
LA COMPETITION AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 18/05/2010
Alberto Ascari - 1918/1955

Une seule passion, la vitesse...

Né le 13 juillet 1918 à Milan, Alberto n'a que huit ans lorsque son père est victime d'un accident
mortel au Grand Prix de l'ACF à Montlhéry le 25 juillet 1925. L'admiration pour
ce père, numéro un du sport automobile dans les années vingt, va cependant le
pousser à entreprendre la même carrière.
C'est par la moto qu'il débuta, en
courant sur Bianchi. Il a alors 18 ans et entame une série de 27 courses, entre
1936 et 1939. Mais Alberto cherche encore sa voie et c'est un ami de son père,
ancien pilote chez Alfa Romeo, qui va lui montrer le chemin. Cet homme, c'est
Enzo Ferrari, qui a raccroché son casque de pilote pour devenir constructeur de
ses propres voitures. A cette époque, et pour des raisons de non concurrence,
Enzo n'utilise pas encore le nom de Ferrari pour ses voitures. Nous sommes en
1940 et Enzo est encore très lié à Alfa Roméo. Les voitures de courses préparées
par Enzo ne sont encore que des Auto Avio. Alberto hérite d'une des deux 815
Auto Avio Costruzioni préparées pour les Mille Miles du 28 avril. S'il ne
termine pas la course, suite à la casse de son moteur, il vient d'attraper le
virus de la course automobile.

Alberto, à droite avec Enzo Ferrari, remportera 13 victoires en Grand Prix sur 31
participations.
Après-guerre
Après la guerre, Alberto redémarre sa carrière avec la firme Maserati.
Pour cette écurie, il effectue de bonnes performances mais ce sont les Alfetta qui s'imposent sur les circuits. Avec sa Maserati,
Alberto connaît, en 1948 et 1949, des fortunes diverses et, surtout, un grave accident au Brésil. Durant sa convalescence,
Enzo Ferrari ne l'a pas oublié. Ce dernier a fondé la marque qui porte son nom et n'a pas oublié l'estime qu'il portait
à Antonio Ascari, son ancien compagnon d'écurie, disparu trop tôt. Des accords sont signés pour qu'Alberto rejoigne l'écurie
dès qu'il sera remis. C'est au Grand Prix de Suisse qu'Alberto remporte sa première grande victoire, très vite suivie d'une
autre au Grand Prix d'Italie.

Alberto en Belgique le 19 juin 1949.

Vainqueur en Suisse le 3 juillet 1949.

En Italie, à Monza, le 11 septembre 1949.
Championnat du Monde
En 1950, Alberto commence
sa véritable carrière dans le Championnat du Monde des conducteurs de Formule 1.
Toujours chez Ferrari, il réalise deux secondes places au Grand Prix de Monaco
et au Grand Prix d'Italie. Il termine le championnat à la 5e place, derrière
Farina, Fangio, Fagioli et Rosier. Encore une fois, les Alfa Romeo ont dominé
cette saison. Alberto, comme Ferrari, doivent encore patienter.

Alberto à Monaco le 30 avril 1950.
Si les Alfetta sont les voitures à battre, les Ferrari
progressent à grand pas. A l'issue de la saison 1951, c'est Fangio qui empoche son premier titre, Ascari termine
second à six points du Champion du Monde. Pendant la saison, il a remporté deux Grands Prix, en Allemagne et
en Italie. Il a également signé deux pole position, en Allemagne et en Espagne.

Grand départ du Grand Prix d'Allemagne, au Nürburgring
et chaleureuse poignée de main de Fangio venant féliciter Alberto après l'arrivée de Monza.
1er titre mondial
1952 est une grande année
pour Alberto qui remporte son titre de Champion du Monde. Une grande année
puisqu'il remporte les six Grands Prix auxquels il participe, s'adjugeant dans
le même temps cinq pôles positions et cinq records du tour en course. Enzo a de
quoi être fier de son jeune poulain et les six victoires successives d'Alberto
ne sont qu'un début. Ascari ne participa pas au Grand Prix de Suisse, étant
occupé à Indianapolis.

