
CG

Dernière mise à jour : 15/05/2010
Chappe frères et Gessalin...

Petit historique
Albert, Abel, Eugène Chappe et Amédée et Jean Gessalin
Les frères Chappe ont débuté leurs activités en 1932, à St Maur des fossés, construisant des carrosseries en
bois et acier. Dans les années cinquante, ils passent au Duralumin, notamment pour Talbot en 1950 et pour Renault avec un spider
sur base 4 CV. Ils furent 2 fois victorieux au Mans, en 1952 et 1953. C'est véritablement avec Alpine et l'adoption de
la technique des carrosseries en polyester que les frères Chappe se font connaître, avec la construction des
CD, DB, René Bonnet et les premiers prototypes de Jean Rédélé en 1955, les Alpine A 106, et A 108.
L'histoire de CG commence véritablement à Brie-Comte-Robert, où se trouve une entreprise spécialisée dans les carrosseries en résine
synthétique au milieu des années cinquante. Chappe frères et Gessalin compteront comme clientes toutes les marques sportives
françaises faisant appel à cette technique novatrice à l'époque : CD, René Bonnet, DB et, bien sur, Alpine.

Jean Rédélé a confié la construction de ses coaches Alpine A106 et A108 aux frères Chappe, mais a été déçu par leur
entêtement à ne pas respecter le dessin du modèle qu'il leur a confié. La mésentente s'est accentuée lorsqu'ils ont refusé
d'apporter des modifications simples au châssis de la 4 CV. Rédélé a donc décidé de créer une société indépendante, à Dieppe,
pour construire les cabriolets Alpine et mettre au point le fameux châssis-poutre. La fabrication des Alpine échappe définitivement
aux Chappe avec l'apparition de la berlinette A108/A110, qui met fin à la carrière du coach. Or, la Simca 1000 a la même
architecture que la R8 (base technique de la berlinette Alpine), ce qui donne l'idée aux frères Chappe de faire leur propre
berlinette sur cette plate-forme, en toute liberté. Ils ne se contente pourtant pas d'habiller la plate-forme, ils élaborent eux
aussi un châssis-poutre qui permet d'obtenir une voiture bien plus légère et plus rigide. Ce squelette structurel est l'oeuvre
de Bernard Boyer, le gendre de l'un des frères Chappe.
Spider & Coupé
Avec le succès des Alpine, CD, DB et René Bonnet, les frères Chappe, et leur neveu Jean Gessalin, ont pu envisager l'expansion des ateliers
et déménager à Brie-Comte-Robert, en Seine et Marne, quittant de fait St Maur des fossés dans le Val de Marne.
Après la rupture avec Alpine, et la décision de créer leur propre marque automobile, ils s'allient avec le constructeur Simca.
La première CG sera présentée au Salon de Paris en septembre 1966 sous la forme d'un spider (ou cabriolet), sous le nom de Spider 1000.
La mécanique est donc celle de la Simca 1000, comme son nom l'indique. Ce Spider, dont l'avant, avec ses phares carénés et ses charnières de
capot apparentes, est, lui aussi, indéniablement inspiré de la berlinette Alpine. Elle est équipée de la mécanique de série de la Simca 1000,
moteur 944 cm3 de 52 chevaux. Malheureusement, son prix s'avère assez élevé (presque 17.000 francs), et va limiter sa carrière. D'autant que si l'on veut
améliorer les performances en gonflant le moteur, il faut ajouter quelques milliers de francs supplémentaire. La voiture
reçoit donc un accueil
plutôt mitigé, à cause de sa motorisation mais également à cause de son esthétique que certains jugent trop féminine.

Au Salon de 1967, CG dévoile une version moins chère, un coupé baptisé Sport 1000, en fait une version spider muni d'un hard-top, plus dépouillé
que le spider de 1966. Son prix est situé juste en dessous de 15.000 francs. Reste la puissance bien limitée du moteur Simca.
Après la présentation d'une version S équipée du moteur de la Simca 1000 Spéciale, la présentation du Coupé Simca 1200 S, en 1967,
va donner une seconde jeunesse à la CG, sous la forme de la 1200S. cette fois, le cocktail est plus savoureux. La CG 1200 S bénéficie
de toutes les améliorations de la Simca éponyme : moteur plus puissant (85 chevaux), équipé de deux carburateurs, double circuit
de freinage assisté, direction à crémaillère, deux amortisseurs par roue et phares longue-portée encastrés dans le capot, comme la
berlinette Alpine dont elle se rapproche physiquement et mécaniquement de plus en plus. de plus, CG profite désormais du réseau Simca.

CG Version 1200 S
Au Salon de Paris de 1968, CG présente ses deux nouveautés, la 1000S et la nouvelle B1200. La 1000S disparaîtra du catalogue au salon suivant.
En 1970, CG prépare un modèle de compétition, la "548", une B1200 allégée, qui sera utilisée en compétition au cours de l'année, comme le prototype CG Proto MC
d'ailleurs. Les pilotes Fiorentino et Larousse se feront remarquer à leur bord, Larrousse et Gelin remportant le Critérium des
Cévennes.

