LA COMPETITION AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 18/05/2010
Jo Bonnier (1930-1972)
Une seule passion, la vitesse...
Jo Bonnier participa à 16 saisons de Formule 1, disputa 104 Grands Prix
entre 1956 et 1972, la majorité au volant de voitures privées. Il ne remporta
pourtant qu'une seule victoire et n'occupa qu'une seule pole position, au
Grand Prix de Hollande en 1959. C'était à Zandvoort et il pilotait alors
une BRM P25 d'usine. Au total, il marqua 39 points en Championnat du Monde et son meilleur
classement fut 8e, en 1959 justement.
Né le 31 janvier 1930 à
Stockholm, en Suède, Jo est issu d'une famille aisée de souche française. Ses
premiers amours sont pour la Marine et son rêve est d'embrasser une carrière
dans cette armée et de devenir officier. Mais il va vite délaisser cette voie
pour suivre des études classiques à Oxford. Après un passage à Paris, ou il
travaillera dans l'édition, Jo retrouve la Suède et monte un négoce
d'automobiles. En 1954, il devient l'importateur officiel d'Alfa Romeo. Sa
nouvelle passion le pousse à prendre le volant pour disputer des courses sur
glace, au volant d'Alfa Sprint Veloce ou Dico Volante. Cette année là, il
remporte sa première victoire au Grand prix de Suède en catégorie Sport et
décide alors de retourner en Angleterre pour disputer le Championnat de tourisme
de 1955.
Les débuts
Jo Bonnier rencontre le
succès très rapidement, pour ne pas dire de suite. Il remporte le Grand Prix de
Stockholm, à Oulton Park, puis remporte le Tourist Trophy en catégorie 2 litres.
L'année suivante, en 1956, il triomphe à Aintree, à Silverstone et s'adjuge une
victoire en catégorie aux 1.000 km du Nürburgring, avec David Fraser Mc Kay
comme coéquipier. Ses résultats lui permettent alors d'espérer un volant en
Formule 1. C'est Maserati, pour qui Bonnier court régulièrement, qui lui offre
de débuter en Grand Prix. Au grand Prix de Monza, Luigi Villoresi est malade et
l'écurie italienne lui propose de prendre le départ avec la voiture de ce
dernier. L'expérience se termine par un abandon, mais sa prestation va lui
permettre de poursuivre dans cette voie en décrochant quelques volants pour la
saison suivante. Il pilotera alors pour la Scudéria Centro-Sud. C'est toutefois
en Catégorie Sport qu'il obtient son meilleur résultat en 1957, avec une
troisième place au Grand Prix de Suède sur Maserati, avec Scarlatti, Schell et
Moss. Pour mémoire, en 1957, le grand Fangio pilotait pour Maserati également,
dans l'écurie Officine Alfieri Maserati. En 1958, Jo court sur des Maserati
privées, pour Centro-Sud mais aussi pour son Ecurie Bonnier. Cependant, les 250
F, trop vieilles, ne lui permettent pas de faire des miracles. Malgré tout, et
hors Championnat, il s'impose à Naples et Watkins-Glen, et termine second à
Syracuse et à Caen.
1959
A la fin de l'année 1958,
Jo rejoint l'écurie BRM et c'est avec cette écurie qu'il marque ses premiers
points en Championnat du Monde, grâce à une quatrième place au Grand Prix du
Maroc. Sir Alfred Owen, alors patron de BRM, décide de l'engager pour la saison
1959. Un bon choix puisque Jo remporte le grand Prix de Hollande à Zandvoort au
volant de la P25. BRM remporte alors son premier succès en Grand Prix.
Jo, en 1959, à Ardmore en Nouvelle Zélande
Jo n'est pas un pilote à
se contenter d'une spécialité. En 1959 toujours, il commence à piloter en
catégorie Sport, pour Porsche. Il se fait remarquer cette année-là en se
classant troisième, avec Wolfgang Von Trips, aux 12 Heures de Sebring. Avec
Porsche, Jo signera quelques unes de ses plus belles victoires, comme la Targa
Florio avec Hans Hermann en 1960 et avec Carlo Abate en 1963. Il se classera
également second en 1961, et troisième en 1962. Il y reviendra en 1971 pour se
classer une nouvelle fois troisième avec une Lola.
Jo, en 1959, avec sa Porsche 718, lors du Grand Prix de Formule 2 à Reims. Il terminera 3e de
l'épreuve.