Grande victoire au Grand Prix de l'ACF
Quelques photos de la saison 52

En piste et victorieux

A Spa en Belgique et à Silverstone en Grande-Bretagne

En Italie à Monza et en Allemagne au Nürburgring

A Zandvoort en Hollande et à Rouen en France
Second titre mondial

1 titre mondial en plus
Alberto Ascari poursuit
la saison 1953 en remportant trois autres épreuves à la suite, portant son
record à neuf victoires consécutives. La saison, composée de huit Grands
Prix, se termine avec cinq victoires, en Argentine, en Hollande, en Belgique, en
Grande-Bretagne et en Suisse. Ajoutons six pôles et trois records du tour pour
gonfler le palmarès. Champion du Monde une seconde fois, Alberto pense déjà à la
saison suivante, chez Maserati.

En Argentine et en Hollande

En Belgique et en Grande-Bretagne

En Suisse et sur trois roues en Allemagne.

A Reims, lors du GP de l'ACF
Malgré trois pôles positions, Alberto ne décrocha pas la victoire
dans trois grands Prix. Au Grand Prix de l'ACF, à Reims, il termine 4e, derrière Mike Hawthorn le vainqueur,
Juan Manuel Fangio et Froilan Gonzalez. En Allemagne, la victoire revient à Fangio, Alberto, malgré un échange de voiture avec
Villoresi suite à la perte d'une roue, devra abandonner suite à la casse de son moteur. Il sera classé 8e.
A Monza, c'est un accident qui mit un terme à la course d'Alberto.
Après deux saisons chez
Ferrari, Alberto débute la saison 1954 avec Maserati, puis Lancia. Mercedes,
grâce à Fangio, sont désormais les voitures à battre. Alberto ne marquera qu'un
seul point au classement des pilotes, au Grand Prix de Grande-Bretagne. Il
finira la saison à la 19e place.
En 1955, au Grand Prix de Monaco, Alberto est gravement
accidenté. Un accident peu banal mais qui aurait pu avoir des conséquences encore plus graves. Il sort de la piste et plonge dans le port avec sa Lancia.
Rapidement repêché, il sera conduit à l'hôpital.
De retour en Italie, le mardi suivant le Grand Prix de Monaco, il se repose tranquillement chez lui.
Le dimanche suivant, il doit courir, en équipe avec Castellotti sur une Ferrari,
les 1.000 km de la "Supercortemaggiorre. A cette époque, Alberto à 36 ans
et une soif de victoires. Il veut gagner en Formule 1, mais aussi
hors championnat, et aux 24 Heures du mans. Le destin en jugera autrement.

Entre Fangio et Moss, lors du départ du Grand prix de Monaco

Alberto fit un plongeon dans le port durant la course. Sorti sain et sauf
et conduit à l'hôpital, on repêcha ensuite sa voiture, bien endommagée.


Trois images qui retracent la chute d'Ascari dans le port de Monaco.
La mort à Monza
Tranquillement chez lui, Alberto reçoit un appel de Castellotti qui est en train d'essayer
une Ferrari sur le circuit de Monza. Alberto le rejoint et demande alors à essayer la voiture. Alberto, très superstitieux,
n'hésitait pas à faire des détours de plusieurs kilomètres si, par exemple, un chat noir traversait la route.
Il aimait également beaucoup son casque bleu, qu'il portait à chaque course.
Ce jour là, à Monza, il semblerait qu'il ne respecte pas les divers petits
rituels qu'il s'imposait avant de conduire. Il part sans son casque fétiche sur un circuit qu'il connaît bien,
ne pensant faire que quelques tours et tester son dos encore un peu douloureux.
Vers midi, une explosion se fait entendre à Monza. Alors qu'il n'a pas encore
bouclé son troisième tour de piste, la voiture est sortie de la piste. Alberto
décède dans les minutes qui suivent. C'était le 26 mai 1955. Coïncidence
troublante, son père Antonio est mort le 26 juillet 1925. La Formule 1 perd un
de ces grands champions, auteur de treize victoires en 31 Grands Prix, et deux
fois Champion du Monde.
