Sergio, depuis la fin de ses études, participa au travail de son père. A la mort de ce dernier, en 1966, et avec l'aide de son beau-frère Renzo, il reprend les rênes de l'entreprise familiale et oriente cette dernière vers un statut de partenaire industriel pour les constructeurs automobiles.

Avant le décès de Battista, la firme, sous la gestion de Sergio, se lança dans un programme de modernisation et dans l'élaboration d'un Centre d'études et de recherches. En 1964, ils inaugurent ce nouvel établissement et Battista est encore présent. Il ne verra cependant pas l'essor que prendra ce centre, ni la création du département CAO tridimensionnelle qui verra le jour en 1967. Il s'éteint en 1966 à Lausanne à l'âge de 73 ans.

En 1972, la première soufflerie aérodynamique d'Italie voit le jour. Mais avant cela, la société Pininfarina, qui elle aussi bénéficie du nouveau nom familial en un seul mot, aborda les années 70 en présentant la Ferrari Modulo, une nouvelle étude de style qui bouleverse une nouvelle fois les standards du design. Les rondeurs laissent la place aux lignes tendues, qui feront sensation lors du Salon de l'Auto.

Sergio poursuivra l'oeuvre de son père, perpétuant la collaboration avec Ferrari. C'est à lui que l'on doit les superbes Ferrari Daytona, les Testarossa, les F40 et F50, mais il saura aussi perpétuer la collaboration avec d'autres constructeurs européens, comme Peugeot pour la 504 et la 406 Coupé. En 2000, Pininfarina entame le nouveau millénaire avec la F360 Spider présentée au Salon de Genève. L'histoire n'est pas encore achevée et la 550 Barchetta.

La 550 Barchetta Pininfarina et la F360 Spider de 2000

Mais ceci est une autre histoire, celle de Sergio.... Faisons toutefois un rapide tout d'horizon de ces années de succession. A partir de 1973, le choc pétrolier change les mentalités. Le temps est à l'économie et les designers sont les premiers concernés. Les contraintes sont plus importantes et les dessinateurs doivent conjuguer créativité avec sobriété. En 1978, Pininfarina présente le prototype Exos au Salon de Turin, créé en collaboration avec Fiat. C'est une recherche axée sur le thème de l'économie d'énergie et l'écologie. Dotée d'un moteur électrique, la voiture est petite, laissant peu d'espace à la créativité des lignes.  Heureusement pour les carrossiers, les années 80 vont redonner un peu d'espoirs aux créateurs. Le plus bel exemple de ce retour à la libre expression est la Ferrari Testarossa. En 1986, Pininfarina investit dans une nouvelle usine à San Giorgio Canavese et Pininfarina va y assembler cette merveilleuse voiture de la marque au cheval cabré. Les Alfa Romeo Spider, Lancia Théma break, Cadillac Allante et Peugeot 205 y seront également assemblées. En 1997, Pininfarina signe un accord avec Mitsubishi et commence la construction dans ses usines du Pajero Pinin. Malgré les contraintes imposées par les normes de sécurité, le style est revenu en force et domine une nouvelle fois dans les créations du carrossier. A partir de 2000, Pininfarina s'ouvre vers les constructeurs asiatiques et le public découvre le Hunday Matrix ainsi que le prototype HF Fantasy de la société chinoise Hafei. Pininfarina est devenue une importante société qui, en août 2003, s'offre Matra Engineering. En septembre, le carrossier s'entend avec Volvo pour concevoir la prochaine génération des cabriolets de la firme suédoise. En mars 2005, pour les 75 ans d'existence de la firme, Pininfarina dévoile au Salon de Genève une somptueuse Maserati Birdcage 75Th, l'une de ses plus belles créations.

La Ferrari Pininfarina Rossa et la Pininfarina Enjoy

La Nautilus