LA COMPETITION AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 18/05/2010

    Rudolph Caracciola (1901-1959)    

Une seule passion, la vitesse...

Né le 30 janvier 1901, à Remagen, en Allemagne, Rudolph se passionne très tôt pour la mécanique. Fils de parents d'origine italienne, c'est avec une moto qu'il débute sa carrière en compétition.

Champion d'Europe en 1935, 1937 et 1938.

Vite remarqué pour ses qualités de pilote, mais il doit faire ses preuves et trouver du travail pour assouvir sa passion. En 1922, il parcourt l'Allemagne à la recherche d'un emploi, d'un volant ou tout simplement, d'amis. Ces derniers l'aideront parfois à trouver quelques motos à piloter, ou quelques autos, comme des Fafnir ou des Ego, marques pratiquement inconnues en Europe. En 1922, il remporte sa première victoire dans l'Avus, puis en 1923, travaille pour Daimler-Benz. Il parvient alors à convaincre le directeur de la firme de lui confier une voiture. Une grande aventure, qui durera 30 ans, débute à ce moment entre le pilote et la firme allemande. Parmi ses premières victoires, on notera celle du 23 août 1925, dans la Course automobile des montagnes en catégorie tourisme, au col Klausen. Il sera d'ailleurs sacré Champion d'Europe de la montagne en 1930, 1931 et 1932.

Lors de son triomphe au Col Klausen en 1930
La liste des succès de Rudolph est longue. Plutôt que de lister ses victoires, notons qu'il a remporté 1949 courses, dont 30 en Grands Prix et 70 en courses de côtes. A son actif, on trouve 6 fois le grand Prix d'Allemagne. Sa première victoire majeure est cette première victoire au grand Prix d'Allemagne de 1926, sur le circuit de l'Avus. En 1928, il récidive sur le Nürburgring. Otto Merz remportera le Grand prix de 1927. En 1931, il devance la Bugatti de Louis Chiron. Alors que Mercedes annonce son retrait (provisoire) de la compétition, Rudolph prend le volant d'une Alfa-Romeo en 1932 et se retrouve coéquipier de Tazio Nuvolari. Cela ne l'empêche pas de remporter l'épreuve. En 1937, avec Mercedes, il s'impose encore une fois, à 133 km/h de moyenne sur le Nürburgring. Son 6e triomphe est daté de 1939.

Avec la SSK, en 1930 et 1931, lors de sa victoire aux Mille Miglia.

Lors de son triomphe au Grand Prix d'Allemagne de 1932, avec l'Alfa Romeo de la Scudéria Ferrari.
Au cours de toutes ces années, Rudolph se fait remarquer par sa précision de conduite, pilotant des monstres de 650 ch, prenant les virages à fond et plafonnant dans les grandes lignes droites sans la moindre appréhension. Mais le petit plus de Rudolph était sa déconcertante facilité à conduire sous la pluie. Sa victoire de 1926, dans l'Avus, le démontra fort bien. Il surclassa ce jour-là tous les pilotes présents et installa dès lors, et définitivement, sa réputation internationale. Peu de pilotes auront cette sensibilité du pilotage lors des déluges. On peut citer Senna, Prost, Schumacher, ou plus près de nous, Montoya, mais il faut souligner qu'à cette époque, les voitures n'avaient rien à voir avec les bolides de ces trente dernières années.

Accidenté, handicapé, mais pas démotivé

D'autres Grands Prix s'inscrivent à son palmarès, et ce, dès 1932 avec une victoire au GP d'Italie. En 1933, sur le Circuit de Monza, Rudolph sort de piste et est gravement touché. Il s'en sort avec une hanche et un fémur abîmé mais mal soigné, il devra subir une opération pour le soulager. Après l'intervention, Rudolph s'en sort avec une jambe plus courte de 5 cm. Si cette infirmité lui impose une démarche claudicante, elle n'empêche pas le pilote de reprendre le volant et de participer très vite à de nouvelles épreuves. Dès 1934, il revient en Italie pour remporter le grand Prix. En 1935, Rudolph cumule les victoires, en Suisse, en France, en Espagne, en Belgique, en Allemagne et à Tripoli.

Rudolph au volant de sa Mercedes lors du Grand Prix de France 1935, à Monthléry

Autres victoires

En 1936, Caracciola s'impose en Tunisie et en Belgique. Il remporte son deuxième Grand Prix de Suisse en 1937, et son troisième Grand Prix d'Italie. En 1938, il s'aligne une nouvelle fois en Suisse et s'impose à Berne. Autant dire que Mercedes fait grande impression face aux Alfa Romeo et aux Auto-Union.

Au Grand Prix de Suisse en 1937 au volant de W125
En dehors des Grands Prix, Rudolph se fait également un nom dans les épreuves hors championnat, comme dans le GP d'Irlande en 1930, le GP de Tchécoslovaquie en 1935, la Coppa Acerbo en 1938. Dans d'autres disciplines, l'Endurance et les rallyes, Rudolph impose également ses compétences et déjà, en 1929, remporte le Tourist Trophy en Irlande du Nord, près de Belfast. En 1931, il remporte les Mille Milles sur une Mercedes SSKL,, puissante et difficile à piloter. Mais rien n'arête notre champion. Cette année-là, il devance neuf voitures italiennes, huit Alfa et une OM. La marque allemande est aux anges. En course de côte, Rudolph défi les plus grands et son palmarès est élogieux encore une fois. La course du Mont Ventoux reste dans les mémoires. Le pilote allemand la remporte trois fois de suite. Insatiable, friand de succès, il pilote même des voitures de records, et en 1934, il réalise plus de 320 km/h entre Budapest et Kecskemêt. Des performances qui suscitent l'admiration. Il faut rappeler qu'à l'époque, ce type d'épreuve est extrêmement dangereux, les voitures étant profilées, difficile à tenir, et juchées sur des pneumatiques encore à l'état primaires. Ne parlons pas de l'état des routes à l'époque qui, au moindre écart, peut envoyer le pilote dans le décor et provoquer la mort de ce dernier. Le moindre petit grain de sable dans la tentative peut entraîner le pire. A Montlhéry, avec une machines spécialement préparées par Mercedes, Rudolph atteindra la vitesse de 432,692 km/h et établit le record du kilomètre lancé en 1938.

Avec les bolides conçus pour les records
Pendant la Seconde Guerre, Rudolph s'installe en pays neutre. C'est donc en Suisse qu'il passe cette sombre période. En 1952, on le voit de nouveau au volant d'une Mercedes 170, lors du Rallye de Monte-Carlo, participant à une belle victoire d'équipe. Il s'éteindra à Cassel, le 28 septembre 1959.

Au Rallye de Monte-Carlo en 1952.

Quelques clichés

Lors des Mille Miglia de 1930 avec Werner

Au Grand Prix de Suisse en 1936 et lors de la Coppa Acerbo de 1938 à bord de la W154

Et si vous passez par Remagen, n'oubliez pas d'aller vous recueillir devant le monument érigé en hommage à ce fabuleux pilote.