MEMOIRE DES CIRCUITS     

Dernière mise à jour : 12/05/2010

Monaco

Réputé

C'est probablement le plus convoité et le plus suivi des Grands Prix de Formule 1. C'est aussi le dernier à se dérouler en pleine ville. Monaco est le cadre exceptionnel d'une course exceptionnelle.

Passion

Antony Noghès (1890-1990)

En 1890, le SVM, Sport Vélocipédique Monégasque est créé, pour regrouper les amoureux de la bicyclette. En 1907, Le SVM devient ensuite SVAM, Sport Vélocipédique Automobile Monégasque. En 1925, le président de la SVAM, Alexandre Noghes, participe à une Assemblée Générale extraordinaire composée de quatre autres membres. Noghes déclare alors qu’il faut, vu l’importance de la société, changer de nom pour la renommer Automobile Club de Monaco. Pour conforter son choix, il signale que le sport à bicyclette tend à devenir rare. La proposition fut mise au vote secret et par 49 voix sur 55, approuvée. En devenant Automobile Club, l’Association doit être admise au sein de l’Association des Automobiles Clubs reconnus, l’AIACR. Noghes ira donc à Paris pour présenter la candidature de l’ACM. Malheureusement, il revient à Monaco sans validation. L’AIARC a considéré que si le considéré que si son Club organisait bien des épreuves sportives, celles ci ne se déroulaient pas pour autant sur le territoire Monégasque. Il faut donc trouver une alternative et c’est encore Noghes qui va trouver la solution, faire courir les automobiles dans Monaco. Avec l’aide de son père Alexandre Noghes et de jacques Taffe, il vont tenter de convaincre le Prince Pierre de Monaco. Avant cela, il faut définir un tracé et la ville ne se prête pas à l’élaboration d’un circuit. Il y a déjà le dénivelé, puis les pavés et les rails du tramway sur le parcours. Pendant deux ans, ils vont réfléchir à toutes les possibilités. Pour avoir un avis pertinent et objectif, Antony Noghes confie son projet à Louis Chiron. Ce dernier, convaincu et conquis, lui répondra : « fantastique, merveilleux, stupéfiant »Le 14 avril 1929, le circuit accueillera son premier Grand Prix. Le circuit, mis à part la route de la piscine qui fut inaugurée en 1973, est le même qu’aujourd’hui.

Antony Noghès et Louis Chiron, en 1931

Evolution du circuit

Pour son circuit en ville, Noghès s'est fortement inspiré des courses de vitesse organisée dans les villes aux Etats-Unis, à Santa-Monica et La Corna. Pour Monaco, il va établir un tracé dans les rues de la ville qui s'avère particulièrement intéressant, avec ses courbes, ses épingles, ses côtes et ses descentes. Depuis le premier Grand Prix, la principauté n'a été privée de course que quatorze fois, de 1938 à 1947, pendant la Seconde Guerre mondiale, puis en 1949, 1951, 1953 et 1954. Depuis 1950, la création du Championnat du Monde des conducteurs, chaque Grand Prix a été inclus dans le championnat, sauf celui de 1952 qui accueillit des voitures de sport plutôt que des Formules 2 retenues par la fédération pour le Championnat du monde. Pendant toutes ces périodes, le circuit a subi peu de modifications. En 1952, le réaménagement du virage de Sainte-Dévote réduira la longueur totale du circuit qui passe de 3.145 km à 3.18 km. En 1968, le nombre de tour est réduit, passant de 100 à 80, soit un total de 251,6 km à parcourir. En 1973, la construction de la piscine entraîne une nouvelle modification du tracé le long des quais, qui se termine en épingle autour du restaurant La Rascasse et allonge le tout de 135 m. Du coup, on ramène le nombre de tours à 78. Depuis, le nombre de ces tours oscille entre 75 et 78, sauf cas exceptionnel comme le Grand Prix de 1984, interrompu après 31 tours à cause d'une météo particulièrement capricieuse. En 1976, les chicanes de Ste Dévote et de La Rascasse ajoute 34 m au tracé. En 1986, une nouvelle chicane, à l'entrée du pont des Etats-Unis, porte la longueur du circuit à 3,328 km. Plus récemment, en 1997, la création du virage Louis Chiron, dans le premier S de la piscine, augmente cette longueur de 39 m. Enfin, en 2003, les travaux pour gagner du terrain sur la mer changent la configuration du circuit qui se trouve déplacé de 10 m au niveau de la piscine et de La Rascasse. Une deuxième chicane vient également s'installer à la sortie du 2e virage de la piscine. En 2004, on procède au doublement de la largeur de l'esplanade accueillant la zone des stands au niveau du boulevard Albert 1er. Un bâtiment est également créé sur l'emprise de l'ancienne piste entre la piscine et La Rascasse. Les nouveaux stands représentent désormais une surface de 250 m2 mis à la disposition de chaque écurie.

