MEMOIRE DES CIRCUITS     

Dernière mise à jour : 12/05/2010

Le Circuit des Remparts d'Angoulème

Chapitre 2 : Le miracle des remparts
Devenue une épreuve historique, son avenir est sans cesse remis en cause. Sa survie ne dépend que de l'amour de quelques passionnés qui tentent, chaque année, de renouveler ce rendez-vous d'Angoulême.

1990 - Le miracle

Les odeurs d'huile de Ricin dans les vieilles pierres, remplacent celles du port, et les concurrents ont coutume de dire :
" ANGOULÊME, C'EST MONACO, SANS LA MER ! ".
Ces quelques mots résument bien l'atmosphère des remparts et l'attachement que les angoumoisins ont pour cette épreuve.

Grâce à l'intervention de Bernard Verges, l'adjoint au maire, un accord est trouvé avec la toute nouvelle Association Charentaise pour l'Organisation du Circuit des Remparts d'Angoulême, l'ACOCRA. Convaincu que la manifestation ne peut être une charge incompatible avec la gestion rigoureuse de la municipalité, Verges va permettre à cette ACOCRA de voir le jour. L'objectif de cette association est clairement indiqué dans sa dénomination.
Après différentes rencontres, le conseil municipal est informé par Verges, nommé président de l'association, de l'utilité de la manifestation et des retombées bénéfiques qu'un tel évènement peut générer. Le conseil est alors convaincu et le premier pas vers une réédition de l'évènement est fait. Verges et son équipe n'ont plus qu'à proposer une date pour la prochaine édition. Ce sera les 22 et 23 septembre 1990.
Depuis 1990, une équipe restreinte, mais très déterminée, gère de façon drastique l'association. Indépendance et responsabilité sont les deux phares qui permettent à cet ensemble de fonctionner. Considérant que l'évènement fait partie du patrimoine de la ville, ils ont accepté d'en être les "gardiens". Grâce à cette motivation, le Circuit des Remparts reste l'un des tout derniers sites historiques d'épreuves sportives automobiles en ville, avec Pau et Monaco.
En septembre donc, le week-end est encore chargé. Le samedi, le Rallye touristique et une Course de côte sont organisés. Cette première course de côte VEC est inscrite, comme il est mentionné dans l'intitulé, comme épreuve nationale FFSA et se déroule à Trois Palis. Elle est ouverte à 50 concurrents licenciés disposant de voitures homologuées. Le parcours est de 3,6 kilomètres pour une côte de 1,5 km. Le rallye, lui, offre deux itinéraires. Le premier est de 80 km pour les voitures d'avant 1950 et le second est de 130 km pour les voitures d'après 1950. Le Dimanche, on retrouve le Concours d'état, et des épreuves diverses. On compte 7 plateaux, grand Prix, Monoplaces, Sport Proto, GTS, Vintage et Cyclecars. Lors de ces courses du dimanche, le parc des concurrents est installé à l'ombre des arbres des allées de New York (pour les connaisseurs). C'est l'occasion pour beaucoup de voir quelques belles voitures, comme l'Alfa Romeo Monza P3 de Nuvolari en 1932, la Delahaye GP monoplace de 1948 d'Eugène Chaboud, la Ferrari 166 F2 d'Ascari en 1950. On peut y découvrir aussi des Maserati 250F de 1955, une Talbot Lago Grand Prix de 1949, une Gordini Grand Prix de 1954 et quelques anglaises, comme la Cooper Monaco 1950, l'ERA 1937, la jaguar Lister Monza 1950 et la Connaught Type B de 1955. Toutes ces voitures, bien sur, pilotées par des amateurs.

1991 - C'est reparti

Cette année, les activités se déroulent sur trois jours. Le vendredi 20 septembre est organisé le critérium du jeune pilote, un Concours d'élégance et une présentation de mode. Le samedi, on entre dans le vif du sujet avec le fameux Rallye touristique, la course de côte FFSA à Vindelle, et enfin, le Concours d'état. Le Dimanche, journée la plus attendue, se déroulent les épreuves sportives. Cette années, huit plateaux sont à l'affiche, 6 pour les voitures, 2 pour les motos et 1 pour les side-car.
Dans le parc des voitures, on peut admirer une nouvelle fois quelques beaux spécimens. Les Bugatti sont en nombre avec des Types 35, 35A, 37 et 40. Trois Alvis, Eagle, Speed 20 et Speed 25 sont à la fête, aux cotés d'une Abbot, d'une Aston Martin Inter, d'une Bentley 3 litres, d'une Riley Sprite. Pour compléter l'énumération des anglaises, citons la présence d'une Jaguar SS90 et d'une SS100. L'Italie est représentée avec la Maserati 6Cm. Quant aux françaises, avec les Bugatti, on trouve une Amilcar CGSs, une Clément, une Darmont et une Delahaye 135. Tout cela pour symboliser les voitures d'avant guerre. Pour les voitures d'après guerre, moins nombreuses, on trouve la Dellow tourer, la Gordini 1430 et la 3 litres, une Healey Silverstone, une Maserati 250F et une Talbot Lago 4,5 litres.

