GALERIES ET BALLADES     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les Salons de Paris

1962 - 49e édition

Optimisme !

Palais des Expositions Porte de Versailles - Du 4 au 14 octobre - 1.053 exposants
Inauguré par Charles de Gaulle, président de la République française.
844.000 visiteurs
L'industrie automobile française est en net progrès et les spéculations les plus optimistes sont annoncées par les sources "autorisées". Les voitures se vendent bien en France, mais également dans la plupart des autres pays européens : c'est bon pour les exportations.

Renault

C'est Renault qui tient le haut du pavé des ventes, avec ses Renault 4, qui procurent une alternative intéressante à la 2 CV de Citroën, qui accuse les ans. Cette dernière, si elle a encore des adeptes - des inconditionnels mêmes - en France, s'exporte peu. Avec sa R4, Renault offre un produit qui n'a pas d'équivalent et en fabrique 1.500 exemplaires par jour ! Toujours à la Régie, la R8, dessinée par Philippe Charbonneaux, vient de débuter une carrière qui sera somptueuse. Mais on ne le sait pas encore. Elle mettra fin à la vie de la Dauphine.

Citroën et Simca

Chez Citroën, il manque toujours une véritable gamme de voitures, un véritable choix entre la 2 CV et la DS, segment où l'Ami 6 n'arrive pas à prendre son rythme. A Poissy, la Simca 1000 représente l'essentiel de la production. Elle plaît énormément en France, notamment aux femmes, et elle remporte aussi de nombreux succès à l'exportation. Mais ce n'est pas suffisant pour redonner le sourire aux dirigeants. En effet, tout n'est pas rose chez Simca, car le coupé Bertone qui vient d'être présenté en avant-première, tarde à être commercialisé, et ce n'est pas du tout une voiture de grande diffusion. De plus, l'Aronde est sur le déclin.

La DS de Bossaert

Peugeot et Panhard

A Sochaux, c'est la 404 qui est l'objet de toutes les attentions, car elle est devenue le fer de lance de Peugeot. Pourtant, l'étude le la 204, la première traction avant de la vieille dame de Sochaux, est pratiquement terminée. Cette dernière viendra renforcer l'offre de ce constructeur, dont la clientèle est très ancrée en France et dans ses colonies. Quant à la firme Panhard, elle compte encore sur la PL 17 pour assurer l'essentiel de ses ventes.

A l'étranger

En ce qui concerne les marques étrangères, Ford et Fiat réalisent les meilleures percées sur le territoire français. La première domine les importations, avec ses modèles Taunus 17 M, Anglia et Consul. Dans les atouts de Ford, on compte un réseau très dense et de qualité, qui assure un service après-vente remarquable. La marque italienne suit de près son grand rival américain, mais sa réputation n'est pas aussi irréprochable. Ses Fiat 500 et 600 ainsi que ses modèles 1500 et 2300 présentent malgré tout un honnête rapport prix/performances.

La "Dolce Vita" italienne avec l'Alfa Romeo Giulia Spider

Sportives

Les visiteurs sportifs de ce Salon ne repartiront pas déçus. Ils peuvent voir ce qui se fait de mieux à l'époque en matière de voiture de sport, de la CD Panhard (16.500 francs) aux Alpine (GT4 à 15.450 francs) en passant par la mythique AC Cobra (37.000 francs) et la non moins prestigieuse Corvette (53.000 francs).

Rétro

En 1962, tous les visiteurs ne sont pas venus pour voir uniquement les nouveautés, car une rétrospective des voitures de course a lieu, sous le titre "50 ans de voitures de Grand Prix". Pour la première fois, les organisateurs du Salon ont donné une place de choix aux glorieuses ancêtres de la course en bleu à leurs concurrentes. On peut voir la Mercedes du Grand Prix de l'ACF, couru à Lyon le 4 juillet 1914, et qui, à quelques semaines du déclenchement de la Première Guerre mondiale, remporta les trois premières places. La Rolland-Pilain du Grand Prix de San Sebastien 1923 est là aussi, ainsi que la Gordini F2 de 1952, qui développait 155 ch. à 6.000 tr/mn et pouvait atteindre 250 km/h. Autres voitures historiques présentes sur les lieux : la Renault de la course Paris-Vienne de 1902 et l'Auto-Union à moteur 16 cylindres.

Coup de cœur

Le coup de cœur des journalistes cette année revient à la Jaguar Type E. Bien qu'elle ne soit pas une nouveauté, la belle anglaise attire toujours les regards. Pour 40.700 francs, la belle anglaise pouvait devenir la propriété de n'importe quel rêveur.