FORD    

Dernière mise à jour : 13/05/2010

Constitution de Ford Europe...

Petit historique, suite...

L'Amérique change, les goûts aussi. L'arrivée de la Mustang ouvre de nouveaux horizons. Tourisme, sport, coupé ou cabriolet, cette voiture marque tout une époque. En Europe, la Mustang fait également rêver. Mais le rêve reste encore très lointain. En Europe, la Capri apportera un peu d'Amérique dans le paysage urbain, mais sans apporter toutefois le plaisir de conduite de sa cousine d'Outre-Atlantique.

Constitution de Ford Europe...

         

Thunderbird
A l'origine, en 1955, la Thunderbird est un modèle sport à deux places. Née pour répliquer à Chevrolet qui présenta en 1953 la Corvette, la Ford Thunderbird initiale est plus lourde mais mieux équipée, avec toit démontable, glaces électriques et direction assistée. Le succès sera immédiat et il se vendra vingt fois plus de Thunderbird que de Corvette. En 1956, le modèle se distingue par le montage "Continental", la roue de secours à l'extérieur, un principe abandonné toutefois dès l'année 57. La dernière T.bird à tendance sportive sera celle de 1957. En 1958, la Thunderbird devient une lourde 4 places.
En changeant le concept de la Thunderbird, cette dernière marque une rupture dans son histoire. L'idée vient de Robert Mac Namara, président en fonction, qui souhaite toucher une clientèle plus large. La nouvelle Thunderbird est donc une nouvelle voiture, plus chère que sa devancière. Elle se retrouve désormais face au Buick Super. Avec un empattement augmenté de 28 cm par rapport au modèle 55, la nouvelle Thunderbird gagne 60 cm de long et 10 cm de large, et gagne 350 kilos au passage (pour la version cabriolet). La Thunderbird est désormais un lourd paquebot au style tourmenté et aux flancs surchargés de moulures.

Robert Mac Namara (1916/....)

Né le 9 juin 1916 à Oakland en Californie, Robert Mac Namara a été homme d'affaires puis homme politique, secrétaire d'Etat à la défense à partir de 1961. Il fut ensuite président de la Banque mondiale de 1968 à 1981. Diplômé de Berkeley, il participe aux campagnes du Pacifique contre le Japon. En 1946, il quitte l'armée avec le grade de lieutenant colonel et entre à la Ford Motor Company. Après une brillante carrière, il devient le premier Président de la Ford Motor Company, le premier à ne pas faire partie de la famille Ford. Henry Ford II devient lui, President Directeur Général du Groupe. Après seulement quelques semaines d'activités, il est appelé au gouvernement par le Président Kennedy. C'est Lee Iacocca qui prendra sa place à la tête de l'entreprise.
Le design baroque caractéristique du style américain de la fin des années cinquante est à l'honneur, avec une imposante calandre à la gueule aussi béante que vorace dominée par quatre phares, un trait stylistique inauguré aux Etats-Unis par le millésime 1958. Le profil reçoit une épaisse moulure en forme de fusée, tandis que l’immense porte-à-faux arrière contribue à la majesté d’une poupe ornée de quatre feux enrobés sous de fins ailerons.

Thunderbird Cabriolet 1963
Solido

Thunderbird Sport 1963
Solido
Pour les amateurs de sport, du moins pour une clientèle aisée qui veut conduire une voiture aux allures sportives, Ford propose une version Sport Roadster. Sur ce dernier, et pour 650 dollars, l'acheteur d'un cabriolet T-Bird peut recouvrir les places à l'arrière d'un panneau en fibre de verre comportant des carénages en saillie prolongeant les dossiers des siège avant.
La Thunderbird version 66 fut le dernier modèle avec carrosserie ouverte produit par la marque. Considéré aujourd'hui comme l'un des plus aboutis, de par sa mécanique et par sa forte personnalité, le modèle est une vraie institution dans le monde de l'automobile américaine. Dans sa version Sport Roadster, les deux sièges arrière seront occultés par un tonneau-cover moulé, raccordé, comme un long appuie-tête, au dossier des sièges avant. Cette version ne trouvera presque pas d'acheteurs.

