CISITALIA    

Dernière mise à jour : 15/05/2010

Trop éphémère...

Petit historique

Piero Dusio (1899/1975)

Fondée en 1944 par Piero Dusio et Piero Taruffi, la amrque Cisitalia, Compagnia Industriale Sportiva Italia, n’aura qu’une vie éphémère, mais cependant suffisante pour marquer les esprits et laisser son empreinte dans la grande histoire de l’automobile.
Né le 13 octobre 1899 à Scurzolengo, dans la province d’Asti, près de Turin en Italie, Piero Dusio fait une carrière sportive avant de sa lancer dans la construction d’automobiles. Il passe trois ans comme footballeur à la Juventus de Turin, au début des années vingt, mettant un terme à cette carrière suite à une grosse blessure au genou. Il sera président de ce club entre 1941 et 1947. Il se tourne alors vers le commerce du textile et distribue des tenues sportives et des uniformes militaires. Il se lance ensuite dans l’automobile, en participant aux Mille Miglia de 1929 à 1938, mais également au GP d’Italie de 1936, ou il termine 6e. A son palmarès, on peut citer une victoire en catégorie lors des Mille Miglia de 1937, avec une Siata 500 cm3. Il fonde ensuite, en 1939, la Scuderia Torino.

Piero Dusio mandate Dante Giacosa, célèbre ingénieur concepteur de Fiat pour développer une voiture de course en 1944. Il fonde alors le Corse Peschiera, dont le nom est la contraction de Consorzio industriale Sportiva Italia, une société qui deviendra par la suite Cisitalia. Une partie de la fortune de Dusio est engagée dans cette entreprise. Il engage ensuite Carlo Abarth, Rudolf Hruska et Ferry Porsche pour l’aider à développer son entreprise. Le premier modèle de la marque sera la monoplace Cisitalia D 46 de 1946, réalisée par Dante Giacosa, disponible en raison de la destruction des usines de Turin par les bombardements, et Giovanni Savonuzzi.
D 46
La D 46 est équipée d'un moteur 4 cylindres de la Fiat 1100 porté à 60 CV. Le lancement de cette petite monoplace fabriquée à partir d'éléments mécaniques de la Fiat 1100 Balilla se fera à l'occasion de la Coupe Brezzi sur le circuit du Valentino, à Turin, la 3 septembre 1946. Ce jour là, sept voitures sont alignées par le nouveau constructeur turinois, avec comme pilotes Dusio, Tasio Nuvolari, Raymond Sommer, Louis Chiron, Franco Cortese, Clemente Biondetti et Piero Taruffi, ce dernier assumant également le rôle de conseiller de Dusio pour la compétition et celui de pilote d'essai. Si Dusio remporte l'épreuve, Tazio sera remarqué parce su'il passe la ligne d'arrivée avec le volant détaché de la colonne de direction, une image qui fera le tour du monde.

Légère et agile, la D 46 est simple et économique, des qualités en phase avant la difficile période de l'après-guerre. Elle va connaître un succès considérable, s'imposant dans un nombre incalculable d'épreuves en Italie comme à l'étranger. Elle contribue à la résurrection du sport automobile dans une Italie qui commence à sortir de l'effondrement consécutif à la guerre.

Grâce au succès répétés de la D 46, Dusio commence à réfléchir à une nouvelle voiture. Ce sera la Cisitalia 202. En attendant, il organise des courses réservées à la D 46, qu'il gère pour son compte. En 1947, une tournée, de suite baptisée "Croisière Cisitalia", prend le chemin de l'Egypte, où vingt-deux D 46 sont expédiées. Trois courses sont prévues. Dusio entraîne avec lui, outre Taruffi, le jeune Alberto Ascari, alors débutant, et des pilotes confirmés dont Louis Chiron, Antonio Brivio, ou Tadini, le roi du Stelvio. Franco Cortese s'impose au Caire en présence du roi Farouk, qui lui remet une coupe en or. Mais la course n'a pas été une réussite populaire et les deux autres épreuves programmées à Heliopolis et à Alexandrie sont annulées.
202
La Cisitalia 202 voit le jour en 1947. Petite GT dessinée dans un premier temps par Vignale puis par le maître-carrossier Pininfarina, elle est également l'oeuvre de l'ingénieur Giacosa, puis de Savonuzzi. Cette voiture exceptionnelle, marque par sa conception innovante très moderne. Elle marquera son époque à tel point qu'un exemplaire sera exposé en permanence au Museum of Modern Art de New York, avec comme légende (signée Arthur Drexler) : "Sculpture en mouvement", signé.

