ESSEX    

Dernière mise à jour : 09/03/2010

Un complément chez Hudson

Petit historique

La Hudson Motor Car Company tient son nom du fondateur d'un grand magasin de distribution de Detroit, qui contribua à la naissance de l'entreprise automobile en 1909. Plus curieusement, la nouvelle division de la maison Essex, présentée en janvier 1919, doit son appellation à un pointé au hasard sur une carte dépliée de la Grande-Bretagne. En effet, à cette époque, les noms originaires de ce pays sont connotés, auprès des consommateurs, d'un exotisme très chic. La Essex Motor Company fut fondée à Detroit comme une filiale de la Hudson Motor Car Company. Ce constructeur indépendant désirait, avec cette nouvelle marque, mieux répondre aux exigences de sa clientèle par une offre plus populaire.
L'Essex Motor Car Company, qui doit se positionner comme une gamme plus populaire et donc autrement abordable que sa division mère Hudson, possède son propre bureau d'études ainsi qu'une organisation commerciale spécifique. Les voitures sont assemblées dans l'ancienne usine n° 5 de Studebaker, située sur Franklin Avenue, locaux loués par Hudson. Quelque 92 exemplaires des modèles Essex Type A millésime 1919 sont livrés au cours de cette première année de mise sur le marché. Il s'agit d'engins fiables et robustes, dotés d'un stylisme ultraclassique, bâtis sur un châssis de 275 cm et animés par un 4 cylindres en ligne de 2.952 cm3, donnant 55 ch. Si le catalogue de la saison 1919 ne comprend que trois modèles, celui de l'année 1929 s'est considérablement enrichi puisqu'il propose pas moins de neuf possibilités, six configurations à deux portières, accompagnées de trois autres en quatre portes, dont une torpédo, qui, par définition, est une décapotable. Les voitures du millésime 1919 sont présentées tardivement au sein des concessions, au mois de janvier 1929, avec la bénédiction du président de la société, William J. McAneeny, et sous le slogan dynamique et optimiste de "Essex the Challenger".
NA Six Challenger
Depuis la saison 1924, les automobiles Essex ont troqué l'antédiluvien 4 cylindres en ligne en faveur d'une architecture identique mais à 6 cylindres, elle aussi équipée d'une obsolète distribution aux soupapes latérales. En 1929, le groupe tourne sur un vilebrequin à trois paliers, bénéficie d'une cylindrée de 2.647 cm3, mais curieusement délivre la modeste puissance de 55 ch. à 3.600 tr/mn, soit celle de l'ancienne mouture. Certes, les ingénieurs ont certainement privilégié la souplesse d'utilisation à la puissance, néanmoins, cette dernière est par la suite constamment revue à la hausse : 58 ch. en 1930, 60 ch. en 1931 et 70 ch. en 1932. Cette montée en potentiel s'accompagne aussi de l'augmentation de la cylindrée, qui culmine à 3.165 cm3 lors de l'ultime année de production en 1932. Les Essex 1929 possèdent une boîte de vitesses à 3 rapports. Le modèle d'élite sportif de la maison, le Type Speedabout, est équipé sans supplément d'un dispositif overdrive. Le freinage est assuré par un système mécanique à câble fourni par la firme Bendix. Les roues sont façonnées de dix rayons en bois. Sur demande, des roues fils nettement plus graciles sont montées à l'usine.

Coach Essex deux portes cinq places de 1929
Question silhouette, les choses ont aussi grandement évolué depuis le lancement de la marque dix ans auparavant. L'allure triste et guindée fait place à une élégance de bon ton, qui, bien que nullement révolutionnaire, est parfaitement dans les normes des autos de gamme moyenne du moment. Un profond et nécessaire remaniement stylistique est effectué en 1928. En toute logique, les changements restent donc mineurs en cette année 1929, mises à part une ligne de ceinture entourant totalement la caisse et une calandre plate chromée d'une largeur optimisée. Toutes les carrosseries des Essex 1929 reposent désormais sur un châssis dont l'empattement est porté à 281 cm. 227.653 clients passent commande pour acquérir une Essex cette année-là, ce qui représente une véritable bouffée d'oxygène à la veille de la terrible crise économique pour la maison mère Hudson. Les ventes de cette dernière ne totalise que 71.179 unités cette même année. Mais au sommet de la vague destructrice de la grande dépression en 1932, Essex n'assemble plus que 17.425 exemplaires et les planifications de la Hudson Motor Car Company décide la mort de la firme.

      

Le convertible coupé, deux portes quatre places et la sportive Speedabout, la plus racée du catalogue Essex 1929
En 1929, une conduite intérieure Essex gravit départ arrêté et en prise directe la pente baptisée Fort George Hill, réputée pour être la plus sévère de la région de New York. Un test techniquement absurde, mais qui à cette époque était considéré comme un gage de qualité pour le constructeur impliqué dans ce type d'épreuve.
En option, les modèles Essex peuvent recevoir des pare-chocs avant et arrière, une roue de secours placée à l'arrière en simple ou double monte, un cache-roue de secours en métal, une radio, un allume-cigare, des roues à rayons, une capote de protection pour spider, un porte-bagages supplémentaire, des rétroviseurs extérieurs, un déflecteur et une serrure de protection pour la roue de secours.

La fin d'une entreprise, puis de la marque

En 1922, Hudson a intégré finalement la gamme Essex dans son giron et a dissout la Essex Motor Company. Les Essex y resteront jusqu'en 1932. Après la grande crise, les ventes déclinent et en 1931, Hudson fonde une nouvelle entité baptisée Essex-Terraplane, dévoilée en 1932. Les Essex-Terraplane sont des modèles plus économique et moderne que les Essex. Le nom d'Essex disparaît en 1933, lorsque la nouvelle gamme devient simplement la série Terraplane.
A suivre...