Présent sur le marché du taxi depuis le début des années 20, Citroën donna un coup de fouet à la profession en dotant sa compagnie, la Société de Taxis Citroën" se dote des nouvelles B12 et B14. Contrairement aux Renault et Unic d'après-guerre (les fameux taxis de la Marne) aux allures de fiacres, les Citroën sont des conduites intérieures qui offre l'avantage de protéger le chauffeur des intempéries. En 1930, on comptera pas moins de 2.500 taxis Citroën sur les 12.500 en circulation à Paris.

En France, comme à l'étranger, le taxi Citroën n'est pas le plus représentatif de la profession, mais il à toutefois le mérite d'avoir existé.

En septembre 1934, Citroën présente la Familiale ou la Limousine équipée en taxi, avec séparation intérieure et compteur dans le pare-brise spécialement modifié. Cette version fut très appréciée, notamment en province et dans les zones rurales pour le service des gares, et certaines voitures eurent une longue carrière. Souvent, une galerie porte-bagages était installée sur le toit. Interrompu en 1936, ce modèle ressortit en 1953, avec le compteur monté à l'extérieur à droite. Malgré son rayon de braquage copieux et sa longueur, la Familiale taxi fut même utilisée à Paris, la clientèle appréciant le vaste espace à l'arrière, loin du chauffeur...

Spacieuse, confortable, rapide, douce à conduire, d'une tenue de route remarquable, la 15 fut baptisée la "Reine de la route". Pouvant atteindre les 135 km3, grâce à son moteur 6 cylindres de 2.867 cm3 qui développe 77 chevaux, elle se décline en berline, familiale et conduite intérieure. Ce n'est donc pas un hasard si les chauffeurs de taxi adoptent également cette version pour travailler. Même la célèbre Compagnie G7 n'écartera pas ces Citroën de son parc automobile.

Comme Peugeot et Renault, Citroën est implantée en Asie, principalement en Indochine, depuis 1936. La filiale produira alors des camions et les Traction Avant. Comme en Europe, ces dernières seront très appréciées par les français sur place.

Mis à part quelques personnalités locales, la population en général n'a pas la possibilité de s'offrir de tels véhicules. Les compagnies installées sur place choisiront le modèle comme taxi, et comme le seront les 4 CV, elles seront peintes en bleu et blanc. Les chauffeurs seront choisis parmi la population et parlent souvent le français et l'anglais. Après la guerre d'Indochine, les vietnamiens récupèreront les véhicules abandonnés par les européens, les utilisant comme taxis ou comme véhicules à tout faire.

Depuis l'époque de l'Indochine, la traction a connu de nombreuses aventures. En quelques années, elle est passée du statut de voiture officielle à celle de taxi brousse. Après la guerre du Viet-nam, et le départ des occidentaux, bon nombre de traction sont restées sur place, à l'abandon. Celles qui ne sont pas détruites par les bombardements vont être utilisées comme véhicules utilitaires ou en taxis. L'ingéniosité des populations locales aidant, elles sont adaptées à leurs nouvelles fonctions, très artisanalement. Rallongées, transformées en véritable autobus, tout est possible. La 15 familiale en photo ci-dessous existe toujours, elle a été rallongée d'un compartiment pour transporter 12 personnes.

La crise du Canal de Suez pousse les cadres de Citroën a projeter l'étude d'un véhicule qui pourrait attirer l'attention des artisans du transport qui utilisent, en ces temps de crise pétrolière, des véhicules souvent gros consommateur d'essence (Citroën DS19 et Peugeot 403). Le 29 janvier 1957, ils présentent une version Taxi de la 2 CV AZL, spécifiquement préparé en faveur de cette profession. Dans une livrée tricolore, elle arbore les armoiries de la ville de Paris sur les portières avant, et un taximètre placé en haut de l'aile gauche. Sur le toit, une barre de galerie supporte un lumineux affichant le mot "Taxi".

Malgré les efforts de Citroën pour placer son véhicule, la Préfecture jugera le véhicule inapte au service, prétextant une habilité trop restreinte et des cotes ne correspondant pas au cahier des charges exigé par ses services. Il semble qu'au moins six prototypes aient été assemblés, dont deux immatriculés au printemps 1957 et placés en circulation dans Paris pour évaluation.

Jaune et orange, ce sont les couleurs choisies par la ville d'Amsterdam pour ses taxis, faisant de ces derniers des voitures qui ne passaient pas inaperçus au milieu de la circulation. En 1958, la célèbre DS de Citroën adopte ces deux couleurs pour transporter ses clients dans la capitale hollandaise. Aujourd'hui, prendre un taxi à Amsterdam est presque une plaisanterie. Les rues étroites, le nombre de vélos en circulation, les tramways, sont autant d'obstacles qui retardent la progression des chauffeurs. De plus, les tarifs sont libres et les taxis doivent être commandés à partir d'une borne téléphonique lorsqu'ils ne sont pas disponibles en station. On ne peut pas héler un taxi en pleine rue.