1992 - Encore plus...

Au programme de 1992, des animations supplémentaires, comme une exposition de photos historiques dans le grand hall de l'Hôtel de ville. Le concours d'élégance a toujours lieu le samedi, comme la présentation de mode qui va avec. Le rallye touristique ne manque pas à l'appel, ni la course de côte FFSA à Vindelle et le concours d'état.

Le dimanche est consacré aux épreuves sportives, courses et démonstrations, avec 7 plateaux automobiles (Grand Prix d'avant guerre, MG, Vintage, Alpine, Sport Proto, GT GTS et GTP, Grand Tourisme Spéciales). On retrouve également les 2 plateaux motos (avant et après guerre) et le plateau Side-car.

Côté parc, les belles sont nombreuses, à commencer par les Ferrari, en nombre. On trouve la 225S, la Monza 750, la Monza V12 et une Testa Rossa. Jaguar est également bine représentée avec deux type C et deux Types D. On trouve également des fraser Nash bristol, Sebring et Targa Florio, une HVM, une Aston MArtin DB3S et une allemande, la Porsche RSK.
Dans la série des Grand tourisme Sport, les puristes s'émerveillent devant une Chevrolet Corvette, une Chrysler Hermicuda et une de Tomaso Mangusta. Deux Mustang accompagnent une Thunderbird, pas loin d'une Plymouth Barracuda. Enfin, il reste à découvrir une TVR Griffith et une Lola T70 Spider. La fine fleurs des années 50/60.
Des plateaux impressionnants qui monopolisent l'attention. Mais les spectateurs peuvent également admirer celui des MG, avec la presque totalité de la production de 1930 à 1940. De quoi passer un très bon dimanche et de ramener de merveilleuses images.

1993 - la fête continue !

En 1993, les passionnés retrouvent une nouvelle fois des plateaux prestigieux. Abbot 1912, Bugatti Type 13 de 1913 et 1914, Fiat 1906, Ford 1916, Humber 1913, Sunbeam 1911 et 1912 et Vauxhall 1913 font partie de celui des ancêtres. On trouve même une Knox R45 de 1911, une Nagant 24/30 de 1910, une Monarch de 1913 et une De Tumble de 1910. Après le concours d'élégance du vendredi, le Rallye touristique, la course de côte à Vindille et le concours d'état du samedi, les épreuves sportives, les courses et les démonstrations du dimanche sont très attendues. Sur la Place St Martial, les passionnés de miniatures peuvent s'adonner à quelques achats en attendant ce grand jour grâce à la bourse d'échanges mise en place à cet effet.

Le dimanche, on retrouve toujours nos 7 plateaux à l'affiche pour les automobiles, les deux pour les motos et celui des Side-car.

Parmi ces plateaux, tous très beaux et très admirés, on s'arrêtera particulièrement sur celui qui rassemble des Bentley des années 20-40. Il vient compléter celui qui présente, pour la première fois en France, tout un ensemble d'ancêtres nées entre 1906 et 1916, et que nous avons détaillé en début de chapitre. Un spectacle étonnant de mécaniques impressionnantes. Le plateau motos, lui, surprend par la présence d'authentiques machines construites entre 1927 et 1938.

1994 - Réorganisation

Cette année, la course de côte disparaît du programme des festivités. Le concours d'élégance, associé au défilé de mode, est conservé, comme le Rallye touristique et le concours d'état.

Le dimanche, les spectateurs retrouvent comme chaque années depuis 1990 les courses et démonstrations. Le rendez-vous historique est toujours accueillit avec bonheur. Comme cela devient une habitude, 7 plateaux attendent les fanatiques des Remparts. Bugatti, Grand Prix, Sport années 30, Monoplaces années 50, Sport GT GTS GTP années 50, Protos années 60 et Tourisme Sport Spéciales. Le dernier plateau est une sympathique réapparition des "Monomill". On retrouve les 2 plateaux motos, celles des années d'avant-guerre et celles d'après-guerre.

Parmi les voitures présentes, on retrouve, dans la catégorie des Sport années 30, des Alvis 1937 et 1939, une Bugatti 44 1927, une Alfa Romeo 1750 Zagato 1929, une Chevallier Bol d'Or 1930, deux Delahaye 135 de1936 et 1937, une HRG 1938, une Maserati 6c 1934, deux Riley dont une Racing 1935 et une TT Sprite de 1937 et enfin, une Talbot London 90 SS de 1930.
Dans la catégorie des monoplaces des années 50, les visiteurs du parc auto peuvent admirer une Alta 1953, une Cooper Bristol 1953, une Ferrari 166F 1952, une Gordini 1500 1950, une HWM de 1952.. On trouve aussi deux Maserati 250F de 1956 et 1957, deux Talbot Lago avec une T26 de 1947 et une T26 GS DE 1950. Pour conclure cette liste, une Veritas Météor de 1950.

