LA COMPETITION AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 18/05/2010

    Vern Schuppan (1943/....)    

Une seule passion, la vitesse...

Comme Jack Brabham et Alan Jones, Vern Schuppan est venu chercher la gloire en Europe. Dans toutes les disciplines du sport automobile, c'est cependant en endurance que l'australien a brillé.

Ses débuts

Né en mars 1943, Vern Schuppan est originaire du sud de l'Australie. A sept ans, il pilote son premier kart. Après quelques succès dans cette discipline, c'est en Grande-Bretagne qu'il goute aux joies de la Formule Ford, en 1969. En 1971, il aborde la Formule Atlantic sur Palliser et remporte son premier titre, le Yellow Pages Championship. C'est à cette même époque qu'il effectue un test en Formule 1 avec Tyrrell. Après un passage en Formule 2, il signe chez BRM F1 et n'effectue que deux courses hors championnat, l'International Gold Cup (5e) et le John Players Challenge à Brands Hatch (4e). l'année 1972 n'est pas plus riche. Il devait participer au Grand Prix de Belgique, avec la BRM P153B, mais c'est son coéquipier qui prendra le départ avec sa voiture. Au cours de cette période un peu tristounette au niveau des participations, Vern a l'opportunité de rejoindre l'écurie Gulf Wyer pour remplacer Watson blessé. C'est ainsi qu'il décroche une seconde place en GT, avec une Mirage M6-Ford, aux 1000 km de spa de 1973 avec Howden Ganley. Inscrit aux 24 Heures du Mans, il est inscrit pour piloter la Mirage avec Mike Hailwood et John Watson. La voiture ne verra pas l'arrivée suite à un accident autour du 122e tour. Il n'aura pas plus de chance en 1974, la Gulf GR7 (Mirage) qu'il partage avec Reine Wisell ne faisant que 49 tours. En F1, il est engagé sur huit Grand Prix et sa meilleure prestation est une 15e place au Grand Prix de Belgique, sa première course de la saison avec l'écurie Ensign et la N174 à moteur Ford Cosworth. Les 7 autres courses sont des désastres, 2 abandons, un accident, deux non-qualifications, deux disqualifications. Autant dire que la chance ne lui sourit pas de ce côté là. Sa seule satisfaction sera de remporter le grand Prix de Macao en Formule Pacific avec une March-Cosworth.

Grand Prix de Hollande 1974 sur Ensign-Cosworth

F1

Depuis ses débuts en F1, Vern n'a pas la chance de son côté. Ce ne sera pas mieux avec Hill Cosworth en 1975 et Surtess Cosworth en 1977. Avec l'Ecurie Embassy Racing with Graham Hill, il assure seulement l'intérim de François Migault pour le Grand Prix de Suède, sur la GH1 à moteur Ford. Cette course se termine par un abandon et il sera de suite remplacer par Alan Jones. Avec le Team Surtees en 1977, c'est un peu mieux. Il participe à 3 courses, ne s'étant pas qualifié dans la dernière aux Pays-Bas. Chronologiquement, il se classe 16e en Autriche, 7e en Allemagne et 12e en Grande-Bretagne, avec la TS19. Sa carrière en F1 s'achève là, avec un palmarès peu significatif de son talent. Pendant la coupure entre ses deux passages en F1, Vern ira courir en F5000, dans le championnat britannique, pour Theodore Racing. Il fera une apparition dans le Championnat américain avec l'écurie Eagle de Dan Gurney, mais sans résultats.

Vern sur Lola T332 en 1975

Premier beau succès

En 1976, Vern tente l'aventure en USAC (United States Auto Club). Seul non-américain sur les 33 pilotes sur la grille de départ des 500 miles d'Indianapolis, il termine 18e de l'épreuve, et reçoit le titre de "Rookie of the Year". Son premier beau succès vient par contre de la F5000 ou il obtient le titre de champion d'Australie sur la Lola-Chevrolet du Theodore Racing. Pour clore cette année, il ajoute à son palmarès une nouvelle victoire au GP de Macao sur une Ralt.