Sur la base de la D 46, Dusio voulut en fait concrétiser son rêve et produire une voiture de sport de luxe. Comme sur la voiture de course, le modèle sport de la 202 est bâti sur un châssis tubulaire, solution inédite et avant-gardiste qui fit sensation à l'époque. L'utilisation de ce châssis permit à l'ingénieur Giovanni Savonuzzi, qui succéda à Diante Giacosa lorsque ce dernier retourna chez Fiat, de respecter le cahier des charges draconien fixé par son patron : "réaliser une voiture large comme une Buick, aussi base qu'une voiture de Grand Prix, avec le confort d'une Rolls-Royce et la légèreté d'une monoplace". Savonuzzi utilisera une soufflerie pour travailler l'aérodynamisme des différents prototypes de carrosserie à l'étude. L'exécution de la carrosserie du prototype est confiée à Alfredo Vignale, salarié de "Stabilimenti Farina. En aluminium, la voiture ne pèse que 777 kg. Dusio est ravi et accorde immédiatement les garanties financières pour que Vignale crée son propre atelier de carrosserie. Mais le nouveau carrossier indépendant ne peut satisfaire la demande et Dusio confie finalement la suite de la fabrication de la 202 à Farina. Il obtient alors des résultats spectaculaires. Pour la première fois au monde, les nouveaux concepts de légèreté et d'aérodynamisme sont utilisés pour obtenir une harmonie parfaite entre les lignes et les volumes qui sera reproduite fidèlement sur les modèles de série. Le résultat est vraiment étonnant pour l'époque. Même si Pininfarina aura l'honneur, l'avantage et le privilège de signer les plus merveilleuses carrosseries de Ferrari et bien d'autres, la Cisitalia restera sa plus belle réussite.

La ligne du capot de la Cisitalia 202 sont plus basse que celle des ailes avant, et de larges portières facilitent l'accès à un intérieur revêtu entièrement de cuir. Les flancs sont tout en courbes et rondeurs, s'intégrant parfaitement avec les formes fluides. Cela donne un ensemble harmonieux et un équilibre qui fera école.
La mécanique est toujours signée Fiat, avec un 4 cylindres de 1.089 cm3, développant entre 50 et 60 ch selon les variantes. Ainsi dôtée, la voiture peut atteindre la vitesse de 168 km/h. En 1947, la 202 s'impose de suite comme sportive. Aux Mille Milles, en effet, la Cisitalia 202 est alignée au départ de cette première édition d'après-guerre, aux côtés de 151 autres voitures. Ces dernières sont pour la plupart des voitures datant d'avant le conflit, retravaillées pour courir contre les nouvelles Ferrari 125 S ou les Maserati A6 GCS. Dans la catégorie des 3 litres, on trouve les Alfa Romeo 8C 2900 B, dont celle d'Emilio Romano et Clemente Biondetti, qui remporte l'épreuve. Si les Cisitalia n'étaient pas favorites au départ, elles profitent des abandons des favoris pour créer la surprise. Tazio Nuvolari et Francesco Carena arrivent à la seconde place avec 16 mn de retard sur l'Alfa Romeo. Derrière, Cisitalia conforte son succès avec les 3e et 4e places de Inico Bernabei et Tullio Pacini, Eugenio Minetti et Piero Facetti. Le trio devance cinq Fiat, des 1100S et Comirato. Second, Tazio décroche cependant la victoire en catégorie.

   

Tazio Nuvolari et Francesco Carena, sur la 202 SMM Spider n° 179

Inico Bernabei et Tullio Pacini, sur la 202 SMM n° 175

202 SMM 1947
Starline
En 1948, une version 75 ch de la 202 permettait une vitesse de 175 km/h. La Cisitalia coûte alors 6.300 $, soit le double d'une Cadillac coupé série 62. Ce coût très élevé n'empêcha pas Max Hoffman, l'importateur américain de New York, de vendre plusieurs exemplaires de ce majestueux coupé sport. Malgré sa grande beauté, la Cisitalia ne connaît pas une très longue vie. La production cessera en 1952, après un total de 172 voitures, 153 réalisées par Pininfarina, les autres par Vignale et Allemano.

Cisitalia 202 SC

202 Mille Miglia Tamburini/Fontana 1950
Starline
Porsche 360

Des liens étroits se sont créés d'un point de vue technique mais surtout humain en 1947 avec Ferdinand Anton Ernst Porsche, plus connu sous le pseudonyme de "Ferry" Porsche. Ces liens sont si étroits que Dusio verse, en 1947, le solde de la somme demandée par les autorités françaises qui le détiennent prisonnier à Dijon. En fait, Ferdinand Porsche avait été invité par ces mêmes autorités à visiter les usines Renault. A peine arrivé, il est arrêté et accusé, avec son fils Ferry, d'avoir été des criminels de guerre, des opportunistes du 3e Reich qui ont fait travailler de force des ouvriers français dans les usines Volkswagen en Allemagne durant la Seconde Guerre. Ne pouvant payer qu'une partie de la rançon demandée, seul Ferry avait pu rejoindre l'Allemagne. Dusio paya la somme manquante pour libérer son père.

Mais l'étude du développement et de la construction de la Formule 1 type 360 met à mal les finances de l'entreprise. Ajoutons à cela la production non rentable de la 202 et la somme versée pour la libération de Porsche,

En remerciement, Ferry va créer pour Dusio une voiture de Grand prix qui permettrait à Cisitalia de remettre en question la supériorité de l'Alfa Romeo 158. Le nouvelle voiture, qui est baptisée 360, dispose d'un moteur 12 cylindres boxer suralimenté de 1.500 cm3, monté à l'arrière, développant 500 ch au banc. Elle dispose d'une traction intégrale et s'inspire de l'Auto-Union Grand Prix des années trente. Malheureusement, cette magnifique machine sera obsolète avant d'avoir pu prendre part à la moindre course en raison du changement de formule opéré en 1952.

