GALERIES ET BALLADES     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les Salons de Paris

1947 - 34e édition

Un rendez-vous sans Ettore Bugatti

Grand Palais - Du 2 au 15 octobre - 921 exposants - 819.000 visiteurs
Inauguré par Vincent Auriol, président de la République française.
Le 21 Août, Ettore Bugatti s'éteignit. Son souvenir va planer sur ce Salon de 1947, où il aurait dû se rendre si la maladie ne l'avait frappé au début du mois de mai. Il est étonnant de noter que la disparition de Bugatti coïncida parfaitement avec l'arrivée d'un autre futur grand constructeur d'origine italienne, Enzo Ferrari.
La vedette du salon, la Cisitalia 202, petit chef-d'oeuvre de style signé Pinin Farina, bientôt reconnu par le Musée d'art moderne de New York.

Comme en 1946, le Salon de cette année révèle beaucoup de micro-voitures, très prisées en cette époque de pénurie. Mais dans la plupart des cas, leurs productions seront très éphémères.

Dans la revue La Vie Automobile, en septembre 1947, Charles Faroux s'interrogea : "Pourquoi ne trouvons-nous pas le témoignage, sur tant de voitures qui nous arrivent d'ici ou de là, des travaux considérables menés, même sous l'Occupation, par nos bureaux d'études ?
Pour expliquer la pauvreté des manifestations des découvertes faites en matière automobile, on peut avancer le manque de matières premières : acier, alliages légers, caoutchouc, etc. La seconde raison est qu'il y a plus d'acheteurs que de voitures à vendre. Dans ce contexte, il est compréhensible que les constructeurs ne cherchent pas à innover, et se contentent de fournir le maximum de voitures avec des installations ayant fait leurs preuves. Les trois plus beaux exemples  d'innovation de cet immédiat après-guerre restent la 4 CV Renault de 1946, la 2 CV Citroën qui sera dévoilée en 1948 mais dont la genèse remonte à avant la guerre, et la 203 Peugeot, qui sortira elle aussi en 1948.

Le Salon précédent succédait à une interruption de huit ans. Les visiteurs qui s'y étaient pressés savaient pertinemment qu'il n'y avait rien à acheter. Ou presque. Les visiteurs "visitaient", un point c'est tout. Un an plus tard, un optimiste pondéré est de rigueur. La France, qui a produit l'an passé 96.062 véhicules, auto et utilitaires, a pour objectif de doubler ce chiffre. Les autos qui vont intéresser les badauds venus en métro visiter le Salon, sont avant tout des petites voitures, comme la 4 CV Renault et même plus petite encore, du genre motocar : Dolo, Aéro-Carène, Rovin, Julien, Bernardet, etc. Un peu au-dessus, on trouve la Dyna Panhard, une 4 CV qui vient tenter de concurrencer celle de Billancourt, qui, bien que déjà présentée il y a un an, entre seulement maintenant dans sa phase de construction en série.

La 4 CV et la Georges Irat, plus futuriste.

Et le luxe dans tout cela ?

Au chapitre des voitures dites de luxe, bien que l'importation des voitures étrangères soit soumise à un régime de licence assez draconien, les Français voient de plus en plus circuler des voitures américaines, et ce genre de voitures devient le rêve absolu, le symbole de la réussite sociale. Notons à ce sujet que, pour la première fois, la General Motors présente au Salon de Paris un échantillonnage complet de ses modèles, Cadillac, Buick, Chevrolet, Pontiac et Oldsmobile !

Quelques prix d'époque

Citroën traction avant : 230.500 francs
Berline 202 Peugeot découvrable : 185.500 francs
Coupé 5 CV Simca découvrable : 146.000 francs
Berline 8 CV Simca, quatre portes : 214.000 francs
A cette époque, une Citroën de 1939, avec plus de 60.000 km au compteur, se vendait 400.000 francs, et une Peugeot 202 également d'avant-guerre, avec autant de kilomètres, se négociait aux alentours de 325.000 francs.