roues arrière, ce qui à cette date constitue sans aucun doute un véritable retard technique. Il faut attendre 1927 pour que Hudson se décide enfin à adopter un dispositif de freinage sur les quatre roues fabriqué par Bendix, mais relevant toujours de l'obsolète mode mécanique. Pour comparaison, Walter P. Chrysler choisit un système hydraulique dès son premier modèle de production lancé en 1924.

Berline sept places Briddle & Smart
L'année 1925 fut une saison exceptionnelle pour la Hudson Motor car Company, qui écoula 269.474 automobiles, soit un remarquable gain de 101 ù comparé à l'année précédente, permettant à la maison d'occuper la troisième place des constructeurs américains. Le chiffre d'affaire de 200 millions de dollars dégagea un bénéfice de 21,3 millions de dollars. Hudson dépassa donc des compétiteurs aussi sérieux que Buick, Dodge et Willys-Overland. Cette performance était aussi due à la division interne Essex, lancée en 1919, qui proposait des produits autrement plus économiques, représentant quelques 159.840 unités sur le total des ventes Hudson. A cette époque, avec son Model T, la Ford Motor Car Company demeurait le premier constructeur de la planète.

Coach Hudson 1925
Durant l'année 1925, des rumeurs persistantes circulent au sein du microcosme de Detroit, selon lesquelles la Ford Motor Company aurait été sur le point de prendre le contrôle de la firme Hudson. Mais Edsel Ford précisa qu'il n'en était rien. Par ailleurs, de son côté, le vice-président de Hudson, William Mc Aneeny, déclara que la compagnie désirait ardemment garder son autonomie, gage de sa personnalité et de sa liberté d'action, une analyse entièrement partagée par le président, Roy D. Chapin.
A suivre...

Nash

Hudson Motor a disparue en 1954 lors de la fusion avec Nash Motors pour former l'American Motors Corporation. Le nom Hudson est cependant demeuré sur certaines automobiles d'AMC jusqu'à l'année-modèle 1957. Sa meilleure année fut 1929 avec des ventes combinées de 300 000 de ses séries Hudson et Essex, incluant la production des usines en Belgique et Grande-Bretagne. Ceci lui donna le troisième rang des constructeurs automobiles cette année-là, après Ford et Chevrolet.