LA COMPETITION AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 18/05/2010
Jules Goux (1885/1965)
Une seule passion, la vitesse...
Le palmarès de Jules Goux est impressionnant avec pas moins de 23 victoires. Né le 6 avril 1885
à Valentigney, fief historique de la famille et des usines Peugeot,
il en sera l'un des plus fidèles pilotes.
Comme cela se fait beaucoup à cette époque, Jules entre en 1903 dans l'entreprise
Peugeot par l'intermédiaire de son père, qui y exerce le métier de
contremaître. S'occupant d'abord de deux roues, spécialité de la marque, il est
amené à fréquenter les pilotes motos qui courent pour Peugeot et qui se
nomme Lamberjack, Giuppone et Cissac. Selon toute vraisemblance, Jules démarre sa
carrière sur Peugeot à la Coupe des voiturettes de l'Auto, sur le circuit de
Rambouillet, en novembre 1906. Sur 202 km, au volant de sa Lion Peugeot
monocylindre N°6, il effectue une course plutôt honorable, puisqu'à l'issue de
l'épreuve, il est 4eme derrière Giuppone, lui aussi sur Lion Peugeot.
Jules Goux, à l'époque des Lion-Peugeot en compétition
Comme cette dernière épreuve lui a réussi, on le retrouve l'année suivante dans cette course
organisée par le journal l'Auto, l'ancêtre de l'Equipe. Cette fois, il termine
3eme de la catégorie voiturettes, sur une monocylindre, mais,
distinction suprême, il est le premier pilote des trois Peugeot engagées. Le 6
juillet 1908, Jules participe au Grand Prix de l'ACF, sur le circuit de Dieppe,
encore en voiturettes. Il s'y classe 3eme et sa voiture, une fois de
plus, finit la première des trois Lion Peugeot engagées. L'année suivante, il
participe à la Coppa Florio, en Sicile, et remporte sa première grande
victoire. Un mois plus tard, il remporte la Coupe de Catalogne, en
Espagne. Cette année là, ses voitures sont des Peugeot à 2 cylindres en V, dues
à l'ingénieur Michaux.
Après plusieurs classements dans les cinq premiers, Jules renoue avec la victoire à la 3e
Coupe de Normandie, sur le circuit de la Maladrerie, à la sortie de Caen. Il
devance Georges Boillot, lui aussi sur Lion Peugeot. En 1911, on le retrouve au
palmarès de la course de côte du Mont Ventoux, où il s'adjuge la victoire dans
sa catégorie, ainsi qu'au meeting d'Ostende, en Belgique, où il pilote cette
fois une 4 cylindres. A partir de cette date,Jules a fait ses armes et fort de son expérience et de son courage, il va
affronter d'autres adversaires, encore plus coriaces.
Au Grand Prix de l'ACF 1912, Goux et sa L-76 est disqualifié et c'est Georges Boillot,
sur une L-76 également, qui remporte l'épreuve.
Jules se rachète à la Course de côte du Val Suzon, près de Dijon, où il prend la première place. Cette même année, il gagne
également la Coupe de la Sarthe.
Indianapolis 1913
Jules Goux, à Indianapolis. Il remportera l'épreuve en
1913
C'est en Amérique
que Jules va entrer dans l'histoire. Le 30 mai 1913, il remporte les 500 Miles
d'Indianapolis et empoche les quelques 20 000 $ dévolus au vainqueur. Il
devance la fine fleur de la course américaine, et sa Peugeot L76 4 cylindres
7.588 cm3 de 148 Ch. bat à la régulière les Mercer, Stutz, Sunbeam, Mercedes et
Case, qui n'ont rien pu faire pour contrer le "Frenchie".
A son arrivée
victorieuse aux 500 Miles, Jules Goux déclara que s'il avait gagné, c'était
grâce au champagne. En effet, le pilote français, à chaque ravitaillement, se
désaltérait du divin breuvage. Les journalistes américains s'en firent l'écho,
l'un d'eux titrant son article, en français dans le texte : "Sans
le bon vin, je ne serais pas été en état de faire la victoire".
Jules Goux, et Robert Thomas en 1914, seront les seuls français à remporter les 500 Miles d'Indianapolis
ACF 1913
A peine arrivé de son lointain voyage, Jules se remet en piste avec la Peugeot EX3 pour le GP de l'ACF, disputé à Amiens,
sur 917 km. Il finit second derrière Boillot, à moins de trois minutes, et devant la Sunbeam de Chassagne et deux Delage Y
de Paul bablot et Albert Guyot. Cette même année 1913, Jules s'adjuge le record du monde de l'heure, à Brooklands, à une
moyenne de 171 km/h.
Au Grand Prix de l'ACF
Encore
En 1914, Jules retourne à Indianapolis et termine 4eme, alors que Thomas, un autre Français,
remporte la course sur une Delage Y. Jules n'en a pourtant
pas fini avec l'amérique. La guerre mondiale installe une énorme parenthèse
dans la carrière de Jules, comme dans celle de millions d'autres gens. Mais la
paix revenue, il participe une dernière fois aux 500 Miles, en 1919, et se
classe à la troisième place. Lui qui a piloté exclusivement pour Peugeot va
alors changer d'usine, puisque sa marque fétiche se retire de la compétition. A
partir de 1921, on le voit courir pour Ballot, et ses résultats sont encore
très bons. Il remporte, entre autres, le meeting de Boulogne et le Grand Prix
d'Italie 1921.
Jules Goux au Grand Prix de France sur Ballot
En 1922, il se classe second à la Targa Florio, mais ce
sera sa dernière course sur Ballot, cette marque n'ayant pas les moyens
financiers de poursuivre le rythme des dépenses qu'impose la course. Jules
passe chez Schmidt en 1924, puis chez Bugatti en 1925 pour la saison 1926. Il a
40 ans, mais cet âge "avancé" ne l'empêchera pas de remporter le GP
de l'ACF à Miramas, celui d'Europe à San Sebastian, et de se classer 2e
au GP d'Espagne et à celui de Milan.
Après avoir mis un terme
à sa carrière de pilote de course en 1927, il occupera son temps entre des
recherches sur l'essence synthétique, le commerce automobile et diverses
missions chez Bugatti dont il est ingénieur-consultant. C'est à Mirmande, dans
la Drôme, qu'il finira ses jours. Il s'éteint le 6 mars 1965.