Coupé 1300
Si le cabriolet, peu vendu, a disparu progressivement, le coupé a rencontré le succès. A l'automne 1972, ce coupé devient 1300, adoptant le
moteur de la Simca Rallye 2, un peu moins puissant que le 1200 mais plus souple et plus fiable,
mieux adapté à une conduite sur route. Version plus moderne de la B 1200S, il
remplacera cette dernière au catalogue. La carrosserie du Coupé 1300 est légèrement retouchée : vitre
de custode en trapèze, jupe avant, feux arrière rectangulaires. Ce sera la dernière évolution de la CG.

Malheureusement, Simca n'est plus, et Chrysler, qui prend la suite, passe des
accords avec Matra pour la construction de la Bagheera. Simca devra donc désormais vendre les sportive de sa nouvelle filiale.
Pour CG, la situation devient difficile. Pour couronner le tout, une autre mauvaise nouvelle arrive. C'est la crise pétrolière
qui va donner le coup de grâce. Dans un position délicate et difficile, CG décide l'arrêt de la production de la CG 1300, qui s'achève en avril 1974.
La marque fermera ses portes peu de temps après.
Si les lettres CG du logo de la marque font référence aux initiales de Chappe et Gessalin, c'est aussi,
bizarrement, les initiales de la rue ou se sont installés les nouveaux ateliers de l'entreprise, rue du Coq
Gaulois à Brie-Comte-Robert. Un amateur de voitures célèbre, Albert Uderzo, connu dans toute l'Europe et papa d'Astérix
le Gaulois, s'en inspirera pour dessiner le célèbre logo de la marque représentant un coq gaulois.

Rétromobile 2007

Des versions sportives à moteur central ont également été produites au compte-gouttes pour al compétition, ainsi que des versions
allégées du coupé, équipées en 1300 ou 1500 cm3, qui se tailleront un petit palmarès en côte et en rallye.
Simca CG "MC"
Pendant quatre ans, avec l'aide de Simca, la petite marque CG a animé le très relevé Championnat de France inter des rallyes grâce à un
prototype très performant, la Simca CG à moteur central.
En 1969, Henri Chemin est le nouveau directeur de la compétition chez Chrysler France et a pour mission de faire parler de
la marque dans le domaine de la compétition. Il part du Coupé Simca 1000, puis du 1200 S mais ces voitures ne sont pas assez performantes pour battre
les intouchables Alpine. Chemin pense alors a CG qui possède une voiture beaucoup plus sportive que la 1200 S. Malgré cela, l'Alpine est encore supérieure.
Chemin repart donc à zéro et fait l'inventaire de ce qu'il a entre les mains, un coupé CG, des concepteurs compétents, le moteur de la nouvelle
Chrysler 2 Litres. De plus, ayant signé un contrat avec Matra, il dispose des compétence du nouveau Champion du monde de F1.Avec Bernard Boyer de Matra,
Chappe et Gessalin, Gaudillat de chez Chrysler, la nouvelle voiture est prête en 6 mois. La Simca CG "MC" débute dans la course de côte du Mont-Dore en août 1970.
Fiorentino, qui sera le pilote attitré de la CG à moteur central, termine 3e de sa catégorie.

Au contraire de l'Alpine, la CG ne s'imposera pas comme une grande sportive
La mise au point se poursuivra tout au long de la saison et pour clore cette dernière, la CG connaît son premier succès, dans la dernière épreuve, lors du rallye
des Cévennes avec un autre pilote, Gerard Larrousse. Pour 1971, l'équipe vise le titre de champion de France. Fiorentino remporte de suite la première épreuve.
Les CG continueront de se montrer agressives et lorsqu'elles ne sont pas arrêtées par des pannes ou des erreurs de pilotages, devancent les Alpine. Au coupé
viendra s'ajouter un spider décapotable, plus court et plus léger, pour renforcer l'équipe. Juste avant le Tour de France, Fiorentino est en tête du
Championnat avec 7 victoires. Il doit cependant abandonner brutalement, à cause d'une cheville cassée. Il terminera second du Championnat.

Coupé CG Proto "MC" 1972 et Spider 1972
Ixo
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Pour 1972, le moteur de la CG proto "MC" est préparé par l'atelier spécialisé JRD, et trouve quelques chevaux supplémentaires, passant de
175 à 195 ch. en début de saison, puis 215 ch. à la fin de cette dernière. Difficile à gérer, plus fragile, la CG sera vraiment au point en fin
de saison, ce qui permettra à l'équipe d'aborder 1973 avec optimisme. Elle démarre 1973 avec 225 ch., permettant à Fiorentino et Michel Saliba
d'aligner les succès. Une dernière évolution apparaîtra au Rallye du Mont-Blanc, baptisée "camionnette", à cause de son habitacle très court. Les victoires
et places d'honneur vont s'enchaîner, en catégorie Inter avec Fiorentino et Saliba comme en Catégorie National avec Philippe Renaudat. En 1974,
Chrysler délaisse les rallyes au profit du programme Matra-Simca. La fermeture de l'usine CG en avril sonnera la fin de l'aventure de la Simca CG "MC",
après 32 victoires obtenues en 49 courses courues sur cinq saisons.