La ruine de Dusio et fuite en Argentine

A la fin de 1948, les ouvriers occupent l'usine et un fournisseur demande une mise sous séquestre. L"entreprise survit malgré tout. Le paiement de la rançon pour Porsche et la mévente de la 202 mettent à mal les finances de l'entreprise déjà vacillantes. L'étude, le développement et la construction de la Formule 1 360 met davantage en danger l'entreprise. La société Cisitalia est finalement mise sous administration judiciaire et Dusio en confie la gestion à son fils. Ce dernier a créé le société d'exploitation Cisitalia qu'il dirigera jusqu'en 1964. Dusio, de son côté, émigre en Agentine ou il va créer la société Autoar (Automotores Argentinos S.A.I.C) le 22 mars 1949, aidé financièrement par Juan Peron. Sous sa bénédiction, Dusio va produire quelques milliers d'exemplaire d'un break baptisé PWO (Proyecto Willys overland), véhicules qui seront produits et vendus avec une mécanique dérivée de la Jeep Willys.
Piero Dusio n'oublie pas l'Italie et souhaite construire une voiture de gabarit supérieur à la 202, à partir d'organes mécaniques Ford, qu'il diffusera aux Etats-Unis. Il rencontre Henry Ford II, qui apprécie la 202 qu'il possède déjà. L'américain envoie à Racconigi, près de Turin ou Cisitalia a migré, moteurs, boites de vitesses, transmissions et suspensions. Savonuzzi conçoit le châssis. Appelée 808 XF, cette voiture légante équipée d'un V8 de 4,2 litres et 145 ch restera à l'état de prototype.

Cisitalia Italie et B.P.M.

Après le départ d'Abarth, suite au départ de Piero Dusio, la marque Cisitalia a continué son d'exister. Après la grave crise financière, la société a accepter un concordat. La Société d'Exploitation Cisitalia, controlée par ses créditeurs et confiée à Carlo Dusio, fils de Piero, toujours actionnaire malgré son départ en Argentine. La nouvelle direction va poursuivre la production de la 202 GS, sans grand succès. Savonuzzi travaille alors pour faire évoluer la 202 et la relancer. Un accord avec un constructeur italien, BPM (Botta & Puricelli de Milan), producteur de moteurs marine, est trouvé pour la fourniture d'un deux litres de 130 ch, voir un 2,8 litres de 165 ch. Cet accord permet d'envisager la relance de l'entreprise et, au Salon de Genève, Cisitalia présente la 202 D, parallèlement à une version quatre palces de la 202. Cette 202 D fera une apparition aux Mille Miglia, pilotée par Dusio. Malheureusement, une panne d'embrayage mettra un terme à sa course. LA voiture sera construite à seulement cinq exemplaires, trois coupés et deux cabriolets. Au cours de cette période d'incertitude, Cisitalia proposa également la 303 DF, une voiture dérivée des premières 202. Elle fu produite entre 1951 et 1953. C'est justement en 1953 que Dusio se retira définitivement de l'entreprise.

Cisitalia 505 DF 1953
Suite au départ de Piero Dusio, la marque Cisitalia a continué son d'exister. Après la grave crise financière, la société a accepter un concordat. La Société d'Exploitation Cisitalia, contrôlée par ses créditeurs et confiée à Carlo Dusio, fils de Piero, toujours actionnaire malgré son départ en Argentine. La nouvelle direction va poursuivre la production de la 202 GS, sans grand succès. Savonuzzi travaille alors pour faire évoluer la 202 et la relancer. Un accord avec un constructeur italien, BPM (Botta & Puricelli de Milan), producteur de moteurs marine, est trouvé pour la fourniture d'un deux litres de 130 ch, voir un 2,8 litres de 165 ch. Cet accord permet d'envisager la relance de l'entreprise et, au Salon de Genève, Cisitalia présente la 202 D, parallèlement à une version quatre places de la 202. Cette 202 D fera une apparition aux Mille Miglia, pilotée par Dusio. Malheureusement, une panne d'embrayage mettra un terme à sa course. LA voiture sera construite à seulement cinq exemplaires, trois coupés et deux cabriolets. Au cours de cette période d'incertitude, Cisitalia proposa également la 303 DF, une voiture dérivée des premières 202. Elle fut produite entre 1951 et 1953.

Cisitalia 202 D

Cisitalia 750

Spyder

Ferry Porsche, qui considéra qu'il avait toujours une énorme dette envers Dusio pour la générosité qu'il avait montrée à son égard, fit ajouter au nom de son nouveau modèle Porsche 550 l'appellation Spyder, en hommage à Dusio qui l'avait le premier au monde utilisé pour al Cisitalia 202 Spyder mille Miglia.