LA COMPETITION AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 18/05/2010

    René Arnoux (1948/....)    

Une seule passion, la vitesse...

Grenoblois, discret, René Arnoux est le pilote français possédant le palmarès le plus étoffé en Formule 1 après le quadruple Champion du Monde Alain Prost. Parti de la base comme mécanicien de course, il saura patiemment gravir les marches qui le mèneront à la gloire. Cette formation de mécanicien de course lui sera précieuse tout au long de sa carrière.

Le Karting d'abord

Né le 4 juillet 1948 à Pontcharra, près de Grenoble, René Arnoux est le fils d'un comptable qui pratiquait assidûment la moto. Il hérite de son grand-père, artisan forgeron, sa passion pour la belle mécanique. L'ensemble de ces influences va déterminer le parcours de celui qui reste dans les annales comme l'un des grands pilotes français de l'histoire de la Formule 1. C'est lors de vacances familiales en Italie, alors qu'il n'a que 12 ans, que René découvre le karting. De retour dans l'Isère, le père et les fils Arnoux s'investissent dans cette discipline encore peu connue en France. Rapidement, les Arnoux deviennent une référence en construisant leur propre matériel et en aménageant même une petite piste d'entraînement. l'engouement de René est tel qu'il va écumer les championnats de ligues régionales. Après avoir remporté le Championnat de la Ligue des Alpes, il se hisse jusqu'à la finale du Championnat de France de Karting 50 cm3.

Mécano

Parallèlement à ses engagements en compétition, sa passion le mène à suivre des études de mécanicien. Il décroche deux CAP en Mécanique et en Technique automobile et débute son parcours professionnel chez Rose, un concessionnaire Renault spécialisé dans la préparation course. Après son service militaire, il entre pour deux ans chez le préparateur de Turin Virgile Conrero, où il parfait ses connaissances en matière de mécanique de course. Baigné dans le milieu de la compétition automobile, le jeune grenoblois rêve de courir lui aussi. Sur les conseils de Jean-Pierre Beltoise, il s'inscrit à l'école de pilotage Winfield à Magny-Cours début 1972.

En fin de stage, il décroche brillamment le volant Shell. Son style de pilotage, à la fois sobre et incisif, a fortement impressionné Tico Martini, le directeur de l'école. ce dernier le prend sous son aile et l'engage de suite dans son écurie de Formule Renault. Ses débuts sont fracassants, avec, pour cette première saison 1973, pas moins de 7 victoires au volant de la Martini MK11, ce qui lui permet de remporter d'emblée le Championnat de France ainsi que le Challenge européen de Formule Renault.
Soutenu par Shell, il part en 1974 pour courir en F5000, en Grande-Bretagne, au sein du Team Kitchener en 1974. Mais, faute d'organisation efficace de l'écurie, les résultats sont décevants, au point qu'Arnoux rentre en France au bout de quelques semaines. Il est alors accueilli à bras ouverts par Elf, heuruex de recruter ce pilote surdoué doublé d'un mécanicien de talent. Elf lui offre le volant d'une Elf 2 pour terminer la saison en F2. S'il ne gagne pas de course, il n'en réalise pas moins des prouesses sur la piste, où sa fougue et sa combativité séduisent François Guiter, le directeur de Renault Sport. Ce dernier le "place" l'année suivante chez Martini pour une saison de Formule Renault Europe, afin de décrocher le Challenge européen de Formule Renault. Au volant de la MK15, Arnoux s'adjuge ce Challenge européen de Formule Renault de 1975 avec 8 victoires.

Elf 2 367C 1974

1976

En 1976, René poursuit sa route avec Martini, accédant en F2 en même temps que Martini. Il termine Vice-Champion d'Europe avec 4 victoires. L'année suivante, il remporte le Championnat d'Europe de F2, avec 4 victoires.

1976

La F1

Etourdie par le succès, la petite écurie Martini décide de se jeter dans le grand bain en 1978 en construisant une monoplace de Formule 1. Mais Tico Martini et son directeur sportif Hugues De Chaunac ont sous-estimé le budget faramineux exigé par la F1. Faute d'expérience et de développement suffisant de sa MK23, le Team RMO-Martini-Elf essuie un échec cuisant. Malgré son talent, Arnoux ne peut pas faire de miracles. La saison, catastrophique, se solde par seulement quatre qualifications et une neuvième place à Spa comme meilleur résultat. Martini jette l'éponge et René dispute les deux derniers Grands Prix de 1978 pour Surtees. Malgré un matériel dépassé, il se distingue et termine 9e à Watkins-Glen.