Années 60
Jo, en 1960, au Grand Prix d'Argentine à Buenos Aires.
Au début de la nouvelle
décennie, Jo prend conscience que ses nouvelles responsabilités familiales
doivent se conjuguer avec son métier. Marié, papa de deux enfants, il se lance
alors dans la création d'une association pour défendre la sécurité des pilotes
en course. Cette association, la GPDA, Grand Prix Driver Association, fut fondée
en 1961, avec le pilote écossais Jackie Stewart. Jo va en assurer la présidence
jusqu'en 1971, l'année ou il quittera la Formule 1. Grâce à cette association, les
organisateurs de compétitions automobiles durent prendre de nombreuses décisions
importantes concernant la sécurité sur les circuits, s'adapter aux besoins des
pilotes et à l'évolution des voitures. Toutes ces mesures sauveront de
nombreuses vies.
F1 et Endurance
Poursuivant sa carrière
en Formule 1, Jo s'investit également de plus en plus en Endurance. Dans cette
catégorie, il démontre son savoir-faire et en 1962, remporte les 12 Heures de
Sebring avec Ferrari et Lucien Bianchi. Il récidive avec Graham Hill au 12
Heures de Reims et les 1.000 km de Paris. Avec Phil Hill, cette fois sur
Chaparral, il remporte les 1.000 km du Nürburgring. Entre 1960 et 1972, Jo
remportera 12 épreuves majeures en catégorie Sport. Il cumulera également les
secondes places, comme au Mans en 1964 avec une Ferrari privée de Maranello
Concessionnaires qu'il partage avec Graham Hill. Cette brochettes de succès le
mène à quitter la F1 à la fin de 1971, pour se consacrer qu'à l'Endurance.
Jo au grand Prix de France, disputé en 1965 sur le circuit de Charade. Il pilote la Brabham-Climax B77 de l'écurie Rob Walker
qui n'ira pas au bout de l'épreuve.
Parcours F1
Joakim Bonnier participa
à 104 Grands Prix de Formule 1, au cours des 16 années qui séparent 1956 à 1971,
le plus souvent, au volant de voitures privées. Il ne remportera cependant
qu'une seule victoire et n'obtint qu'une seule pole position. Ce fut au Grand
Prix de Hollande à Zandvoort en 1959. Son meilleur classement au Championnat fut
une 8e place en 1959 toujours. Après deux années avec des Maserati (1956 et
1957), il pilota des BRM en 1958, 1959 et 1960 (dont une Maserati/BRM en 1958),
puis des Porsche en 1961 et 1962. Les années suivantes, il pilota respectivement
des Cooper (1963 et 1967), de Cooper/Brabham (1964 et 1966), des Brabham (1965)
et des Cooper/McLaren (1968). Il prend le volant d'une Lotus en 1969 avant
d'accomplir ses deux dernières saisons avec des McLaren. Il resta avec Rob
Walker pour les saisons 1963 à 196, puis pilota pour son propre Team jusqu'en 1971.
Le Mans 1972
Pour s'adonner à
l'Endurance, Jo fonde une structure importante à Gland, près de Genève. Il
importe alors des châssis Lola. Avant de raccrocher définitivement son casque de
pilote, Jo décide de participer, pour la 13e fois, aux 24 Heures du Mans.
Certains diront que c'était la fois de trop, le chiffre 13 n'étant pas pour tous
un chiffre porte bonheur. Pour l'occasion, l'Ecurie Bonnier Switzerland prépare
une Lola Ford. Jo partage le volant avec Gérard Larrousse et Gijs Van Lennep. Au
petit matin du dimanche 11 juin 1972, après avoir mordu le bas-côté, Jo
s'accroche avec une Ferrari. Sa voiture s'envole et s'écrase dans les sapins qui bordent les courbes d'Indianapolis,
un lieu-dit du circuit. Empêtrée dans les cimes, la Lola en miettes ne laissait nul doute sur le
sort de son pilote.
Les secours ne pourront rien faire, Jo Bonnier est mort sur le coup, à 42 ans. L'émotion
est grande ce jour là. Ce fut peut-être la course de trop, lui qui n'avait
jamais remporté l'épreuve, ne la terminant qu'une seule fois en 1964 avec sa
Ferrari 330P, en décrochant une seconde place avec Graham Hill.