
LA COMPETITION AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 18/05/2010
Jack Brabham (1926-....)

Une seule passion, la vitesse...

Jack Brabham fut le premier à remporté le Championnat du Monde de Formule 1, en
tant que pilote et en tant que constructeur, le premier à remporter le titre
au volant d'une de ses voitures, c'était en 1966. Cet australien, venant de son lointain pays,
doit ses débuts à un petit garagiste de Londres, John Cooper.
Né le 2 avril 1926, à Hurtsville, près de Sidney, Jack n'est pas brillant pour les études mais montre
quelques qualités de mécanicien. Quittant l'école en 1941, il s'engage dans la
Royal Air Force. La mécanique est devenue sa motivation première et lorsqu'il
est démobilisé, en 1946, il ouvre un petit garage. C'est à cette époque qu'il se
laisse convaincre de construire un "Midget", sorte de mini-voiture de course
monoplace, très à la mode à l'époque aux Etats-Unis et qui arrive justement en
Australie.
Premières années
En 1948, 1949 et 1950, Jack fait ses preuves sur les circuits d'Australie et fait déjà parler de lui.
Son talent lui permet de placer sa Midget au premier plan et de remporter
quelques jolies victoires, s'adjugeant dans le même temps son premier titre de
Champion d'Australie Midget. Un titre qu'il conserve en 1949, en 1950 et 1951.
En 1952, "Black jack" Brabham se lance dans les courses de côtes avec autant de
succès, mais sa Midget n'est pas adapté à cette discipline. Il s'achète alors
une Cooper à moteur HRD. En 1953, il change de voiture et adopte une Cooper à
moteur Bristol. Après avoir remporté presque toutes les courses de la saison,
dans son pays, Jack, une nouvelle fois Champion d'Australie, décide de tenter sa
chance en Europe.

1955 - 1959
C'est en 1955 que Jack arrive en Grande-bretagne, au printemps. Une fois à Londres, il se confectionne
une Cooper à moteur Bristol, qui, prête à temps pour le début de la saison,
permet à Jack de participer son premier Grand Prix, celui justement de
Grande-Bretagne. Ce week-end là, à Aintree, après s'être classé dernier sur la
grille de départ, à 26 secondes de la pole position, il
est contraint à l'abandon mais ne baisse pas les bras pour autant. Sa deuxième
sortie de l'année est elle aussi interrompue par un nouvel abandon.
Malgré cet échec, John Cooper lui propose une place de mécanicien-pilote au sein de son team de F2.
Un an plus tard, en 1956, Jack revient à Silverstone avec cette fois une Maserati. La
saison n'est pas glorieuse non plus mais Jack fait ses armes. Il pilote
également une Cooper-Climax au cours de la saison 57. Mais il ne fait qu'une
apparition en Grand Prix, avec une belle performance. Parti en fond de grille,
il tombe en panne et se voit privé de la troisième place à Monaco. Il marque ses
trois premiers points en 1958 en se classant 4e du Grand Prix de Monaco sur
Cooper-Climax. En 1959, Jack commence sa récolte. 1er à Monaco, et premier
succès pour Cooper Climax. Soulignons que le moteur Climax, à l'origine, n'était
pas prévu pour de telles courses, mais pour équiper des motopompes. En fin de
saison, Jack remporte le titre tant convoité de Champion du Monde des
conducteurs, devant Brooks et sa Ferrari et Moss sur sa
Cooper. Sa carrière est lancée. Dans le même temps, Cooper s'octroie la Coupe
des constructeurs de F1.
1960 - 1961

Jack au Grand Prix de France en 1960
En 1960, Jack va confirmer sa saison 1959 et convaincre les plus sceptiques qu'il est un coureur
sur qu'il il faut compter. Si certains disent qu'il ne possède pas la classe de
ces prédécesseurs, il faut reconnaître que son style mène à la victoire. Avec 5
grand Prix remportés cette année là, il écrase le Championnat, et emporte une
nouvelle fois le titre des pilotes. Désormais, Lotus a un adversaire de taille,
et la Scudéria Ferrari doute. De son côté, grâce à Bruce McLaren, Cooper
remporte son deuxième trophée. En 1961, Jack fait une nouvelle saison avec
Cooper mais le succès n'est pas au rendez-vous. Les pannes mécaniques en cours
de saison entraînent des abandons et gâchent la fête. Jack décide de ne pas
renouveler cette expérience pour 1962 et fonde sa propre écurie.

1960 - 1965
Patron et pilote

Jack au volant de sa Brabham en 1965
Le premier travail de Brabham est de mettre au point le moteur Climax prévu pour la saison. Une tâche compliquée
qui s'additionne à celle de la mise au point de la boite de vitesses. Toutefois, Jack ne délaisse pas la course
mais reste un peu en retrait, laissant la place de premier pilote à Dan Gurney.
Pendant 4 ans, Jack va se concentrer sur un beau projet, construire sa voiture et
viser le titre mondial des constructeurs en Formule 1. Pour ce faire, il a fait
venir d'Australie son ami de toujours, Ron Tauranac. Pendant cette période, et
après des débuts au Grand Prix d'Allemagne de 1962, Jack
ne montera que quatre fois sur un podium. Il finira 2e au Mexique en 1963, 3e en
Belgique et 3e en France en 1964, et 3e au Etats-Unis en 1965. Il remportera
toutefois deux victoires hors Championnat en 1963. Tout va changer dès 1966.
Si ces quatre années sont considérées comme des années de transition, le travail de Brabham porta ses fruits.
En 1964, Jack peut se féliciter de voir une de ses voitures de F1 remporter un premier Grand Prix. Dan Gurney,
mena à la victoire la première Brabham-Climax lors du grand Prix de l'ACF disputé à Rouen. Quant à Jack, il
remporte une victoire dans le Championnat international de Formule 2. Une belle progression pour une
monoplace prévue à l'origine pour la Formule Junior.