Bugatti et Alfa Romeo, à l'attaque pour une victoire en 1933

Premier Grand Prix

Le Dimanche 14 avril 1929, à 13 h 30, Son Altesse Sérénissime, le Pince Pierre de Monaco prend place à bord d'un Torpédo Voisin conduite par Charles Faroux. Il va ouvrir le circuit du premier Grand Prix de Monaco. Une fois ce tour symbolique achevé, Charles Faroux, directeur de course, donne le départ aux 16 concurrents engagés. Ils devront parcourir 100 tours du circuit, soit 318 km. Cependant, il y a ce jour là un grand absent, Louis Chiron, le jeune monégasque s’étant engagé aux Etats-Unis pour participer aux 500 miles d’indianapolis. C’est donc sans lui que la course va se dérouler, avec 16 voitures sur la grille de départ tirée au sort. On compte 8 Bugatti, 3 Alfa Romeo, 1 Licorne et 1 Mercedes. L’anglais William Grover-Williams dit "Williams", arrivé trop tard pour participer aux séances d'essais officielles s'offre à l'aube du samedi un entraînement pirate qui met tout Monaco en émoi. Le lendemain, après 3h 56' 1 de course, l’anglais remporte le Grand Prix à bord de sa Bugatti verte. Il a effectué les 100 tours à une vitesse moyenne de 80,194 k/h. La course a remporté un succès phénoménal et on pense déjà, à Monaco, à l’édition suivante.

William Grover-Williams sur Bugatti en 1929

René Dreyfus, vainqueur sur Bugatti en 1930 et la Bugatti 51de Chiron victorieuse en 1931
Monaco constitue, avec Indianapolis,les 24 Heures du Mans et le rallye de Monte-Carlo, l'une des courses les plus populaires au monde. La principauté à, de tous temps, attiré les grandes fortunes, grâce à son climat et à sa situation géographique, mais aussi grâce à son système fiscal particulièrement avantageux. Dès le début du siècle dernier, les passionnés d'automobiles sont donc nombreux à sa retrouver sur les routes environnantes pour se mesurer au volant de leurs coûteux bolides et, des le début des années vingt, l'Automobile Club de Monaco obtient une renommée internationale grâce à l'organisation de son Grand Prix.

Une Vanwall poursuivit par une Ferrari, en 1958

Les premières éditions, 12 Grands Prix en 16 ans

Le 19 avril 1932, c'est Sir Malcolm Campbell qui ouvre le 2e Grand Prix de Monaco, au volant d'une superbe Torpédo Rolls-Royce noire et aluminium. Campbell venait, auparavant, de battre le record du monde de vitesse avec son Oiseau Bleu. Entre 1938 et 1947, le Grand Prix n'est pas organisé, pour des problèmes de finance mais surtout par manque de compétiteurs et par la situation politique mondiale. Le 16 mai 1948, le grand Prix est de retour à Monaco mais l'année suivante, il sera annulé, le prince Louis II venant de s'éteindre. Le suivant sera organisé le 21 mai 1950 et c'est le pilote argentin Juan Manuel Fangio qui remporte le 1er Grand Prix du nouveau championnat. Pour des raisons budgétaires, le Grand Prix n'a pas lieu en 1951 et parce que le règlement qui devait s'adapter à la conception de voitures nouvelles beaucoup plus performantes n'était toujours pas défini. Ce règlement, pas encore prêt, jouera encore des siennes en 1952, 1953 et 1954. En 1952, il se court avec des voitures de sport, il est annulé pour les deux années suivantes. Le 21 mai 1955, les Grands¨Prix reprennent et, cette fois, sans interruption jusqu'à aujourd'hui.

La victoire convoitée

Le Grand Prix de F1 de Monaco est une course particulière, à cause de son tracé sinueux, et de l'étroitesse de la piste. La pole position est primordiale, les dépassements étant pratiquement impossible au cours de l'épreuve. Pour la même raison, la stratégie des ravitaillements, le choix et les changements des pneus prend une importance capitale. Le nombre et la durée des arrêts au stand peuvent être déterminants pour la victoire. Certains pilotes se sont fait une spécialité du circuit de Monaco, comme Ayrton Senna qui remporta 6 fois l'épreuve, Graham Hill et Michael Schumacher 5 fois.

Clichés

Les champions de Monaco

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