Les "Protos" des années 60 sont représentés par deux Ferrari, une 275 LM et une P1 de 1964. Une Ford GT 40 de 1965 et cinq Lola T70, dont 2 spider, complètent la liste.
En ce qui concerne le plateau Bugatti, on y retrouve des Types 35, 35 A, B, C Et 37. Pour les motos, le plateau est composé de 19 machines d'avant guerre, dont quelques raretés, et de 23 motos construites entre 1951 et 1970.

1995 - Hommage à Fangio

En 1995, les organisateurs rendent un hommage à Juan Manuel Fangio, disparu le 17 juillet. Une expo photos dédiée au pilote est mise en place, et une plaque commémorative est placée sur le circuit. L'ambassadeur d'Argentine a fait spécialement le déplacement pour inaugurer cette plaque et rendre hommage à ce pilote qui, en 1950, était venu courir sur les Remparts d'Angoulême à bord de sa Maserati 2 litres. Il était revenu quelques années plus tard, en 1978, pour parrainer la renaissance de l'épreuve. Deux anciens pilotes sont également présents, Roy Salvadori et Tony Brooks, d'anciens amis du défunt pilote.

Dans la ville d'Angoulême, une autre manifestation fait du bruit. Ce sont les moteurs d'une nuée de Bugatti qui défilent dans les rues de la ville. Plus d'une vingtaine de types différents sont présents, dont les plus nombreux sont les types 35 toutes versions de 1924 à 1928. Viennent ensuite des types 37, en nombre également, des modèles de 1926 à 1928, et deux types 51 de 1927 et 1929. Un plateau de qualité pour cette journée exceptionnelle.

Autre plateau très remarqué, celui des monoplaces des années 60, avec une AAR Cooper, une Brabham BT15, une Cooper Climax 51, trois Cooper Type 45, 51 et 53, et trois lotus, une Type 24 à moteur BRM, une Type 24 à moteur Climax, et une Type 25 à moteur Climax.

1996 - Des F1 sur les Remparts

Pour le programme, pas de changement. Toujours le concours d'élégance et la présentation de mode le vendredi sur le Champ de Mars, le Rallye touristique, le concours d'état le samedi, et les diverses épreuves sportives, courses et démonstration le dimanche. Le défilé à travers la ville des F1 à lieu cependant le samedi. Les plateaux sont toujours au nombre de 7 pour les autos, avec les Bugatti grand Sport, les Sports des années 30, des Bentley, les GT GTS et GRP Saloon, les Protos des années 60, les F1 des années 70 et 80, et pour finir, des Lotus Seven. Les 2 plateaux motos sont également au rendez-vous.

Cette année, la surprise vient de la présence de véritables Formules 1 à Angoulême. Des F1 des années 70 et 80, venues s'encanailler sur le circuit, loin des circuits fermés où elles ont l'habitude de tourner. Si le circuit n'est pas vraiment adapter à la morphologie de ces voitures, il faut se souvenir que leurs ancêtres usèrent pendant longtemps l'asphalte du Circuit des Remparts dans les années 30 et 40, juste avant le création de cette fameuse catégorie, la F1. C'est un honneur de recevoir ces bolides qui furent, il ne fait pas l'oublier non plus, à l'origine de l'extinction de ces circuits en ville.

Parmi ces voitures, on retrouve l'Arrows A4 de 1982, la Brabham BT42 de 1973, la Lotus de 1973, la Lotus 92 de 1983, la March 711 de 1971, la Toleman GT185 de 1985, la Tyrrell 008 de 1978, la Tyrrell P34 de 1976 et la Williams FW07 de 1980.

1997 - Vous avez dit Formule 2 ?

Après les F1 en 1996, le Circuit des Remparts accueille cette année des Formule 2. Ces voitures, des années 70 pour la majorité, sont une Brabham BT 218, une Chevron B35 de 76, une Elfin F2 de 70, une Ensing F2 de 71, une Jethro Spirit F2 de 1982, une Martini Mk 19 de 75, une Ralt RT1 et une Tecno de 69. La liste est complétée par quatre March, une 712, une 732/742, une 782 16M et une F2. De belles mécaniques qui émerveillent les enfants comme les parents. Ces voitures défileront dans les rues de la ville le samedi.  .

Les autres plateaux sont tout aussi passionnants, comme à l'habitude, avec cette fois des Bugatti Grand prix et des Austin Healey. Le public pourra s'intéresser aux véhicules Sport des années 30 classées en deux séries, les moins et les plus de 2 litres de cylindrée. Les motos des années d'avant guerre forment, avec les side-cars d'après guerre, deux autres plateaux. 