Jack, avant le départ du Grand Prix de Monaco, veille à la bonne préparation de ses voitures. Grand
mécanicien, on le voit ici devant la Brabham à moteur Climax
Année 1966 - Retour au sommet

1966 - Jack au Nürburgring
1966 est l'année de la consécration ultime. En effet, Jack a réussit la marque australienne Repco de se
lancer dans la compétition et de lui fournir un moteur. Grâce à cette
association, la Brabham-Repco remporte 4 victoires à la suite. Jack remporte le
Grand Prix de France, d'Angleterre, des Pays-Bas et du Luxembourg. "Black Jack"
remporte le titre mondial des pilotes et l'écurie Brabham-Repco le titre
des constructeurs. Un beau doublé encore inégalé. Il reste le seul à ce jour à
avoir accompli cet exploit. Il faut se rappeler, pour mieux saisir cet instant,
qu'en 1959, Brabham et sa Cooper étaient considérés comme des intrus dans le
petit monde très fermé des grandes écuries comme Ferrari. Un sacré chemin
parcouru en 7 années pour pouvoir enfoncer le clou et faire taire les
détracteurs, en se hissant au-dessus de tous.
L'après 66
En 1967, l'Ecurie Brabham-Repco domine la saison mais Jack est battu aux points par son équipier
Denny Hulme qui remporte le titre des pilotes. L'écurie remporte toutefois un nouveau titre des constructeurs,
signant un nouveau doublé.
Entre 1968 et 1970, le succès n'est plus vraiment là et Jack est plus accaparé
par l'écurie que par sa carrière de pilote. En 1969, c'est Jacky Ickx qui
défendra les couleurs de l'écurie, désormais motorisée par Ford. Second du
Championnat en fin de saison, 3black Jack" tire sa révérence en 1970 comme
pilote, après le Grand Prix du Mexique. Il finit sa dernière saison en 5e position. Une nouvelle carrière débute
pour notre triple Champion du Monde. En 16 saisons, Jack aura participé à 126
Grands Prix, remporté 33 victoires, signé 33 pôles et marqué 261 points.
Ajoutons les victoires hors Championnat de 1958 à 1969, parmi lesquelles on
trouve l'International Trophy en 1961, 1966 et 1969, Le Grand Prix de Bruxelles
et celui de Pau en 1960, le Grand Prix de Solitude et celui de Zeltweg en 1963
et la Gold Cup en 1958 et 1966. Il faut parler aussi des 14 victoires obtenues
en 1964 et 1966 dans le Championnat Formule 2.
Un palmarès élogieux à ajouter au titre des constructeurs. Mais ce n'est pas fini....

A partir de 1966, Jack se consacrera principalement à l'élaboration de ses
voitures et à de nouvelles victoires.
Team Brebham
Après 1970, l'écurie vivra des hauts et des bas. Il faudra attendre 1974 pour voir un des pilotes de
l'écurie sur un podium. Ce sera le cas en Afrique du Sud, en Autriche et aux
Etats-Unis, trois victoires de Carlos Reutemann au volant de la Brabham BT44 Ford Cosworth.
En 1975, Carlos Pace s'impose au Brésil et Reutemann en Allemagne. Après un
passage à vide, Niki Lauda prend le volant d'une Brabham Alfa Romeo en 1978 et
remporte le GP de Suède et celui d'Italie à Monza, devant les tifosi et son
ancienne écurie Ferrari. En 1981, un jeune pilote fait ses armes chez Brabham.
Nelson Piquet remporte trois victoires avec la Brabham BT49 Ford Cosworth, aux
Etats-Unis, en Hollande et en Italie. En 1981, Piquet s'affirme et remporte le
GP d'Argentine, le GP de San Marin et le gP d'Allemagne, savourant en fin de
saison son titre de Champion du Monde. En 1982, C'est Ricardo Patresse qui
s'impose à Monaco. Cependant, à Montréal, Piquet s'impose avec une Brabham BMW,
le motoriste allemand remplaçant l'américain Ford. Un an plus tard, en 1983,
Piquet remporte son second titre de Champion du Monde, remportant dans la saison
quatre Grands Prix, au Brésil, en Italie, en Afrique du Sud et en
Grande-Bretagne (GP d'Europe), toujours avec le motoriste BMW. Piquet donnera
encore 3 victoires à Brabham, à Montréal et aux Etats-UNis en 1984 et en France
en 1985,avant que l'écurie ne s'efface des classements. Les années qui vont
suivre seront noires pour l'écurie, qui manque de fonds. Les résultats ne sont
plus là et les soutiens moins nombreux. Après plusieurs sursis, l'écurie
déposera le bilan suite au Grand Prix de Hongrie en août 1992, laissant McLaren
et Williams se disputer le titre hors de portée depuis longtemps pour Brabham.
Quelques Brabham

Jack en 1967 et 1968

Carlos Reutemann et la Brabham BT44 en 1974 à Brands Hatch

Niki Lauda sur la Brabham Alfa Romeo en 1978

Ricardo Patrese en 1982 sur Brabham BT 49D

Nelson Piquet et la Brabham BT52 en 1983
