GALERIES ET BALLADES
Dernière mise à jour : 05/05/2010
Les Salons de Paris
1938 - 32e édition
Toujours du rêve
Grand Palais - Du 13 au 23 octobre - 526 exposants -
440.000 visiteurs
Inauguré par Albert Lebrun, président de la République
française.
La vedette du salon, la Delahaye 165, un faux-cabriolet, feu d'artifice de la carrosserie
française signé Figoni et Falaschi.
Pour le visiteur français,
qui à le choix entre de très nombreux modèles et les routes pour s'en servir,
l'argent manque souvent pour s'offrir ce magnifique jouet qu'est l'automobile.
Mais le Salon de l'auto est avant tout une vitrine faite pour rêver, pour
fantasmer, et les badauds n'y manquent pas. Ils repartent souvent à pied, mais
les poches remplies de prospectus et dépliant qui permettront de poursuivre le
rêve encore quelques temps.
La revue "Automobilia
d'octobre 1938 titre "Les nouvelles voitures seront économiques, rapides et
silencieuses". Plus loin, le journaliste Paul Le Hir développe cette idée, selon
laquelle, en cette année 1938, l'automobiliste a atteint une certaine maturité
et qu'il n'y a plus de grande révolution technique à l'horizon immédiat. Selon
lui, l'auto s'est trouvée, il ne lui reste plus qu'à se perfectionner. Il a
absolument raison ! En fait de révolution et de bouleversement, peu de gens se
doutent que, dans moins d'un an, l'Europe sera en proie à la guerre et que le
prochain Salon de l'Auto ne se tiendra qu'en 1946.
Pour l'heure, ce Salon a été retardé d'une semaine
en raison de faits politique majeurs, dont le point d'orgue est le voyage
d'Edouard Daladier à Munich et sa rencontre - de dupes - avec Adolf Hitler. Des
évènements qui n'empêcheront pas près d'un demi million de visiteurs de venir
admirer quelques nouveautés.
Simca
Parmi les voitures qui ont fait sensation figure le coupé Simca 8, que l'on trouve en couverture de la revue La Vie Automobile,
dirigée par Charles Faroux. En lançant sa petite dernière, le "slogan" de Simca
est "Plus de 100, moins de 9". Il faut comprendre : plus de 100 km/h et moins de
9 litres aux 100 km. Plus modeste que les voitures citées précédemment, les lignes du coupé Simca 8
sont remarquées par l'ensemble de la presse et des visiteurs, qui notent par
ailleurs la disparition de la 302 Peugeot.
La Simca 8 cabriolet est l'une des vedettes de ce Salon.
Elle est construite par Simca sous licence Fiat. Le Président lui-même paraît fort intéressé.
Renault
Chez Renault, on note l'apparition de nouvelles barres de radiateurs sur les voitures
de la marque, barres qui passent de la station verticale à la
position horizontale, plus moderne. On note également l'arrivée de la Suprastella, une voiture
de très haut de gamme. Pas loin, la Juvaquatre, ci-dessus, est au centre du stand et au centre de toutes les discussions.
Autres marques
Chez Delahaye, le
moteur 12 cylindres, bien connu, est installé dans un châssis proche de ceux de
compétition. Dans un autre domaine, l'ingénieur Grégoire a imaginé un châssis en
Alpax coulé pour Amilcar, déjà présenté en 1937. Enfin, les journalistes mettent l'accent sur les quelques
carrosseries spectaculaires de ce Salon, parmi lesquelles la Vutotal de
Labourdette et une nouvelle Darl'Mat très profilée (ci-dessous).
Quelques prix d'époque
Berliet Dauphine : 31.900 francs
Bugatti type 57 : 116.000 francs
Bugatti type 57 C : 136.000 francs
Chenard et Walcker Aigle 22 : 29.900 francs
Chenard et Walcker Aigle 8 : 49.500 francs
Citroën 11 légère : 24.700 francs
Citroën 15 CV : 36.300 francs
Delage D8 120 : 104.000 francs
Delaunay-Belleville Type R : 56.000 francs
Georges Irat 11 CV : 32.500 francs
Renault Juvaquatre : 20.900 francs
Renault Suprastella : 90.000 francs