1998 - Rappelez vous, il y a 20 ans...

Il y a 20 ans, les angoumoisins manifestaient pour que le Circuit des remparts ne disparaisse pas. Grâce à la volonté des plus fidèles supporters de l'évènement, grâce à la création de l'association de défense du Circuit, l'éclipse ne dura que quelques années. Le miracle eut lieu en 1990 et le Circuit des Remparts fit à nouveau la joie des amateurs de voitures anciennes en devenant un rassemblement de véhicules historiques. Le pari était osé mais la ténacité à payer. Aujourd'hui, sur cette piste difficile et prestigieuse, chargée d'histoire, nos belles d'Antan retrouvent une véritable jeunesse.

l'esprit sportif, l'amour des belles mécaniques, est un rêve désormais réalisé chaque année à Angoulême. Cette édition de 1998 est placée sous le signe de "la Vie en bleu", un hommage aux voitures françaises qui ont fait les beaux jours du circuit. Dans le premier plateau, on trouve des Cyclecars avec 5 Amilcar, des CC, CGSS et CS. On trouve également une Bugatti 37A et une Salmson VAL. Mais le rendez vous est toutefois international et les MG TA, comme la Morgan Super et la Riley Nine, font partie de la fête. on trouve aussi, parmi ces belles, une GAR de 1928, une voiture française qui ne fut produite qu'en très peu d'exemplaires entre 1926 et 1928.
Un autre plateau regroupe les voitures Sport biplaces françaises, pour les démarquer des voitures de la même catégorie mais internationales. On trouve alors une Amilcar C6 de 1927, une voiture qui fit les grands jours de la marque en compétition, des Bugatti bien sur, avec des types 35, 35C, 35 T et 44. Une Decoucy GP de 1925 et une Delahaye 135S de 1938 côtoient des Lorraine B 3/6 de 1926, 1927 et 1928. deux voitures, moins âgées font partie de la série, une Panhard X86 Monopole de 1956 et une Talbot T26 GS de 1950.
Dans la catégorie des voitures de Sport biplace internationales, on trouve une italienne, une Alfa Romeo Leontina de 1930. Quant à la BMW 327 de 1939, elle représente bien évidemment l'Allemagne. Le reste du plateau est composé de voitures anglaises, des Alvis de 1928, 1930 et 1938, des MG NA et PA de 1934, des Riley Brooklands 1930, Racing Six 1935 et Sprite de 1938. On trouve également une Lea Francis GP de 1928 et une Healey Silverstone, la plus jeune de la série puisque datant de 1950. N'oublions pas la Vauxhall 30/98 de 1926, la plus ancienne de la série, et la Wolseley Hornet Spéciale de 1934.

A toutes ces voitures s'ajoutent d'autres modèles, comme des Fournier-Marcadier ou des Renault 8 Gordini, venues également rappeler de bons souvenirs aux spectateurs de plus en plus nombreux.

1999 - 60 ans...

On fête cette années les 60 ans du Circuit des remparts, même si le rendez-vous n'a pas toujours eu lieu depuis sa création en 1939. ce qui doit être une fête est toutefois un triste anniversaire pour les motos qui ne feront plus partie du spectacle. En fait, les normes de sécurité sont jugés inadaptés pour ces types de véhicules. Les Side-cars sont également inclus dans cette catégorie. La mise en conformité du circuit demande un investissement trop important pour être envisagé et surtout, inenvisageable car cela nécessiterait de supprimer de nombreux espaces réservés aux spectateurs. Le verdict est donc sans appel.
Le reste du programme est inchangée. Le concours d'élégance change de lieu pour se retrouver au Théâtre de la Nature.
En ce qui concerne les présentations et démonstrations, les plateaux proposés sont au nombre de huit cette année. On retrouve une nouvelle fois les Bugatti Grand Prix, les Vintage Grand Prix, Vintage Sport, un plateau Tourisme Sport, deux plateaux pour MG compresseur et Mini Cooper, puis celui des GT, GTS et GTP. Le huitième plateau porte l'appellation "Le Mans Revival" et propose de découvrir quelques beautés des années 50 à 70. Parmi ces dernières, des AC Le Mans 1962 et 1968, une Allard J2X de 1951, une Bizzarini P358 de 1966, une DB Le Mans de 1951, Deux Jaguar, une XK120 de 1952 et une Type E de 1964. Trois Talbot T26 GS de 1950 sont également présentes, aux côtés d'une Lea Francis Silverstone 1950, d'une Sunbeam Harrington 1961 et d'une McLaren MIB de 1965. La plus récente étant une Marcos 3 litres de 1970.


A suivre : Les années 2000, et l'incertitude annuelle.