CORRE    

Dernière mise à jour : 15/05/2010

Avant la Licorne...

Petit historique

Jean-Marie Corre (1864/1915)

En 1900, un coureur cycliste, passé à la fabrication de bicyclettes, se retrouve sur une automobile lors du Paris-Toulouse-Paris. Jean-Marie Corre a engagé une voiturette Fouillaron équipée d'un moteur monocylindre de Dion-Bouton. Il ne terminera pas la course, remportée par Louis Renault. C'est le début d'une nouvelle aventure pour cet entrepreneur qui a installé ses atelier à Paris puis à Rueil.
Né le 21 mai 1867, à Tremel en Bretagne ,Jean-Marie Corre est un coureur cycliste qui débuta dans l'automobile comme revendeur, proposant des Peugeot, des De Dion-Bouton et autres Renault. Cependant, il s'aperçoit que ces automobiles n'ont pas toutes les qualités requises pour convaincre un public avide de nouveautés. Ne parvenant pas convaincre les industriels, il décide alors de devenir constructeur, afin de mettre ses idées en pratique. Pour lui, la fiabilité passe avant la technique. En 1901, il fonde la Compagnie française des Automobiles Corre, et s'installe à Levallois-Perret. Il va débuter par la construction de tricycles et de quadricycles.

J-M. Corre, sur tricycle Fouillaron-De Dion en 1898
Sportif, Jean-Marie sait bien que les résultats en course sont une publicité non négligeable pour pouvoir se faire un nom et progresser dans cette nouvelle industrie ou finalement, il n'y aura pas de la place pour tout le monde. Pour asseoir la réputation de sa nouvelle entreprise, rien ne vaut les gros titres de la presse et les éloges des journalistes. Il construit donc un premier véhicule de course, pour participer au Paris-Bordeaux de 1901. Ce premier véhicule n'est pas véritablement un monstre, mais il est prêt pour l'évènement. Doté d'un moteur De Dion-Bouton à soupape d'admission en tête, refroidissement par eau, boîte trois rapports et transmission par chaîne, l'auto est bien conçue et robuste. la voiture ne termine pas la course, remportée par la Mors de Fournier. La catégorie dans laquelle fut inscrite la Corre est remportée par Marcel Renault. Ces premiers résultats témoignent du manque de préparation de la jeune équipe Corre. Mais le patron n'est pas un homme à se laisser abattre et, têtu, ces échecs ne font que le renforcer dans sa pugnacité. Il va donc persévérer et remettre son ouvrage sur le métier. Dans le Paris-Berlin, sur les deux voiturettes engagées, une seule termine la course, en 36e position. Enfin un premier résultat. Corre participe également en 1902 au Circuit du Nord, et malgré de nombreux problèmes, Jean-Marie évite l'abandon et termine dernier. La première victoire ne tarde pas non plus. Corre remporte, en fin d'année, le Circuit des Ardennes en catégorie "voiturettes", en parcourant 512 km à une moyenne de 53,5 km/h, reléguant ses adversaires à près d'une heure.

Le Comte Pierre d'Hespel, lors du Circuit des Ardennes en 1902
En 1903, lors du Paris-Madrid, 7 voitures sont engagées dans les différentes catégories. Les Corre se retrouvent au milieu d'un horde de 230 véhicules, dont 40 voiturettes. Jean-Marie Corre termine 13e et le pilote Aaron en 17e position. D'Hespel finit 16e dans la catégorie "voitures légères" et Person 23e. Au vu des résultats obtenus, Jean-Marie Corre peut envisager la commercialisation de ses premières voitures de tourisme.

Premiers modèles

En 1903, Jean-Marie Corre commence la vente de ses premières voitures, la production s'élevant doucement. Après son type E de 1901, Corre a donc produit le Type F en 1904, à près de 200 exemplaires. Malheureusement, les première voitures de Corre ressemblent fortement à celles de Renault, que ce soit la première voiturette ou les modèles suivants avec leur capot "alligator" et leurs radiateurs latéraux. Le procès pour plagiat qui va suivre va mettre l'entreprise financièrement sur la paille, mais Corre s'offre là une publicité gratuite. Pendant cinq ans, durée du procès, les dépenses judiciaires viendront mettre la société en péril. Pendant ce temps, Corre poursuit sa production en proposant les types G et H en 1905, puis les J Coupé et Tonneau, K Coupé et Double Phaéton, L, LF, LG, LH, et enfin le Type M en version normale et allongée.

Corre 1905
Corre produira également, en 1906, une quatre cylindres de 10,6 litres développant 60 chevaux pour le Comte d'Hespel. La voiture est loin d'atteindre les puissances des Lorraine, Darracq, Brasier et autres Mercedes, qui affichent 120 à 130 chevaux. La voiture sera remodelée, après la vente de la société. Le radiateur positionné à l'avant portera le nom de Corre La Licorne. Le pilote Collomb pilotera la voiture sur le Circuit de Dieppe. En course, elle ne pourra rivaliser.

Le Comte d'Hespel lors du Circuit des Ardennes de 1906

     

Corre C1 1907 du Comte d'Hespel et une version plus sage de 1907 portant l'emblème Corre-La Licorne

Le Comte d'Hespel
Après le procès qui l'opposa à Renault, Jean-Marie Corre est contraint de vendre sa société. Il cherche alors un repreneur. Un de ses ingénieurs aux études, Waldemar Lestienne, lui propose l'intervention de son père, Firmin Lestienne, homme puissant, entrepreneur, qui a fait fortune dans le textile et ne se contente pas de cette seule activité pour dilapider ses milliards. Homme de défis, l'automobile est a ses yeux le pari le plus ambitieux qu'il soit donné de relever. Il rachète donc la firme Corre au cours de l'année 1907, convaincu de réaliser une bonne opération. Jean-Marie Corre, de son côté, ira fonder une nouvelle société sous le nom de JC. Il poursuivra la construction de ses modèles à Rueil, des petites voitures à moteurs 4 cylindres de 8, 10 et 12 HP, vendues sous le nom de Corre, Le Cor ou JC.

En 1906, le catalogue Corre 1907 annonçait les modèles J, K, L et M, des voitures de 10, 12, 15/20 et 30 HP.

    

Corre Type J et K de 1906, au catalogue 1907

    

Corre Type L et M

La suite est l'histoire de Corre-La Licorne...