LA COMPETITION AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 18/05/2010

    Mario Andretti (1940/....)    

Une seule passion, la vitesse...

Né le 28 février 1940 à Motona en Italie, aujourd’hui Motovun en Croatie, Mario Andretti a fait sa carrière aux Etats-Unis. Après une enfance passé dans un camp de réfugiés en Istrie, région ou il vivait (la Vénétie fut annexée par la Yougoslavie après la Seconde Guerre), ses parents obtiennent un permis d’immigration pour partir vers les Etats-Unis. La famille s’installe alors à Nazareth, en Pennsylvanie.

Ses débuts

A partir de 1945, les troupes yougoslaves envahissent la région où la famille Andretti habite, au nord-est de l'Italie. Du jour au lendemain, il n'y a plus de travail et les Andretti sont contraints à une errance qui les conduit à se réfugier chez de la famille à Milan. Dans la capitale de la Lombardie, en 1953, le jeune Mario et son frère jumeau Aldo, par simple curiosité, assistent au Grand Prix d'Italie qui se court à Monza. Juan Manuel Fangio l'emporte, Alberto Ascari sera sacré Champion du Monde. Impressionnés par la prestation de ces deux coureurs, les deux frères décident de faire comme leurs nouvelles idoles et de devenir pilotes de course. Ils n'ont que 13 ans et ne savent pas que leur rêve va devenir réalité. Peu après cette rencontre magique entre les jeunes Andretti et la course, la famille gagne les Etats-Unis par le bateau.

Mario et Aldo obtiennent un travail dans un petit garage, de quoi mettre un peu d’argent de côté pour s’offrir leur première voiture afin de participer à des compétitions locales de stock-car. Le rêve se concrétise avec l'achat d'une vieille Hornet de 1948 et son inscription dans une modeste course à Hatfield, en 1959. Le sort décide que c'est Mario qui restera le long de la piste et Aldo qui conduira la voiture dans cette première épreuve. Le résultat est peu encourageant : Aldo se retrouve à l'hôpital après une série de tonneaux, et Mario n'a plus de voiture pour assouvir sa passion.
Remis de ses émotions, puis de sa déception, Mario va devoir poursuivre sa carrière de pilote en solitaire. Il se tourne alors vers les courses de Midgets et en devient rapidement l'un des grands spécialistes. Courue sur des pistes en cendrée ou en terre battue, cette discipline implique de grandes glissades et une dextérité étonnante. Vif et précis, Mario excelle dans cette catégorie et ne manque pas d'être remarqué par les patrons d'écuries professionnelles, qui engagent des voitures aux fameux 500 Miles d'Indianapolis. En 1965, après avoir intégré le Championnat USAC de monoplace en 1964, Mario participe pour la première fois aux 500 Miles, terminant 3e de l'épreuve derrière Jim Clark et Parnelli Jones, et obtenant le titre officieux de "Rookie of the Year" qui célèbre le meilleur débutant. Entre-temps, Mario a obtenu la nationalité américaine. En 1965, 1966 et 1969, il remporte le Championnat américain, avec en prime, cette année-là, la victoire à la course la plus richement dotée au monde, les 500 Miles d'Indianapolis. Tout en participant à l'USAC, Mario s'inscrit dans d’autres disciplines, comme l'endurance avec la Ferrari 275 P du Nart à Bridgehampton. Dans ces autres disciplines, il s'impose en 1967 aux 12 Heures de Sebring avec Bruce McLaren sur Ford MK IV, et en 1972 avec Jacky Ickx sur Ferrari 312PB. Il s'impose également en 1966 aux 6 Heures de Daytona, et en 1972, également avec la Ferrari 312PB. En 1974, il remporte les 1000 km de Monza sur Alfa Romeo 33TT12. Il pense toujours à l'Europe, à l'Italie, et à la Formule 1.

