FN    

Dernière mise à jour : 15/05/2010

Une arme de plus

Petit historique

La Fabrique Nationale d'Armes de Guerre d'Herstal, née à la fin du 19e siècle de l'association de plusieurs fabricants d'armes liégeois, suit la même voie qu'Hotchkiss ou BSA en se lançant également dans la construction d'automobiles.
C'est en 1889 qu'est créée à Liège une société anonyme sous la raison sociale de Société des Fabricants d'Armes de Guerre. Cette entreprise a pour but de produire à l'échelle industrielle des armes de guerre et de chasse ainsi que leurs munitions. Désireuse d'étendre ses activités à d'autres secteurs de l'industrie mécanique, la Fabrique nationale aborde, en 1896, la fabrication des bicyclettes, d'abord à chaîne, puis en 1898 du type acatène, la firme ayant le savoir-faire et les machines de précision nécessaires à ce genre de production. Un an plus tard, FN s'intéresse au véhicule automobile de types quadricycle, dont la technologie est proche de celle du cycle.

Mais le quadricycle semble déjà périmé, et FN engage un ingénieur italien, de Cosmos, qui conçoit une voiturette de 2,5 ch, présentée en mars 1899. Mis en fabrication en 1900, ce modèle est produit jusqu'en 1902. Or, en 1901, FN aborde la moto. Le succès incite la firme à abandonner l'automobile, d'autant plus que deux modèles engagés dans la course Paris-Berlin, une 12 CV et un monstre pétroléo-électrique dit de 100 CV, ont échoué alors qu'ils avaient coûté cher en études.

Voiturette de 1900, 3,5 ch. 2 cylindres, une création de Cosmos

Licence De Dion et Rochet

En 1902, FN prend la licence des petites De Dion "Populaire". L'expansion du marché automobile, à partir de 1903, incite al firme à investir dans de nouvelles installations, mais, faute d'un projet spécifique, elle rachète la licence des automobiles Rochet-Schneider de Lyon. Ces luxueuses voitures de 30/40 CV relancent la production automobile chez FN en 1906. Progressivement, la 6900 30/40 CV s'éloigne de son modèle sur le plan du style et, dès cette même année, la marque liégeoise présente un type plus populaire, une 14/18 CV désignée 2000. Avec une gamme de modèles de plus en plus riche, FN s'affirme comme un constructeur majeur et, de 1908 à 1914, propose des 8/10 CV, des 8/12 CV, puis une 16/240 CV, la 200, qui devient la 2700 en 1914, une 14/18 CV, la 1950, en 1913, suivie d'une nouvelle petite 8/12 CV, la 1250, fin 1913. Sur le plan technique, FN a évolué vers le moteur monobloc, l'embrayage à disque, les roues détachables et la boîte à 4 vitesses. La guerre de 1914 arrête toute production, l'usine étant réquisitionnée par les Allemands.

FN 6900 de 30/40 CV

   

FN 2400 16/24 CV et FN 2700 14/18 CV

Années 20

La production de motos reprend en 1919, celle des autos en 1920, retardée par le pillage de l'usine en 1918 par les occupants. Les modèles sont des "avant-guerre" améliorés. Une grosse voiture est ajoutée en 1920, mais la vraie nouveauté moderne est la "1300" de septembre 1923, avec un 4 cylindres culbuté, quatre freins et des pneus "ballon", qui remplace la vieille "1250" pourtant populaire. Bien conçue et légère, la "1300" permet à FN de briller en compétitions routières, en endurance (victoires de catégorie aux 24 Heures de Francorchamps) et en course de côte. En 1925, FN produit 1.500 voitures et se classe deuxième constructeurs de Belgique derrière Minerva. La 1300 est construite jusqu'en 1927, date à laquelle est est remplacée par la 1400, nouvelle voiture moyenne bien placée sur son marché.

De Liège au Cap

La Belgique, qui possède la Congo belge, est intéressée par la pénétration automobile du continent africain. Le 13 mai 1928, deux limousines 1400 quittent l'usine FN en direction du Cap par le Sahara et le Congo. Elles sont pilotées par Hubert Carton de Wiart, Jacques Lamarche, Robert Fabry et Roger Crouquet, trois militaires et un civil. Après le désert, la savane sans piste, les marécages, un feu de brousse détruit une des deux FN. La survivante et ses quatre occupants atteignent Elizabethville, puis le Cap, le 24 août, après avoir parcouru 28.000 km en 103 jours et réalisé la première liaison terrestre Belgique-Congo-Afrique australe.
1400

En octobre 1927, FN présente sa nouvelle 10 CV, la 1400, toujours dotée d'un excellent 4 cylindres à soupapes en tête, dont le constructeur dérive une version sport à deux carburateurs, échappement spécial et radiateur d'huile. Cette 1400 réalise un exploit en 1928 en reliant Liège au Cap en 103 jours, prouvant son endurance et sa robustesse. Nombre de 10 CV FN rouleront jusque dans les années cinquante. A l'époque, FN livre ses voitures carrossées en simili-cuir selon le procédé Weymann. En 1929, FN en dérive la 11 CV à caisse tôlée, puis la 1800 Sport au moteur porté à 75 mm d'alésage, capable d'atteindre 110 km/h. Voitures robustes aux finitions raffinées, d'usage général, les 10 et 11 CV FN sont chères. La concurrence des 10 CV européennes produites e grande série est sévère. FN abandonne, en 1935, les modèles de tourisme, après l'accord douanier qui favorise en Belgique la création d'usine de montage de modèles américains.

FN 10 CV 1928
Après la 1400, FN fait étudier une 8 cylindres en ligne d'inspiration américaine, la 832, présentée au Salon de Bruxelles de 1930. Malgré quelques exploits sportifs (victoire dans Liège-Rome-Liège 1933), cette voiture se vend mal en raison de la crise mondiale.
Après 1935, FN continue de produire des véhicules industriels et commerciaux, des véhicules militaires et des motos, assemble des Peugeot de 1937 à 1940 et reprend ses activités en 1945 dans le domaine du véhicule utilitaire. Actuellement, FN produit des armes et des moteurs.