ALCYON    

Dernière mise à jour : 12/05/2010

2 et 4 roues

Petit historique

Edmond Gentil

Avant d'être une marque automobile, Alcyon s'est fait connaître dans l'industrie du cycle et de motos. Dès 1902, cette entreprise commercialise des bicyclettes de qualité sous le slogan : "Légères , Gracieuses et Solides". En 1904, la firme lance la production des motocyclettes Alcyon avec des moteurs ZL. Un an plus tard, la marque devient Championne du monde moto avec Alessandro Anzani, grâce à un modèle à moteur Buchet. En 1906, Alcyon se lancera dans l'automobile, sans délaisser les deux roues. La firme d'ailleurs fondera une équipe cycliste qui remportera 14 fois le Tour de France, 12 fois le Paris-Roubaix et 13 fois le Bordeaux-Paris. La firme, créée à l'origine sous l'appellation Edmond Gentil prendra le nom d'Automobiles Alcyon en 1914.
Marque de cycles reconnue, c'est donc en 1905 qu'Alcyon se lance dans l'automobile. Edmond Gentil, fondateur de la marque en dans les années 1890, avait choisit le nom d'Alcyon en référence à l'oiseau mythologique pour désigner ses cycles, évoquant à la fois l'élégance et la légèreté. En 1902, Gentil fit le pas vers la motorisation en abordant la motocyclette et comme Armand Peugeot, Aldolphe Clément, Georges Richard ou Alexandre Darracq, se laissa tenter par les véhicules à quatre roues. L'expérience acquise dans la construction des bicyclettes fut appliquée aux motos, elle sera appliquée aux autos. La firme Edmond Gentil située 6 boulevard Bourdon à Neuilly sur Seine se lance alors dans l'automobile. Les premières voiturettes Alcyon sont donc des autos qui disposent d'un excellent fonctionnement et qui révèlent également un concept innovant, une anticipation de la structure unitaire ou monocoque. A l'époque, pour faire une voiturette de qualité de prix abordable, il faut savoir construire léger et surtout, choisir un bon moteur monocylindrique. Chez Alcyon, on s'attendrait donc à trouver un châssis en tubes brasés, or, Alcyon propose un châssis en tôle emboutie, sur lequel le gain de poids est astucieusement obtenu en intégrant les longerons à l'auvent et au support du siège, formant ainsi une sorte de boite rigide anticipant le châssis-carrosserie de la Lancia Lambda de... 1922, et les monocoques ultérieures.

Le châssis novateur d'Alcyon n'est cependant pas un atout pour les ventes des automobiles, il passe plutôt inaperçu, on regarde surtout, à l'époque, le moteur. Pour le reste, la voiture n'a rien de commun avec la moto, tout est vraiment de conception très automobile. Elle possède trois ressorts semi-elliptiques à l'arrière et deux à l'avant, car son châssis sert aussi à un type à quatre places doté d'un moteur 4 cylindres. Les organes de la Voiturette sont donc largement calculés pour la force du monocylindre qui l'équipe. Le monocylindre de 730 cm6 est à soupapes commandées, ce qui n'est pas la règle à l'époque, l'admission étant encore souvent automatique. Le graissage est à huile perdue et l'allumage du monocylindre est à batterie et rupteur basse tension. La boîte de vitesses est à 3 rapports, avec une prise directe et une marche arrière. Autre innovation, la direction est à crémaillère, solution quasi universelle aujourd'hui.

En 1906, la Voiturette est à la mode, et pour elle, on organise la première Coupe des Voiturettes. Alcyon, bien sur, se doit d'y être présent pour promouvoir son produit et pour s'évaluer face à la concurrence. Deux "monos" sont donc confiés à Anzani et à Tiercelin. Ce dernier termine 10e et dernier de l'épreuve, à la modeste moyenne de 31 km/h. Alcyon revient ensuite en 1907 pour la Coupe avec les pilotes Cissac et Gatoux, ce dernier au volant d'une nouvelle bicylindre. La tendance est en effet aux Voiturettes à moteur 2 cylindres, dont Renault et De Dion se font les champions. Pour Alcyon, le résultat est meilleur que l'année précédente, mais c'est avec la "mono" de Cissac qui termine à la quatrième place.

De 1908 à la Première Guerre

Pour sa deuxième année de production, Alcyon propose une vraie gamme de voiturettes, avec la monocylindre 6 HP, une bicylindre 8 HP et une grosse mono 8/9 HP. La 4 cylindres est perfectionnée en recevant un allumage par magnéto haute tension. La carrière commerciale est bonne, grâce aux qualités de fiabilité reconnue aux Alcyon, et la même gamme est donc reconduite en 1908. En 1909, Alcyon présente une bicylindre 10 HP, mais la tendance du marché est à la 4 cylindres légère. Les monos disparaissent de fait pour l'année modèle 1911. En production, le châssis type E à moteur 4 cylindres de 12 HP reste seul au catalogue jusqu'en 1913, année où une nouvelle 10 HP est proposée avec une 8 HP allégée mais produite en très petit nombre en 1914. Entre-temps, la firme s'est installée rue de la Garenne à Courbevoie en 1912 et devient Automobiles Alcyon en 1914.
En 1911, Alcyon prépara de nouvelles 4 cylindres à moteur à soupapes en tête, d'une cylindrée de 3 litres, conforme au règlement de la Coupe des Voitures Légères ou Coupe de l'Auto. Le moteur de ces voitures disposaient de 4 soupapes par cylindre. Malheureusement, ces voitures trop récentes souffrent d'un manque de mise au point. Elles furent éliminées sur panne mécanique. Alcyon reviendra en 1912, avec des moteurs encore à 16 soupapes plus poussés. Le pilote Arthur Duray prit la onzième place de la Coupe de l'Auto à Dieppe, la neuvième place du Grand Prix de France au Mans.

Dernières voitures

Après la Première Guerre, la reprise de la production automobile chez Alcyon est envisagée. En 1919, cette production reprend avec des modèles d'avant-guerre et en 1921, une 2 litres moderne apparaît sous la désignation d'Alcyon-GL. Sa production cessera dès 1923. La firme produira encore un cyclecar à moteur bicylindrique deux temps, sous licence Violet, et ce jusqu'en 1929. Elle abandonne ensuite la production d'automobiles pour revenir à la production de cycles et de motos, jusqu'en 1954. C'est Peugeot qui se chargera ensuite d'écouler les stocks.