DECAUVILLE
Dernière mise à jour : 15/05/2010
Succès sur rail, mais échec sur route...
Petit historique
Paul Decauville (1846/1922)
Plus connue pour son matériel ferroviaire, la firme Decauville proposa également
des cycles et des automobiles. La première voiturette date de 1898, le début
d'une production qui s'achèvera en 1909 avec l'arrêt de l'activité automobile de
la firme. Créée par Armand Decauville en 1853, c'est son fils Paul qui développa
les cycles Decauville.
Paul Decauville est né en 1846. Ingénieur, homme d'affaires, il est l'inventeur d'un système de voie ferrée qui porte
son nom. Le nom de Decauville reste d'ailleurs très attaché au chemins de fer à voie étroite. C'est à Corbeil-Essonnes et Evry
que Paul Decauville installa ses usines, qu'il dirigera jusqu'en 1885. Il créera ensuite, en 1910, une société de travaux
publics afin d'exploiter les multiples brevets qu'il a déposé. Cette société, le "Comptoir d'Outillage et de matériel à air comprimé",
sera en fonction jusqu'à la fin des années 80. Politicien, il fut également maire et sénateur. Il s'éteindra en 1922.
Les cycles, produits entre 1891 et 1902 permirent à Paul de développer son entreprise. Une de ses créations, d'ailleurs, inspira
la firme De Dion-Bouton, un modèle de tricycle prévu pour rouler sur rails servit de base au prototype du premier tricycle
de la marque parisienne. Une collaboration qui, à l'inverse, donna sûrement l'envie à Decauville de se lancer dans l'automobile.
La branche automobile sera effectivement créée mais Paul Decauville ne participera pas à son évolution.
Il est écarté de la "Société des Etablissements Decauville Aîné" lorsque cette dernière devient,
le 8 décembre 1894, la "Société Nouvelle des Etablissements Decauville Aîné". Paul démissionnera en 1895 et c'est L.P.W.
Ravenez qui orientera la firme vers cette nouvelle activité.
En attendant, Decauville débute par la production d'omnibus Serpollet puis, par un second contrat,
à lancer la production de 3.000 tricycles De Dion. Une discorde entre le comte et l'entreprise mettra un terme prématuré
à cette association. La direction décidera alors de produire ses propres véhicules. A cette époque, Decauville
ne dispose pas encore de bureau d'études pour franchir le pas et c'est à l'extérieur qu'elle va chercher
La "Voiturelle" de 1898, un véhicule à trois places en vis-à-vis doté d'un
moteur de Dion de 2 1/2 HP (deux moteurs de 1 3/4 HP réunis), fut conçu à Bordeaux
par les ingénieurs des messageries Maritimes, Joseph Guédon et l'ingénieur Cornilleau. Ce dernier
deviendra l'ingénieur en chef de la nouvelle "Société des Automobiles Decauville", dirigée
par Louis Ravenez, le fils du président de la maison mère. Après la "voiturelle", Decauville proposera
des modèles allant de 6 à 16 HP à partir de 1901, des voitures qui ont du mal à se vendre, faute d'innovations
marquantes.
En 1903, malgré l'arrivée de nouveaux modèles, des bicylindres 6 et 10 HP et des
quatre cylindres 16 et 20 HP, et malgré l'engagement d'une 40 HP en compétition
(Paris-Madrid 1903), la firme a toujours du mal
à se faire une place sur le marché national. De plus, les problèmes d'ordre financier minent
la stabilité de l'entreprise. Le couperet tombe en octobre 1903 avec la décision de séparer définitivement
les deux sociétés Decauville, la branche automobile étant mise en liquidation judiciaire. La firme poursuivra
la production d'automobiles jusqu'en 1907, aucune voiture ne sera présentée au Salon de 1908. En 1909, les ateliers
de montage sont fermés, seule une quinzaine d'ouvriers resteront pour écouler les stocks jusqu'en 1911.
Drame au Paris-Madrid 1903
Quatre Decauville 40 HP furent engagées au Paris-Madrid de 1903. Deux parviendront à
Bordeaux, à la 13e et à la 26e place, la première étant pilotée par Page. La seconde
aurait pu prétendre à une meilleure place à l'arrivée mais son pilote, Théry,
stoppa sa course pour porter secours à Marcel Renault, victime d'un tragique accident qui lui coûta la vie.
Marcel Renault perdit le contrôle de sa voiture en doublant la Decauville.