GALERIES ET BALLADES     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les Salons de Paris

1956 - 43e édition

Les américaines à Paris

Grand Palais - Du 4 au 14 octobre - 1.265 exposants - 764.000 visiteurs
Inauguré par René Coty, président de la République française.

Les cycles, motocycles, véhicules industriels et cars sont exposés à la Porte de Versailles.
En 1956, le Salon de Paris n'a pas beaucoup de nouveautés françaises marquantes à se "mettre sous la dent", à cause d'une certaine frilosité des constructeurs hexagonaux. Heureusement, les américains proposent toujours des voitures de rêve.

Les constructeurs européens sont frileux. A la moindre alerte économique, ils remballent leurs projets et attendent des jours meilleurs. Ce fut le cas en 1956, comme à de très nombreuses reprises. Les constructeurs étrangers, plus hardis, ont alors présenté à Paris de nombreux nouveaux modèles, en toute sérénité.

Saab présente son modèle 90, à mécanique 2 temps
Bien sur, et comme c'est souvent le cas, les journalistes ne sont pas contents, particulièrement ceux de l'Auto Journal, qui pestent contre les constructeurs qui dévoilent leurs nouveautés tout au long de l'année et non au Salon, négligeant de ce fait les milliers de visiteurs français et étrangers qui se rendent à Paris pour visiter le Grand Palais, une incorrection flagrante selon la presse. La visite du Salon 1956 se résume à découvrir des constructeurs attentistes et des nouveautés clairsemées. Le Salon est pauvre. Pourtant, en y regardant bien, et avec le recul du temps, on peut découvrir quelques petits joyaux de l'industrie automobile mondiale.

Le rêve américain

C'est René Coty qui inaugure le Salon, accompagné par les Panhard, père et fils. Coty est arrivé depuis l'Elysée à bord d'une 15 CV Traction carrossée par Marius Franay sur un dessin de Philippe Charbonneaux. Coty va découvrir de nombreuses voitures américaines qui symbolise encore, à cette époque, le rêve absolu pour les français. Rappelons qu'en 1956, l'homme de la rue ne rêve pas de Ferrari ou d'Alpine, de Jaguar ou de Porsche, mais de Cadillac, de Chevrolet ou de Ford. Bien qu'on annonce une simplification des lignes de carrosserie de ces modèles d'outre-Atlantique depuis quelques années, on reste encore sous le charme de ces grandes autos aux chromes étincelants. Le débordement des ailes, la débauche de chromes, la surdimension des moteurs et des carrosseries continuent de typer les voitures de ces années-là. Les Compactes ne sont pas encore au goût du jour, il faudra attendre le début des années 60. La Dodge Kingsway est un de ces symboles, avec ses pare-chocs massifs, chromés, barrant l'avant de la voiture, un style que l'on retrouve sur la Mercury. Le faux cabriolet Montclair dégage une élégance provocante mais la palme du chic revient à la Cadillac Town car, un coupé de ville avec partie avant découverte et partie arrière tendue de moleskine, laissant le chauffeur aux intempéries et gardant les passagers à l'abri, comme les voitures de luxe des années vingt et trente.

Dodge Kingsway Six de 1956, toujours bien conservée, et une Mercury Montclair de la même année

Cadillac Eldorado Brougham 'Town Car'

Plus discrètes

En 1956, les marques Salmson et Velam sont à l'honneur et sont voisins des stands Panhard , Renault et Citroën. Velam présente une petite voiture dotée d'un moteur bicylindres, pour le prix de 297.000 francs, moins chère que la 2 CV mais plus petite aussi, l'Isetta. Dans un autre secteur, un pilote devenu constructeur présente une petite voiture de sport sur base 4 CV Renault. Ce constructeur s'appelle Louis Rosier, ancien vainqueur des 24 Heures du Mans en 1950 avec Talbot.

Chez Renault, c'est la Frégate Domaine qui est mise en valeur. En poursuivant la visite, on découvre également le stand Facel, ou les modèles HK 500 côtoient de près les Peugeot 403, présenté en version berline et en version break.

et...

Sur un stand du Salon, les visiteurs peuvent découvrir celle qu'on peut aujourd'hui saluer comme la première voiture européenne, puisque dessinée par la carrosserie italienne Ghia et fabriquée par la firme allemande Karmann sur base Volkswagen, la VW Karmann Ghia, bien connue des collectionneurs d'aujourd'hui..

Quelques prix d'époque

Renault 4 CV : 399.000 francs
Renault Dauphine : 554.000 francs
Renault Caravelle : 761.500 francs
Renault Frégate : 889.000 francs

Citroën 2 CV : 350.000 francs
Citroën Traction 11 B : 637.000 francs
Citroën DS 19 : 940.000 francs

Simca Aronde : 589.000 francs
Simca Versailles : 899.000 francs
Simca MArly : 940.000 francs

Peugeot 203 berline : 710.070 francs
Peugeot 204 et 403 : 735.000 francs
Panhard Berline : 669 500 francs

Facel Vega Coupé : 2.950.000 francs
Facel Excellence : 4.500.000 francs