Duel entre la Ferrari de Gilles Villeneuve et la Renault de René Arnoux au GP de France 1979
Pour 1979, Renault décide d'aligner une seconde monoplace en Grand Prix et Gérard Larrousse engage Arnoux pour épauler Jean-Pierre Jabouille. Cette première saison complète en F1 est plus que concluante pour Arnoux, qui signe deux pole, deux deuxièmes places et se classe 8e au Championnat du Monde, devant Jabouille, 13e. Il fera mieux l'année suivante. Effectivement, en 1980, René décroche sa première victoire en F1 à Interlagos, au Brésil, suivie d'une deuxième à Kyalami, en Afrique du Sud. Après avoir dominé une moitié de la saison, il termine 6e au classement final. Passé premier pilote de l'Ecurie Renault en 1981, il est secondé par Alain Prost, alors débutant. Même si les résultats sont moyens, les deux équipiers sont reconduits pour la saison 1982. Malheureusement, Arnoux et Prost s'entendent mal et cela rejaillit sur les performances de l'équipe. Leur affrontement fratricide atteint un sommet au Grand Prix de France 1982, lorsque Arnoux refuse de céder la victoire à Prost, mieux placé que lui au Championnat, comme le lui demande Larrousse. Ce coup d'éclat lui vaut d'être évincé par Renault en fin de saison, malgré une autre victoire à Monza.

Interlagos 1980

Deuxième victoire pour René, le 1er mars 1980 à Kyalami, en Afrique du Sud

Ferrari

René Arnoux est alors engagé par Ferrari, pour remplacer Pironi, blessé l'année précédente en Allemagne, aux côtés de Tambay. Le duo, très soudé, fait des étincelles et 1983 sera la meilleure saison de F1 pour René Arnoux, avec 3 victoires et une troisième place au Championnat du Monde. Sa régularité, et celle de Tambay, permet à la Scuderia Ferrari de remporter le titre constructeur. L'arrivée de Michele Alboreto l'année suivante va cependant contrarier la sérénité du Grenoblois. Ses fautes lui sont moins pardonnées et il ne gagne plus de courses. Le Commendatore lui prolonge son contrat pour 1985, mais il le limoge brutalement au soir du premier Grand Prix de la saison. Un an plus tard, il fait son retour en F1 au sein d'une écurie française.

Ligier

La Ligier Renault JS27 F1 de 1986, au GP de Grande-Bretagne à Brands Hatch
Engagé par Ligier, qui a grandement besoin d'un pilote de talent pour redorer son blason, René débute une collaboration qui durera quatre ans. Mais sa bonne étoile semble volatilisée. Jusqu'en 1989, René ne retrouvera pas les glorieuses années de ses débuts, ne parvenant pas à réitérer ses exploits de l'époque Renault ou Ferrari. Ses meilleurs résultats chez les Bleus restent ses trois quatrièmes places de 1986.

DAMS

Après avoir quitté la F1, René Arnoux va s'occuper de l'écurie de F3000 DAMS, qu'il a cofondé en 1988 avec Jean-Paul Driot. Cette écurie, Driot Arnoux Motor Sport, a été créer pour participer au Championnat International de Formule 3000 de 1989. DAMS a remporté 20 victoires dans cette discipline et obtenu trois titres en 1990 avec Erik Comas, 1993 avec Olivier Panis et 1994 avec Christophe Bouillon. DAMS se tournera en 1997 vers l'Endurance en engageant notamment des Panoz, Lola et Cadillac au Mans.

Retour au Kart

De son côté, René Arnoux, depuis sa fin de carrière en F1, a disputé quelques courses de Carrera Cup en 1991 et participa à l'édition des 24 Heures du Mans en 1994 (sur Dodge Viper RT/10 avec Justin Bell et Bertrand Ballas pour Rent-A-Car Racing Team et Luigi Racing, 12e au général, 3e en catégorie). En 1995, il avait couru avec Euromotorsport Racing Inc sur Ferrari 333 SP, mais fut contraint à l'abandon. Il court également en FIA GT avec son ancien adversaire Patrick Tambay. Après DAMS, René devient conseiller pour Forti en F1 en 1995, ainsi que manager du pilote Pedro Diniz. Après son retrait de la compétition, il se consacreara à la gestion de son affaire de Karting "indoor", deux centres sur Paris, un sur Lyon et un à Marseille.

Des chiffres

12 saisons en F1
149 grands Prix
7 victoires (4 avec Renault, 3 avec Ferrari)
189 points inscrits
3e du Championnat en 1983 avec Ferrari (meilleur classement)
18 pole positions
506 tours en tête d'un Grand Prix (2.561 km)