Thunderbird Cabriolet 1966
Road Signature
Deux autres versions seront également proposées, le Coupé hard-top avec 2 vitres latérales, et le Town hard-top privé de la seconde vitre latérale et montant vertical au niveau de la poignée de porte. Dérivée de cette dernière, la version qui rencontrera le plus de succès est le Coupé Landau hard-top avec un fin montant en forme de S placé de chaque côté du pavillon, un rappel aux anciennes voitures hippomobiles.
Mustang

En 1964, Ford dévoile une petite voiture de tourisme qui pouvait dans le même temps jouer le rôle d'une petite sportive. Baptisée Mustang, elle fut disponible avec deux types de moteurs, des 6 cylindres de 101 et 120 ch. et des V8 de 164, 200, 225 et 271 ch. Présentée en deux versions, coupé hard-top et cabriolet, elle sera suivie d'une version à queue tombante, la fastback 2+2. Avec une campagne publicitaire télévisée et radiodiffusée, ainsi que dans la presse, Ford prévoit un chiffre de 100.000 voitures vendues au cours de la première année. Le succès est au-delà des prévisions et le chiffre est 6 à 7 fois plus élevé.

Mustang Cabriolet 1964 et 1965
Solido et Road Signature
Avec la Mustang, Ford va augmenter le volume annuel de sa production de plus d'un demi million de voitures, battant tout les records de vente pour une première année d'activité. Entre le 17 avril 1964 (date de son lancement) et janvier 1965, 501.965 exemplaires du coupé hard-top seront mis en circulation; 101.945 en version cabriolet.
En 1967, Ford introduit un V8 6,4 litres de 320 ch., puis en 1968, un 7 litres de 390 ch. En 1969, la Mustang adopte un nouveau style, et la gamme s'enrichit de nouvelles versions sportives comme la Boss 302 et la Mach I. La carrière de la Mustang s'achève en 1973, après 2.568.333 exemplaires construits. Une autre Mustang prendra la relève, mais son arrivée sur le marché ne sera pas aussi chaleureux. On la nommera d'ailleurs "l'incomprise". Mais c'est une autre histoire.

Mustang 1967
Del Prado
GT 40
En juin 1966, trois Ford GT Mark II finissent aux trois premières places des 24 Heures du Mans.
Dans les années cinquante, Ferrari est devenu le leader incontesté de l'Endurance. Au début des années soixante, malgré les 18 millions de dollars proposés par Ford, Ferrari de signer le contrat de la vente de son affaire à l'américain. Henry Ford junior, vexé sûrement, décide alors de contrer l'écurie italienne en projetant l'élaboration d'une voiture d'endurance capable de battre les fameuses voitures rouge de Maranello. Fort de sa puissance financière, avec des moyens techniques à la hauteur de l'entreprise, Ford met au point une berlinette prometteuse, la GT40. En 1964, la voiture arrive au Mans, mais la mise au point n'est pas terminée et les voitures abandonnent au cours de l'épreuve, laissant Ferrari monopoliser les premières places.

GT40 Mark II 1966
Road Signature

Production européenne de Ford Europe

Anglia et Cortina
Originale et spacieuse, robuste et économique, la petite Anglia va vite devenir l'une des plus populaires des "petites Anglaises" des années soixante. Loin des lignes anguleuses et conventionnelles des autres modèles du marché, la Ford se démarque grâce à sa lunette arrière inversé, apparue pour la première fois sur la Ford Anglia 105 E. Avec cette expression de style si particulier, la marque veut ainsi donner à sa vieille Anglia 100 E, en production depuis 1953, une nouvelle vie pour contrer la concurrence représentée à cette époque par les Triumph Herald, les Austin Mini et A40, ainsi que la Morris Minor.

Anglia 105E 1962 et celle d'Harry Potter, une 105E de 1963
Ixo et Corgi
En France, les rivales de la Ford Anglia sont la Renault 8, la Simca 1000, la Panhard 24 CT et, dès 1963, l'Ami 6 aux lignes assez comparables.
En 1963, pour contrer les Mini de la British Motor Co., Ford propose la Cortina, une conduite intérieure classique et spacieuse qui reprend sous son capot la mécanique des Anglia 105E, des moteurs poussés pour plus de puissance. Elles seront suivies par les GT et une version Sport motorisée par Lotus. Revêtant une nouvelle carrosserie en 67, la Cortina de série voit sa cylindrée augmenter en 68, puis évoluera pour être finalement remplacée au début des années 80 par la Sierra. Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, l'homologue allemande de la Cortina était, la Taunus, fabriquée en Allemagne et plus connue sous ce nom en France.

Cortina MK II 1963
Solido
Corsair

La Corsair succéda au début des années 60 à la Classic. Elle entre dans la gamme familiale de la marque mais ne connaîtra pas une longue carrière. Sa production s'achèvera en 1969. Elle n'aura pas de descendante.

