GALERIES ET BALLADES     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les Salons de Paris

1951 - 38e édition

Fin des restrictions

Grand Palais et Esplanade des Invalides - Du 4 au 14 octobre - 1.201 exposants - 958.000 visiteurs
Inauguré par Vincent Auriol, président de la République française.
Ce Salon annonce la fin d'une période de restrictions. L'industrie automobile française n'est pas vraiment tout à fait sortie de la guerre mais les nouveautés et les avancées techniques sont particulièrement abondantes, annonçant une nouvelle ère. Les marques d'avant-guerre se disputent la place avec celles qui allaient devenir les vedettes des années cinquante.

La vedette du salon, la Le Sabre de la GM, voiture de rêve, représentative de l'art américain, une voiture avec mille références aux fantasmes aéronautiques.

L'industrie automobile semble se remettre des aléas de la guerre et de l'Occupation. L'époque reste incertaine mais les indices montrent que la France est véritablement sortie de cette période noire. Les nouveautés et les avancées techniques sont d'ailleurs abondantes au cours de ce Salon 1951.

Simca, avec l'Aronde, présente le nouveau pont arrière Hypoïde.
On constate cette année deux groupes de constructeurs. Ceux qui, comme Delahaye, Delage, Talbot et Hotchkiss, présentent des modèles inspirés esthétiquement et techniquement de leurs autos des années trente. Le second groupe, représenté par Renault, Citroën, Panhard et Peugeot, sont totalement en opposition. En effet, ils s'en donnent à coeur joie en présentant de nouveaux modèles. La folie créatrice est passée par la porte d'Ivry, par l'Île Seguin, par Sochaux et Nanterre.
En dehors des nouveautés, en nombre cette année, les discussions, près des stands, tournent autour d'un même sujet : les transmissions automatiques. Les plus hardis et les plus convaincus prédisent même la fin annoncée du levier de changement de vitesses. On sait aujourd'hui que ce ne fut pas le cas.
Les nouveautés du Salon, puisque c'est le sujet qui nous intéresse, sont donc nombreuses, à boîte mécanique ou automatiques. Parmi les plus importantes, citons la nouvelle Traction de Citroën, qui arbore désormais une malle arrière. Chez Simca, la gamme Aronde s'enrichit d'un coach deux porte baptisé Grand Large, dont le montant central s'escamote. Son prix, de 755.000 francs est assez alléchant. Du côté de chez Peugeot, le coupé 203 séduit la foule. Elégant et rationnel, chic et sans ostentation, il colle parfaitement à la logique commerciale de la firme de Sochaux, rester populaire avec élégance. Chez Ford SAF, la Vedette dévoile de nouvelles lignes, plus légères et plus modernes. Comme la Traction de Citroën, la voiture adopte une malle arrière rapportée.

Américaines

La vraie nouveauté du Salon est l'arrivée en force des constructeurs américains. Sur 101 marques d'automobiles, 33 sont français, 22 britanniques, 18 allemands et 6 italiens. Ils font face à 18 américains, les libérateurs qui apportent à la vieille Europe le rêve absolu et le sceau de la réussite sociale. Extravagance, luxe, c'est ce qu'apporte des marques comme Lincoln, White, Cadillac, une marque qui profite de l'occasion pour fêter ses cinquante ans et l'arrivée d'un nouveau moteur et une nouvelle transmission baptisée Hydramatic. Ford est également présent. La plus remarquée de ces voitures est sans nul doute la Le sabre de la General Motors, un prototype futuriste, véritable vitrine technologique. Voiture expérimentale, elle est dotée d'une mécanique V8 de 3.530 cm3, dispose d'un compresseur Roots et sa transmission automatique est de type Hydramatic. Développant 335 ch, une injection de méthanol est opérée à pleine puissance.

Anglaises

Les constructeurs anglais sont encore majoritaires sur le Salon. Daimler, Rover, Sunbeam, Austin et Singer présentent des modèles très différents. Bentley est également présent mais c'est sur le stand du carrossier Franay qu'on découvre un superbe cabriolet Continental. A cette époque, les Bentley sont construites chez Rolls-Royce et carrossée par Facel Métalon, représenté par Jean Daninos, créateur des Facel Véga. Dotée d'un 6 cylindres en ligne et d'une boîte de vitesses à 4 rapports, elle s'autorise une vitesse de pointe de 170 km/h.

Carrossiers

Les carrossiers, si célèbres avant-guerre, ne sont plus à la fête. Ils vivent pour la plupart leurs derniers jours. Avec la disparition de nombreuses marques, les carrossiers sont privés de travail. Seuls les plus ancrés sur le marché résistent, en travaillant souvent en exclusivité pour quelques marques, qui font leur chiffre en produisant des voitures complètes. Chez Renault, Peugeot et Citroën, le châssis nu n'est plus, ou du moins, disponible qu'à la demande.

Nouvelle marque : Pegaso

Bien représentée avec 6 constructeurs, l'Italie nous apporte deux jeunes entreprises pleines d'avenir. Si le stand de Ferrari domine en terme de visite, l'ingénieur Wifredo Ricart, sur de la firme espagnole Pegaso, présente une jolie berlinette à moteur 8 cylindres qui ne laisse pas le public indifférent. La rivalité, qui débuta par une brouille alors que les deux hommes étaient chez Alfa Romeo, ne fait que commencer et deviendra légendaire, autant peut-être que celle qui opposa Enzo à Lamborghini...

Quelques prix d'époque

Alfa Romeo 1900 : 1.997.000 francs
Borgward 1500 : 1.060.000 francs
BMW 501 : 1.500.000 francs
Citroën 2 CV : 289.000 francs
Citroën 11 BL : 525.700 francs
Citroën 15 Six : 754.800 francs
Delahaye 175 : 1.322.000 francs
De Soto Diplomat : 1.590.000 francs
Ford vedette : 848.000 francs
Hotchkiss Anjou : 1.290.000 francs
Mercedes 300 : 2.900.000 francs
Renault 4 CV Affaires : 389.150 francs
Talbot Lago Baby : 1.500.000 francs