Mario Andretti à ses débuts en USAC, en 1965

Pilote polyvalent

En 1968, Mario débute dans le championnat de Formule 1 avec Lotus, l'écurie l’engageant pour disputer le GP D’Italie à Monza. Dans cette course, Mario retrouve son grand rival de l’USAC, Bobby Unser, engagé sur BRM. Entre les essais du vendredi et le Grand Prix, les deux hommes trouveront le temps de reprendre l’avion pour les Etats-Unis afin de participer l'Hoosier 100, une prestigieuse épreuve de sprint-car. De retour en Italie, ils ne pourront prendre le départ de la course, les organisateurs doutant de leur condition physique, le règlement interdisant de prendre part à une course moins de 24 Heures avant un Grand Prix. C’est donc aux Etats-Unis qu’ils feront leurs véritables débuts en F1, lors du grand Prix de Watkins Glen. Mario Andretti, à cette occasion, décrochera sa première pole position en F1. En 1969, Mario remporte son troisième championnat USAC, en ayant remporté notamment les 500 Miles d’Indianapolis, l’unique et seule victoire de sa carrière dans cette épreuve.

Mario Andretti en 1974, à Indianapolis

F1

Après ses débuts en F1 en 1968, Andretti retrouve le championnat du monde en 1969, à temps partiel, chez Lotus en 1969, chez March en 1970, puis chez Ferrari en 1971 et 1972. C’est avec la Scudéria qu’il remporte son premier Grand Prix, en Afrique du Sud. En 1973 et 1974, Mario se consacre aux courses américaines, disputant le championnat de Formule 5000 au sein de l’écurie de l’ancien pilote Parnelli Jones. Jones le convainc alors de revenir en F1, un retour qui prend forme à la fin de l’année 1974. Malheureusement pour Mario, les résultats ne sont pas au rendez-vous et l’écurie perd de l’argent. Début 1976, l’équipe Parnelli F1 renonce et Mario rejoint Lotus, non sans quelques réticences. Profitant du forfait de Parnelli, Mario avait couru le premier Grand prix de la saison 76, celui du Brésil. Il avait alors pu juger de la faiblesse des performances des voitures de Colin Chapman. Pourtant, Mario va rester et à la fin de la saison, il remporte le GP du Japon, sous la pluie. En 1977, avec l’arrivée de la Lotus 78, Mario signe 4 victoires et est donné comme favori pour le titre de champion du monde. Cependant, le moteur Ford de la Lotus se montre capricieux et c’est Niki Lauda, son premier rival, qui prendra l’avantage en fin de saison. En 1978, avec la Lotus 79, Mario prendra sa revanche et décrochera le titre, avec 6 victoires au cours de la saison. Cependant, alors qu’il court le GP d’Italie pour assurer son titre mondial, Mario n’est pas le plus heureux des hommes. Au cours de cette épreuve, il perd son coéquipier Ronnie Peterson, victime d’un accident fatal dans un carambolage survenu au départ de la course.

  

Mario Andretti en 1970 sur March et en 1971 sur Ferrari

Dernières courses en F1

En 1979 et en 1980, Mario court encore pour Lotus, mais ces dernières perdent leur avantage, la concurrence ayant à son tour joué sur l'effet de sol des monoplaces, une technique introduite par Lotus. Cette perte d'avantage poussera Mario à quitter l'écurie pour rejoindre Alfa Romeo en 1981. Les résultats ne seront pas meilleurs. Sans volant régulier en 1982, il fera un intérim chez Williams, puis chez Ferrari en fin de saison, pour remplacer Didier Pironi. Il signera la pôle position et terminera la course sur le podium.