Corsair 1965
Cararama
Escort
L'appellation "Escort" fut utilisée par Ford dans les années 1950 pour désigner la variante à carrosserie familiale ou break de son modèle Ford Prefect. Le nom est ressuscité en 1968 avec le lancement de la Ford Escort, automobile compacte et populaire à propulsion arrière, destinée à remplacer la Ford Anglia 105 E. Le nouveau véhicule résultait d'un projet paneuropéen de la marque, auquel les divisions britannique et allemande oeuvrèrent conjointement. L'Escort connaîtra une longue et fructueuse carrière commerciale, au fil des générations successives du modèle. Le nom sera conservé jusqu'en 1999, puis la Ford Focus prendra la relève.
C'est en 1968 que Ford présente la première Escort, une voiture banale, techniquement dépassée, qui n'offrait rien de particulier par rapport à ses concurrentes, les Peugeot 204, Fiat 128 et autres Simca 1100. Spécifiquement conçue pour le marché européen, elle sera cependant produites également aux Etats-Unis. En Europe, la MKI fut construite entre 1968 et 1975. Commercialement anonyme, elle va cependant s'épanouir dans une autre voie, celle de la compétition. Toujours en 1968, Ford engage la voiture en compétition, et là, surprise, l'Escort RS 1600 remporte de suite le Circuit d'Irlande avec Roger Clark comme pilote.

Escort MKI 1968 et Escort MKI 1300 GT Police 1969
Corgi Vanguards et Trofeu
Comme pour confirmer sa prestations et faire taire les mauvaises langues, l'Escort va très vite remporter d'autres victoires, offrant en fin de saison le Championnat d'Europe des Rallyes. Un championnat qui sera remporté une nouvelle fois en 1969. La MKII, qui lui succèdera en 1975 offrira elle aussi de nombreux trophées à Ford. Après plusieurs évolutions, l'Escort ne prendra sa retraite qu'à la fin des années 90, remplacée par la Focus, en ville comme en compétition.
Après s'être installé en Grande-bretagne, le groupe Ford s'implante en Allemagne en 1926, à Cologne. C'est de cette usine que sortiront toutes les Ford allemandes, au départ des modèles américains, comme les Model T, A et B, puis des modèles nationaux, comme le Rheinland, l'Eifel et la Taunus. Ce n'est qu'en 1967 que Ford US décide le rapprochement de Ford GB et Ford Allemagne en une seule entité, Ford Europe. La Capri sera l'une des premières voitures communes.
Capri
Deux ans après la réunion de Ford GB et Ford Allemagne sous la forme de Ford Europe apparaît la Capri, une voiture qui sera produite simultanément dans les deux pays. Si la carrosserie est identique, les motorisations sont encore différentes. On trouvera donc sept Capri, chacune en trois finitions, les Standard, L et XL. Version coupé de la Ford Classic, la Capri est un Coupé quatre places destiné à occuper en Europe le segment qu'occupait la Mustang aux Etats-Unis.

Capri 1969 et Capri 1972
Solido et Del Prado
La Capri dispose de 4 motorisations, 1.300, 1.600, 2.000 et 3.000 cm3, ce qui nous donnait des puissances allant de 61 à 140 ch. Une version RS, disposant de 150 Ch. fut proposée également, une manière de permettre au amoureux du modèle d'avoir une version sportive à une époque ou Ford proposait une version V6 400 Ch. configurée course. C'est en 1974 que la Capri MKII voit le jour, suivie en 1978 par la MKIII, reconnaissable à ses quatre optiques à l'avant. La production devait s'arrêter en 1984 mais son succès poussèrent la marque à prolonger le modèle jusqu'en 1987.

Côté utilitaire

Transit
Dans les années cinquante, Ford ne disposait pas, en France, d'un véritable utilitaire. Ford SAF ne proposait que l'Abeille, une version très dépouillée de la berline Vedette. Le marché était alors occupé par les Peugeot D3A, Renault 1.000 kg et Citroën Type H. En Allemagne cependant, contre le VW Combi, Ford opposait une camionnette baptisée Transit. En 1965, le Marché Commun ouvre les frontières, Ford s'engouffre avec l'idée de s'installer sur le marché. C'est avec un nouveau Transit que Ford Europe (Ford SAF n'existe plus depuis son rachat par Simca) tente l'aventure en 1968.

Transit 1970 Michelin
Ixo
Fabriqué en commun en Allemagne à Cologne et en Grande-Bretagne à Dagenham, il ne connaîtra pas un véritable succès en France, l'absence de version Diesel le pénalise beaucoup. Il sera cependant produit jusqu'à la fin des années 80, le Transit connaissant, hors de France, un certain succès. Ford tentera toutefois de séduire en modifiant la gamme, rendant le fourgon plus "modulaire" et surtout, en proposant dès 1975 la version Diesel. Le Transit garde toutefois ce petit côté "Luxe" qui fait son charme et qui séduira quelques entreprises, comme Michelin.