Le Mans

En 1973, John Wyer l'avait engagé chez Gulf Research Racing Co pour disputer le Championnat du monde Sport Prototype. Vern avait donc participer pour la première fois aux 24 Heures du Mans 1974 sur une Mirage GR7 Ford. Malchanceux, il revient en 1975 avec un peu plus de réussite et la Gulf GR8 (Mirage) l'emmène à son premier podium dans la Sarthe, à la 3e place avec Jean-Pierre Jaussaud. Il semble alors que l'épreuve mancelle lui convienne mieux que les autres discipline. Vern décide alors de quitter le monde de la F1 et d'aller courir en Endurance. Engagé par Grand Touring cars Inc, il partage en 1976 une Mirage GR8 avec Derek Bell et termine 5e. Un an plus tard, toujours pour cette écurie, mais avec Jean-Pierre Jarier, il termine l'épreuve avec un nouveau podium, à la seconde place cette fois avec une Mirage GR8 dotée d'un moteur Renault turbocompressé. En 1978, c'est la déception pour Vern qui ne réalise qu'une 10e place au Mans avec Jacques Laffite et Sam Posey. Il faut dire que la Mirage M9 n'est plus très jeune et que devant, Renault à mis le paquet sur les A442 et A443 pour battre des Porsche redoutables. Ce classement n'est donc pas si décevant. Devenue Ford M10, la voiture subira un calvaire en 1979. Avec Derek Bell et David Hobbs, il tenteront tout pour parvenir à l'arrivée mais la voiture cèdera dans les derniers tours, juste avant la fin de l'épreuve. C'est Porsche qui va remettre Vern sur la voie du succès.

Vern termine second en 1977 avec la Mirage GR8

Un avenir chez Porsche et enfin, la victoire suprême

Sans volant au Mans en 1980, Vern revient au Mans avec Porsche en 1981. L'écurie Porsche System Engineering lui confie une place dans la 936/81 n° 12, avec Jochen Mass et Hurley Haywood. Ce retour au Mans de Schuppan se solde par une 12e place. Au cours de cette même année, Vern tourne aussi dans le Championnat américain USAC. En 1976, il avait terminé à la 21e place sur Wildcat DGS, en 1981 il décroche une belle 3e place avec une McLaren Cosworth. En 1982, Porsche System lui confie la 956 n° 2, une voiture qu'il partage une nouvelle fois avec Jochen Mass. La marque allemande signe un beau triplé, avec Jacky Ickx et Derek Bell en tête et Hurley Haywood, Al Holbert et Jürgen Barth à la troisième place. Vern et Jochen Mass décrochent la seconde place. En 1983, Porsche renouvelle l'exploit de l'année précédente en plaçant trois voitures en tête à l'arrivée. Cette fois, Mario Andretti, Michael Andretti et Philippe Alliot son 3e. Jacky Ickx et Derek Bell sont 2e. Vern tient enfin sa victoire au Mans, victoire qu'il partage avec Hurley Haywood et Al Holbert. Le succès est là et, grâce à Porsche, étoffe enfin son palmarès. Avec une autre 956, du Trust Racing Team, il remporte deux des trois manches du nouveau championnat japonais des Sport-Prototypes (JSPC Japan Sports Prototype Championship), avec Naohiro Fujita, et du coup, s'empare du tout premier titre de cette compétition. Ces deux épreuves sont les 500 km de Suzuka, en avril et les 1000 km de Suzuka en août. Vern, toujours avec Fujita, remporte également trois épreuves du FLDS (Fuji Long Distance Series), avec les 500 km de Fuji en juin, les 1000 km de Fuji en juillet et les 5000 miles de Fuji en novembre.

La 956 n° 2 de Vern Schuppan en 1982

La 956 n° 3 de Vern Schuppan, Hurley Haywood et Al Holbert en 1983.

Vern, au centre, heureux de sa victoire entre Al Hobert à gauche et Hurley Haywood à droite

Fin de carrière

A partir de 1984, Vern continue de courir dans le Championnat japonais en remportant une ou deux courses. En 1989, il remporte sa dernière course à Fuji avec une Porsche de l'écurie Omron. En 1994, il conçoit une Supercar, sur la base d'une 962, la Schuppan 962CR. Devenu Team Manager, Vern Schuppan continuera d'arpenter les circuits, aussi bien au Japon qu'aux Etats-Unis, et même au Mans jusqu'à la fin du Groupe C.