GALERIES ET BALLADES
Dernière mise à jour : 05/05/2010
Les Salons de Paris
1948 - 35e édition
Le Salon de la reconstruction
Grand Palais - Du 1 au 11 octobre - 948 exposants -
815.000 visiteurs
Inauguré par Vincent Auriol, président de la République
française.
La vedette du salon, la Citroën 2 CV, véhicule sincère et rustique qui va devenir une icône
de la culture populaire française.
Ce Salon d'après-guerre est celui de la reconstruction mais surtout celui où la 2 CV de
Citroën est dévoilée. Le public n'a pas eu le coup de foudre de suite, malgré
l'affluence sur le stand du constructeur, et il faudra un peu de temps pour
qu'elle soit définitivement adoptée.
La petite 2 CV n'est bien sur pas la seule nouveauté de ce Salon 1948. Peugeot y
présente également une voiture qui va faire parler d'elle : la 203.
En 1948, la situation de l'industrie automobile française n'est pas très florissante. La
France se relève à peine de la guerre et de l'occupation allemande et elle doit
faire face à de nombreuses difficultés, causées par l'incompréhension totale des
pouvoirs publics, qui multiplient les entraves et empêchent les constructeurs
d'augmenter le rythme de production. Cependant, malgré la conjoncture, tous les
constructeurs ont fait des efforts considérables, du plus petit au plus gros,
pour faire bonne figure et s'engager dans l'avenir.
La Simca Six est prête à reprendre l'héritage de la Simca Cinq
Parmi ces petites voitures, présentées cette année, on trouve la voiture de
Jean-Pierre Wimille, dotée d'un châssis tubulaire et d'un moteur arrière V8 Ford.
La Wimille n° 3, présentée au cours d'un Rétromobile
Rovin, lui, présente la D3, une petite voiture économique, tout
en rondeurs et en simplicité, avec un moteur deux temps de 425 cm3, plus
important que celui de la 2 CV de Citroën. Elle n'aura pourtant pas le même
succès.
La Rovin D3 avait une cylindrée plus importante que la 2 CV.
Plus loin, l'ingénieur Claveau propose également sa voiture, mais avec un moteur V8
placé cette fois à l'avant, puisqu'il s'agit d'une traction.
La Claveau possède un petit air de berline Jaguar, qui n'apparaîtront cependant que dans une dizaine d'années..
Deutsch et Bonnet sont encore ensemble et présentent leurs productions communes, animées par des
moteurs Panhard. Mathis, lui, après la VEL 333 carrossée par Jean Andreau, présente cette année un
nouveau modèle, la Mathis 666. Trop moderne, trop en avance sur son temps, elle n'aura pas d'avenir. Seules
trois exemplaires seront construits dans l'usine de Strasbourg. La VEL 333 n'avait pas connu plus de succès
et seuls dix exemplaires avaient été construits.
Américaines
Dans un autre coin du Salon, les américaines sont représentées avec la Lincoln
Cosmopolitan V8 de 152 Ch, la Dodge Kingsway à moteur V6 de 22 ch, la Pontiac
Silver Streak, la Kaiser Deluxe et la Hudson 483. Un abîme s'est creusé entre
ces voitures venues d'un autre monde et les modestes petites françaises,
destinées à remettre sur pied un pays exsangue.
Le Salon 1948 est donc un succès total, par le nombre de visiteurs, par les commandes
enregistrées mais aussi par le plaisir que badauds et acheteurs potentiels ont
ressenti. Hélas, pour passer du rêve à la réalité, c'est à dire à la livraison
de la 4 CV Renault, de la Mathis 666 ou de la Talbot Lago Grand sport, il faudra
patienter, les matières premières comme l'acier et l'aluminium sont encore
comptées, comme l'énergie. Ces raisons, ajoutées à quelques autres, mettront un
terme aux belles voitures de luxe françaises, héritières de l'avant-guerre.