CGV    

Dernière mise à jour : 15/05/2010

Du vélo à l'automobile...

Petit historique

Fernand Charron (1866/1928)

Avec deux autres anciens champions cyclistes devenus pilotes d'automobiles de compétition, Léonce Girardot et Emile Voigt, Fernand Charron fonde la firme CGV. A cette époque, il dispose de revenus assez conséquents et l'avenir s'annonce prometteur. L'aventure CGV durera jusqu'en 1906, année ou la petite entreprise est cédée à des investisseurs anglais.
Fernand Charron est né en 1866, au sein d'une famille modeste. Champion cycliste dans les années 1880, il importa ensuite les cycles anglais Humber. Il aborda l'automobile en 1896 et pilota pour la firme Panhard. Parmi ses nombreuses victoires, il faut noter le Paris-Amsterdam de 1898, le Paris-Bordeaux de 1899, la première Coupe Gordon Bennett de 1900. En 1901, année ou il termine 6e du Paris-Berlin, Fernand devient constructeur d'automobiles. Avec deux autres anciens champions cyclistes devenus pilotes d'automobiles de compétition, Léonce Girardot et Emile Voigt, il fonde la firme CGV. A cette époque, Fernand dispose de revenus assez conséquents et l'avenir s'annonce prometteur. L'aventure CGV durera jusqu'en 1906, année ou la petite entreprise est cédée à des investisseurs anglais. Le montant de la transaction est alors estimé à plus de 500.000 francs-or. Un an plus tard, la CGV deviendra la Charron Ltd, qui prendra la nationalité anglaise pour des raisons fiscales.

Léonce Girardot (1864/1922)

Léonce Girardot est né en 1864. Cycliste, puis pilote pour Panhard et Levassor à ses débuts, il évolue aux côtés de Fernand Charron et René de Knyff. Souvent second, il se forge une solide réputation de pilote qui marquera l'histoire de l'automobile. On se souviendra de ses victoires au Paris-Rouen-Paris de 1899, au Paris-Ostende et au Paris-Boulogne la même année, la course de Catalogne en 1900 et la Gordon Bennett Race en 1901. Cette même année, il participe avec Fernand Charron et Carl Voigt à la fondation de la CGV. Après un accident en 1905, il abandonnera la course et se consacrera à la construction de voitures. Après son départ de la CGV, il fondera l'entreprise GEM de Puteaux de 1907 à 1910 et proposera des véhicules électriques. Il deviendra importateur d'automobiles. Il s'éteindra en 1922.

Je ne possède pas d'information concernant Carl Voigt mais comme ses deux confrères, il sera reconnu comme un excellent pilote. Il finira 7e de la fameuse et tragique épreuve du Paris-Bordeaux-Madrid de 1903, sur une CGV.

Les débuts

L'influence des Panhard joua beaucoup dans la conception des premières CGV. Elles dispose d'un châssis en contre-plaqué, d'un moteur 4 cylindres à soupapes d'admission commandée, d'une boîte à 4 vitesses et d'un entraînement par chaîne latérale. La cylindrée était de 3,3 litres. Les modèles CGV vont prendre très vite une grande célébrité et seront produites sous licence aux Etats-Unis par la firme Smith & Mabley, qui fabriquera plus tard la Simplex. En 1903, CGV construit la première voiture au monde disposant d'un 8 cylindres en ligne, prévue pour la course et de 7,2 litres de cylindrée, sans boîte de vitesses. Cette même année, CGV fabrique une auto-mitrailleuse, pourvue du même châssis que les voitures particulières. Les études, dans ce domaine militaire, jusqu'en 1906.
Dans la gamme commerciale, et sur les plus grands modèles, les soupapes d'admission sont commandées mécaniquement mais une 2 cylindres de 8 CV, modèle ajouté à la première "15" produite, est également dotée de ce système de soupapes d'admission automatique.

Ce modèle, présenté au Salon de 1902, est le premier engin blindé français connu. A la place des sièges arrière, CGV adapta un baquet blindé et une mitrailleuse Hotchkiss 8 mm. Testé en 1903, le projet sera abandonné. En 1906, un autre projet sera lancé, qui donnera lieu à la construction de plusieurs exemplaires.

CGV 20/25 HP de 1904

1905

Le système d'admission automatique fut abandonné dès 1905. La firme présente de grandes 4 cylindres de 4,9 litres, de 6,2 litres et 9,8 litres, toutes avec soupapes en T. Par contre, les voitures conservent un châssis en contre-plaqué. Elles disposent toutefois d'un allumage par magnéto haute tension et des phares orientables à acétylène. Avec un capot style Renault, elle dispose d'une système de refroidissement par pompe et un radiateur avant surbaissé.

1906

Cette année, le modèle 14/18 CV est doté d'un entraînement par arbre, tandis que l'autre extrémité de la gamme, les immenses 75/90 CV de 12,p litres disposent d'un entraînement par chaîne et d'une manette de démarrage démultipliée. Une de ces grosses voitures, carrossée en berline de voyage, et comprenant une "toilette " à l'intérieur, sera envoyée par bateau çà un riche client américain.

Rachat

Cette même année 1906, la firme est rachetée par une société anglaise à responsabilité limitée et Girardot quitte l'entreprise pour fonder la GEM, une société qui fabriquera des voitures électriques à essence. Charron, lui, quittera la firme en 1907 après son mariage avec l'une des filles d'Adolphe Clement et gèrera, sans contrat, la direction de la Clément-Bayard. Pour Voigt, le mystère reste à découvrit sur son avenir.