 

Mario Andretti sur la Lotus-Cosworth, à Long Beach en 1977 et à Zolder en 1978

La Lotus 79 Ford permet à Mario de remporter le titre de Champion du Monde F1 en 1978

La Lotus au Grand Prix de France 1978

La Lotus 81 de la saison 1980

Retour aux Etats-Unis

A partir de 1983, Mario retourne aux Etats-Unis. Il va y disputer le championnat CART, pour l'écurie Newmann-Haas fondée par l'acteur Paul Newman. Avec cette équipe, il remporte le titre en 1984. Pendant les années qui vont suivre, Mario perd de son prestige et se retrouve en concurrence avec ses fils, Michael et Jeff, et son neveu John. Pour les Andretti, la course est une histoire de famille. A la fin de la saison 1994, il quitte définitivement le CART, après 507 départ dans les épreuves de style IndyCar.
Quand il se retire des courses américaines, Mario aura totalisé 407 départs, 66 pole positions et 52 victoires. Une seule grande épreuve, un seul grand titre manque à son palmarès : une victoire aux 24 Heures du Mans.

Le Mans

Le Mans 1966 et 1983
Si Mario abandonne le CART, il n'abandonne pas l'endurance. Libéré de la monoplace, il va désormais se consacrer uniquement à l'endurance, pour participer aux célèbres 24 Heures du Mans, une épreuve ou une victoire manque à son palmarès. Le but, égaler Graham Hill et réussir le triplé Indianapolis, Championnat F1 et 24 Heures du Mans. Il avait déjà participé à cette épreuve en 1966 sur Ford MkII (abandon), en 1967 sur Ford MkIV (abandon), Mirage M12 en 1982 (Disqualifié), puis sur Porsche 956 en 1983, avec son fils Michael et Philippe Alliot. Cette année là, ils avaient terminé 3e de l'épreuve pour l'écurie Kremer Racing.

Le Mans 1988
Sixième en 1988 sur une Porsche 962C officielle, il rate la victoire en 1995 avec la Courage C34 de Courage Compétition. En tête, la Courage est arrêtée au stand pour remettre un capot arrière neuf après une sortie de route (le sticker d'un sponsor sur le capot n'était plus visible). Cette arrêt, qui n'était pas nécessaire, est supérieur à l'écart séparant la Courage de la McLaren en deuxième position, coûte la victoire à Mario. Lors de l'arrêt, la McLaren F1 GTR de Yannick Dalmas, Masanori Sekiya et JJ Lehto s'empare du commandement et de la victoire, laissant Mario, Eric Hélary et Bob Wolleck se contenter de la seconde place.

Mario Andretti rate sa victoire au Mans en 1995
Mario Andretti reviendra au Mans en 1996 et 1997, sur Courage C36 Porsche, avec une13e place et un abandon. Enfin, en 2000, à l'âge de 60 ans, sur une Panoz LMP-1 Roadster S avec Jan Magnussen et David Brabham, terminant 15e de l'épreuve.

L'heure de la retraite

En 2003, Mario sort de sa retraite et se retrouve au volant d'une Dallara-Honda pour les essais des 500 Miles d'Indianapolis, au sein de l'écurie co-dirigée par son fils Michael. Mario est bien décidé à participer aux qualifications, et pourquoi pas à la course. Cependant, un accident lors des essais libres va le faire changer d'avis. Au cours de ses essais, sa voiture passe sur un débris et décolle. Après plusieurs loopings, la voiture atterrit sur ses quatre roues. Mario n'a rien mais cette petite péripétie va l'inciter à ne pas poursuivre l'expérience.

Andretti, une famille

Si Mario revient sur les circuits en 2006, c'est pour soutenir son fils Michael et son petit-fils Marco, engagés aux 500 Miles d'Indianapolis. La relève est assurée. Espérons que la descendance parviendra à battre le palmarès de Mario, 879 courses, 111 victoires et 109 pôles positions, toutes catégories confondues.
Mario Andretti à eu un fils, Michael, qui s'est illustré en F1 à partir de 1979 sur Shadow, puis sur Lotus. Il a remporté deux victoires en grand Prix, en Autriche en 1982 et à Saint-Marin en 1985. Mario et Michael ont participé ensemble aux 24 Heures du Mans de 1982. Aldo a eu également un fils, john, qui lui aussi est "entré en compétition" comme on entre en religion, et il n'était aps rare de voir les trois Andretti se bagarrer pour la victoire, dans les courses américaines, au début des années quatre-vingt-dix.