CES HOMMES QUI ONT FAIT L'AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 18/05/2010

    Pierre Fenaille    

Tracta

Héritage

Pierre Fenaille est issu d'une famille très riche. Le grand-père s'associa en 1865 à un négociant en fraises, puis, grâce à une nouvelle association, mit en vente la Saxoléine, l'huile de pétrole destinée à l'éclairage. En 1881, son fils Maurice Fenaille (1855-1937) entra dans l'entreprise et travailla dans la filiale Fenaille et Despaux aux Etats-unis. En 1883, à la mort de son père, il rentre en France et reprend les rênes de l'entreprise familiale. Ajoutant au catalogue l'Oleonaphtine et le Saxol, deux lubrifiants, et le Benzo-moteur, une essence pour voiture et avions, Maurice fit rapidement fortune. Se développant grâce à l'utilisation du pétrole dans la vie courante, l'entreprise familiale devient vite la Société Anonyme La Pétroléenne. Elle fusionnera avec l'Economique. Après la perte de majorité au sein de la firme, cette dernière deviendra la Standard Oil et Cie, puis la Standard française des Pétroles en 1936, avant de devenir la Esso Standard en 1952. Mais l'histoire de Maurice est une autre histoire.

Fondateur de la marque Tracta

C'est Pierre, le fils de Maurice qui nous intéresse. En 1916, Pierre échappe à la mort au cours d'un combat aérien au dessus de la ville de Cléry, dans la somme. Après la guerre, comme beaucoup d'anciens pilotes, Pierre s'intéresse à l'automobile. Fils de famille et ingénieur montrant de réelles dispositions pour la mécanique, il construit en véritable émule de De Dion-Bouton, une voiture à vapeur qui remporte un vif succès dans leur groupe d'amis. Sa fortune lui permet d'investir dans des voitures sportives et de participer à quelques épreuves sportives. C'est pourtant dans un tennis de Neuilly, qui appartient à sa famille, qu'il rencontra Jean-Albert Grégoire. Les deux hommes sont devenus amis, Pierre devenant également client de Jean-Albert, et ensemble, il mettent en pratique leur passion en participant au Rallye de Monte-Carlo 1925 à bord d'une Amilcar Grand Sport. Toujours en 1925, Fenaille propose à Grégoire de construire en commun une automobile, afin de pouvoir courir en compétition avec leur propre voiture. Pierre Fenaille  est un personnage qui met un point d'honneur à être original. Pour exemple, en 1926, il remporta Paris-Nice dans la catégorie 5 litres, dormant dans l'habitacle de son Coupé Farman pendant que son chauffeur conduisait.
Pierre Fenaille a les moyens financiers pour investir dans le projet, Grégoire possède la structure et surtout, les connaissances techniques et mécaniques nécessaire à la construction d'une automobile.

Pierre Fenaille, à droite de son ami Jean-Albert Grégoire, à l'époque de l'épopée Tracta.